petites histoires de Lommerange
 
 

 

le village de Lommerange

 

L'abbé Lebrun, abbé de Lommerange de 1819 à 1836

Par un dimanche de l'année 1833, l'abbé Lebrun, curé du village, fulmina en chaire contre le comportement de cette nouvelle génération de jeunes, turbulente, irrespectueuse, irréligieuse, et fretin du diable.

Les jeunes gens de Lommerange étaient nommés "les bieus" (les boeufs), caricaturés comme étant de forte constitution, très entêtés, très lents à comprendre, l'esprit pesant. A cette époque, ces jeunes gens ne manquaient aucune occasion de s'amuser, danser, se quereller. On les retrouvait à toutes les fêtes patronales des environs où ils étaient craints comme bagarreurs. Cette situation déplaisait au curé qui en souffrait beaucoup. Il voyait dans cet esprit nouveau, entré dans les moeurs de ses ouailles, le pire des malheurs.

 

statue de St Léger, en bois

le même, sur le fronton de l'église

 

Un dimanche en chaire, il tint à morigéner les assistants avec un conte :

"Un jour de carnaval dans la commune où j'étais précédemment, un jeune homme s'était déguisé en se couvrant d'une peau de boeuf empruntée à un boucher. Soudain, deux cornes poussèrent à son front : il ressemblait à un minotaure. Le jeune homme était bien peiné, personne ne pouvait l'aider dans sa triste situation. Il sollicita t'intervention du Saint Père. Celui-ci pria et tout à coup les deux cornes disparurent."

 

statue de St Léger, en bois, dans l'église

 

Très offusqué et choqué par ce récit, et surtout vexé que le desservant eût juste choisi l'animal domestique figurant dans le blason populaire pour illustrer son conte, le maire adressa le 10 mai 1833 un rapport au sous-préfet de Briey. Il signala la singulière conduite du curé au prône, ajouta qu'il ne cessait de donner aux enfants le surnom de"caniche" au lieu de les instruire convenablement, bref qu'il n'avait fait jusqu'ici aucun bien dans la paroisse. En même temps, il transmit une plainte pour insultes graves à M. Rollin, juge de paix à Audun-le-Roman. Après enquête sur place, le tribunal établit un rapport qui fut présenté le 25 juin 1833 au sous-préfet. L'évêque ne pouvant accepter que des notables fussent chargés de rendre compte des enseignements faits à l'église, l'abbé Lebrun alla desservir la paroisse de Many.

 

statue de St Léger sur le fronton de l'église - début du XVIe siècle

 

 

 

L'histoire des "matrones"

"Matrone" était le terme employé au moyen-âge et aux années antérieures à 1789 pour désigner...la sage femme !

Cette dernière était nommée par une assemblée des femmes du village ainsi que du curé. Après une enquête sur sa compétence et sa moralité, elle était "examinée" par le curé de la paroisse pour juger si elle pouvait assumer cette fonction.

Qu'elle ne sache ni lire ni écrire était de second ordre. Lors de sa nomination et après avoir été élue, le curé proclamait au prône de la messe dominicale le nom de "l'obstrétix jurata" (sage femme assermentée).

A la naissance d'un enfant et si celui-ci présentait un risque de danger de mort, la matrone devait administrer le sacrement du baptême. S'il survivait, il était rebaptisé "sous condition" par le curé du lieu.

 

Bon Dieu de Pitié, dans l'église

 

Plusieurs cas de baptême par la sage-femme eurent lieu à Lommerange :

  • Loue Dieudonné né le 19 novembre 1707 a été baptisé par Anne Clément, sage-femme de Lommerange, le jour dit, à cause du danger de mort dans lequel il était. "Cet enfant a été rebaptisé le 20 du mesme mois, par moy J.F Collas preste et curé de Lommerange."
  • Louis Nicolas, né le 30 novembre 1732, fils de Nicolas Barbier, a été baptisé à la maison par Marie Adam sage-femme de Lommerange à cause du danger de mort où il se trouvait. "A été rebaptisé sous condition après avoir examiné comment la chose c'était passé, par moy prestre et curé : J.F.Collas."

Source : Archives Communales de Lommerange

 

Bon Dieu de Pitié - date : 1530

 

Quelques noms de sages-femmes :

  • Marie Adam, veuve de PONCIN Nicolas, âgée de 60 ans, élue le 11 juin 1719 par l'assemblée des femmes à la pluralité des suffrages. "Examinée par le curé et a fait serment entre mes mains, elle est capable de donner le St Sacrement du baptême."
  • Marguerite Caucheur, veuve de MARASSE Louis, âgée d'environ 45 ans, élue le 26 décembre 1739 comme matrone avec les mêmes modalités (ne sait pas écrire).
  • Jeanne Frédérique, veuve de STORAY Etienne, âgée de 44 ans, élue le 1er septembre 1749 (sait écrire).

Source : Pouillée pour la cure de Lommerange -Archives de Thionville

 

vitrail "la Nativité", dans l'église St Léger de Lommerange

 

 

 

Quelques professions exercées en 1760

  • François Damermon : Charbonnier
  • François Godard : Tisserand
  • Jacques Priscal : Manouvrier
  • Pierre Gredt : Charpentier
  • Charles Simonin : Cordonnier
  • Jacques Corvisie : Tisserand
  • Baptiste Evrard : Tailleur
  • Etienne Nicolas : Bourrelier
  • Jacques Clausse : Laboureur
  • Jean Mangin : Laboureur et Maire pour le Roy

La Révolution Française de 1789 cimenta les éléments de la Lorraine en quatre départements : la Meuse, la Meurthe, les Vosges et la Moselle.

En 1802, Lommerange compte 232 individus, 55 maisons et 699 hectares de terrains productifs. (1)

Source : Statistique Historique de la Moselle- 1844 - AD de Metz

 

la forêt de Lommerange sous la neige

 

La construction "du pont sur le Conroy dans la forêt Royale" est réalisée en 1802 après un vote à l'unanimité du conseil municipal.

Suite à la défaite française à Waterloo le 18 juin 1815, la région fut occupée par les troupes prussiennes et russes.
Une certaine tentation d'émigration a dû se faire, car un avis est publié le 11 février 1817 à Karlsruhe, qui est le quartier général de la délégation Russe : "Les Etats de l'Empereur de Russie déclarent que, pour l'émigration en Russie, l'émigrant devra fournir une permission de son gouvernement qui l'y autorise et que l'émigrant justifie d'une fortune égale à 600 francs qu'il a l'intention d'emporter avec lui en Russie, attendu qu'il ne sera délivré aucune indemnité de route à ces nouveaux colons."

M. Lachanède, préfet de la Moselle, apprenant ces faits, délivre une circulaire à tous les maires : "qu'ils auront soin de ne rédiger aucun certificat qui aura pour objet l'émigration en Russie".

Source : Recueil administratif de la Moselle - 1844 - AC Lommerange

 

le lavoir en cours de restauration (2004)

 

 

Description du mobilier d'une maison en 1826

Il s'agit de l'inventaire dressé lors du décès de Mme Duval, née Nicolas :

Dans la cuisine prenant jour sur la rue se trouvent une cheminée à l'âtre, une crémaillère, deux chenets, un soufflet, deux chaudrons, une pelle à feu, une paire de pincette et un petit tire-braise. Se trouvent aussi une cuillère à pot et une écumoire.

Au milieu de la pièce, il y a une table en chêne à pieds fixes, dix chaises foncées en jonc, un petit buffet en chêne fermant à quatre volets et un tiroir avec garniture en cuivre.

Dans le buffet se trouvent :

  • Trois cuillères en étain
  • Quatre fourchettes en fer battu
  • Une poêle à frire, un poêlon
  • Un panier à salade en fil de fer
  • Cinq plateaux en tôle, dont un en tôle battu.

Comme vaisselle, on trouve quatre pots et trois cruches en grès, un petit pot en faïence et une gamelle en terre. En ouvrant l'autre porte, il y a deux pots, trois casseroles, une marmite, un gobelet.

A la fenêtre de la cuisine est accroché un grand rideau de croisée en calicot jaune.

 

la chapelle Ste Apolline, sur la route de Fontoy

 

Dans la chambre

Une fenêtre avec un grand rideau de croisée en calicot avec sa tringle en fer.
Accrochés au mur, deux miroirs et un Christ en cuivre.
Un lit en bois de chêne avec rosaces et garnitures en cuivre, sur lequel se trouvent une paillasse, un plumeau, une taie de plumon, deux draps, deux traversins et une couverture en coton.

En ouvrant ta porte, le lit est caché par deux grands rideaux en calicot. Dans l'encoignure de droite, un fourneau en fonte avec tourtière. A gauche, une horloge avec sa boîte en chêne, garnie de cuivre. A coté du lit, une petite table en chêne à pieds fixes.

 

A la bûcherie

Un coffre en chêne, une hotte, 25 litres d'avoine, 5 kg de lard, un vieux dressoir démonté, 6 paquets de rames de fèves, un cuveau et un broc. Cinq fagots et quatre stères de bois.

 

la Croix du chemin de Sancy

 

 

Quelques professions exercées en 1867

  • André Jean-Pierre : Bûcheron
  • Belvaux Étienne : Propriétaire
  • Bernardin : Bûcheron
  • Clausse Alexis : Tisserand
  • Clausse Jean-Pierre : Tisserand
  • Collignon Jean-Pierre : Charpentier
  • Cordonnier Hubert : Tourneur
  • Dameron : Manoeuvre
  • Danermont Étienne : Bûcheron
  • Devaux Jean-Pierre : Cultivateur
  • Didion Sébastien : Cultivateur
  • Evrad Nicolas : Cultivateur
  • Fournier : Curé
  • Gillant Auguste : Maréchal Ferrant
  • Gramisse Jean-Baptiste : Propriétaire
  • Guyot Jean-Baptiste : Tonnelier
  • Kail Jean-Pierre : Bûcheron
  • Kiffert Pierre : Cordonnier
  • Lefort François : Cloutier
  • Lefort Julien : Scieur de long
  • Lescanne Pierre : Propriétaire
  • Lescanne Pierre-Nicolas : Maire
  • Labeaume Nicolas : Charron
  • Mangin Dominique (veuve) : Buraliste
  • Mirjolet Louis : Cultivateur
  • Moreaux Jean : Cabaretier
  • Nicolas Nicolas : Charron
  • Nicolas Julien : Cultivateur
  • Nicolas Joachim : Propriétaire
  • Nivelet Nicolas : Instituteur
  • Robert Pierre : Propriétaire
  • Thomas Jacquet : Carrier
  • Webert Jean : Tisserand

 

A Lommerange, on fête la Saint Léger !

 

 

Source : textes et photos proviennent du site officiel de Lommerange. Vous y découvrirez quantité d'autres très jolies photos de ce paisible village mosellan.
Son adresse :
http://www.lommerange.fr

 

 

 

 

https://www.stleger.info