"Ayant passé toute mon enfance à Saint-Léger et y étant restée très très attachée, je me permets de vous faire parvenir une petite poésie concernant l'école publique de Saint Léger à la fin des années 1960. Avec mes remerciements" Christine Gourdon, née Devaud, le 11 août 2012   SOUVENIRS D’ENFANCE… La cour, petite et carrée, était chapeautée D’un énorme tilleul certainement centenaire Derrière lequel nous aimions tellement nous cacher Il était notre protecteur, notre « grand frère »… Chaque matin, sur le tableau noir Ecrite d‘un seul trait de craie Nous savions qu’il allait nous falloir Une phrase de morale, réfléchir et penser. Au fond de la classe, sur une petite table Trônait une petite boîte, convoitée secrètement Qui renfermait bons-points et images Pour récompenser les meilleurs éléments. Juste derrière elle, beaucoup moins attendu Un drôle de bonnet attendait une tête. Il était vert, et portait deux grandes oreilles pointues : Le fameux bonnet d’âne que chacun de nous redoutait ! La classe était petite mais gaie Sur le bureau du maître, dans un joli vase de cristal Il y avait toujours un très joli petit bouquet Qu’un élève, fièrement, offrait du jardin familial Ah ! Ces bons moments à partager notre bout de pain Avec ces enfants qui arrivaient dans le village en roulotte Aucun signe de supériorité, aucun dédain Ils étaient, comme nous, des enfants Juste des petites mendigotes Leurs vêtements étaient souvent troués Leurs cheveux, leurs mains, très sales Nous les recevions, pourtant, avec beaucoup de respect C’était, une leçon de vie... incommensurable Jamais de moquerie, jamais de jalousie Ces petits gestes étaient pour nous naturels Nous étions « amis pour la vie » Nul ne pouvait nous enlever cet amour fraternel… Ce soir, je ferme les yeux et je me souviens… Je me souviens de mon maître que j’aimais. Je me souviens de son nom : Monsieur BLANDIN. Je me souviens de cette école, à Saint Léger... Christine Gourdon, le 15 février 2012

Sœur Marie de Jésus (Jeanne Boré), directrice de l'école privée de 1962 à 1973
ici, quelques années auparavant - en 1930, comme noté - en habit des religieuses de St Charles