IL Y A CENT ANS...

 

 

  

 

 

article du Populaire en date du mardi 26 juillet 1921

 

 

article de La Lanterne en date du mardi 26 juillet 1921

 

Le dimanche 24 juillet 1921, le village de St Léger était détruit par un incendie qui ne devait laisser que des ruines.

Voici le texte de l'article paru dans les colonnes du "Courrier des Alpes" de l'époque, le 28 juillet 1921, sous le titre "Un village en ruines" : 

"Discrètement caché dans les grands bois de pins qui dévalent des pentes nord de la petite Autane jusqu'à la plaine de Chabottes, le petit village de St Léger était un véritable nid de verdure où l'on aimait, par les chaudes journées d'été, aller prendre quelque repos.

Le gentil village, dont le clocher émergeait au-dessus de la forêt et s'apercevait de tout le cirque qui domine le Champsaur, a été dimanche soir aux trois quarts détruit par un incendie.

Il était 9 h 30. La journée avait été caniculaire, quoique le vent du nord ait soufflé sur le tard. Les habitants du village, du moins ceux qui n'avaient pas couru aux fêtes des environs, étaient déjà couchés, car la nuit depuis quelques instants avait étendu ses voiles sur la vallée entière.

Soudain, de la maison Grimaud une gerbe de flammes s'éleva, née sans doute d'une étincelle partie d'une cheminée.

Avant qu'ait pu être donnée l'alarme, sous l'action du vent, cette gerbe s'était étendue et tout le pâté des quatorze maisons situé au nord de la route de la Plaine à St Léger et à l'est du chemin du bois du Prieul n'était plus qu'un monceau de flammes.
Les toits en chaume des habitations avaient été pour l'incendie une proie facile.

Ce fut un sauve-qui-peut général : les bestiaux furent sortis en hâte ; du mobilier un peu aussi, mais du linge pas. Il fallut tout d'abord sauver les enfants, les infirmes et soi-même. Et comme pas mal de gens, en ce jour de dimanche, s'amusaient dans les villages voisins, il en fut qui, à leur retour, trouvèrent leur maison entièrement calcinée et n'eurent plus pour tout bien que les habits qu'ils portaient sur eux.

Les flammes faisant au-dessus des bois une gerbe gigantesque, l'incendie fut aperçu de loin et de toutes parts des secours accoururent. On essaya en vain d'enrayer l'incendie mais l'eau manquait, on dut se contenter d'éloigner le plus possible du foyer gens et bêtes que l'asphyxie commençait à gagner.

Le jour arriva ainsi sans que fut éteint l'immense brasier dont on ne fut d'ailleurs maître que lundi soir à 5 heures.

 

 

 

M. Arthaud Brochier, maire, dès la première heure prévint les autorités du désastre qui frappait sa commune et s'occupa de donner un abri aux malheureux qui n'en avaient plus.

Et ils sont ainsi 70 dont pas un n'est assuré.

Ce sont :


Dans l'après-midi de lundi, M. de Veulle, préfet, accompagné de M. le capitaine de gendarmerie Rigaudia, se rendit sur les lieux.

Il distribua aux malheureux un petit secours et les réconforta en leur promettant du gouvernement des subsides qui leur permettront, sinon de reconstruire leur foyer détruit, du moins de se mettre momentanément à l'abri des intempéries et de la faim.

De concert avec M. le Maire, il prit toutes les dispositions pour que tout le monde fût logé et prescrivit l'enfouissement immédiat de tout le petit bétail : chèvres, lapins, poules, moutons et chats que l'asphyxie avait tués et qui, par la température caniculaire de ces jours-ci, risquait de créer là un foyer pestilentiel.


Les pertes évaluées en gros se montent à 250 ou 300 000 francs et, comme nous l'avons déjà dit, pas une seule assurance ne les couvre, tous les immeubles détruits ayant des toitures en chaume.

Des 194 habitants de St Léger, 70 sont maintenant sans la moindre ressource.
Des 24 maisons qui composaient l'agglomération chef-lieu, 14 ne sont plus que ruines, 10 restent seules debout dont l'église et la cure, l'école et le château.

C'est là que sont abrités momentanément ceux qui n'ont plus de toit.

Mais il leur faut du pain aussi.

Et M. le Préfet qui a de suite, télégraphié aux ministères compétents pour avoir des secours d'extrême urgence, a l'intention de créer à Gap un Comité de secours avec le concours des représentants au Parlement et au Conseil Général et des Oeuvres de la Croix-Rouge qui ont déjà promis l'envoi de linge pour les premiers besoins.

De son côté, le" Syndicat de la Presse" se propose d'ouvrir une souscription.

Comme, dans certains cas, donner vite c'est donner bien, nous prions ceux de nos Iecteurs que la situation vraiment intéressante des sinistrés apitoie, de nous envoyer leur obole quelle qu'elle soit : argent, linge, chaussures, denrées alimentaires, tout sera le bienvenu.

Nous nous empresserons de le transmettre de leur part au Comité de Secours dont le siège est à la Chambre de Commerce de Gap."

 

 

http://www.alpes-guide.com/sources/decouverte/commune.asp?pcommune=05.060014

 

 

 

 

 

https://www.stleger.info