Les lbums de roÿ

 

Les Albums de Croÿ sont une collection d’albums et cartulaires, richement illustrés de gouaches représentant des paysages et cartes de tous les villages, forêts, cours d’eau, villes et propriétés ducales de l'époque.
Ce document est une source unique d'information sur les paysages et l'architecture de la Renaissance dans les régions des anciens Pays-Bas espagnols couvrant lors du passage du XVIe s. au XVIIe s. le sud de la Belgique actuelle et le nord de la France.
Cette œuvre, commandée par Charles de Croÿ, a été dispersée à travers le monde au cours du temps, mais un ouvrage en a reconstitué l’essentiel en 23 volumes.
Cinq Albums sur le Hainaut sont connus, datant de 1598 à 1602. Les passages ci-dessous sont extraits de "Comté de Hainaut IV".
 

 

rith-Saint-Léger

 

 

n cartouche "Villaige de Trÿ", surmonté des armoiries : d'azur à croissant d'argent accompagné de huit billettes du même, rangées en orle - vue prise du sud-est

 

 

Au premier plan, l'Escaut, le Vieil Escaut, que franchit à gauche la route venant de Maing. Deux moulins en briques couverts d'ardoises se font face de chaque côté du bief dont l'eau actionne les roues à aube. Canards et autres volatiles font le va-et-vient entre la rivière et un de ses bras que nous distinguons au deuxième plan, notamment à l'endroit du franchissement par la route.
Les habitations du village groupées par hameaux sont, à deux ou trois exceptions près, des chaumières, certaines de grandes dimensions. L'ensemble est dominé par l'église : une tour à contreforts, éclairée à l'étage des cloches, un vaisseau pour la nef, flanqué d'une chapelle à pignon au sud, un chœur qui semble étroit et plus bas que la nef. L'édifice est en pierre, couvert d'ardoise.
Des villages se dessinent au loin. A droite, la ville de Valenciennes profile ses monuments.
L'industrialisation a complètement bouleversé la physionomie de ce village. L'Escaut a été redressé et élargi, mais il reste encore quelques boucles du Vieil Escaut. Les maisons ouvrières et celles des " maîtres " ont remplacé les chaumières. Les moulins ont disparu. L'église fut reconstruite en 1857, elle a gardé un temps sa tour du XVe siècle. Des effondrements miniers ont créé un lac artificiel qui se situerait en haut à droite de la vue, entre l'église et Valenciennes.
Le nom d'un de ses hameaux, Saint-Léger, a été joint au nom ancien pour former celui que nous connaissons.

Remarque : Trith a toujours été plus important que Verchineuil / Verchigneul. Les plans anciens montrent que Trith comportait non seulement le centre actuel (église et rue principale) mais aussi le "Fort", les tordoirs et les moulins situés plus à l'ouest, ainsi que toutes les maisons situées le long des bras de l'Escaut. La vue de Croÿ le montre incontestablement.

 

 

erchineuil, àTrith-Saint-éger

 

n cartouche "Werchinneul" - vue prise du sud
A Trith-Saint-Léger, l'abbaye de Saint-Jean de Valenciennes possédait une cense, celle de Verchineuil. Là, la paroisse de Trith disposait d'une annexe dédiée à saint Léger. C'est cette église que nous montre la gouache. Celle-ci comprend une courte nef de deux travées, accostées de collatéraux. En tête se dressait un clocher barlong épaulé par des contreforts à retraites. Sur sa façade occidentale, des trois étages qui surmontaient la porte d'entrée, seul le dernier était éclairé. Une petite pyramide d'ardoise surmontait cette tour. Le chœur est plus étroit et plus bas. La cense proprement dite n'est pas visible. Les maisons du hameau se disséminent dans les arbres. En avant, un paysan sème à la volée. Au premier plan, un attelage bâché tiré par trois chevaux est suivi par des hommes en armes, sans doute pour assurer la sécurité des voyageurs. En arrière-plan pointent les clochers de plusieurs localités. A l'extrême droite de l'image, il doit s'agir de ceux de Valenciennes
.

Remarque : Le peintre s'est placé à l'extrémité de la rue actuelle de la Liberté. La vue est donc prise de l'ouest et non du sud. On est quasiment à Carrefour Market actuellement, et on y voit presque le lieu-dit "les 7 chemins". On remarque l'église, qui d'ailleurs ressemble étrangement à celle de Maing, avec sa nef et ses contreforts, orientée à l'est, comme tous les sanctuaires anciens. Mystère et question : pourquoi et quand a-t-elle été détruite ? Plus aucune trace, aucun manuscrit, rien !

 

 

la cense de urtebise, à Trith-Saint-Léger

 

 

n cartouche " Hurtebise " - orientation impossible à déterminer
En 1170, les prémontrés de l'abbaye de Vicoigne acquièrent à Trith un courtil. Ils ne tardent pas à y accroître leurs terres, notamment en 1264, après les cessions que leur firent Thierry et son frère Eustache de Roeulx, seigneur de Trith. En 1272, ils construisirent une ferme qui prit le nom de cense de Heurtebise. En 1566, celle-ci résista si bien aux attaques des Protestants que beaucoup y trouvèrent la mort, notamment l'un de leurs chefs, Philippe Lefebvre.
D'après la gouache, les bâtiments de cette cense étaient enclos à l'intérieur de murs qui dessinaient un quadrilatère. Une porte plein cintre donnait accès à la cour intérieure où se dressait un pigeonnier. Cette tour quadrangulaire, réalisée en briques avec chaînages de pierre, devait être de construction assez récente au moment où le peintre l'a vue, puisqu'elle présentait deux pignons à pas de moineaux. Une bâtière la couvrait. Sur l'image, tout un essaim d'oiseaux vole autour d'elle. Le mur de droite de l'enclos butait assez vite sur celui d'une vaste grange qui constituait de ce côté, en grande partie, le mur de clôture. Sept contreforts épaulaient ce mur. Une petite construction en appentis s'appuyait au pignon de cette construction regardant vers la cour. Au-dessus, une fenêtre était percée. Cette grange devait être couverte de tuiles, la couleur verdâtre de sa couverture ne permet pas de trancher avec certitude. Au-delà de la porte d'entrée, de l'autre côté, des bâtiments disposés en équerre s'adossaient aux murs d'enceinte. A l'extérieur, quelques paysans paraissent gagner les champs avec leurs instruments de travail. La cense est totalement isolée au milieu des terres cultivées et des prairies. A l'arrière-plan s'étend un paysage bocager.

 


 

plan des oulins à eau de Trith-Saint-Léger

apier aquarellé - XVIIe siècle

 

e nombreux moulins à eau sont érigés sur les rivières, notamment dans l'Avesnois et le Valenciennois et sur l'Escaut en particulier, pour la mouture des céréales et la fabrication des huiles alimentaires. Mais très tôt, l'énergie de l'eau est employée à mouvoir des pilons, des marteaux, des scies, donc à usage industriel.
La commune de Trith-Saint-Léger fournit un bon exemple de cette diversité ; diversité d'usage et de transformation des activités selon les besoins de l'époque et ceci grâce à l'Escaut. Ce très beau plan figuratif en couleurs exprime parfaitement l'implantation de plusieurs moulins dont les emplois ont varié selon les époques.

u XVIIe siècle, les moulins sont à usage de tordoir et pour la farine. Les roues sont à palettes, actionnées par le dessous, les vantelleries en bois. Les bords du gouffre et d'une dérivation sont bordés de fascines, les bâtiments sont assez petits. En 1731, le site dit de la Soierre fait mouvoir six tournants à tordoirs et le deuxième, un moulin à grain et encore deux tournants pour l'huile. Au début du XIXe siècle, on trouve encore quatre tordoirs et deux moulins à farine, mais en 1823, l'un d'eux est converti en forge. C'est l'un des premiers laminoirs à fer installé dans le Nord et qui devient, par la suite, la Société anonyme des Mines et Usines du Nord et de l'Est de la France. Les autres moulins disparaissent à la fin du XIXe siècle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 vue générale du plan

pour un agrandissement

 

Source : texte de Claudine Wallart - http://www.archivesdepartementales.cg59.fr

 

 

erci de fermer l'agrandissemen

 

   

 

https://www.stleger.info