l'ssociation des eni-afiens

 

 

 

En 1969, un petit groupe d'amis nés à Beni-Saf, un village d'Algérie situé sur la côte à l'ouest d'Oran, décide de créer l'Association des Beni-Safiens.
Ils ont pour objectif de retrouver la trace de leurs concitoyens dispersés, pour renouer des liens d'amitié et veiller à l'entretien du cimetière de leur village natal.

 

 

Beni-Saf ! Beni-Saf !

"Nos arrière-grands-pères sont arrivés à Beni-Saf vers 1870, avec leurs "capacicos", leurs couffins de mineurs, leurs pioches d'agriculteurs et leurs espadrilles de pêcheurs.
Ils ont fait leur pays en même temps que leurs gosses et c'est ainsi que nous, Beni-Safiens, ne faisions qu'un avec la terre, avec la mer, avec la mine, avec le sable, avec les pins et les platanes, les orangers et les figuiers.
Aussi loin que ma mémoire me ramène, je n'arrive pas à me penser en dehors de ma famille, de ma rue, la calle de la rue Bugeaud, de ma ville bien-aimée.
Je crois, et tout ce que mes grands-parents m'ont raconté (que mes parents me racontent encore) me le confirme, qu'à Beni-Saf les gens ont toujours vécu ensemble..."

Marie-Louise Vera

 

 

"L'Album de Béni-Saf" a été édité en 1988 par l'Association des Beni-Safiens.
Les photographies et les témoignages recueillis sont regroupées par thèmes, pour évoquer l'histoire et la vie jusqu'en 1954 des Beni-Safiens d'origine européenne.
En voici un extrait :

Les cantines scolaires


1932 - la cantine "en plein air" dans la cour de l'école des filles

Un jour, mon frère tardait à revenir de l'école.
Ma mère : "Onze heures et demie, et le petit sans venir !"
Mon oncle Antoine : "Ande se abia Metio (où a-t-il dû se fourrer ?)"
Ils interrogent un gosse qui passe : "Dis, petit, tu as pas vu Lucien ?
- Oui, il est à la colonie.
- Qu'est-ce qu'il fait à la colonie ?
- Il pleure parce qu'il veut pas manger des lentilles et le maître il veut qu'il les mange par force."
Ma mère affolée : "Des lentilles ? Mais il est fou, le maître ! Mais qui c'est qui a dit au maître de faire manger des lentilles à mon fils ?"
Mon oncle : "Ese maestro lo incho !"
Ma mère a toutes les peines du monde à retenir son jeune frère fou furieux : "Laisse, laisse ! Il doit y avoir quelque chose."

Les voilà partis tous les deux à la rencontre de mon petit frère qui arrive en pleurant comme une madeleine.
Ma mère a toutes les peines du monde à retenir mon oncle d'une part, à consoler son fils de l'autre.
Ma mère : "Pos baya la nouvelle punition qu'ils ont inventée, les maîtres, faire manger des lentilles !... Et qu'est-ce que tu as fait, toi, pour qu'on te force à manger des lentilles ?"
Mon frère : "Rien ! Le maître, il a dit que qui c'est qui voulait aller à la "cantine" et moi je savais pas ce que c'était et j'ai levé le doigt... Quand j'ai voulu me sauver, il m'a pas laissé..." et nouvelles larmes.
Ma mère : "Digo la cantine ! Une nouvelle parole pour tromper le monde ! Ça t'apprendra, toi, à lever le doigt sans savoir. Et la prochaine fois, tu lui dis au maître qu'il aille lui, que pour manger des lentilles, c'est pas la peine d'inviter le monde !!!"

Marie-Louise Vera

 

Pour accéder au site de l'Association des Beni-Safiens (coordonnées, commande du livre...) ou http://www.abs-beni-saf.org 

Autre lien :
http://www.ambafrance-dz.org/consulat/Cimetieres/Images_Cimetieres/Ain%20Temouchent/index.htm

 

 

 

 

 

https://www.stleger.info