La Pierre qui Vire

 

 

 

 


Jean-Baptiste Muard

Le lieu est si sauvage qu'il est appelé le Désert.
Il l'était déjà quand l'abbé Muard vint, avec ses compagnons, en défricher le sol pour vivre et mener une existence de renoncement.

Cela ne se passe pas, comme souvent en Bourgogne, au XIIe siècle, mais au XIXe, et ces hommes qui reprennent la règle de saint Benoît vont créer un monastère et une oeuvre.

Arrivés en 1850, exilés en Belgique en 1903, ce n'est qu'en 1920 que les successeurs de l'abbé Muard s'installent définitivement.
Ils prient, bâtissent, travaillent, entreprennent des recherches sur l'art sacré et, à côté de la ferme qui assure leur subsistance, ils installent leur imprimerie.
Leurs livres (éditions Zodiaque) sont spécialisés dans l'art religieux.

L'Abbaye de la Pierre qui Vire doit son nom à un énorme bloc de granite qui, d'après la légende, tournait au son de l'angélus. La Pierre qui Vire ne vire plus : ce gros caillou érodé sur son socle a été scellé en 1853 et surmonté d'une statue de la Vierge.

 

Proche de l’abbaye, voici la Pierre-qui-Vire, amas granitique, roche posée sur une autre qui pouvait être mise en mouvement par une simple pression humaine et qui, selon la légende, tournait au son de l’angélus.
La Pierre-qui-Vire était déjà signalée en 1801 comme étant l'objet de croyances superstitieuses : "Voici la Pierre-qui-Vire, et tout d'abord, vire-t-elle ? Non. A-t-elle jamais viré ? Je ne le crois pas, puisqu'elle est en équilibre sur deux pointes".

Cependant on raconte cette légende : quand à midi, le soleil dardait ses rayons sur "le dolmen", la pierre virait trois fois.
Le père Isidore nous donne une explication : "Si la pierre ne tournait pas sur elle-même, elle oscillait facilement de bas en haut et il me souvient de lui avoir imprimé avec une seule main un mouvement vertical d'une dizaine de centimètres". Nous regrettons de ne pouvoir en faire autant : la partie jadis branlante a été depuis maçonnée. Le monument se compose d'une grosse pierre posée sur un rocher qui a 3m de long, 2 de large, et 1m d'épaisseur environ. Les religieux ont placé au-dessus une Vierge de grande dimension, le 27 septembre 1853.
"J'ai vu, ajoute le père Isidore, sous le piédestal de la statue, des excavations profondes représentant assez bien un corps humain en creux."

M. Petit proteste contre "les orateurs" qui ont voulu y voir un autel à sacrifices et ironise contre les messieurs de la ville auxquels les paysans racontaient que la pierre virait lorsque minuit sonnait au clocher de Vaumarin qui n'a jamais eu d'église.

Dans un recueil en patois morvandiau, M. Guillaume intitule l'un de ses récits "La-Pierre-qui-Vire". Il s'agit bien de notre monument : "Il paraît que tous les ans, la nuit de Noël, quand le premier coup de minuit sonne au clocher de Vaumarin, le gros morceau de pierre vire et découvre l'entrée d'une grande resserre, d'une cave quoi, où il y a tout plein de belles choses dans une illumination du tonnerre : des meules de louis d'or et d'écus d'argent, de pleins cabas de pistoles, des tas de diamants, des monceaux de bagues, de colliers…" Un vrai paradis ! C'était le trésor des fées !...
Quand le dernier coup de minuit était décroché, la pierre reprenait sa place en "se dévirant", tout se refermait, et il ne restait pas trace de toutes ces beautés-là jusqu'à l'année suivante. C'est de par ce miracle qu'on lui a donné le nom de Pierre-qui-Vire.
Une fois refermée, il paraît que toutes les vaches et tous les hommes du pays auraient bien été attelés après qu'ils n'auraient pu réussir, sans compter que sûrement vous vous seriez procuré quelque difficulté avec le Bon Dieu ou avec le Diable."

Source http://www.ateliers-habitatvivant.fr/geobiologie/pierres_89.html

 

 

  

 

  

 

Le monastère héberge aujourd'hui une communauté d'une soixantaine de membres, dans des bâtiments conventuels de style gothique.
L'église abbatiale Sainte Marie, néo-gothique, en appareil de granit, est construite sur deux cryptes superposées.
Isolé au milieu des bois, dans un cadre sauvage et insolite, avec le mégalithe de la Pierre qui Vire, le site du monastère conserve son côté pittoresque et sacré.

 

 

Le monastère dispose d'une ferme pour laquelle la communauté a fait le choix d'une agriculture biologique il y a 30 ans. Actuellement gérée par des laïcs, la ferme dispose d'une fromagerie mise aux normes européennes. Elle produit des fromages réputés à partir du lait de ses troupeaux de vaches et de chèvres.

 

  

 

Le "Treizième Signe" à la Pierre qui Vire

"A la Pierre qui Vire, Henri Toulout et Sophie Leroy nous montrent la vie de prière et de labeur qui caractérisent les bénédictins de ce monastère bourguignon dont l'une des activités est l'édition d'art (éditions du "Zodiaque"), indissociable du cheminement spirituel des moines vers un "Treizième Signe", celui de la Croix."

une vidéo de l'INA datant de décembre 1977 - 13 min

 

en pleine forêt, l'abbaye de la Pierre qui vire

"Depuis 1850, un monastère bénédictin a élu domicile en plein coeur du Morvan icaunais. L'abbaye de la Pierre qui vire, un lieu de culte, mais surtout un havre de paix au milieu de la forêt.
35 moines bénédictins vivent dans ce monastère fondé en 1850, où ils accueillent chaque année plusieurs centaines de "retraitants". Alors oui, l'abbaye de la Pierre qui vire est un lieu de culte, religieux, mais c'est aussi un site tout simplement incroyable."

des documents audio de France Bleu - juillet 2018

 

Pour en savoir plus
sur l'abbaye :

sur Jean-Baptiste
Muard :

 

  

 

 

 

https://www.stleger.info