l'agriculture à Saint Léger et dans notre région de bocage

"La terre, c'est quand on la travaille.
La campagne, c'est quand on regarde les autres travailler." (Jean Yole)

 

1914 - la ferme de la Coudraie

Ont été reconnus : derrière, au centre, avec une casquette, François Boisdron père, dont la femme est décédée à la naissance de Charlotte / la main sur son épaule, sa fille aînée, Marie-Claire / devant, au milieu, Charlotte / son frère Maurice à ses côtés, avec une casquette. Manquent les enfants François et Eugène, partis à la guerre (François en reviendra avec une jambe de bois), et Joseph, qui deviendra prêtre.

 

C'est avec le 20e siècle naissant que notre agriculture va véritablement commencer à évoluer. Les chevaux et les bœufs continuent d'être largement utilisés comme animaux de trait jusqu'aux années 1950.

Au début du siècle, les seuls amendements et engrais utilisés sont le fumier, le purin et la chaux. Dans ces conditions, les rendements en céréales sont faibles (de 10 à 20 q/ha pour le blé jusqu'en 1940). Au début du siècle, on coupe les céréales à la faux ou à la faucille. Les propriétaires les plus fortunés (rares) s'équipent de faucheuses. Il faudra attendre les années 1950-1960 pour voir arriver dans notre région les premières moissonneuses batteuses.

Une autre évolution et amélioration importante a concerné le travail de la terre, notamment le labour. Avec l'arrivée du brabant double réversible (charrue inventée dans la province du Brabant, en Belgique), la pénibilité du travail de labour est amoindrie. Tiré par quatre ou six bœufs, le brabant effectue le labour sous la conduite d'un seul homme. L'évolution du labour s'est poursuivie jusqu'à nos jours avec l'arrivée du tracteur et sa charrue multi-socs réversible hydraulique.

 

 

1942 - Juliette Coulonnier au rouet, à la ferme des Guignardières

 

Chaque famille habitant en ferme possédait un rouet ou une quenouille pour filer. On cultivait le lin et, après rouissage (trempage dans l'eau), il était travaillé pour être filé par les femmes et les jeunes filles qui apprenaient très tôt et y travaillaient les longues soirées d'hiver, en vue de préparer leur trousseau. Le lin était ensuite confié aux tisserands qui, suivant la qualité du filage, tissaient les bons gros draps qui grattent ou simplement les sacs qui servaient à mettre le blé ou la farine destinée à la fabrication du pain.

C'est surtout à la fin de la seconde guerre mondiale que l'agriculture de notre région va faire un étonnant bon en avant. Elle devient alors un fabuleux marché pour l'industrie (engrais, phytosanitaire, machinisme) Les fabricants de canons se reconvertissent en fabricants de tracteurs.
De 1940-1950 à nos jours, les rendements en blé ont quasiment quintuplé, passant de 15-20 quintaux à l'hectare à 80 quintaux, voire plus parfois.
C'est aussi dans notre bocage que se développent des initiatives aussi audacieuses que dynamiques relatives aux équipements : salles de traite, stabulations libres, ensileuses, révolution fourragère, densité de bovins à l'hectare…
En même temps se développent différentes formes de vie associative : CUMA (coopératives d'utilisation de matériel agricole), GAEC (groupements agricoles d'exploitation en commun) et autres formes d'entraide, signes de vitalité.

 

 

Après le dur labeur de nos ancêtres, et ce demi siècle de rapides mutations et de remarquables progrès, il reste néanmoins de nombreux problèmes humains parfois très stressants : installation des jeunes, disparité des revenus, mondialisation…

A Saint Léger, durant la période 1950-2000, le nombre d'exploitations agricoles a diminué de 50 environ, il en reste moins de 15 aujourd'hui.

 

 

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