où repose Auguste ?

 

Aucune tombe individuelle au nom d'Auguste Jaud ne peut être localisée par le Service des Nécropoles de la Somme, qui a en charge les soldats français tués sur le sol belge.

Tué lors des combats du 12 novembre 1914 à Broodseinde, près de Zonnebeke et d'Ypres (Belgique), Auguste a très vraisemblablement été enterré près des combats et pendant les combats.
Tous les cimetières provisoires établis le long de la ligne de front ont été pulvérisés par les obus allemands lors des combats ultérieurs de la Grande Guerre, notamment ceux de 1917. La première inhumation a volé en éclats lors de ces bombardements. Son identification n'a plus été possible.

Les restes ont été rassemblés et inhumés dans un ossuaire dans le cimetière militaire français d'Ypres ou peut-être dans une tombe individuelle sous l'intitulé : "un inconnu".

 

le cimetière St Charles de Potyze

 

 

 

 

La nécropole nationale militaire française Saint Charles de Potyze (Zonnebekeseweg à Sint-Jan, Ypres) contient 3 517 sépultures identifiées (d'octobre 1914 à avril 1915) et 609 non identifiées rassemblées dans un ossuaire. Aménagé durant la 1e guerre mondiale, c'est le plus grand cimetière français en Belgique.
On trouve les tombes de soldats sénégalais, marocains, algériens et tunisiens.
Un monument dédié aux Bretons, représentant une famille pleurant un soldat mort, appelé le Calvaire Breton, édifié en 1967, se dresse à l'entrée.

 

le calvaire breton, à l'entrée du cimetière

 

 

 

Ici reposent 609 soldats français inconnus morts pour la France - 1914-1918

 

 

 

 

l'ossuaire - hommage de la population yproise

 

 

Auguste Jaud (1881-1914) - Est-ce cet inconnu ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un autre ossuaire, au Mont Kemmel, renferme les restes de 5 295 soldats français inconnus tombés pendant la bataille des monts de Flandre en 1918. Ce chiffre élevé témoigne de la dureté des combats.
Un 3e ossuaire, contenant les dépouilles de 90 soldats inconnus, se situe à Dunkerque mais il concerne les soldats décédés dans les hôpitaux ou ambulances du secteur de Dunkerque durant les batailles de l'Yser.

 

 

 
 

compléments sur le cimetière St Charles de Potyze

Plus grand cimetière militaire français en Belgique, il tire son nom d'un poste de secours installé à proximité par les troupes françaises dans l'école St Charles lors de la première bataille d'Ypres. Les soldats décédés étaient enterrés dans le jardin avoisinant le poste.
Les troupes françaises quittèrent le secteur d'Ypres en avril 1915 et le cimetière se trouva sur la ligne de front. A la fin de 1917, la plupart des tombes du cimetière avaient disparu et il n'était plus possible d'identifier les corps enterrés en 1914-1915. Le cimetière fut remis en état à partir de 1919 et inauguré en 1922.
Sous la pression de l'opinion publique et contrairement à la politique suivie par les Britanniques, le gouvernement français autorisa après la guerre 14-18 le rapatriement des corps des soldats. On estime que 30 à 40% des défunts ont ainsi été ramenés et enterrés dans les cimetières des villes et villages dont ils étaient originaires.
Les corps des soldats, restés sur les champs de bataille et enterrés individuellement ou dans des cimetières dispersés, ont été rassemblés dans de grands ensembles. Le cimetière St Charles de Potyze en est un exemple significatif : 4 209 soldats, dont 762 non identifiés, reposent dans 3 500 tombes et dans un ossuaire situé au fond du cimetière.

L'organisation type des cimetières militaires français a été définie après la guerre :
- L'entrée est constituée généralement de deux pilastres en pierre et d'une grille métallique ouvrant sur une allée centrale.
- Un mât porte le drapeau français en permanence.
- Un grillage ou un muret entoure le cimetière. Un panneau explicatif est placé à l'entrée.
- Une organisation symétrique et rectiligne avec un alignement parfait des sépultures. Dans le cas de St Charles de Potyze, les 3 500 tombes sont divisées en quatre blocs avec 26 rangées de tombes.
- Des croix latines (pour les chrétiens) ou des stèles, pour les musulmans, les juifs, les animistes, les religions extrême-orientales et les libres penseurs, réalisées en béton ou matériau synthétique blanc avec une plaque portant les indications suivantes : nom, prénom, grade et unité, date du décès et l'inscription "mort pour la France". Les stèles des soldats musulmans (il y en a 69 à St Charles de Potyze) portent un croissant symbolisant l'Islam, une étoile à cinq branches rappelant les piliers de la foi et l'inscription "ci-gît" en arabe. Les tombes sont orientées dans la direction de La Mecque. Les deux stèles juives portent l'étoile de David.

- Aucune distinction de grade n'est faite mais les officiers sont souvent regroupés ou, comme à St Charles de Potyze, enterrés de part et d'autre de l'allée centrale.
- Le plus souvent, les soldats non-identifiés sont regroupés dans une fosse commune ou un ossuaire. Les dépouilles de 609 militaires inconnus se trouvent dans l'ossuaire situé au fond du cimetière St Charles de Potyze. Il s'agit pour la plupart des corps des soldats enterrés en 1914-1915 et que l'on n'a pu identifier après la destruction du cimetière.
- Les cimetières militaires français abritent les corps des soldats des troupes coloniales. Dans le cas du Westhoek et plus particulièrement de St Charles de Potyze, on trouve des tombes de soldats sénégalais, marocains, algériens et tunisiens.
- Contrairement aux cimetières britanniques ou allemands, on y trouve peu de monuments significatifs. St Charles de Potyze est une exception avec un calvaire breton représentant une famille pleurant un soldat mort.
- Contrairement aux cimetières britanniques et allemands, la végétation y est peu abondante, hormis les espaces entre les tombes recouverts de gazon. Toutefois (mais ce n'est pas le cas à St Charles de Potyze), la tendance actuelle de réaménagement des cimetières tend vers une conception paysagère plus élaborée avec l'utilisation de parterres de fleurs, de buissons et d'arbres pour donner une atmosphère moins dépouillée aux nécropoles.

Philippe Plumet - "Démocratie ou Barbarie / Communauté française de Belgique"

 

Complément :
Le 21 mars 2012 a eu lieu à la nécropole Saint Charles de Potyze la cérémonie d’inhumation d’un soldat français inconnu de la guerre 1914-1918. 
Vous verrez la vidéo ici :
http://www.warveteranstv.be/fr/videotheque/regardez-les-ceremonies-et-les-evenements/91-un-soldat-francais-de-14-18-inhume-a-ypres

 

 

  

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