La famille VALENTIN au Hameau de La Garde et aux Lévriers
à St Léger sous la Bussière, entre 1804 et 1830
  

 
 

a mort de Jean-Benoit VALENTIN

 

 

Dernières volontés (1)

"Par-devant Maître CORSIN, notaire à la résidence de Tramayes…soussigné et en présence des témoins après nommés,

A comparu Jean-Benoît VALLENTIN, propriétaire cultivateur demeurant au lieu de La Garde, commune de St Léger sous la Bussière, lequel atteint de maladie mais sain d'esprit et libre de tous ses sens, ainsi qu'il a paru à nous notaire soussigné de même qu'aux témoins, nous a déclaré qu'il voulait faire son testament, qu'il nous a dicté.
Il est dit :

Je donne et lègue par-devant vous ici présents et hors part à Léger VALLENTIN mon fils et de défunte Benoîte THOMAS (2) demeurant avec moi au dit lieu, le quart de tous les biens en meubles et immeubles qui m'appartiendront et (que je) laisserai à mon décès, aux charges héréditaires et de droit, et (à la charge) de faire dire après mon décès, pour le repos de mon âme, la quantité de douze grandes messes.

Je veux qu'il soit distribué aux pauvres les plus nécessiteux de la commune dudit St Léger la quantité de six boisseaux de seigle, plus deux boisseaux de blé noir, de lit noble ?, moitié dans l'année de mon décès et l'autre moitié une année après.

Je révoque et annulle tout autre testament ou disposition que je peux avoir ci devant faits, voulant que le présent soit seul valable et ais son entière et pleine exécution comme contenant mes dernières intentions.

Ledit Jean Benoît VALLENTIN testateur nous a ainsi dicté, à nous notaire, son testament, que nous avons écrit de notre main, duquel nous lui avons donné lecture, a déclaré l'avoir parfaitement comprise et entendu, qu'il était conforme à ses intentions et qu'il y persiste, le tous en présence des témoins.

Fait et passé, dicté (à la) résidence du testateur et sise audit lieu de La Garde, commune dudit St Léger, après midi, le vingt neuf août dix huit cent trente (29 août 1830) en la présence continuelle de Sieur Claude BONNETAIN, propriétaire, adjoint au maire dudit St Léger, Sieur Pierre PHILIBERT, Sieurs Pierre et Jean AULAS, oncle et neveu, tous quatre propriétaires cultivateurs demeurant audit St Léger, témoins requis et soussignés avec nous et le testateur.

VALENTIN, BONNETAIN, PHILIBER, AULAS, AULAS, CORSIN Notaire"

 


Mort et funérailles

A peine dix jours après la rédaction de son testament, Jean-Benoît s'éteint.

Des 7 enfants nés de son mariage, les 4 enfants ayant survécu se trouvent orphelins : l'aînée, Jacqueline, vient d'avoir 18 ans, le dernier garçon, Léger (notre ancêtre direct), n'a pas encore 9 ans !

Le 9 septembre 1830, à cinq heures du soir, "Jean Pierre VALENTAIN…son frère cadet "accompagné de Claude BONNETAIN, adjoint de la commune" déclare son décès en mairie :

"Jean-Benoît VALENTIN, né à Propières (Rhône), âgé de cinquante cinq ans (en fait il n'a que 52 ans, étant né le 24 janvier 1778) est décédé le jour de hier, heure de onze du matin, dans son domicile situé à St Léger sous la Bussière… veuf de Benoîte THOMAS, et fils des défunts Claude VALENTIN et Clodine CORZET (il faut lire CORGIER) à leur déssés (sic) cultivateurs audit lieu…"

Le jour même, "MASSON, curé desservant" de la paroisse de St Léger avait inhumé Jean-Benoît VALENTIN "décédé hier muni des sacrements de l'Eglise, en présence de Jean-Pierre VALENTIN et Jean-Marie VALENTIN, ses frères."

Seul Jean-Pierre, qui habite à La Garde, sait signer son nom.
Jean-Marie VALENTIN, qui habite aux Lévriers, est "illétéré", c'est à dire qu'il ne sait pas écrire, comme beaucoup à l'époque.

On note "entre autres témoins" la signature "BERTOU", probablement Léger BERTHOUX, beau-frère du défunt, veuf lui-même depuis le 16 février 1811 de Claudine VALENTIN.

 


Don aux pauvres de Saint Léger (3)

Le 20 mars 1831, "les membres du Bureau de bienfaisance de la commune de St Léger sous la Bussière, ici présents, assemblés et réunis sous la présidence de Monsieur le Maire dudit lieu, à l'effet de faire distribution de trois mesures de seigle et deux mesures de blé noir, d'un don fait aux pauvres de la dite commune de St Léger sous la Bussière, par feu (Jean-Benoît) VALENTIN, dudit lieu, d'après son testament, reçu Maître CORSIN, notaire à Tramayes, sous sa date enregistrée.

Ayant voulu satisfaire et compléter le vœu dudit testateur, les membres assistés du Maire, ont fait la distribution de la manière suivante entre huit personnes reconnus pauvres qui sont, savoir :

  • les filles DEDIEU des Lévriers
  • la mère DEDIEU de La Chanalle
  • la veuve BOURGEOIS de Nojean
  • la mère DELORME des Lévriers
  • la mère et veuve PROTAT de La Belouze
  • la fille BENAS à La Bussière

à chacune une coupe de seigle.

  • Claude BESSON de Nojean
  • et Philippe CHEMARIN de La Bussière,

aussi chacun une mesure de blé noir.

Qui toutes chacunes de ces personnes ont retiré en leur pouvoir, se promettant adresser pour le donateur des prières au Ciel pour que son vœu soit définitivement accompli…"

On remarquera que le testament de Jean-Benoît parle de "six boisseaux de seigle et de deux boisseaux de blé noir".
La délibération du Bureau de bienfaisance parle, elle, de "trois mesures de seigle" réparties à raison d'une coupe pour chacune des huit personnes ; et de "deux mesures de blé noir" réparties de manière équitable entre deux personnes.

Il n'y a pas contradiction entre ces deux documents :

Un boisseau égale 13 litres 033, ainsi que l'explique le "Langage populaire de Mâcon et des environs".
Il précise également que la coupe est une ancienne mesure de capacité pour les grains.
Celle de Mâcon valait 13 litres 493.
"Ailleurs, la coupe s'appelait mesure."

A cette époque, en Mâconnais, plusieurs noms désignent la même quantité : boisseau, coupe, mesure…
Pourtant le système métrique est censé avoir unifié "les poids et mesures" depuis la loi du 18 germinal An III (7 avril 1795) mais, dans les campagnes, son usage ne devint effectif que très lentement au cours du XIXe siècle !

(1) Etude de Maître CORSIN Numéro 171 du 29 août 1830 Archives de Saône et Loire

(2) Benoîte THOMAS est décédée à La Garde le 27 avril 1826.
Elle était née à Dompierre les Ormes le 4 mai 1785.
C'est là qu'elle avait épousé Jean Benoît VALENTIN le 2 août 1811.

(3) Registre de délibérations du conseil municipal de Saint Léger sous la Bussière, conservé en mairie

Michel Guironnet
janvier 2002

  

01

Petite histoire de St Léger sous la Bussière

02

Les Valentin s'installent à St Léger

03

Marraine et conscrit Valentin

04

Mariages des enfants Valentin à St Léger

05

"L'Ogre et les conscrits" (1807) 

06

Achat du domaine de La Garde à St Léger (1808)

07

Revenus des paysans et valeur de l'argent

08

Les "dernières volontés" des époux Valentin

09

Partage de propriété à La Garde (juin 1809)

10

Claude Valentin, "illétéré, de ce enquis"

11

Le mariage de Jean-Benoît (1811)

12

Histoire d'un contrat de mariage "double" (1812)

13

Le prix de la terre (1817)

14

La mort du père Claude Valentin (1821)

15

La descendance est assurée (1821/1826)

16

Les malheurs de Jean-Benoît Valentin

17

La mort de Claudine, la grand-mère (1828)

18

La mort de Jean-Benoît Valentin (1830)

19

Inventaire au domicile de Jean-Benoît Valentin

20

Vente des biens délaissés par Jean-Benoît Valentin

 

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