les uileries à Saint-Léger-sur-Dheune,

une ndustrie qui a duré 132 ans

par Jean-Claude Salingue - mars 2011

 

La vallée de la Dheune a pendant très longtemps été appelée "la vallée de la céramique" grâce à d’importants dépôts argileux présents dans son sous-sol. Cette industrie s’est développée tout le long du canal du Centre. C’est d’ailleurs grâce au canal et un peu plus tard au chemin de fer que la commercialisation des tuiles a pu se développer.

La première mention d’une tuilerie à St Léger date de 1650, mais c’est en 1827 que les établissements DUMONT implantent une usine à tuiles et à briques. En 1860, François LAVEAUX fonde une tuilerie mécanique, puis les tuileries PERRUSSON d’Ecuisses montent une succursale à St Léger en 1868, à l’initiative de l’ingénieur Desfontaines.

 

 

 

fabrication des tuiles

 

L’argile était au départ extraite d’une carrière près de la gare, puis elle a été acheminée par une ancienne voie de chemin de fer depuis Nion, dans des tombereaux tirés par des chevaux, puis plus tard par camions. La terre était stockée plusieurs mois dans le hangar à terre, qui existe toujours près de la gare.

 

le hangar à terre, près de la gare

 

Ensuite, une grosse machine, la renoux, la broyait, l’épurait, la malaxait et l’humidifiait ; puis une autre, la galetière, transformait cette masse en galettes d’argile découpées à la main par des ouvrières qui les graissaient et les posaient dans des moules. Il fallait presser également à la main ces galettes pour former les tuiles.

On fabriquait 2 500 à 3 000 tuiles par jour. C’était un métier dur et dangereux.

Les tuiles étaient entreposées sur plusieurs étages qui montaient jusque sous le toit de l’usine. Cette opération incombait aux jeunes filles ou garçons, qui se les lançaient d’étage en étage.

Ce travail était très pénible, surtout l’été à cause de la chaleur et de la poussière. Enfin, les tuiles étaient transportées près des fours pour terminer le séchage sur une brouette appelée le bayard.

 

plan du four - tuilerie Laveaux

 

Elles étaient enfournées dans un grand four chauffé à 1000°, avec du charbon. On consommait 1 tonne de charbon par 24 h, qu’il fallait monter à la brouette au sommet du four car la chauffe se faisait par le toit.

En 1959, la fermeture des tuileries provoqua un profond marasme dans notre village : licenciements, reclassement, baisse d'activité des commerces et de la gare, et pour finir un changement de municipalité.

 

 

 

 

 

 

 

En 1890, pour fêter le centenaire de la Révolution, des bustes de Marianne furent exécutés et cuits dans les fours de l’usine Perrusson à Ecuisses. Un exemplaire se trouve à la mairie de St Léger.

 

 


 

 

l’xploitation de la pierre à lâtre

à Saint-Léger-sur-Dheune

par Jean-Claude Salingue

 

Le gypse ou "pierre à plâtre" est un minéral courant sur notre commune. Le sous-sol de notre village a fait l’objet de nombreuses exploitations, notamment au 19e siècle.

Le gypse, d’origine marine, est une roche saline. Pour pouvoir se conserver, il doit être prisonnier entre deux couches d’argile ou de marne imperméables. En Saône & Loire, le gypse s’est formé durant la période nommée trias, il y a de 200 millions d’années.

L’existence du gypse à St Léger a été constatée en 1772. A cette époque, on l'utilisait soit comme amendement pour les terres cultivées, soit pour garnir l’intérieur des murs des habitations pour assainir et isoler les murs.

 

 

C’est dans la 1re moitié du 19e siècle que la production de plâtre va s’amplifier. En 1832, les carrières de gypse de St Léger et Charrecey employaient 140 ouvriers et 75 chevaux. Cette année là, 16 720 mètres cubes de gypse ont été extraits du sous-sol léodégarien pour faire du plâtre à bâtir ou à fumer. Ces produits étaient expédiés par le canal du Centre vers la Loire ou la Saône.

En 1847, St Léger compte 1895 habitants. Il y a de vastes carrières de gypse et de nombreux marchands de plâtre qui occupent 15 moulins et 25 fours à plâtre.

 

fabrication du plâtre au début du 19e siècle

 

Dans les carrières ou dans les mines, l’extraction du gypse se fait au moyen de poudre à canon que l’on bourre dans des trous préalablement percés dans la roche. La cartouche est allumée au moyen d’une mèche soufrée qui produit l’explosion. Les gros quartiers de gypse sont alors débités à la main.

Une mine emploie 6 ouvriers : 2 mineurs, 1 détailleur (qui casse les gros morceaux), 1 chargeur, 2 tourneurs appliqués au treuil.

Une fois extrait, le gypse est cuit dans un four à bois ou à charbon pendant 24 heures. Ensuite il est broyé, écrasé au moyen de meules verticales mues par des chevaux.

En 1881 fut crée la Société "Les plâtrières du Sud-Est" qui prospérèrent jusqu’à la 1re guerre mondiale. Elles disparurent peu après, les gisements de gypse devenant trop rares.

 

les plâtrières en hiver, côté fours

 

Ici une vidéo concernant la visite de la mine du Tronchat à St Léger sur Dheune

 

 

 

 

 


 

 

l’r noir de Saint-Léger-sur-Dheune :

le harbon

par Jean-Claude Salingue

 

Les mines de St Léger / St Bérain faisaient partie du vaste bassin houiller de Blanzy / Le Creusot. Les veines de charbon de charbon s’étendaient sur 12 km entre Charrecey et Montaubry, à peu près parallèles au canal du Centre. Parfois le charbon affleurait.

La première concession date de 1779. Le charbon extrait servait à alimenter les fours d’une verrerie à St Bérain.

Avant cette date, on ramassait le charbon en surface, on l’a appelé "le charbon de terre", par opposition au charbon de bois.

C’est à partir de 1832 que l’industrie s’est développée dans notre région. On l'aura compris, on exploitait le gypse, le minerai de fer, le charbon, la glaise. Ce développement a été favorisé par le creusement du canal du Centre, opérationnel depuis 1793.

La houille (le charbon) va rapidement devenir la source d’énergie de premier plan. En effet, la "révolution industrielle" qui commence génère l’arrivée de nombreuses machines à vapeur gourmandes en charbon (de terre).

Un grand projet de creusement d’une galerie de 500 m de long et atteignant directement le canal était en cours de réalisation lorsque survint "l’affaire des mines de houille de St Bérain" :
Un ingénieur, Théodore Virlet, lut le 15 juillet 1837 aux actionnaires de la Compagnie un rapport, rapport tellement optimiste sur l’exploitation du charbon à St Léger / St Bérain que les actionnaires investirent énormément. Les résultats ne furent pas du tout à la hauteur des espérances de M. Virlet. Ce fut un krach boursier qui fit de nombreuses victimes.
Après bien des aléas, la Compagnie des Mines de St Bérain fut dissoute le 18 avril 1844.

L’exploitation fut reprise par les Mines de Blanzy, et on creusa un nouveau puits de mine : le Puits Saint Léger.

 

le Puits Saint-Léger en 1876

 

A cette époque, les ouvriers mineurs obtinrent quelques avantages, tels que les soins médicaux gratuits, le chauffage gratuit, un logement dans les cités minières et une école tenue par des religieuses.

Mais l’exploitation des mines est difficile et, pour être rentable, la Compagnie des Mines de Blanzy doit effectuer de nombreux travaux car les veines de charbon sont fortement inclinées et brisées. La plus grande activité des mines de St Léger / St Bérain se situe entre 1870 et 1885.

A noter que le recensement de population à St Léger en 1881 atteint le chiffre de 2 459 habitants, c’est le pic de la pyramide du nombre de Léodégariens.

Néanmoins, l’exploitation malaisée et la qualité moyenne du charbon entraînent la fermeture des puits le 15 avril 1904.

Certains puits ouvriront à nouveau en 1914 : la guerre et l’occupation du nord de la France par les Allemands créent de nouveaux besoins de houille et plusieurs petites compagnies prennent naissance, puis se regroupent pour former "La Compagnie des Mines de la Dheune".

Cette exploitation va perdurer jusqu’en 1928, date à laquelle elle s’arrête à nouveau.

En 1940, la guerre va une nouvelle fois faire ressurgir le besoin en charbon, l’exploitation des Mines de St Bérain / St Léger va reprendre du service. Après des débuts difficiles, les petites entreprises minières se regroupent pour former "L’Union Minière de la Dheune". La concession couvre une superficie de 1 636 hectares sur les communes de St Bérain, St Léger, Morey, Perreuil, St Julien, Essertenne et Le Breuil.
A noter que, pendant la guerre, plusieurs Léodégariens se sont embauchés à la mine pour ne pas être enrôlés au STO (Service de Travail Obligatoire) en Allemagne.

Après la guerre, l’exploitation houillère va peu à peu péricliter, jusqu’à la fermeture définitive le 1er juillet 1953.

Là une vidéo sur le Puits St Léger, ancienne mine de charbon

 

 

 

erci de fermer l'agrandissemen

 

 

 

https://www.stleger.info