aurice trillo
(1883-1955)

Maurice Utrillo peint par sa mère, Suzanne Valadon, en 1925

 

Maurice Utrillo est un des seuls peintre de "la Butte" à être né à Montmartre. Fils de Suzanne Valadon, designer de mode et modèle pour Renoir, Toulouse-Lautrec, Edgar Degas...
En dépit des belles relations de sa mère, le jeune Maurice, fils illégitime d'un bohème qui était poète, peintre, chanteur mais surtout ivrogne, aurait pu mal tourner. Heureusement, sa mère réussit à lui enseigner la peinture, qui restera toujours sa seule thérapie jusqu'à sa mort.
"Sans elle, il eut sombré tragiquement dans l'abîme." (Francis Carcot, La légende et la vie d'Utrillo, Grasset, 1928)

 

Maurice Utrillo

 

Quand, en 1919, on vendit la collection d'Octave Mirbeau (écrivain, jadis défenseur de Gauguin et un des premiers à s'intéresser à Utrillo, mort en 1917), les tableaux d'Utrillo se vendirent à des milliers de francs, et depuis les prix ne cessèrent de monter. Cela permit à Utrillo, dégoûté de la rue, de peindre "d'après" cartes postales sans que sa peinture y perde excessivement en valeur pourvu qu'il ait un verre à portée de la main.

Utrillo est le plus grand peintre montmartrois et le nombre de "faux Utrillo" est incroyable, d'autant que sa production est parfois autofaussaire...
Paul Carrière raconte :

"Le dimanche était le jour de la visite traditionnelle de Pétridès (le marchand exclusif de Maurice Utrillo à partir de 1935), venant chercher la toile hebdomadaire qui lui était assurée par contrat.

…Vers quatre ou cinq heures, Utrillo semblait se réveiller et commençait à aller et venir dans la maison, essayant d'obtenir un verre de vin à l'office. Lucie le rejoignait et l'invitait à se mettre au travail. Alors, on entendait à travers les cloisons la voix éraillée du malheureux :
- Il m'emmerde ! Il me fait ch... !
- Ça c'est pour moi, faisait Pétridès radieux, carré dans son fauteuil.

Finalement, vers sept ou huit heures, le marchand s'impatientait et montait à l'atelier, où Utrillo palette en main, recopiait avec ennui la photo d'une de ses anciennes toiles, fixée sur son chevalet par deux punaises.
- Maître, maître, faisait le Chypriote, dépêchons-nous...

En bougonnant, Utrillo achevait des maisons blanches disparues depuis vingt ans.
- Les murs, ordonnait Pétridès.
Le peintre étalait quelques couches de céruse.
- Les volets...
Il rajoutait des traits horizontaux.
- La signature, maintenant...
Ça c'était le plus long... Avec effort, l'artiste calligraphiait : Maurice Utrillo V.

Pétridès, alors, saisissait du bout des doigts la toile toute fraîche, allait la porter dans le coffre de sa voiture et remettait les quatre-vingt mille francs à Lucie. La comédie était terminée, pour une semaine."

Utrillo meurt en 1955, à 72 ans, bien plus tard qu'il l'y semblait être prédestiné.

 

 

Maurice Utrillo - Château de St Lager Brouilly (1925)

 

 

Maurice Utrillo - Château de St Lager Brouilly

 

 

le Vieux Château

Acheté en 1940 par la Société Pasquier-Desvignes, négociant en vins, le château était dans un état lamentable, presque en ruine : toitures et sols effondrés, fenêtres battantes, murs intérieurs de refend éboulés... Un érable vigoureux poussait dans les bâtiments !
Mais le château disposait d'une cave voûtée de stockage avec foudres et cuves de bois, en bon état, dans l'ancien fossé nord, recouvert d'une terrasse, qui prenait l'eau et qu'il faudra rapidement abriter d'un long appentis adossé au mur extérieur. Première urgence qui sera vite réalisée.
Les restaurations indispensables l'ont sauvé de la ruine complète.
Les communs qui étaient en moins mauvais état, et les vignes ont été achetés par Mrs Dubure et Deverchère, qui ont modifié les ouvertures, refait les toits. Celui petite tour ronde s'est effondré pendant les travaux. Il a fallu construire un nouveau toit, plus pointu.

Georges Pomerey
"Paroles de St-Lageois / En Beaujolais de 1940 à 1970"

 

 

carte menu vierge Pasquier-Desvignes
à l'effigie du château de Saint-Lager

 

  Sources :

 

  

 

 

 

https://www.stleger.info