l'évolution de notre abitat ural

par Marie-Josée Jacquemont - 2014

 

Au début du XXe siècle, le village était constitué en majorité de petites fermes, d'une plus importante qu'on appelait "la ferme du château", de quelques habitations individuelles de condition plus que modeste, peut-être également de quelques cabanes et baraquements.

 

 

 

 

Il y a 100 ans, dans notre village comme partout en Picardie et en Artois, les fermes étaient dites à cour carrée, construites sur un même modèle, la maison d'habitation tout en longueur se trouvant au fond de la cour et étant prolongée sur les côtés par l'écurie et les étables pour les bêtes (vaches, cochons, moutons). Le tas de fumier se trouvait au centre de la cour. On entrait dans cette cour par une grande porte cochère. De chaque côté de cette porte se trouvaient deux granges souvent importantes qui servaient à remiser les récoltes. Ces granges étaient reliées entre elles par un plafond élaboré avec des rondins de bois ou des planches. Ce passage fermé s'appelait une carterie. Ces fermes étaient pour la plupart en torchis. Il en reste quelques exemples dans le village. Les pannes en terre cuite et les ardoises avaient déjà remplacé le chaume sur les toitures.

 

 

 

 

Au fil du temps et surtout après la 1re guerre mondiale, les cultivateurs, qui le purent financièrement, remplacèrent le torchis par de la brique, d'abord sur la maison d'habitation, puis parfois sur les granges, mais la plupart du temps ces dernières furent recouvertes de tôles.

 

 

 

 

 

 

La modernisation des pratiques agricoles rendit caduques et inutiles toutes ces granges le long des rues. On finit par les détruire et c'est pourquoi, de nos jours, les maisons d'habitation de ces anciennes fermes sont mises en valeur avec pelouse et parterre à la place du tas de fumier.

 

1996 - la maison du garde-champêtre Joseph Lecubin

 

2014 - après 15 ans d'abandon, la nature a repris ses droits !

 

Comme les maisons de ferme, les maisons individuelles étaient, elles aussi, en torchis blanchi à la chaux, aux soubassements en silex et briques. Pour les protéger de l'humidité, on enduisait ces soubassements de goudron. Les volets étaient recouverts de peinture bleue ou verte.

 

 

Technique de construction

 

 

1) on montait le soubassement : silex + briques + sablière

 

 

 

 

 

 

 

 

2) L'ossature de la grange ou de la maison était préparée au sol. Le charpentier notait chaque pièce de bois afin de la retrouver aisément lors de la construction définitive de l'ensemble. On posait un lattage sur l'ossature des murs.

 

 

 

 

 

 

3) On appliquait le torchis.

 

 

Le torchis est un mélange de terre malaxée avec de l'eau et des fétus de paille d'avoine ou d'orge. Une fois prêt, on l'appliquait sur des lattes en bois clouées sur l'ossature de la maison. Pour assurer l'étanchéité, on appliquait dessus un badigeon blanc de chaux. Par la suite, ce torchis demandant beaucoup d'entretien, il fut recouvert de ciment, de bois ou de crépis divers.

 

 

 

Sur la façade de la maison, on peut lire 1872, le 7 ayant perdu sa barre supérieure.

 

Des tirants métalliques reliant deux murs opposés étaient installés puis maintenus par des fers d'ancrage. Ces fers d'ancrage indiquaient parfois l'année de construction du bâtiment.

 

 

Il ne restait plus qu'à poser des grès de chaque côté de le carterie pour protéger les murs des granges des dégradations causées par les roues des charrettes.

 

 

 

 

Ci-dessus deux exemples d'habitations dont on a recouvert le torchis.

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la 1re guerre mondiale, le torchis étant abandonné progressivement, la brique prit de plus en plus d'importance dans les constructions. Grâce à ses différentes couleurs et les motifs décoratifs que les maçons créaient sur les pignons et les façades, ces maisons sont toujours agréables à regarder. Il n'y a pas de monotonie dans l'alignement des briques.

 

 

 

 

A part l'église, il n'y a aucune construction uniquement en pierre. Par contre, la brique en alternance avec la craie créent des décors de lignes parallèles sur les murs de cette habitation et des "couteaux picards" triangulaires sur le pignon. En dehors du côté esthétique, la fonction pratique n'est pas négligeable. Les rangées de briques que l'on appelle des rouges barres absorbent l'humidité gardée par la pierre. Ce genre de construction fut très courante en Picardie aux XVIIIe et XIXe siècles.

Depuis les années 1970, d'anciennes maisons ont été rénovées ou ont disparu du paysage local, laissant place à des constructions plus modernes.

 

 

Cette dernière photo concerne un habitat qui a disparu.

 

 

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