ur le pont du ation

on y passe, on y passe...

 

Source : Bulletin Municipal de St Léger les Paray - 1997

 

"h oui, on y passe depuis 1978. Mais avant, comment allait-on de Lafin au Vieux St Léger ?

 

 

a rivière "Oudrache" traverse notre commune sur 4 km en serpentant dans une vallée verdoyante avec de beaux paysages. Mais, si elle fait la joie des pêcheurs, elle ne facilite pas le travail des agriculteurs qui, pour se rendre dans leurs propriétés de part et d'autre de la rivière, sont obligés de parcourir de grandes distances en contournant par l'aérodrome de Paray le Monial ! Autrefois, les animaux et les voitures à cheval franchissaient le cours d'eau à gué et les piétons sur une planche cavalière. Tout est devenu inutilisable et, de toute façon, il ne peut plus en être de même aujourd'hui ! Une vraie route et un pont devenaient donc indispensables. Si ce n'est qu'en 1974 que ce projet a pris corps, il faut savoir qu'au début du siècle la construction d'un pont en bois avait été prévue, mais la guerre de 1914 a tout arrêté et les matériaux sont restés sur place sans jamais être utilisés.

 

 

ans sa séance du 17 décembre 1971, le Conseil Municipal tout nouvellement installé a décidé de reprendre le projet afin de désenclaver les hameaux du Vieux St Léger. Décision facile à prendre, mais réalisation beaucoup plus difficile ! Une étude fut donc demandée à la Direction Départementale de l'Equipement. Après intervention du député de l'époque, voici la réponse qui nous a été faite en date du 30 novembre 1972 :
"Compte tenu de l'importance des ouvrages à réaliser qui entraînerait une dépense supérieure à 500 000 F, il convient de s'interroger sur l'intérêt véritable de cette opération." Sans commentaire sur la suite à donner !
Il est vrai que la commune entreprenait beaucoup à la fois (projet de lotissement, pont, route…) avec un budget n'atteignant pas les 100 000 F. Ce projet faillit encore une fois ne pas se réaliser. Il fallait donc réfléchir avant de prendre d'autres décisions. Cette voie communale devenue impraticable était à l'origine un chemin encaissé ressemblant plus à une tranchée (3 à 4 mètres de profondeur par endroits) qu'à un chemin ! Bordée de grosses haies et d'arbres plusieurs fois centenaires formant une voûte qui ne laissait jamais passer les rayons du soleil, cette voie était très humide et rendait impossible le passage de tout véhicule. Il fallait tout de même essayer de faire quelque chose.

t voilà qu'un jour on apprend que, suite à des travaux sur le canal du Centre, à Montceau les Mines, le pont de Galuzot devait être déposé et vendu à un récupérateur. Nous avons donc constaté ce dernier, M. Combris, de Palinges, qui accepte de nous céder ce pont métallique plutôt que de le découper. Mais il fallait aller vite car il y avait une date impérative pour l'évacuer : trois jours pour réunir le Conseil Municipal et obtenir les autorisations nécessaires auprès de la Préfecture ! Car, compte tenu de sa longueur (11 mètres), sa largeur (4,20 mètres) et son poids important, il fallait organiser un convoi exceptionnel, avec toutes les modalités que cela comporte. C'est l'entreprise Bridet-Bédert qui a été chargée de cette opération et le pont fut mis en attente près de l'Etang de la Thérèse.

aintenant, nous n'avions plus le choix : il fallait aller plus loin. Dans un premier temps, refaire la route côté Lafin, pour accéder à la rivière, élargir, remblayer, " gros travail " qui ne pouvait se faire qu'avec du matériel adéquat. Nous étions alors en début d'année 1975, l'entreprise Viafrance travaillait à la construction du tronçon de la route express qui traverse notre commune. 1975 a été une année très pluvieuse et les travaux de la RN 70 étaient souvent arrêtés. C'est alors qu'en compensation de certains services rendus pour faciliter le passage sur la commune, l'entreprise Viafrance nous a proposé d'arracher les souches et les haies au Bation, à condition que le matériel se retrouve sur le chantier chaque lundi matin. Une opportunité à saisir ! Les souches ont donc été poussées dans le ravin avec un bulldozer de gros calibre. Pour l'anecdote, un samedi soir, en voulant pousser un peu loin, l'engin est resté embourbé au fond du chemin, à la hauteur de l'actuelle propriété Marron, et c'est avec deux tracteurs agricoles munis de pelles que nous l'avons tiré de là, en déversant bois et terre qui étaient poussés sous les chenilles. Nous y avons passé une partie de notre dimanche, mais l'engin était sorti ! Comme quoi la fable de La Fontaine est toujours d'actualité : " On a toujours besoin d'un plus petit que soi. " Et puis, nous voilà en 1976 : tout le monde met la main à la pâte, les riverains cèdent gratuitement les terrains nécessaires et les remblais se font avec les moyens du bord, en récupérant des matériaux de démolition. C'est ainsi que le Café des Sports à Paray le Monial, tenu par Mesdemoiselles Couette, se retrouve au début du chemin côté Lafin, ainsi qu'une partie des déblais du lotissement des Mûriers dont les travaux de viabilité venaient de commencer. Jusque là, pas de dépense pour la commune car le financement a été assuré avec le bénéfice du premier inter-villages organisé avec Volesvres sur l'initiative des conscrits du moment. Il fallait bien se débrouiller. Il est vrai qu'à l'époque on ne parlait pas de "mise en examen" …

 

 

evenons au pont proprement dit : conjointement aux travaux exécutés avec les moyens du bord, une étude était demandée à la Direction Départementale de l'Equipement pour la construction des culées du futur pont et pour la rectification du lit de l'Oudrache sur 150 mètres car, pour faciliter le travail, les massifs de maçonnerie ont été construits dans un méandre, à côté du lit. Il a fallu creuser, pour chaque côté, huit puits de 1 mètre de diamètre et 4,20 mètres de profondeur, remplis de béton armé et reliés entre eux par un radier sur lequel les culées ont été construites. Le coût de l'ouvrage exécuté par les entreprises Pichon et Lamotte a été de 200 000 F TTC, dont 144 500 pour la maçonnerie, 30 500 pour la rectification du lit de la rivière, et 25 000 pour le transport et la mise en place du tablier, le remplissage en béton, les honoraires D.D.A…

et ouvrage a été subventionné à 40% par le Conseil Général, au titre de l'aménagement hydraulique, soit 80 000 F. Les 120 000 F restants ont fait l'objet d'un emprunt sur 20 ans auprès de la Caisse des Dépôts (terminé en 1997). Le tablier a été mis en place en janvier 1978, et les remblais côté Vieux St Léger ont suivi. Ce n'est donc qu'au mois d'août de la même année que la jonction des deux parties de la commune est devenue effective. Une petite fête a d'ailleurs été organisée à cette occasion. Les constructions qui bordent la route ont commencé à voir le jour, la viabilité définitive a été réalisée en 1980.

epuis 1991, le Comité des Fêtes organise la traditionnelle Fête du Bation qui rassemble les habitants de la commune, et nous pouvons enfin chanter ce célèbre refrain :

 

 

"Sur le pont du Bation
L'on y danse l'on y danse
Sur le pont du Bation
L'on y danse tout en rond."

 

le pont des Batillons en 2009

on dit aussi bien "Bation" que "Batillons"

 

l'écusson de l'ancienne église
l'incroyable histoire de l'Abbé Nectoux

 

 

 

 

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