uriosités

 

 

L'article date de 1865, et déjà, à cette époque, les belles de Saint-Léger faisaient tourner les têtes au-delà des frontières...

 

 

hanson en patois gaumais de Saint-Léger
(sur l'air de "Auprès de ma blonde")

"l'roya" : le fossé le long des chemins
" N'vin' m'co pitoleye" : ne viens pas encore piétiner

 

EL LANN' GAD GE DON PAYS

REFRAIN
u mîtan d'la Gaume
Qui fâ bon... fâ bon... fâ bon
Au mîtan d'la Gaume
Qui fâ bon viqui !

1.ot' vî patois gaumais
Atou bin dèlayi
Au profi don français
Et mîem 'bin mèprîgi
Lè dgen n' savin pu rir'
Ni puss' què rigoleye.

2.'éritatch' dè paras
Atou bin galvaudeye
On n' dijou pu "l'roya"
Ni "N'vin' m' co pitoleye"
Mâ niè dè dgen d' Sîeldjî
Qui sa n'avan mèleye.

3. l'an fâ in téât'
Qu'on hutch' "Rideau Gaumais"
Pou n'aller en ballade (sic)
Ranimer el chouflet
à Bijnoê, à Vîerton,
à Tchantmîel, ou à M'sson.

4.t pou z'y arriveye
I n'avan rin broï
Au contrair' la guîeteye
Est r'prin da tou l'pays
Lè bons mots plîe d'saveûr
Atan r'min à l'ouneûr

5.ounan l'rassemblement
Pou l'vî patois gaumais
Dijan à no z'afan
Qu' c'est l'pu bîe et l'pu frais
Et qui n'faum' à roudji
Mâ puto s'rèdressi.

6.llo, d'jeunn' dgen d'asteur
I fau v'y mett' aussi
Pou fâr don bouneur
Et sa v'dècouradji
Tchanteye ave no z'aut'
Lè bîeteye d'not pays !

 

LE LANGAGE DU PAYS

REFRAIN
u milieu de la Gaume
Qu'il fait bon... fait bon... fait bon
Au milieu de la Gaume
Qu'il fait bon vivre !

1.otre vieux patois gaumais
Etait bien délaissé
Au profit du français
Et même bien méprisé
Les gens ne savaient plus rire
Ni plus que rigoler.

2.'héritage des parents
Etait bien galvaudé
On ne disait plus "l'roya"
Ni" N'vin' m'co pitoleye"
Mais il y a des gens de Saint-Léger
Qui s'en sont mêlés.

3.ls ont fait un théâtre
Que l'on appelle "Rideau Gaumais"
Pour aller en ballade (sic)
Ranimer le soufflet
A Buzenol, à Virton,
A Chantemelle, ou à Musson.

4.t pour y arriver
Ils n' ont rien cassé
Au contraire la gaieté
A repris dans tout le pays
Les bons mots plein de saveurs
Etant remis à l'honneur.

5.onnant le rassemblement
Pour le vieux patois gaumais
Disons à nos enfants
Que c'est le plus beau et le plus frais Et qu'il ne faut pas en rougir
Mais plutôt se redresser.

6.llô, jeunes gens d'aujourd'hui
Il faut vous y mettre aussi
Pour faire du bonheur
Et sans vous décourager
Chantez avec nous autres
La beauté de notre pays !

Yvonne Clément (Saint-Léger - 1917-1979)

 

 

 

 

Enveloppe postée en 1870 de Saint Léger

Elle émane du grand capitaine d'industrie qu'était J. Labbé, patron des Forges de Gorcy (Moselle, mais actuellement Meurthe & Moselle), première localité au-delà de la frontière à 5 km à peine de Saint Léger.
On peut supposer qu'elle a été postée en Belgique car la Poste française devait être perturbée par la Guerre de 1870.
Le département de la Moselle était rattaché à l'Alsace-Lorraine à la date du 10 décembre.

 

 

 

 

 

 

groupe de militaires belges posant fièrement

La photo est certainement prise lors d'un exercice d'entraînement au camp de Lagland avant 1914.
Ce champ de tir était situé à une petite dizaine de km de Saint Léger et les soldats logeaient chez l'habitant dans les villages.
Un peu comme le font les touristes de nos jours...

 

 

 

 

groupe de militaires devant une maison de St Léger en Gaume

 

 

 

 

 

 

article de L'Humanité du mardi 5 janvier 1915


 

 

 

article de La Croix du samedi 30 juin 1917

 

 

 

 

les loups à Saint-Léger...

Lors de certaines nuits d’hiver, il rôdait, affamé, autour des chaumières isolées à la recherche de quelque tête de bétail à se mettre sous la dent ou encore apparaissait soudain au coin d’un bois, surveillant le voyageur qui hâtait le pas…
Le loup semait la terreur dans nos campagnes !

Une lutte sans merci s’engagea, menant à l’extermination de la race dans plusieurs régions du monde.

Aujourd’hui pourtant, les mœurs de cet animal commence à être mieux comprises. On sait maintenant que sa présence permettait de réguler les populations de cervidés, sangliers et renards qui prolifèrent dans nos forêts… même si le loup ne dédaignait pas une proie facile tel un mouton en pâture (...)

De tout temps, les loups ont évoqué en nous un sentiment ambigu, mélange de fascination et de crainte irraisonnée nous menant à les traquer et à les pourchasser avec la plus grande cruauté.

 

 

 

Occasionnellement chassés sous le règne de Marie-Thérèse, les loups de Gaume vont être impitoyablement persécutés dès la fin du 18e s., sous le Régime Français.

Depuis le Moyen Age, le droit de chasse était exclusivement réservé à la noblesse. Les paysans ne pouvaient pas tirer sur le gibier sous peine d'être considérés comme des braconniers. S'ils se trouvaient face à un loup, ils devaient généralement se borner à l'effrayer sinon ils risquaient une amende ou des coups de fouet.

Cependant, sous le gouvernement de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, la prolifération des loups devait être telle qu'elle justifia l'octroi systématique de primes à ceux qui en abattaient.
En Gaume, lorsque des bêtes étaient signalées, les communautés villageoises se lançaient dans une battue limitée à leur Seigneurie.
Les charbonniers qui, de par leur activité, restaient de longues semaines dans les bois, installaient des pièges.

La domination française (1794-1814), jetant à bas tous les privilèges de l'Ancien Régime, apporta à nos régions la liberté et l'égalité.
Chaque propriétaire reçut le droit de détruire sur ses possessions toute espèce de gibier. Le braconnage n'étant plus réprimé, les abus se multiplièrent. C'est ainsi que dans l'ensemble des provinces françaises, les paysans se livrèrent à une véritable hécatombe d'animaux... comestibles.
Les loups, forts nombreux, échappaient au massacre, se déplaçant simplement dans un autre bois lorsqu'ils étaient dérangés.

Plusieurs lois durent être édictées pour empêcher leur prolifération inquiètante d'autant que, trouvant de moins en moins de gibier, ils s'attaquaient plus souvent aux troupeaux.
La loi la plus connue en Gaume est celle du 28 juin 1797:

"Considérant que, depuis plus d'une année, des plaintes multipliées arrivent des départements sur les dévastations que commettent les loups ; qu'il est intéressant d'atténuer, autant que possible, un fléau aussi terrible pour les troupeaux que pour les habitants des campagnes ; voulant légitimer les mesures prises par le ministre de l'Intérieur (...), il sera accordé à tout citoyen une prime de 50 livres par chaque tête de louve pleine, 40 livres par chaque tête de loup et 20 livres par chaque tête de louveteau.
Lorsqu'il sera constaté qu'un loup, enragé ou non, s'est jeté sur des hommes ou enfants, celui qui le tuera aura une prime de 150 livres.
Celui qui aura tué un de ces animaux et voudra toucher l'une des primes énoncées dans les deux articles précédens (sic) sera tenu de se présenter à l'agent municipal de la commune la plus voisine de son domicile, et d'y faire constater la mort de l'animal, son âge et son sexe ; si c'est une louve, il sera dit si elle est pleine ou non.
La tête de l'animal et le procès-verbal adressé par l'agent municipal seront envoyés à l'administration départementale."

 

Pour les exterminer, on creusa notamment des fosses ou louvières. Appelées en patois gaumais "louvîres", elles étaient creusées dans les zones fréquentées par les loups. Leur réalisation, vivement encouragée au 17e s., était déconseillée deux siècles plus tard à cause du danger qu’elles représentaient pour la population.
Ces fosses profondes et dissimulées au regard, ces pièges à machine qui pouvaient vous broyer une jambe, étaient très dangereux pour qui en ignorait l’emplacement. Les autorités hollandaises légiférèrent dans ce domaine, probablement sans succès, car pour qui ne possédait pas de fusil, creuser une louvière ne coûtait que de l’huile de bras.
Leur profondeur était d’au moins 3 m si elles étaient surveillées, mais généralement 4,20 à 4,50 m si elles n’étaient pas constamment visitées par les chasseurs. En effet, le loup était capable de faire un saut de 2 m sans prendre son élan.

On peut encore voir ces louvières au "Bout d’Aufau", en longeant la rue du Metzborgne en direction de la Voie des Bourriques, et à "Lofosse" à proximité de la "Ferme du Taillis".

 

 le légende de Djean de Mady

Revenant d'un bal de village, parapluie dans une main, rouyot* dans l'autre et violon en bandouilière, Djean de Mady marchait d'un pas mal assuré. Soudain, il se trouva nez à nez avec un loup menaçant.
Effrayé, il grimpe dans un arbre. Essayant de calmer le loup, il lui jette son gâteau, morceau par morceau, malheureusement sans succès. Djean se saisit alors de son violon et entame une musique endiablée. Le loup commence à danser puis s'écroule, épuisé. Notre héros en profite pour s'enfuir à toutes jambes.

* Le rouyot est un gâteau de fête traditionnel en forme de roue ou de couronne, au goût de brioche, offert aux voisins et amis qu'on n'invitait pas à l'occasion d'un baptême, d'une communion ou d'un mariage.

 

 les traces laissées dans le patois gaumais
  • "el loup qui feume sa pipe" : il y a du brouillard sur le bois
  • "avoir ène fîè d'lôw" : avoir une faim de loup
  • "elle è dja veu l'hôw": elle a déjà vu le loup - elle a déjà perdu sa virginité
  • "voir des gros loups" : voir tout en grand

Sources et liens pour poursuivre la visite :

  

 

 

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