Au XIXe siècle, les vignes de Charente, grande région viticole, furent ravagées, comme près de la moitié du vignoble français, par le phylloxera, maladie causée par un puceron parasite. Une partie importante des cépages de cette région fut remplacée par des cultures céréalières qui prédominent encore dans le paysage. Le vignoble a néanmoins été peu à peu reconstitué autour de la ville de Cognac, où la production d’alcool du même nom n’a cessé d’augmenter. Poussant sur un sol crayeux, le cépage ugni blanc fournit un vin qui, après distillation et vieillissement en fûts de chêne, donne naissance au cognac. Le stock actuellement en cours de vieillissement dépasse l’équivalent de 1 milliard de bouteilles. L’appellation Cognac est réservée à ce seul terroir, délimité par décret depuis 1909, et divisé en six crus. Avec plus de 15 000 exploitations sur 900 km2, la région de Cognac produit plus de 190 millions de bouteilles par an de ce prestigieux alcool ; plus de 90 % sont exportés, principalement vers les États-Unis et le Japon, mais aussi vers les autres pays d’Europe.

 

 

Parc à huîtres, près de Marennes (Charente Maritime / à 50 km environ de St Léger près Pons)

À Marennes, ce n’est pas le sable mais la vase que l’océan Atlantique couvre et découvre au rythme des marées. Au XIXe siècle, paysans, borduriers et marins ont ajouté à leur activité initiale l’élevage intensif de l’huître, tirant profit de la disparition des salines, ruinées par la concurrence du sel mexicain. Sous l’impulsion de Napoléon III, désireux de créer une production modèle dans le bassin désaffecté, l’estran se transforma rapidement en une mosaïque de claires, ou bassins alimentés par un mélange d’eau de mer et d’eau douce. Cette technique d’élevage entre terres et eaux, d’abord spécifique à la région de Marennes, s’est répandue par la suite. Elle consiste en un apport de vase nourricière charriée par l’alternance des marées ; c’est une algue bleue microscopique, Navicula Ostrearia, qui, grâce à un pigment appelé marennine, procure à la chair de l’huître sa coloration particulière, le verdissement. L’homme et la nature entrent ici dans une collaboration si intime qu’ils finissent par vivre au même rythme. À Marennes, on suit le calendrier lunaire dicté par les marées, plutôt que le calendrier solaire adopté par les civilisations agricoles à l’aube des temps.

 

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