St Léger sous Cholet

l'école publique en 1900

Les garçons vont fréquenter traditionnellement l'école publique, les filles l'école "libre".
Il y avait en 1900 deux écoles publiques : l'école des garçons (salle des Anciens aujourd'hui) qui va très vite devenir l'élémentaire et va se faire appeler "la grande école" et l'école des filles (en face, de l'autre côté de la rue d'Anjou) qui sera la maternelle et, donc, "la petite école".

A l'époque, à St Léger, "les filles de l'école privée ne devaient pas adresser la parole aux garçons de l'école publique, et réciproquement ! Seules les filles des instituteurs, des facteurs et des cantonniers fréquentaient la laïque."

Nous datons cette photo, sans certitude, de 1900 : Maurice Hy, le papa de Louisette, est né en 1894 et se trouve être le 4e en bas, à partir de la gauche.
L'instituteur, Jean-Baptiste Bondu, est arrivé à St Léger en 1887.
Il succède à Louis Frouin, en poste depuis 1866, dont la fille, Elise Frouin, sera épicière route du May (actuel n°14).
"M.Bondu" était né le 16 avril 1860 à Drain.
Il restera instituteur à St Léger jusqu'en 1923, soit 36 ans !

Il se mariera avec Françoise Baudry, du Bas St Léger, et aura 5 enfants : Octavie, Octave, Raymond, Marcel et Jean-Baptiste, donnés dans le désordre. On retrouvera le petit Jean-Baptiste sur la photo de 1917.
Il s'entendra très bien, dit-on, avec Rosalie Granneau, religieuse en poste à l'école libre de 1903 à 1920, et jugée bien sévère.
On garde de "M.Bondu" le souvenir d'un instituteur très sévère lui aussi, dévoué et très droit.

"Quand il sortait dans le bourg, les enfants rentraient bien vite chez eux !
Il faisait l'école en redingote et enseignait jusqu'au certificat. Il a eu jusqu'à 50 élèves !
Entre midi et 2, tout en mangeant, il fallait réapprendre les leçons mal sues.
Un jour, bien après la classe, arrive un certain Richard, de l'Eriboire, à la recherche de son fils : il avait été "oublié" en punition sous l'escalier !
Du petit Frouin, de l'Etang Neuf, qui n'était pas très attentif, il avait dit : "Il pense à sa pomme de terre de ce soir".

Il faisait office de secrétaire de mairie et donnait des cours d'adultes le soir.
C'était "l'école du soir" mais "on y rigolait bien."
Il recevra des autorités académiques la médaille de bronze en 1902, la médaille d'argent en 1914 et deviendra officier d'académie en 1919.

Les vacances d'été commençaient fin juillet pour s'arrêter fin septembre : beaucoup d'écoliers pouvaient ainsi participer aux travaux des champs.
Le jour de congé était le jeudi.
Le samedi, il y avait école toute la journée.
La semaine sera ramenée à 4 jours 1/2 de travail en 1969 et le jour de congé institué le mercredi, au lieu du jeudi, en 1972.

 

 1900

  • A Paris , la ligne n°1 du Métropolitain est inaugurée, et c'est l'Exposition Universelle.
  • Une loi amnistie Dreyfus, qui sera acquitté et réhabilité en 1906.
  • En France, le "numérotage" des automobiles devient obligatoire.
  • En 1901, la vitesse sera limitée à 10km/h à Marseille. Ailleurs, c'est 30 !
  • Les 2e Jeux Olympiques sont inaugurés à Paris par Pierre de Coubertin. Blériot traverse la Manche.
  • Jules Renard publie "Poil de Carotte".

 

15 décembre 1901 :
"M. le maire [Jean Lefort] expose au conseil municipal qu'un canal servant d'écoulement aux eaux provenant de l'abattoir de M.Lefort, boucher, passe à 2 mètres du puits de l'école des garçons, que ce canal, non cimenté, est souvent bouché et que tôt ou tard, si ce n'est déjà fait, les eaux du puits seront contaminées. Le conseil municipal prie instamment M. le préfet de bien vouloir ordonner le plus tôt possible une visite de la commission d'hygiène."

"Le maire donne lecture d'une lettre de M. le préfet en date du 26 novembre 1901 concernant le service téléphonique en Maine et Loire. Le conseil, considérant que le bureau du facteur-receveur est sur le passage des fils établissant le service entre Cholet et Beaupréau, demande à ce qu'un appareil soit établi dans ce bureau. Cette demande est de toute justice car, malgré ses faibles ressources, la commune contribue pour une somme annuelle de 50 francs dans la location de la demeure du facteur-receveur."


 

l'école publique en 1917

Toujours M.Bondu,
avec pas moins de 40 garçons dans la classe,
dont de nombreux Jean-Baptiste, comme lui :
en haut : Louis Frouin / ? Grasset / Maurice Villeneuve / Alexis Mauras, mort en 1928 de la tuberculose / ?? / Alexis Richard
au-dessous : Henri Durand / Pierre Chauviré / Jean David / Emmanuel Onillon / Louis Lefort / René Landreau / Jean-Baptiste Villeneuve / M.Bondu
au-dessous : Roger David / Paul Babonneau / Maurice Babonneau / Théodore Benaiteau / Henri Chalet / Lucien Godineau / Louis Lefort / Edouard Thomas / Pierre Brin / André Brochu
assis : Paul Landreau / Gabriel Villeneuve / Pierre Merlet / Pierre Gadras / Victor Cailleau / Jean-Baptiste Macé / Roger Brosseau / ? Manceau / ? Manceau / Jean-Baptiste You
en tailleur : René Naud / Charles Tricoire / Isaac Onillon / André Cailleau / Jean-Baptiste Rousselot / Francis Tricoire / ??
Tous sont décédés aujourd'hui, à l'exception de Francis Tricoire et Gabriel Villeneuve.

 

 1917

  • Clémenceau devient chef du gouvernement.
  • Chute du tsar ; retour de Lénine : les bolchéviks au pouvoir en Russie
  • Les Etats-Unis entrent en guerre.
  • Succès de Mistinguett et Maurice Chevalier
  • L'espionne allemande Mata-Hari est exécutée et l'aviateur Guynemer disparaît.

 

"Avec M.Bondu, il fallait parler correctement : "Bondu Bondu ! Pas tu-tut, mais cheval ! Bondu Bondu ! Pas bedo, mais vache !"
A un gars de St Léger revenu de la guerre et qui lui avait dit : "Ah ! M.Bondu, comme vous avez vieuzi !", il avait simplement fait remarquer : "Eh oui ! J'ai vieilli !"

Intéressons-nous un peu à Emmanuel et Isaac Onillon, que l'on vient de voir sur la photo de classe de 1917.
Avant l'essor de la chaussure, le tissage à la main occupait beaucoup de monde à St Léger.
Les hommes souvent tissaient l'hiver et se gageaient l'été. Les femmes les aidaient, tiraient les fils, faisaient les "jours".
Isaac sera le dernier tisserand à la main, il cessera en 1940.
Emmanuel achètera un atelier mécanique en 1927. Il sera le seul à St Léger.
Il avait sa maison au Bas St Léger. L'autre maison de tisserand est toujours visible, au cœur du vieux bourg.
L'atelier de tissage alors bien souvent est à la cave car le fil, maintenu humide, casse moins.
Emmanuel et Marie Onillon fabriquaient leur marchandise que leur gendre allait vendre dans les fermes de la région, "au mètre" principalement, rarement en produits finis (chemises…) Les gens savaient coudre alors !
Marie et Emmanuel cesseront définivement leur activité en 1971.

 

  

 

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