LE HÂTEAU DES GRETEAUX

Perle de Saintonge

par Guy Labbé - mars 2005

 

 

aquarelle de Renée Junien-Lavillauroy

 

Historique

C’est à Jean de Rabaine, seigneur d’Usson et de Mont-Sanson, que l’on attribue les premiers travaux de construction du Château d’Usson, proche du petit village d’Échebrune, construction qui se serait faite en partie sur les restes de l’ancien manoir d’Usson.

 

 

Jean de Rabaine était le fils de Jacquette Bertrand, veuve de François Gombaud, épouse en secondes noces d’un certain Jean de Rabaine, seigneur d’Usson, marié à Jacquette de Sainte-Maure.
La terre d’Usson relève de la seigneurie du Sire de Pons. C'est là que nous trouvons la lignée indiscutable des seigneurs d’Usson. On trouve mention de cette terre sous les noms d’Usson, d’Husson et d'Oysson.

 

emplacement du château avant 1886

 

Au Moyen-Age et à la Renaissance, 4 familles prennent la qualification de Seigneurs d’Usson :

On note une ressemblance, au niveau de l'architecture, avec l’église de Lonzac, toute proche. C’est un parent des "de Rabaine", Galliot de Genouilhac, de la maison d’Archiac, qui fut le grand ordonnateur des travaux. A noter que l'ornementation ressemble beaucoup à celle de l’église d’Asnier, dans le Lot, édifiée par ce même Galliot.

 

l'église de Lonzac, joyau de la Renaissance

 

Transmissions et successions de la terre de la Seigneurie d’Usson en Saintonge

 

William Augereau

 

Influence de la Renaissance sur l’architecture de la reconstruction du château des Égreteaux, près d’Échebrune

Les expéditions de nos rois au-delà des Alpes nous rapportent une grande réforme architecturale qui se préparait depuis des années, avec la venue en France d’artistes florentins et milanais.
Nous assistons à la fin du règne des constructions du style de l’antiquité classique.
La Renaissance commence sous le règne de Louis XII, mais c’est sous celui de François 1er que la construction dite "Renaissance" connaîtra un essor fulgurant, associée à de brillants artistes venus d’Europe, surtout d’Italie, et en particulier de Florence.
Déjà, vers 1491, le roi Charles VII avait fait venir de Florence et de Milan quelques artistes, pour changer un peu la construction gothique, trop austère à son goût.

 

Charles VII

Louis XII

François Ier

Le château primitif d'Usson construit sur le vieux manoir des terres de la Seigneurie d’Usson était composé de nombreux corps de bâtiments aux lignes irrégulières, entre lesquels se trouvait une cour où donnaient des logements de paysans et les étables. Tel fut l’aspect que rencontra William Augereau lors de son acquisition en 1886.

 

 

Reconstruction du château des Égreteaux par William Augereau, au village des Égreteaux, commune de Pons

Les ruines du château d’Usson, proche de la commune d’Échebrune, à une quinzaine de kilomètres de Pons, ont été transportées en charrettes à l'emplacement choisi par le nouveau propriétaire, emplacement bien pensé sur un rocher qui domine la petite vallée de la Seugne.

 

 

Mais qui est ce William Augereau ?
Il appartient à une famille de propriétaires, riches bourgeois de Pons et de Jarnac-Champagne, petite commune située entre Pons et Archiac, à une douzaine de kilomètres de Pons. Il sera d’ailleurs maire de cette petite commune durant de nombreuses années.

 

la grande tour, côté sud

 

En plus de ses qualités de propriétaire terrien, c’est un artiste et un scientifique, inventeur du système de freins de locomotives pour les chemins de fer de l’État. Son brevet sera acheté par un géant de l’industrie américaine : Westinghouse.
Grâce à notre homme, les ateliers des "freins Westinghouse" seront implantés dans une ancienne usine sucrière, cours Jean Jaurès. De nos jours s'y trouve l’usine "Wesper".

 

grande tour et pavillon, côté sud

 

Ce fut un travail titanesque : M. Augereau voulut diriger les travaux, être son propre maître d’oeuvre, ce qui lui donna un emploi du temps très chargé.

 

plan du château en 1886

 

Il mit 5 ans à réédifier son château. Travail d’une patience incroyable, d’une minutie impensable : il fallut démonter, répertorier, numéroter chaque pierre et chaque pièce de ce formidable puzzle. Les ornements oeuvrés furent placés sur des chariots spéciaux.

 

le salon

 

Pour le gros du transport, j’ai le souvenir de ma grand-mère Lhoiry nous racontant que, venant d’Échebrune, les convois de charrettes à boeufs s’étiraient dans une longue ligne sans fin, ce qui impressionnait beaucoup.

M. Augereau sut s'entourer d’artisans maçons compétents de la commune. Pour les menuiseries et les charpentes, ce fut un artisan "compagnon du devoir" qui assuma la plus grande partie des travaux. M. Augereau savait aider dans les tâches difficiles et ingrates. L'oeuvre d’art est remarquable à tout point de vue.

 

 

Nous sommes admiratifs devant l’exploit que notre concitoyen a réalisé avec si peu de moyens techniques.
A l’intérieur a été aménagé un magnifique jardin d’hiver, ce qui n’a pas été sans poser de problèmes aux propriétaires suivants qui ne surveillaient pas sérieusement le degré hygrométrique, ce qui entraînait des moisissures sur le mobilier et les boiseries.

 

le jardin d'hiver

 

J’ai eu le privilège de rencontrer les propriétaires dans les années 60 : la famille Merveau.
Aujourd'hui, le château a pris une activité ludique que vous pourrez consulter en allant sur le site du Château des Enigmes :
http://www.chateau-enigmes.com

Guy Labbé - mars 2005

lien vers la maison de Rabaine : http://www.maison-de-rabaine.eu/spip.php?article16

 

 

 

 

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