La
plus ancienne église paroissiale de la capitale du Florival
occupe un rang prépondérant dans l'histoire de
l'architecture religieuse d'Alsace.
Une magnifique étiquette
ancienne, relativement dépouillée et vantant les crus
d'Alphonse Cadé, jadis récoltant-négociant
à Guebwiller, a mis en exergue l'église romane Saint
Léger sur fond de Kitterlé, un terroir aujourd'hui
classé grand cru.
l'église
Saint Léger de Guebwiller :
un magnifique sanctuaire roman au pied du célèbre
Kitterlé
Certes, personne ne verra jamais ce
bâtiment cultuel sous cet angle, pour la simple raison que le
site prestigieux se trouve dans le dos de l'église et non
vis-à-vis de la façade, comme on pourrait le croire.
Mais peut-on vraiment en vouloir au dessinateur d'avoir
inversé la perspective ?
Pour rester fidèle à la réalité,
l'artiste aurait donc dû dessiner la façade au premier
plan et les coteaux concernés en arrière-plan.
Mais les artistes n'ont-ils pas tous les droits lorsqu'ils veulent,
à travers leur création, faire passer un message
?
Roman tardif
Les historiens régionaux de
l'art classent l'église Saint-Léger parmi les
édifices bâtis durant la période du roman tardif
les mieux conservés. Erigé dans la ville haute de
Guebwiller à partir de la fin du 12e siècle - en 1182,
selon la chronique des Dominicains - ce lieu de culte a
succédé, comme l'ont prouvé diverses campagnes
de fouilles, à deux églises antérieures.
L'historienne florivalienne, Sonia
Pelletier-Gautier pense que c'est "à l'époque
carolingienne qu'une première église a
été implantée sur le site de Saint
Léger" et que la seconde église a remplacé
la première au 10e siècle, sous le règne des
empereurs saxons othoniens.
L'église Saint Léger aujourd'hui visible a sans doute
vu le jour suite à une augmentation importante de la
population urbaine, alors que la ville naissante fait partie de la
seigneurie abbatiale de Murbach.
Dans ce bâtiment, "certains de ses aspects plus
élancés, plus dégagés, témoignent
d'un style gothique", souligne Sonia Pelletier-Gautier qui ne
renie toutefois pas le caractère roman tardif du lieu. Au 14e
siècle, le bâtiment a bénéficié de
travaux importants : suite à un incendie, le chevet du choeur
a été transformé en abside polygonale et des
bas-côtés aux ouvertures ogivales, constitués de
trois chapelles à l'ouest et de deux à l'est, sont
venus agrandir l'église. D'autres rénovations ont
été effectuées au 16e siècle
(construction d'une sacristie) et au 19e.
Influences
La visite de Saint-Léger de
Guebwiller commence bien évidemment, selon le professeur
Théodore Rieger, de Strasbourg, par "l'imposante
façade festonnée d'arcatures (qui) s'étage et se
déploie dans une parfaite lisibilité où
alternent les pleins, dans un jeu subtil et savant de contrastes et
de complémentarité".
L'érudit conseille aux visiteurs d'admirer le porche et le
portail, les clochers ajourés, la tour octogonale de
croisée avec ses mystérieux personnages sculptés
à ses pieds : l'homme à l'escarcelle, l'homme à
la cordelière, l'homme au gobelet et le vieillard barbu.
Indiscutablement, cette construction est de première
importance dans l'histoire de l'art roman en Alsace, même si sa
façade semble avoir été influencée par le
savoir-faire des bâtisseurs bourguignons, voire picards.
A proximité d'autres bâtiments prestigieux (à
Murbach, à Lautenbach ou à Pfaffenheim, par exemple),
Saint Léger figure en bonne place sur la route romane d'Alsace
et contribue à l'incontestable notoriété
touristique de la capitale du Florival.
Jean-Marie
Nick
Source : http://www.lalsace.presse.fr/jdj/97/11/09/GU/article_1.html
"Eglise de Guebwiller
(Haut-Rhin)", par Adrien Dauzats (1808-1868)
dessin à la mine de plomb
Source : http://gallica.bnf.fr
Partez en balade dans Guebwiller !
Cinq jolies pages vous attendent sur le
site
http://www.alsace-passion.com/guebw/guebwiller_1.htm
https://www.stleger.info