Les
articles qui suivent sont extraits de deux journaux de
l'époque : "Les Nouvelles" et "L'Avenir du Luxembourg".
Le style doit être resitué dans le contexte de
l'époque de la Libération mais aussi le vif
ressentiment alors envers l'occupant allemand.
Empruntée à
http://ibelgique.ifrance.com/meixletige/la_guerre.htm,
excellent site dont nous vous conseillons la lecture, cette page doit
beaucoup au cercle de Recherche et d'Histoire de St Léger en
Gaume et à l'administration communale.
Vous lirez sur ce site des témoignages et verrez des photos
concernant cette tragique journée du 5 septembre 1944.
Les photos, ici, sont extraites du site communal http://www.saint-leger.be/
l'église
de St Léger en Gaume
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le
lavoir-tunnel, rue du Chaufour
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les atrocités
allemandes
"L'Avenir du
Luxembourg"
jeudi 14 et vendredi 15 septembre 1944, p.2
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"La retraite allemande à
travers la France, depuis la ruée américaine vers
Rennes, fut marquée par des atrocités inouïes.
La paisible localité de Saint-Léger, devait, à
son tour, être victime de la barbarie nazie. Cinq soldats
allemands avaient été tués entre
Saint-Léger et Châtillon, lundi soir 4
septembre.
Le lendemain, mardi, dans
l'après-midi, une cinquantaine de soldats, commandés
par un officier SS, et amenés d'Arlon en camions, font
irruption dans le village, le cernent de toutes parts, et,
après un pillage en règle, se mettent à
incendier le centre de la localité à l'aide d'engins
explosifs. La population terrorisée se cache, s'enfuit, mais,
bientôt, une quarantaine d'hommes sont arrêtés et
conduits à l'usine Dominicy pour être fusillés.
Ils échappèrent miraculeusement à la mort.
Mais hélas ! entre temps trois personnes avaient
été tuées : M. Jenneret, beau-père de M.
le notaire Lempereur, M. Auguste Rongvaux et M. Wautelet, dont le
cadavre fut retrouvé dans les ruines.
cliché pris le 5 septembre
1944 - pour un agrandissement, cliquez ici
Activé par un vent violent,
l'incendie fait rage ; lorsque la nuit tombe, cent immeubles sont
complètement brûlés, dont l'église, la
gendarmerie, l'école des filles, le cercle catholique et
l'usine Dominicy.
Trois autres maisons sont gravement endommagées. Dans la
plupart des cas, les gens n'ont absolument rien pu enlever de leur
maison, tout a péri dans l'incendie, y compris l'argent du
ménage.
C'est une bien grande tristesse qui
s'est abattue sur ce village.
Du reste, après la catastrophe de Marloie, c'est le sinistre
le plus important qui ait endeuillé notre
province."
Source
:
http://ibelgique.ifrance.com/meixletige/la_guerre.htm
le lac,
centre sportif
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la tragédie
de Saint Léger
"Les Nouvelles"
n°4
dimanche 17 septembre 44, p.1 et 2
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"Quand on arrivait de
Châtillon, il n'était rien de plus beau que la vue de
Saint-Léger sous le soleil. Un bourg vivant, la
rivière, des vergers, un clocher mince sous un ciel de
Provence. Aujourd'hui, c'est un spectacle de désolation qui
accueille le voyageur.
De l'entrée du village
jusqu'à l'église, rien ne subsiste si ce n'est l'une ou
l'autre maison. C'est une vision d'apocalypse qui contraste
étrangement avec la joie de la nature. Que s'est-il donc
passé ?
Le lundi 4 septembre, vers 5 heures,
quelques cadavres d'allemands furent relevés à
mi-chemin entre Beau Séjour et l'entrée de
Saint-Léger. Dès cet instant, connaissant la
cruauté allemande, on pouvait s'attendre à de terribles
représailles.
Le mardi vers une heure, une colonne
allemande envahit le village et le cerne ; elle s'empare, au hasard,
de 40 otages qu'elle ramène à l'entrée du
village. Les soldats, dispersés dans la commune, commencent
à mettre le feu aux maisons pendant que d'autres tiraillent
sur les malheureux qui fuient leur demeure pour tâcher de
gagner la campagne. Trois habitants périrent au cours de ces
scènes d'horreur.
Pendant ce temps, les otages sont
conduits à l'extrêmité du village où on
leur annonce qu'ils seront fusillés dans vingt minutes. On
leur fait enlever leur veston et on les oblige à s'allonger
sur le sol. Avec une cruauté bestiale, leurs bourreaux leur
annoncent le temps qu'il leur reste à vivre
..... Et pendant ce temps, plus de
cent maisons brûlent. Du bétail qu'on n'a pas pu sortir
des étables grésille et les malheureux habitants de
Saint-Léger assistent, impuissants, à la destruction de
leurs biens.
Rares sont ceux qui ont pu sauver
quelque objet. Beaucoup même, suite à l'épouvante
qui les avait saisis, n'ont pu sauver leur argent. A présent,
la terreur est passée, mais le village vit dans le
dénuement et la misère. Combien ne possèdent ni
linge de rechange, ni chaussures !
Sous le ciel bleuté de la
Gaume, en ces journées d'abondance et de joie,
Saint-Léger se dresse, au milieu des ruines, comme un
témoin irrécurable, parmi combien d'autres
témoins, de la cruauté d'un régime fondé
sur le stupre et le sang."
Source
: http://ibelgique.ifrance.com/meixletige/la_guerre.htm
la drame de Saint
Léger
"L'Avenir du
Luxembourg"
les 20 et 21 septembre 44, p.2
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"Nous avons donné, dans un
précédent numéro, le compte- rendu du drame de
Saint-Léger. Si nous y revenons aujourd'hui, c'est pour faire,
auprès de nos lecteurs, un chaleureux appel en faveur de la
collecte qui est organisée pour dimanche prochain 24 septembre
par le FNSS (Fonds National de Secours aux
Sinistrés).
La misère est grande à
Saint-Léger. Bien des malheureux ne possèdent plus
rien, n'ayant plus de meubles, plus d'ustensiles de cuisine, plus de
linge, plus de chaussures, plus d'argent.
Arlon s'est distingué dans la
collecte pour Marloie. Nous sommes persuadés que, cette fois
encore, notre chef-lieu provincial justifiera sa vieille
renommée de philanthropie. Arlonais, donnez largement pour les
sinistrés de Saint-Léger. De l'argent, c'est bien. Des
vivres, des vêtements, du linge, des chaussures, des
couvertures, c'est mieux. Donnez tout ce qui ne vous sert plus et qui
peut encore être utilisé. Si chaque Arlonais donnait,
qui, un essuie-main, qui une paire de chaussures ou toute autre
pièce vestimentaire, un trousseau pourrait être
reconstitué pour chaucun des sinistrés."
Source
: http://ibelgique.ifrance.com/meixletige/la_guerre.htm
la
fontaine de Choupa
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le
moulin Clément, moulin à farine et
scierie
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(...) L'ironie se mêle parfois
aux plus affreuses choses. Dans une maison, alors que les Allemands
entraient en criant "Feuer", une femme crut que l'incendiaire
désirait fumer une cigarette et elle lui avança des
allumettes. Il en fut tellement décontenancé qu'il en
oublia de mettre le feu à la maison. (...)
Source
: http://ardentem.free.fr/page47.html
Saint-Léger vit
larrivée de larmée
américaine le 9 septembre 1944
pour un agrandissement, cliquez ici
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article du journal L'Avenir du
5 septembre 2019 sur ces évènements
l'ermitage de
Wachet et son chemin de croix
les journées
d'août 1914 à St Léger
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https://www.stleger.info