l'église Saint-Léger de Monthermé (08)

 

Monthermé (Ardennes), avec l'église St Léger - 1974

 

L'église Saint-Léger est l'une des 3 églises bâties sur la commune de Monthermé, village des Ardennes, à une dizaine de kilomètres de la frontière belge.
S'y sont développées les scieries, les forges et une industrie textile en grande partie grâce aux transports fluviaux et ferroviaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

Monthermé (Ardennes) - l'église

 

Le cours d'eau de la Meuse n'étant pas encore réglé, c'est sans doute la menace des inondations fréquentes dans le passé qui la fit bâtir sur le versant d'une colline rappelant par son nom, "MONTHERME", le souvenir de Saint Ermel, Evêque missionnaire du « Pagus Arduennensis".
 

 

Dom Albert Noël, dans sa "Notice historique sur le canton de MONTHERME", nous apprend que cette région était au VIlle siècle dépendante de l'abbaye de Prüm à la suite des libéralités de Pépin le Bref et ses successeurs.

Les éléments primitifs de l'église actuellement subsistants (mur nord de la nef, transept, arcs de la croisée, croisillon nord) datent du XIIe siècle. Les guerres et les attaques de pillards mirent ce bâtiment en tel état qu'il fallut le réparer complètement, ce à quoi l'on s'attacha après l'incursion des Ecorcheurs d'Evrard IV de la Marck en 1445, pendant laquelle la ville est saccagée et brûlée.

 

 

Des éléments décrits ci-dessus s'y ajoutèrent, le clocher, le chœur avec ses fenêtres donnant une ambiance très lumineuse dans le goût des grandes églises de cette époque en Belgique mosane, à l'imitation des grandes cathédrales gothiques de France, leur modèle commun, et l'on voûta tout l'édifice, l'épaisseur des murs anciens le permettant.

 

 

C'est vraisemblablement l'église sous cette forme que l'archevêque Juvénal des Ursins vint consacrer en 1452, comme l'atteste une plaque de pierre placée sous le porche. Pendant les guerres de religion, l'église fut fortifiée, on ferma en partie les fenêtres pour les transformer en meurtrières.

 

 

Des trous pratiqués dans le mur reçoivent les poutres d'un plancher mobile où se plaçaient les arquebusiers. Le calme revenu au XVIIe, on refit charpentes et couvertures. La couverture fut d'abord à deux nefs parallèles, puis combinées en pyramide.

 

 

Le mobilier actuel date des XVIIe et XVIIIe. Le maître autel aurait été exécuté en marbre par un artiste de Charleville-Mézières, François Feuillat, en 1783. Le décor peint est un élément très important de l'ambiance de cette église, et aussi un des plus beaux ensembles décoratifs peints conservés dans le Nord de la France actuellement connus.

 

 

 

Cette église est dédiée à Saint-Léger (on y trouve une statue du saint datant du 18e), sévère construction de défense bâtie en 1453, pour servir de refuge aux habitants pendant les périodes de brigandage, flanquée d'une tourelle protégeant le portail nord, alors que le portail sud troue ses murs de meurtrières.

Elle renferme :

 

 

le baptistère

  • un baptistère monolithe du XIIe décoré de quatre figures humaines

 

 

 

 

 

 

 

 

la chaire à prêcher

 
  • une chaire à prêcher, admirable travail d'un artiste ardennais (Cury) en 1742
  • des fresques : en 1925, sous un badigeon qui s'écaille à cause de l'humidité, on a découvert cinq fresques, qui ont été restaurées de 1961 à 1967 et classées par l'administration des Beaux-Arts qui les a rénovées.
    Autrefois, les habitants de Monthermé étaient un peuple de pêcheurs, bateliers, ardoisiers ou forestiers. Pour leur enseigner l'histoire de l'église, des dessins remarquables ont été peints par des artistes de qualité. Ils datent du 16e et ont beaucoup de valeur.

 

 

 

 

 

 

 

Adam

 

Saint Michel

 

  • 2 représentations différentes de la Trinité :
    1) Le Trône de Grâce (transept sud) : le Père porte le fils en croix sur lesquels plane l'Esprit Saint
    2) La Trinité de la voûte du chœur : Le Père, le Fils et le Saint-Esprit couronnent la Vierge Marie, figure de l'église humaine
  • le Christ Pentocrator

 

la descente de la croix

la Trinité
  • la descente de la croix
  • le martyre de Sainte Catherine d'Alexandrie
  • Ste Marthe (au-dessus de St Nicolas)
  • la Vierge entourée des apôtres, sur le pilier central
 

 

 

 

 

 

 

 

l'arbre de Jesse

 

  • l'arbre de Jessé (le père du roi David) : arbre à volutes encadrant le vitrail, où sont peints dans les corolles 8 rois d'Israël de l'Ancien Testament / à gauche : David, Salomé, Robohan, Abia / à droite : Ezèchias, Manassé, Achab, Johata.

  

 

 

 

 

 

 

 

l'arbre de Jessé (détail)

 

 

Lu dans L'Ardennais du 6 avril 2006 :

"Dimanche 9 avril, à une semaine de Pâques, l'église Saint-Léger de Monthermé célèbrera à 10h30 tout simplement sa résurrection.
Tapie au fond du célèbre méandre, elle était fermée depuis cinq ans.
La municipalité et les Beaux-Arts ont oeuvré durant tout ce temps pour redonner à l'édifice tout son éclat d'antan. Les célèbres fresques murales du XVIe siècle, l'autel de gloire du XVIIIe, les boiseries sont comme revenues au jour premier de leur réalisation.
Monseigneur Joseph Boishu, évêque auxiliaire du diocèse de Reims, l'abbé Collignon, prêtre de la paroisse, la chorale "Chante ma vallée", les élus et la population de Monthermé seront de la fête. Sans oublier les architectes et tous les corps de métier qui ont accompli une oeuvre remarquable.
Meilleur ouvrier de France, le sculpteur sur bois Jérôme Watier a réalisé le nouvel autel ainsi que l'ambon, ce pupitre où le prêtre proclame la parole de Dieu. Hâtez-vous d'aller admirer l'église Saint-Léger des Baraquins !
Yanny Hureaux"

2 coupures de ce même journal ici

 

 

 

 

Pour en savoir plus...

 

 

pour lire la légende du Roc la Tour

compléments sur Monthermé

 

 

 

https://www.stleger.info