es mots n'étaient pas toujours doux...

 

Pierre Dominicy, président du cercle de recherche et d'histoire de Saint-Léger, présente les trois villages de sa commune au travers de nombreux récits. 

Pierre Dominicy, président du cercle de recherche et d'histoire de Saint-Léger 

  • Pierre Dominicy, vous êtes bien le président du cercle de recherche et d'histoire de Saint-Léger ?

Pardon : de Saint-Léger-en-Gaume. Nous tenons beaucoup à cette dénomination marquant la région, surtout depuis que nous faisons partie de l'association regroupant 73 Saint-Léger de France, mais aussi de Belgique et de Suisse.

  • Votre cercle édite une chronique. Que découvre-t-on au fil de ses pages ?

On y découvre le Fil du Ton. C'est le nom de la brochure. Au fil des parutions, nous abordons des thèmes touchant des aspects du patrimoine historique, architectural, environnemental, artistique, folklorique, coutumier et autres. Pour exemple, sa dernière édition évoque le 50e anniversaire de la construction de la nouvelle église de Saint-Léger dans la suite logique de l'incendie du village par les Allemands en septembre 1944.

  • Que disent ces Chroniques sur les habitants des 3 villages ?

Je vous renvoie aux 9e et 10e Chroniques dans lesquelles Raymond Draize aborde Tchêkion, Meiche et Sieldgi (NDLR : Châtillon, Meix-Ie-Tige et Saint-Léger). Si on connaît mieux leurs sobriquets de Ramounîs et de Gemouyîs, les Châtillonnais sont encore appelés Sablîs (marchands de sable) ou Pichalîs (pisseurs de lait), une apostrophe qu'ils destinaient aux habitants de Meix-le-Tige, voire de Saint-Léger.

 

Ramounîs, Brayas et Léodégariens

  • Voici le gentilé des habitants de la commune de Saint-Léger : à Saint-Léger, des Léodégariens ; à Châtillon, certains ont entendu prononcer le nom de Châtillonnais.
  • Nous n'avons pas trouvé le gentilé de Meix-le-Tige, ses habitants étant désignés Metchîs en patois.
  • Voici les blasons populaires de la commune de Saint-Léger : les sobriquets de Ramounîs (fabricants de balais) ou Guernouyîs (marchands de cuisses de grenouilles) désignent les habitants de Châtillon (Tcgêkion). Surnommés Brayas, les habitants de Meix-le-Tige avaient la réputation de criailleurs. Quant aux habitants de Saint-Léger (Sieldgî), les sobriquets les désignent comme des lcaillets (marchands de noix), Touffayes (mangeurs de pommes de terre étuvées) ou encore Saclètis (porteurs de besaces).

 

  • Les mots n'étaient pas toujours tendres à l'époque...

Exactement. Jadis, les Châtillonnais se moquaient de la pauvreté des Brayas (brailleurs), Chayas (marcheurs disgracieux), voire des Pichalîs et autre Warabôs (vers s'attachant aux animaux) de Meix : Meichtî, qui pissent au lit, qui n'ont pas de cuillères pour manger leur pape d'avoine. Les lcaillets, Touffayes, Saclètis et autres Schoupas (habitants du bas) de Saint-Léger n'étaient pas mieux traités : Sieldgi, porteurs de besaces, hors de ménage, qui n'ont pas de cuillère pour manger leur brouet. (NDLR : De nombreux habitants de Saint-Léger travaillant dans les usines restaient souvent absents de la localité durant une quinzaine de jours et même plus.)

  • Côté légendes, la commune ne semble pas fort riche..

Tout à fait. À part l'histoire romancée du bouc de Châtillon écrite à partir d'un fait réel, je n'ai connaissance d'aucune légende. J'espère beaucoup que les lecteurs vont m'en révéler. Cela dit, Édouard Ned (Athanase-Camille Glouden), natif de Châtillon, s'est rendu célèbre par ses écrits et romans évoquant souvent les Gaumets, dont Tornade en Gaume racontant la Révolution de 1848 à Virton. Vous en saurez plus dans le n°19 des Chroniques. Comme autre référence littéraire, j'aime citer Julien Rongvaux et son ouvrage sur les Entreprises et métiers d'autrefois.

VDE

Cercle de Recherche et d'Histoire de Saint-Léger-en-Gaume
Pierre Dominicy, 2 rue des Fabriques, 6747 Saint-Léger
On découvre l'histoire du bouc de Châtillon notamment dans "Contes et légendes de Gaume". 

Source : journal "L'Avenir du Luxembourg" - Le Dico des Communes - 15 mars 2005 

 


 

 

e monde est - tout - petit...

 

 

Délicate attention de Pierre Dominicy à la délégation de St Léger sous Cholet lors des retrouvailles en Belgique de mai 2004

cette carte postale de 1908, à la gloire du barde breton Théodore Botrel 

 

 

Théodore Botrel est né à Dinan en 1868. Célèbre chansonnier, c'est, de tous les bardes et poètes bretons, celui qui a laissé le plus de documents sous forme de cartes postales. Nombre de ses chansons et poèmes se retrouvent comme ici reproduits sur ce support :

 

 

"Ne soyez pas déçus, vous ne verrez aucun ajonc." Ainsi parlait Botrel qui créa, en 1905, la fête des Fleurs d'Ajonc pour célébrer les filles et le site de Pont-Aven.
Depuis, tous les ans, le premier dimanche d'août, les bagadous et les cercles, composés de 500 danseurs, vont entendre, dès le matin, une messe en breton à l'église Saint-Joseph. Puis ils élisent la reine des Fleurs d'Ajonc à laquelle ils remettent une écharpe brodée d'or et une quenouille, symbole de la famille.
Danseurs et participants défilent en un long cortège qui s'achève par un banquet où l'on mange force crêpes et saucisses et où l'on boit le cidre et l'hydromel.
On danse alors la gavotte, typique de Pont-Aven, et la fête se termine par un fest-noz.

  

 

Botrel donnait ainsi un spectacle le lundi 2 mars 1908 à Jemelle, en Belgique.
De là, cette carte postale avait été adressée le 8 février 1908 à St Léger, près d'Arlon.

 

 

Théodore Botrel est l'auteur de plusieurs centaines de chansons, dont la célèbre "Paimpolaise", mais aussi "Le Mouchoir Rouge de Cholet" qu'il chanta pour la première fois le dimanche 29 avril 1900.

Pour tout savoir sur "Le Mouchoir Rouge de Cholet",

 

  

  

 

 

 

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