une chapelle St Léger

 

 

Dans la cathédrale St François de Chambéry (voir carte), une chapelle est dédiée à St Léger, évêque d'Autun. On y trouve ce vitrail le représentant s'offrant en otage pour le salut de sa ville.
Josiane a consulté pour nous, en juillet 2001, à la médiathèque de Chambéry, la "notice historique sur l'église paroissiale de St Léger à Chambéry", par André Perrin, 1863 :
"Construite en 1240, elle fut démolie en 1760. La place St Léger correspond exactement à l'emplacement de cette ancienne église.
L'horloge de l'église, seule relique, a été installée sur un immeuble bordant la place St Léger."

Merci, Josiane !

 

 

 

la place St Léger de Chambéry

 

 

la place Saint-Léger de Chambéry - aquarelle de Pier Val - carte postale ayant circulé en 1987

 

 

 

 

sur les pas de Jean-Jacques Rousseau...
Rousseau à Chambéry (1728-1742)

 

 

La rencontre avec Madame de Warens

Madame de Warens est originaire de Vevey en Suisse, dans le pays de Vaud. Protestante, mal mariée à 14 ans à Monsieur de Warens, noble de Lausanne, elle quitte en 1726 mari, famille et patrie pour se réfugier en Savoie. Le roi Victor-Amédée, touché par sa situation - et, dit-on, par ses charmes - lui accorde une pension et l'envoie abjurer et vivre à Annecy : elle s'y consacre à aider les nouveaux convertis et à diverses entreprises souvent chimériques.

Lorsque Rousseau la rencontre, il s'attend à trouver une vieille dévote. Or, il découvre une jeune femme de vingt-huit ans, avec "un visage pétri de grâces, de beaux yeux bleus pleins de douceur, un teint éblouissant, le contour d'une gorge enchanteresse." (Confessions, livre II).

 

la place St Léger voilà bien longtemps...

 

 

début du XXe siècle

 

 

 

 

 

 

 

(...) Rousseau arrive à Chambéry à pied en septembre 1731 :

"J’aime à marcher à mon aise, et m’arrêter quand il me plaît. La vie ambulante est celle qu’il me faut. Faire route à pied par un beau temps dans un beau pays sans être pressé et avoir pour terme de ma course un objet agréable ; voilà de toutes les manières de vivre celle qui est le plus de mon goût.
Au reste, on sait ce que j’entends par un beau pays. Jamais pays de plaine quelque beau qu’il fût ne parut tel à mes yeux. Il me faut des torrents, des rochers des sapins, des bois noirs, des montagnes, des chemins raboteux à monter et à descendre, des précipices à mes côtés qui me fassent bien peur.
J’eus ce plaisir et je le goûtai dans tout son charme en approchant de Chambéry. Non loin d’une montagne coupée qu’on appelle le pas de l’échelle, au-dessous de grand chemin taillé dans le roc, à l’endroit appelé Chailles, court et bouillonne dans des gouffres affreux une petite rivière qui paraît avoir mis à les creuser des milliers de siècles. Plus près de Chambéry j’eus un spectacle semblable en sens contraire. Le chemin passe au pied de la plus belle cascade que je vis de mes jours."
(Confessions, livre IV)

 

 

 

 

Il entre grâce à Madame de Warens au service du cadastre. Peu intéressé par ce travail ennuyeux, il démissionne rapidement :

"Ce fut ce me semble en 1732 que j’arrivai à Chambéry comme je viens de le dire, et que je commençai d’être employé au cadastre pour le service du Roi. J’avais 20 ans passés, près de 21…
Avec ce petit train de vie, je fis si bien en très peu de temps qu’absorbé tout entier par la musique, je me trouvai hors d’état de penser à autre chose. Je n’allais plus à mon bureau qu’à contre-cœur, la gêne et l’assiduité au travail m’en firent un supplice insupportable, et j’en vins enfin à vouloir quitter mon emploi pour me livrer totalement à la musique.
Me voilà tout-à-coup jeté parmi le beau monde, admis, recherché dans les meilleures maisons ; partout un accueil gracieux, caressant, un air de fête : d’aimables demoiselles bien parées m’attendent, me reçoivent avec empressement, je ne sens que la rose et la fleur d’orange ; on chante, on rit, on s’amuse."

 

 

Chambéry compte alors environ 10 000 habitants. Enclose dans ses remparts, la ville est assez insalubre.
Madame de Warens occupe la maison du Comte de Saint-Laurent, intendant général du Roi de Sardaigne, située au fond d’une cour
à laquelle on accède aujourd’hui par l’allée Jean-Jacques Rousseau, Place Saint-Léger, maison qui existe toujours:

"Je logeai chez moi, c’est-à-dire chez Maman ; mais je ne retrouvai pas ma chambre d’Annecy. Plus de jardin, plus de ruisseau, plus de paysage.
La maison qu’elle occupait était sombre et triste, et ma chambre était la plus sombre et la plus triste de la maison. Un mur pour vue, un cul-de-sac pour rue, peu d’air, peu de jour, peu d’espace, des grillons, des rats, des planches pourries, tout cela ne faisait pas une plaisante habitation.
Mais j’étais chez elle, auprès d’elle, sans cesse à mon bureau ou dans sa chambre, je m’apercevais peu de la laideur de la mienne, je n’avais pas le temps d’y rêver."
.

A partir de 1735-1736, Rousseau incitera Madame de Warens à prendre une maison à la campagne, aux Charmettes, qu’elle occupera surtout l’été, tout en conservant sa maison de ville.

 

 

 

 

 

 

Madame de Warens, qu’il appelle "Maman", loue dans un des faubourgs de la ville un petit jardin, d’où il voit passer les troupes françaises.
C’est là qu'elle décide pour le "soustraire aux périls de sa jeunesse", de le "traiter en homme" : "Je me vis pour la première fois dans les bras d’une femme, et d’une femme que j’adorais." (Confessions, livre V)

 

 

 

 

 

 

Sa description de Chambéry est embellie par le souvenir :

"S’il est une petite ville au monde où l’on goûte la douceur de la vie dans un commerce agréable et sûr, c’est Chambéry. La noblesse de la province qui s’y rassemble n’a que ce qu’il faut de bien pour vivre, elle n’en a pas assez pour parvenir.
Les femmes sont belles et pourraient se passer de l’être, elles ont tout ce qui peut faire valoir la beauté et même y suppléer. Il est singulier qu’appelé par mon état à voir beaucoup de jeunes filles, je ne me rappelle pas d’en avoir vu à Chambéry une seule qui ne fut pas charmante."
(Confessions, livre V)

 

 

 

 

Cette période chambérienne est fondamentale dans la vie de Rousseau :

"Ma vie a été aussi simple que douce, et cette uniformité était précisément celle dont j’avais besoin pour achever de former mon caractère, que des troubles continuels empêchaient de se fixer.
C’est durant ce précieux intervalle que mon éducation mêlée et sans suite ayant pris de la consistance m’a fait ce que je n’ai plus cessé d’être à travers les orages qui m’attendaient."
(Confessions, livre V).

Il se consacre à l’étude des livres et surtout à la musique. Il organise chez Madame de Warens de petits concerts, enseigne la musique aux jeunes filles de la bonne société, noue de solides amitiés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

défilé de chars place St Léger

 

 

(...) Rousseau quittera Chambéry de septembre 1737 à février 1738 pour un voyage à Montpellier, séjournera à Lyon d’avril 1740 à avril 1741, enfin quittera la Savoie en 1742 pour Paris. Il effectue un détour par Chambéry en juillet 1743 lors de son départ pour Venise.

Il ne retrouve Chambéry qu’en juin 1754 pour une visite à Madame de Warens, ruinée par de folles entreprises (fabriques, mines en Maurienne) : "Je la revis… dans quel état, mon Dieu !" (Confessions, livre VIII).

Il date alors de Chambéry sa dédicace du "Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes". Madame de Warens meurt misérablement en juillet 1762. Le 25 juillet 1768, Rousseau se rend sur sa tombe. En 1910, une statue de Jean-Jacques Rousseau a été dressée au Clos Savoiroux.

 

 Sources, et pour tout savoir sur J.-J. Rousseau :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

histoire de la place Saint-Léger

 

 

lever de soleil sur la place Saint-Léger - © 123 Savoie

 

La place Saint-Léger n'a pas toujours été telle qu'elle est.
Au XIIIe siècle, elle était séparée en deux par la rivière de l'Albanne et elle était le point de convergence de petites ruelles ou impasses. De part et d'autre de la place se trouvaient deux quais : la rue Grenaterie, du côté impair de la place actuelle, et la Grande rue, du côté pair de la place actuelle. Au milieu était construite l'église Saint-Léger. Devenue insalubre, elle fut détruite en 1760.
Dès le XVIIIe siècle, la place commença à devenir celle qu'elle est aujourd'hui.

 

 

Source et lien : http://www.123savoie.com/article-76757-1-place-st-leger.html

 

 

 

Chambéry sous les eaux

L'histoire de la ville est intimement liée à celle de ses torrents, la Leysse et l'Albanne, dont les eaux ont maintes fois inquiété les Chambériens. Bien que la Leysse ait été totalement endiguée sur ses deux rives et que l'Albanne soit aujourd'hui recouverte depuis son entrée dans la ville, un certain nombre de crues ont marqué les mémoires.

La dernière en date, d'une ampleur comparable à celle de 1875 qui submergea le centre de la cité, remonte au 19 janvier 1910. Il est difficile d'imaginer la place Saint-Léger recouverte de 40 cm d'eau, les rues d'Italie et Croix d'Or totalement inondées...

Lu sur : http://www.france-savoie.com/guide/fr/histoire/

 

 

 

 

fontaine,
place Saint-Léger

pharmacie,
place Saint-Léger

 

 

 

 

Capitale des comtes puis des ducs de Savoie jusqu'au 16e siècle, Chambéry est aujourd'hui le chef-lieu du département de la Savoie. Installée entre le massif des Bauges et celui de la Grande Chartreuse, la ville s'est développée dans la partie la plus rétrécie de sa cluse.

La Fontaine des Éléphants fut élevée au XIXe siècle en l'honneur du général de Boigne, bienfaiteur de la ville. Ses bas-reliefs rappellent les exploits du général aux Indes.

La Place Saint-Léger a gardé ses hautes maisons aux façades de couleurs vives et son labyrinthe de passages couverts, les "allées chambériennes", qui rappellent les traboules de Lyon.

A 2 km de la ville, "Les Charmettes", la demeure de Madame de Warens, qui accueillit J.-J. Rousseau entre 1736 et 1742, est aujourd'hui transformée en musée. De la terrasse et du jardin, la vue s'étend sur la cluse de Chambéry et la dent du Nivollet.

 

Source : http://web356.petrel.ch/bluffy/region/dico/dicbas.htm

 

Et des dizaines de photographies de la place Saint-Léger sur http://comtevert.free.fr/PlaceLeger.htm

 

 

carte postale ayant voyagé en 1990

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous trouverez ici la fameuse notice historique sur l'église paroissiale de Saint-Léger,
à Chambéry, écrite par André Perrin (1836-1906) et datée de 1863

 

 

Merci de fermer l'agrandissement.

 

 

 

 

https://www.stleger.info