e tout temps, Saint Léger a su conserver des activités commerciales et artisanales importantes qui se sont adaptées à l'évolution du village. La vigne, l'agriculture, les mines, les tuileries, sans oublier le canal et le chemin de fer, ont favorisé un dynamisme commercial et apporté un certain bien-être aux habitants. Ainsi le village se suffisait à lui-même.

La pharmacie ainsi que les médecins ont certainement beaucoup contribué au maintien et au développement des commerces locaux car les hameaux et villages alentour ne possédaient pas ces services. Les Léodégariens ont conservé l'habitude de faire leurs achats à Saint Léger.

C'est ainsi que, bien regroupés sur la route principale, de chaque côté de notre canal, il y eut jusqu'à 12 épiceries, 17 cafés, 4 boulangeries, 3 boucheries, sans compter les sabotiers, quincailliers, merciers, marchands de tissu, de meubles, de vaisselle ainsi que des menuisiers, des ferronniers, des maréchaux-ferrants et des loueurs de chevaux.

 

 

la place du marché, actuellement place du Capitaine Giraud

 

 

la place du marché

 

 

 

 

1914

 

 

 

 

 

 

a circulation à Saint Léger

Dans Saint Léger, en 1928, la vitesse fut limitée à 12 km/h. A partir de 1936, elle passa à 30 km/h, et enfin à 46 km/h en 1951.

La place, les rues du Pont et du Lieutenant Chauveau avaient été pavées en 1826, mais les autres routes étaient empierrées. Ce ne fut qu'en 1950 que les chemins du Tronchat et du Reulet furent goudronnés sur décision du conseil municipal.

 

 

 

 

 

 

 

 

es rues de Saint Léger

Construite en 1654, la route n°35 venant d'Autun conduisait à Chalon. En direction de Charrecey, elle était très pentue et difficile à gravir. A la fin du XlXe siècle, une nouvelle route, la route n°78 - qui fut successivement Royale, Impériale et Nationale, enfin Départementale - fut construite à partir de Saint Léger. Depuis, les Léodégariens surnomment la voie la plus ancienne Vieille Route, et la dernière aménagée Route Neuve.

En avril 1947, la partie commune de ces 2 axes fut baptisée rue du Lieutenant Chauveau, en souvenir du jeune officier tué pendant la Deuxième Guerre à leur croisement.

Puis la Vieille Route fut promue avenue de Lustin en l'honneur de nos amis belges en 1967.

La place du Capitaine Giraud reçut son nom en septembre 1944, après s'être successivement appelée place du Marché et place du Commerce.

En 1977, une décision municipale assigna un nom à chaque voie communale. Les plaques de rues furent posées en 2 fois, en 1980 puis en 1988, en même temps qu'un numéro était attribué à chaque maison ou bâtiment.

 

 

 

 

 

 

 

 

oblitération de 1903

 

 

 

 

 

 

rue du Lieutenant Chauveau

 

 

oires et marchés dans les années 1900 à 1935

Les foires se tenaient sur quatre emplacements :

  • Rue de la Gare : champ de foire des bestiaux, près de la Dheune, à l'emplacement de Ia maison n° 75 rue de la Gare : vente de chevaux, boeufs, veaux, etc.
    La pesée des bestiaux se faisait sur la bascule municipale, à la pointe de la rue de Ia Gare avec la Petite rue de la Gare.
  • Embranchement rue de la Gare, Petite rue de la Gare, anciennement rue des Tailleurs de Pierre : foire du petit bétail : volailles, lapins, etc.
  • Place du Capitaine Giraud, anciennement place du Marché et place du Commerce : le marché (tissus, chapeaux, fromages, oeufs, etc)
  • Rue du Reulet : foire aux cochons

Les foires avaient lieu en février, avril, juin, septembre, novembre, décembre et les marchés Ies mardis et vendredis.

Les foires durent commencer à décliner à la fin des années 20, ce qui explique la vente du champ de foire des bestiaux en 1927. Le mode de vie changea avec l'arrivée de l'industrialisation au Creusot et à Chalon, et la guerre de 1939-1945 fut le coup de grâce. D'un monde agricole, Saint Léger passa à des activités industrielles.

Des foires disparues, de nos jours, seul le marché du mardi subsiste sur la Place, rue du 8 mai 1945.

 

 

 

 

 

 

la place du marché
actuellement place du Capitaine Giraud

 

 

'eau à Saint Léger

Dans les années 1930, nous n'avions pas l'eau courante. Il nous fallait nous organiser. Nous allions chercher l'eau potable pour la cuisine et la boisson au puits dans la cour. Un grand fût placé sous la descente des chéneaux recueillait l'eau de pluie pour la toilette - elle était très douce pour la peau et les cheveux - et l'arrosage. Enfin, la lessive était faite au lavoir sur le Canal. Nous devions, le matin et le soir, vérifier que tous les récipients étaient pleins, le seau sous l'évier, l'arrosoir à côté de la cuisinière dont la bouillotte chauffait de l'eau en permanence, tout comme la bouilloire posée dessus.

Nous avions une cuvette pour faire la vaisselle et la toilette. Le dimanche, nous prenions un bain dans un grand baquet en zinc. L'été, l'eau pour le bain chauffait au soleil, et nous nous baignions aussi dans le Canal.

Le puits avait une autre utilisation : il conservait au frais les mottes de beurre et les fromages que l'on descendait dans un panier au bout d'une corde.

Deux cafés seulement dans Saint Léger servaient des boissons fraîches grâce à leur puits : chez la Nénette et à la Gruère.

 

 

l'hôtel du Commerce

 

 

place du capitaine Henri Giraud - hôtel du Commerce

 

 

l'hôtel du Commerce, sur la place - 1986
On peut lire au dos de la carte postale :
"Propriétaire : Dupard - Confort moderne - Bonne table"

 

 

carte postale oblitérée en 1988

 

 

es moulins

Dès la fin du XIIIe siècle, à Saint Léger, on dénombrait 2 moulins, ainsi qu'en témoigne un aveu de seigneurie de Hugues de Saint Léger sur Dheune en 1268, mais leur emplacement n’est pas connu.

Dans les années 1690, les cahiers paroissiaux mentionnent la présence d’un moulin à la Gruère. Pendant plus de 260 ans, on y moudra le grain, jusqu’à sa fermeture à la fin des années 1950, avec une parenthèse importante de 1907 à1920 où il retrouve sa vocation industrielle en fournissant cette fois de l’électricité.

 

 

le moulin de la Gruère

 

 

es poteaux électriques en ciment armé

C'est en 1943 que St Léger vit arriver la famille Tonelli, des Italiens. M. et Mme Tonelli et leurs 3 enfants - 2 filles et 1 garçon - avaient été obligés de quitter l'Italie, le père de M. Tonelli ayant été fusillé par les Allemands. Ils arrivaient sans ressources, le père était vêtu d'une capote de l'armée italienne. Ils venaient travailler chez M. Maitrejean, propriétaire du moulin de la Gruère et du secteur électrique. Il les logea dans un bâtiment à l'entrée de la cour du moulin, il n'y avait pas de carrelage, ils étaient à même le sol.
Lina, la fille aînée, fut placée très jeune à Chalon, puis chez Mme Lhéritier, directrice de l'école de filles à St Léger. Elle lui apprit le français et la cuisine. Plus tard, elle se maria avec M. Ducreux Joseph, ajusteur au Creusot et finit ses jours à Dennevy.

M. Maitrejean employa M. Tonelli au moulin et à la confection de poteaux électriques en ciment armé. Les Italiens étaient réputés pour leur savoir-faire en matière de ciment. En ces périodes difficiles, il n'y avait pas besoin d'ateliers sophistiqués, une plate-forme à peu près plate à même le sol suffisait. Ce chantier fut installé sur le côté gauche de la route de Nyon, entre les ponts du canal et de la Dheune. Il construisait ses moules démontables avec de vieilles planches et pour travailler la matière première (gravier, ciment, ferraille qu'il coupait avec une cisaille à levier) une brouette, une pelle, une taloche et un marteau qui servait de vibreur en tapant sur les côtés du moule. Il fallait deux chantiers car les poteaux séchaient sur place.

Voici la raison pour laquelle le secteur électrique de St Léger fut doté très tôt de poteaux en ciment.

 

 

1906

 

 

le pont de la Gruère, sur la Dheune

 

 

 

 

a pierre à plâtre à St Léger sur Dheune

En 1822, un ingénieur, Levallois, rédigeait son mémoire sur les carrières de gypse de St Léger. Le gypse est une pierre d'origine saline qui, concassée et chauffée, devient du plâtre. A cette époque, le gypse était utilisé pour amender les champs, c'était un engrais. Peu à peu, son usage va s'intensifier lorsque l'on va découvrir ses qualités dans le bâtiment. Les carrières et les puits vont se multiplier sur notre territoire, mais les conditions de travail des mineurs étaient très dures et les accidents fréquents.

L'exploitation des mines était entièrement manuelle, il n'y avait pas de machines. Les mines constituaient des galeries nombreuses et parfois très grandes. Le sous-sol de St Léger ressemblait à certains endroits à d'immenses fourmilières. On extrayait le minerai en laissant des piliers de roches qui maintenaient le plafond des galeries. Chaque année, 600 bateaux chargés de 60 tonnes de plâtre étaient expédiés du port vers la France entière. Les plâtrières employaient 150 hommes. En 1848, on exploitait 6 mines de gypse sur St Léger et Charrecey.

En février 1881 furent créées les Plâtrières du Sud-Est par Adrien d'Eyssautier, venu de Paris, avec Gaston Perrez comme chef d'exploitation et mandataire, habitant St Léger. En janvier 1919, le plâtre se faisant rare, l'exploitation fut vendue à la Société commerciale des matériaux du Bâtiment, administrée par Henri-Joseph André, industriel au Reulet.

 

 

1876

 

 

les plâtrières du Sud-Est en hiver, côté fours - 1908

 

 

1911

 

 

1914

 

 

la scierie

 

 

 

 

la scierie Bonny

 

 

Bonny Père et Fils - St Léger sur Dheune, le 10 décembre 1893

 

 

 

"Il s'agit des pépinières de mon grand-père, route de St Bérain. Il était pépiniériste et mon père a travaillé un peu avec lui avant et au début de son mariage. Papa a arrêté en 1952 lorsqu'il a repris la maison de la presse, mais mon grand père a continué jusqu'à sa retraite. Il a remis son activité à Henri Nectoux qui exploitait aussi le terrain à la scie. Le bâtiment que l'on voit à gauche est toujours là et sert d'ateliers et de garage. Celui au fond est la maison d'habitation où papa et moi sommes nés et habitons toujours.
Merci pour cette photo qui ravive en moi de précieux et émouvants souvenirs."

Jacqueline Tombeur - août 2012

 

 

e charbon à Saint Léger sur Dheune

Notre village de Saint Léger a connu pendant tout le XIXe siècle et le début du XXe une activité économique importante, principalement due au creusement du canal du Centre, autrefois appelé canal du Charolais. En effet, notre petite vallée de la Dheune recelait une richesse importante à cette époque : le charbon. C'est en 1779 que la première concession fut ouverte, pour alimenter les fours d'une verrerie située à Saint Bérain. Mais c'est à partir de 1832 que l'industrie s'est développée dans le bassin houiller de Saint Bérain / Saint Léger. Le charbon était utilisé pour cuire la pierre à plâtre appelée gypse que l'on venait de découvrir dans le sous-sol de notre village.

La mine se situait dans le bois Laboureau. Les mineurs s'y rendaient à pied, traversant les bois et les prés, et passaient au hameau du Reulet pour retourner à Saint Léger en petits groupes, leur lampe sur leur dos, afin de la nettoyer chez eux, les vêtements et la figure noirs de charbon : les douches n’existaient pas à la mine. L'exploitation des puits va s'amplifier. Plusieurs vont ouvrir, dont le puits Saint Léger. Le charbon est chargé sur des péniches et transporté par le canal jusqu'aux usines Schneider du Creusot. L'exploitation minière va connaître des aléas, car la qualité du charbon est moyenne. Les mines vont fermer puis être à nouveau ouvertes pendant les deux conflits mondiaux du XXe s.

Pendant la seconde guerre mondiale, certains jeunes vinrent travailler à la mine et purent ainsi échapper au service du travail obligatoire en Allemagne. En août 1944, il y avait encore 142 mineurs. En 1948, il n'en restait que 79, et 39 en 1950. L'exploitation s'arrêta définitivement le 1er juillet 1953. Les plus jeunes mineurs furent repris à Montceau les Mines. Un service de car était assuré pour se rendre sur place.

Il faut savoir qu'en 1881 le recensement de population à St Léger indiquait 2436 Léodégariens. Ce chiffre a été le record en nombre d'habitants, pour le moment inégalé.

 

 

puits de charbon à la fin du XIXe siècle, sur le chemin du bois Laboureau

 

 

es tuileries

Il est fait mention des tuileries dans les cahiers paroissiaux à partir de la 2e moitié du XVIIe siècle (...)

En 1949, il existait au lieu-dit le Château, sur la route de Chagny, une tuilerie mécanique dénommée Avril. Exploitée dans les années 1870 par les usines céramiques créées par M. Charles Avril, de Montchanin les Mines, elle fut presque entièrement détruite par un incendie en 1880. Il n'en subsista qu'un bâtiment d'habitation et une cheminée de 25m de hauteur. La propriété fut rachetée par M. Laveaux-Marlhins pour les carrières d'argile, la cheminée et les bâtiments étant délaissés et n'étant plus utilisés. Pendant la "Drôle de Guerre", l'aviation française entreposa dans l'édifice laissé à l'abandon les avions signalés tombés dans la région. Touchée par la foudre en 1948, la cheminée continua de se détériorer. Menaçant de s'effondrer, elle fut démolie brique après brique et en quelques jours par des ex-prisonniers allemands en septembre 1949. Le terrain fut acheté en 1966 par la commune afin d'y faire construire un bâtiment industriel où fut installée une chaudronnerie, la société Pauchard Rauffer Leriche, dite PRL (...)

La fermeture des deux usines Laveaux en 1952 et Perrusson en 1959 eut un profond retentissement dans la vie de la cité léodégarienne : licenciement de plusieurs dizaines d’ouvriers, reclassement de certains dans les usines Perrusson à Ecuisses, d’autres expatriés. Elle provoqua le changement de la municipalité quelques semaines plus tard. Les commerces en subirent les conséquences et la gare SNCF vit son activité considérablement restreinte.

 

 

la gare et les tuileries Desfontaines
plus tard Perrusson et Desfontaines

 

Journal Officiel du 19 août 1869

"L'élève chimiste DESFONTAINES, promotion 1869, a épousé à la sortie de ses études la fille de la famille Perrusson d'Ecuisses (village à 10 km de St Léger, sur la route du canal, direction Montchanin).
Le père Perrusson avait démarré une tuilerie au XIXe siècle, et notre Desfontaines l'a fait prospérer et a diversifié la production d'objets en céramique (par exemple des bustes de Marianne, pour les mairies). Il a aussi créé une nouvelle usine à St Léger sur Dheune. Les tuileries Perrusson étaient réputées.
"

Jean-Claude Salingue - février 2014

 

 

 

 

 

 

 

 

1896

 

 

1911

 

 

les tuileries, route de Couches, dans les années 1920

 

 

 

 

oblitération de 1961

 

 

 

La confiturerie "u êché sucré"

La demeure de la famille Augagneur, située dans les anciens bureaux de la tuilerie Perrusson, est inscrite au titre des bâtiments historiques depuis le 18 avril 2014. La confiturerie ouvre ses portes au public depuis 2001 lors des journées du patrimoine, ce qui permet au public de venir admirer l'exposition consacrée aux tuileries et en même temps de découvrir comment les confitures artisanales sont fabriquées, tout en dégustant des gaufres agrémentées de ces élixirs aux parfums originaux. Les visiteurs aiment ce concept, très convivial.

Source : Rose-Marie Jossart, pour le Journal de Saône et Loire - 16 septembre 2018

Marianne

statue d'enfant

buste de Jean-Marie Perrusson
le fondateur des tuileries

médaillon representant Jean-Marie Perrusson
réalisé par Noël Ruffier

Les vestiges des tuileries Perrusson sont partout, du sol au plafond.

 

 

 


 

 

quelques vues de ponts sur la Dheune et le canal

 

 

pont sur la Dheune

 

 

le quartier de la Gare - 1907

 

 

pont sur la Dheune et avenue de la Gare - 1908

 

 

1906

 

 

 

 

 

 

pont sur la Dheune

 

 

la gare et le nouveau pont - 1952

 

 

pont des Laucherres

 

 

pont sur le canal - oblitération de 1906

 

 

pont sur le canal

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Etre ou ne pas être de Saint Léger"
"Je me souviens..."
le canal, la Dheune, la gare, la viticulture
Ils sont venus à Saint Léger, les guerres, les écoles
les associations

 

 

 

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