A St Léger des Prés

e coq ravit la vedette à l'âne !

 


les fameux ânes de St Léger des Prés

 

 

"Perché sur le clocher, depuis des lustres il veillait, se déplaçant au gré du vent.
Il servait en quelque sorte de centre météorologique local.
Le regardant, dès le chant du coq, les habitants de la commune avaient une idée du temps qu’il allait faire : si aux Rameaux, à midi solaire, il se tournait vers l'est, c’est sûr qu’il allait faire beau et sec jusqu’à la Saint-Michel...

La commune ayant engagé d’importants travaux de réfection de la toiture de l’église et du clocher, il s’est avéré nécessaire de le "descendre” ...
Qu’on se rassure, il n’a pas reçu de coup de fusil, il n’était pas question de le rôtir !
Il a été, avec beaucoup de précautions, ramené sur terre pour un "lifting".

 

 

 

 

 

l'église de St Léger des Prés

De qui s’agit-il ? Chacun l’aura compris, c’est le coq-girouette du clocher.
Dimanche, muni d’un nouveau plumage et ... d’un paratonnerre, la crête toute rougissante, il a reçu tous les honneurs dus à son rang.
Béni à l’église par l’abbé Demay, recteur de la paroisse, il a ensuite été conduit processionnellement à la salle des fêtes par Job de la Tour, maire, aidé dans cette tâche par Paul Fonteneau, premier adjoint, et Yves Ganche, conseiller municipal.
Un pot y était servi en son honneur et, si cet animal très sobre n'a pas participé aux libations, de nombreux habitants de la commune et aussi André Belliard, conseiller général, ont dégusté le verre traditionnel pour lui.

Dans une brève allocution, le maire a souligné “le caractère exceptionnel de cette fête qui marquera certaInement l’histoire de la cité“, ajoutant : ”Je remercie, en la personne du docteur Belliard, le conseil général pour sa substantielle participation aux travaux de restauration de l’église."
André Belliard, pour sa part, a rappelé que si la France a le coq pour symbole, "c’est à cause du double sens du mot latin "gallus” qui signifie, tout à la fois, "coq” et "gaulois”.

Ne pouvant montrer son ramage, le héros de la fête, campé sur ses ergots, est demeuré imperturbable.
Il n’avait, semble-t-il, qu’une hâte : retrouver son perchoir, là où il dominera à nouveau les “terriens" qui, eux, devront lever la tête pour consulter l'augure.
Comme l’écrivait Berranger, le bon poète : "Ton oeil ne peut se détacher du vieux coq de ton vieux clocher".

St Léger des Prés se distingue à nouveau !
Après que le maire y eut promulgué les droits de l’âne, on y a célébré ceux du coq.
On y passe sans coup férir de l’âne... au coq.
C’est sans aucun doute cela, la Gaule profonde !"

Ouest-France
9 avril 1992

 

 

 

e coq

 

 

La tradition de placer un coq au faîte des églises remonte au IXe siècle. En 828, l'évêque de Brescia fit fondre un coq qu'il plaça au sommet de son église.

L'usage voulait qu'on enfermât des reliques dans le corps creux d'un volatile. De par sa position élevée, dominant églises et cathédrales, le coq est le dernier à recevoir les rayons du soleil couchant et le premier à le saluer dès l'aube. Symboliquement, il se rattache à l'idée de lumière, de mort et de renaissance.

Autrefois, en Bretagne, lorsqu'on érigeait un calvaire, aux instruments du supplice de la Passion du Christ s'ajoutait un coq au sommet de la croix. Croix et creuset ont la même racine. Voir le coq dominer la croix constitue une véritable promesse puisque dans ce cas la lumière domine.

Les symboles iconographiques ont toujours été pensés et médités. Dans la basse-cour, le coq agite les ailes avant de chanter, avant d'éveiller la nature, en quelque sorte, il s'éveille d'abord lui-même : c'est ainsi qu'agissent les initiateurs.

Le coq veille dans la nuit sombre, marquant les heures par son chant, réveille ceux qui dorment, célèbre la jour qui s'approche, mais d'abord il s'éveille lui-même et s'excite à chanter en battant des ailes.

Le coq chante une heure ou deux avant le lever visible du soleil. C'est à ce moment là qu'un travail biologique profond s'accomplit dans l'organisme humain. Quand le coq chante à l'aube, notre corps s'éveille lentement à une nouvelle vie. C'est l'image d'une initiation lente et progressive qui s'échelonne depuis notre naissance jusqu'à notre mort.

Les Veines du Dragon p. 217

 

 

 

 

 

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