M. Celliez, entouré
de M. Lemoine et M. Picalausa, remet à M. Henri
Fiévez
la machine à écrire qui servit la Résistance
à Trith-Saint-Léger.
Cette machine est désormais au Musée de la
Résistance à Denain.
Pour participer à la
libération de mon pays opprimé par l'occupant
allemand. Comment l'êtes-vous
devenu ? J'avais 18 ans et mon
père était chef de réseau (commandant de
compagnie). Dans quel réseau
étiez-vous ? Front National dont les
groupes d'actions étaient FTPF. Quelle était la
hiérarchie dans la Résistance? Nous étions
reliés au réseau dont le chef était Charles
TilIon. Quels étaient vos
lieux d'action et sabotages ? Des voies de chemin de fer,
écluse dans l'usine (Usinor) appelée Nord-Est à
l'époque. Sabotages des machines pour ralentir le rendement de
la fabrication de l'acier (matière première pour
l'armement). Quel était
l'armement que vous utilisiez ? Moi, personnellement, je
n'ai utilisé qu'en cas extrême un revolver pour
intimider (le groupe possédait quelques
cartouches). Comment receviez-vous vos
ordres ? Par rendez-vous
clandestins. Avez-vous caché
des personnes recherchées ? Oui. Ma mère
prenait des personnes en charge, les clandestins que mon père
ramenait restaient jusqu'à ce que l'opération de
sabotage qu'ils avaient effectuée soit un peu
oubliée. Nous avons également
hébergé un prisonnier russe quelques jours avant la
Libération. A combien agissiez-vous
en général ? Tout dépendait de
l'importance de l'opération. Y avait-il des femmes
dans votre groupe ? Quel rôle avaient-elles
? Oui, quelques-unes tapaient
des tracts et les distribuaient. L'une d'elles fut prise et
déportée. Quel était votre
quartier général ? C'était mon
père qui s'y rendait (il est décédé, je
ne l'ai jamais su). Connaissez-vous des
anciens résistants habitant dans les alentours
? Oui, car nous avons
reformé le groupe des anciens résistants de
l'époque qui vivent encore. Quel était votre
métier avant d'être résistant
? J'étais
tourneur. A partir de quelle
année avez-vous fait de la Résistance
? Nous avons commencé
en 1942. Qui était votre
chef ? Mon
père. Pendant combien
d'années avez-vous fait de la Résistance
? Jusqu'à ce que le
pays soit libéré. De 1942 à 1945. Y a-t-il eu des moments
de peur dans ces années ? Oui. Mon père
était allé à un rendez-vous pour des
renseignements et il s'est fait arrêté. Il a toujours
nié être dans ce café pour une quelconque
entrevue avec des résistants. Ensuite nous avons dû avec
la famille partir quelque temps à la campagne, notre maison a
été fouillée. Y pensez-vous encore
aujourd'hui ? Il arrive que l'on en parle
avec les enfants et amis. Décrivez-nous les
conditions de vie. Nous étions toujours
sur le qui-vive et surtout nous devions trouvez des tickets de
ravitaillement pour nourrir les clandestins, mais chacun participait
à sa façon à la Résistance puisque des
employés à la distribution s'arrangeaient pour nous en
fournir. Etes-vous fier de nous
raconter ces moments de votre vie ? Pas particulièrement
fier, mais content d'avoir pu participer modestement à la
libération de mon pays.