le boxeur
métallo Extrait
de "Zone Interdite", de Jean-Marie
Fossier
Durant la brève
campagne de mai-juin 1940, Clotaire Colin est blessé et
décoré de la Médaille militaire. Il suit le gros
des troupes et arrive en Angleterre. Peu après, il est
renvoyé en Bretagne, réincorporé et reprend le
combat, ou plutôt est ballotté par des ordres
contradictoires et inexplicables, avec d'autres unités. Le 28
juin 1940, le voilà prisonnier de guerre. Parvenu en
Allemagne, il s'évade, arrive à Saint-Quentin où
il est repris. Dirigé sur Orléans, il subit quarante
jours de cellule. Renvoyé en camp, il s'évade avec deux
autres camarades. C'est alors la rencontre avec deux soldats anglais
évadés eux aussi. Après s'être
procuré de faux papiers, tous réussiront à
franchir la frontière espagnole et Clotaire Colin se
réfugie en Algérie. Mais l'Algérie est sous
administration pétainiste. Il ne peut admettre la
trahison. Il reprend la boxe pour amasser un peu d'argent et on
reparle de Kid Clotaire. Dès qu'il en a la possibilité,
il retourne au pays natal, Trith-Saint-Léger, où,
puisqu'il y a des métallos, la lutte s'est implantée.
Très vite, il est de toutes les missions accomplies par les
FTP. Le 2 septembre 1944, il part
pour Artres, à la tête de son groupe de 18 hommes. A la
suite d'un accrochage, avec trois de ses camarades, il est fait
prisonnier. On retrouvera quatre cadavres, tous abattus de la
même façon : une balle dans la nuque. l'enterrement de Clotaire
Colin - l'hommage de la population Un homme de son groupe, de
Trith-Saint-Léger, Jules Dupont, fut blessé au cours de
la même mission. Totalement incapable de se mouvoir, il ne put
suivre ses compagnons, il fut sauvagement achevé par un tank
hitlérien. à
Artres, où Clotaire Colin a été
abattu