Que
peut nous "dire" cette photo ? Au verso, il est seulement
indiqué en noir "Soulaucourt 7br 1917" et en bleu
"Eugène Perrussot Assis, à gauche".
Nous reconnaissons l'écriture fine
d'Eugène.
Il a noté sans doute d'abord sur le fait
la date et le lieu, puis probablement quelques années plus
tard, en classant ses photos, il a précisé sa position
dans le groupe. On reconnaît bien "notre"
Eugène.
Une autre main (féminine ?) a
écrit "Jallaucourt (66)" en se basant sur ce qu'on peut lire
en haut.
Eugène Perrussot est en uniforme de
Capitaine avec ses décorations. A sa gauche (à droite
en regardant la photo) un Lieutenant décoré de la Croix
de Guerre.
Derrière eux, deux sous-lieutenants dont
un, beau barbu, décoré également de la Croix de
Guerre.
Eugène et ses compagnons d'armes
étaient-ils en septembre 1917 dans les Pyrénées
Orientales ? En effet, à l'époque, 7br correspond
à septembre, 8br à octobre, etc, jusqu'à 10br
décembre en référence au calendrier julien dont
nos quatre derniers mois ont conservé le nom
alors
qu'aujourd'hui 7 (sans br) égale à notre mois de
juillet !
Nous savons, grâce à ses
états de service, qu'Eugène est lieutenant au 143e R.I
entre le 1er mars 1915 et janvier 1917, date à laquelle il est
promu "Capitaine territorial" et passe au 60e Régiment
Territorial d'Infanterie le 13 janvier 1917.
Ce que nous confirme un examen attentif de la photo : ces militaires
portent le numéro de leur régiment sur le col de leur
veste et leur képi : 60.
Le 60e Régiment d'Infanterie
Territoriale a passé la plus grande partie de la guerre dans
les villages de la forêt de Parroy, en Haute Marne.
Par quel hasard se retrouverait-il un an avant la fin de la guerre
dans les Pyrénées Orientales ?
C'est une erreur manifeste de la personne qui a cherché
à identifier le lieu.
D'ailleurs, aujourd'hui, pas de commune de ce nom dans ce
département !
Par contre existe un Jallaucourt en Moselle.
Serait-ce celui-ci ?
Certainement pas non plus !
Il est plus logique de lire sur la carte
"Soulaucourt" aujourd'hui Soulaucourt sur Mouzon en Haute-Marne
:
Dans l'historique du 60e RIT, on lit :
"Travaux dans le Bassigny :
Telle fut l'histoire, en ces quatre années de guerre, du 60e
R.I.T. Quand il quitta la Belgique, le 28 août (1917), son
arrêt de mort était prononcé. Le 2e bataillon,
resté à Einville, était à cette
époque versé, suivant l'âge de chacun, dans la
réserve, aux bataillons de mitrailleurs de position ou au
service des cantonnements. Or, on ne fit grâce aux braves qui
revenaient de I'Yser que parce qu'on avait besoin d'eux pour
construire les camps de l'armée américaine et ce
répit ne fut pas long. De septembre à janvier 1918,
les compagnies squelettes firent, dans le Bassigny, entre
Neufchâteau et Chaumont un excellent travail de charpentiers,
menuisiers, terrassiers. Bourmont puis Audeloncourt furent les
centres de leur action."
Soulaucourt est-il loin de ces deux villages du
Bassigny ? Audeloncourt est à 25 km et Bourmont à
seulement 14 km !
Eugène, devant "la petite
maison"
Reste à trouver la petite maison qui
abrite ces gradés fin 1917. Pourquoi pas ?
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