Près
de Saint Symphorien, Saint Léger de Balson, commune du Parc
Naturel Régional des Landes de Gascogne, possède un
patrimoine monumental diversifié : vestiges romantiques du
château de Castelnau de Cernès, dont la construction
remonte au XIIIe siècle, possession de la puissante maison
d'Albret, demeures de paysans traditionnelles, bergerie en bois,
torchis et briquette sur la petite place arborée du village,
four à pain de construction soignée, place de
l'école....
Mais le fleuron incontestable du patrimoine de Saint Léger de
Balson est bien l'église paroissiale, construction de taille
imposante, surprenante dans cette modeste localité.
Son existence est liée à l'existence d'un important
pèlerinage dédié à saint Clair, dont la
fête est traditionnellement célébrée le
1er juin. Elle rassemblait encore, au XXe siècle, plusieurs
milliers de personnes.
ne
architecture composite
|
L'église dédiée
au saint mérovingien Léger, qui se trouve aujourd'hui
dans un joli site ombragé de platanes, est un édifice
composite, entouré à l'origine de son vieux
cimetière.
De la construction romane, il ne subsiste que l'abside. Le reste de
l'édifice, c'est-à-dire la nef, ses deux
collatéraux, terminés par des chapelles et la
façade occidentale, appartient à un style gothique de
la fin du Moyen-Age.
'abside
romane
|
En hémicycle et à
travée droite, orientée au nord, elle est construite en
bel appareil régulier et couverte d'un cul de four et d'une
voûte en berceau sur doubleaux.
Les chapiteaux, situés à la retombée des arcs
doubleaux, mutilés, portent un bestiaire d'oiseaux, lions
affrontés ou adossés, caractéristique de
l'époque romane.
Des personnages sont visibles sur une corbeille et les tailloirs sont
couverts de rinceaux ou d'entrelacs. Cette sculpture de bonne
qualité date de la première moitié du XIIe
siècle.
L'abside fut presque complètement rebâtie à
l'extérieur à la fin du Moyen-Age et sa voûte
probablement restaurée. La corniche est alors surmontée
d'un mur droit formant chambre de défense au-dessus des
voûtes du chevet, comme c'est souvent le cas dans la Haute
Lande.
La plupart des absides romanes ont été modifiées
ou reconstruites à cette époque, comme c'est le cas
à Saint Pierre de Mons ou à Saint Michel de Vieux
Lugo.
La ef
principale
|
De trois travées, elle est
flanquée de deux larges collatéraux,
particularité architecturale qui fait que l'on classe
volontiers cette église dans la catégorie des
églises gothiques appelée église-halle.
L'ensemble est couvert de voûtes d'ogives quadripartites,
voûtement exceptionnel dans la Haute Lande.
Les collatéraux présentent des différences
sensibles dans les moulurations des piliers, qui indiquent que les
travaux furent menés en plusieurs étapes, au XVIe
siècle.
Le mur gouttereau du collatéral oriental est percé
d'une jolie porte latérale en anse de panier. Deux chapelles
terminent les collatéraux.
L'une, à l'est, a reçu une voûte de pierre en
étoile, à liernes et tiercerons. L'autre, à
l'ouest, est voûtée par des ogives quadripartites dont
les nervures sont en pierre et les caissons en briques.
Deux passages dans les murs romans permettent une meilleure
circulation des fidèles autour des autels,
particulièrement celui de saint Clair, à l'ouest.
L'autel, bien que mutité, subsiste en grande partie, il est
surmonté d'un double dais de style flamboyant abritant deux
niches où devaient se trouver les statues de saint Clair et de
saint Jouin.
La façade
rientale
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Elle comporte un clocher-mur,
flanqué de pinacles pyramidaux. Elle est percée de
trois baies campanaires auxquelles on accède par un escalier
en vis placé dans un massif rectangulaire situé entre
les contreforts orientaux de la façade. La façade a
conservé en partie une disposition architecturale liée
à l'importance du pèlerinage en l'honneur de saint
Clair.
Elle était en effet enveloppée par un vaste porche qui
ne subsiste plus aujourd'hui que dans le prolongement de la nef. Le
porche était enveloppé par un muret sur lequel
s'élevaient des piles carrées destinées à
recevoir la charpente.
Autour des deux contreforts situés dans le prolongement de la
nef, des tables de pierre étaient sans doute destinées
à recevoir les offrandes en nature des
pèlerins.
table à
offrandes à gauche du portail
http://www.vallee-du-ciron.com/
La couverture en pierre de la nef et
des collatéraux ne s'est faite que dans les premières
années du XVIIIe siècle, en remplacement d'un lambris
de bois. Les parties hautes du mur pignon et la porte d'entrée
ont été refaites au XVIIIe siècle.
es
peintures murales de grande qualité
|
Cette église à
différentes époques a possédé des
décorations peintes masquées par des badigeons au lait
de chaux de la fin du XVIIIe siècle.
Elles sont présentes partout : au chevet, sur le mur oriental
et les piliers de la nef, sur l'autel de saint Clair, au revers de la
façade occidentale, sur le porche et même sur les
voûtes du XVIIIe siècle.
Les peintures du chevet roman, connues depuis le milieu du XIXe
siècle, furent mises au jour et restaurées en 1967.
Celles du cul de four de l'abside, exécutées à
la détrempe, présentent les restes d'un Christ en
majesté dans une mandorle entre les symboles des
Évangélistes logés dans des médaillons
circulaires.
Le Christ nimbé, assis sur un trône, bénit
à la grecque de la main droite et tient le livre de l'autre
main. On distingue encore, sur sa robe, deux bandes de tissus qui se
croisent sur sa poitrine.
fresques du cul
de four
Dans la travée droite, deux
couches picturales sont superposées.
La plus ancienne comporte les restes de l'esquisse
préparatoire où l'on reconnaît visages et ailes
d'anges à mettre en relation avec l'Agneau entouré par
un cercle qui se trouve au centre de la voûte, qui pourrait
suggérer une iconographie tirée de l'Apocalypse de
Saint Jean, à laquelle on peut peut-être associer les
anges.
peintures murales
du XVIIe, dans la chapelle au nord du choeur
Des sept bandes que comporte la
couche picturale la plus récente, les deux bandes
latérales rouge foncé sont celles qui portent le
décor le mieux conservé : un Calendrier dont les mois
sont symbolisés par des personnages représentés
à mi corps, surmontés par un large cartouche en forme
de parchemin ou de cuir roulé.
Les noms des mois et le nombre de jours que comporte chacun sont
inscrits en latin. Par exemple, le mois de janvier est
représenté par personnage encapuchonné tendant
ses mains vers une cheminée représentée de
profil, celui de mars par un personnage qui porte un chapeau à
bec et taille une branche d'arbre fruitier avec une serpette.
Du côté opposé, le mois de juillet coiffé
d'un chapeau à bec, moissonne à l'aide d'une faucille,
août bat le grain avec un fléau. En septembre est
évoqué le foulage du raisin dans un cuvier en bois.
Décembre termine le cycle par l'abattage du porc...
janvier -
février - mars - avril - mai - juin
peintures murales XVIe siècle et début XVIIe,
en recouvrant de plus anciennes
travaux des mois qui, avant leur redécouverte vers
1972, portaient la date 1521
Une tête d'ange de la couche du XIIIe ou du XIVe
apparaît sous l'image du mois de mai.
janvier
- février - mars - avril - mai - juin
janvier
- février - mars
juillet -
août - septembre - octobre - novembre -
décembre
peintures murales premier quart XVIe, en recouvrant de plus
anciennes
travaux des mois qui, avant leur redécouverte vers
1972, portaient la date 1521
Une tête d'ange de la couche du XIIIe-XIVe
apparaît sous l'image du mois d'août.
juillet
- août - septembre - octobre - novembre -
décembre
juillet
- août - septembre
Une tête d'ange de la couche du XIIIe-XIVe
apparaît sous l'image du mois d'août.
octobre - novembre - décembre
|
Cette peinture murale, qui
présente des personnages grandeur nature, expressifs dans
leurs physionomies, mais aussi dans les gestes des bras et la
position des mains, évoque l'influence de la peinture de
manuscrits du début du XVIe siècle.
e
porche
|
Il possédait lui-même un
décor peint, un des rares exemples conservés de
peintures à l'extérieur d'une église.
Dans la partie du porche, à l'est, qui n'est plus aujourd'hui
abrité par une toiture, on peut observer le même faux
appareil exécuté sur fond clair avec deux traits
rouges, enfermant un rameau fleuri que l'on retrouve au revers de la
façade.
A cet endroit, la technique utilise la fresque, ce qui explique la
bonne conservation des peintures.
peintures murales
du porche
De part et d'autre de la porte
d'entrée, réaménagée au XVIIIe
siècle sans tenir compte de la présence de la couleur,
on peut observer plusieurs registres peints : d'abord une frise de
personnages non identifiables, malheureusement très
usés et mutilés par le percement d'une niche, enfin,
sur les contreforts, le faux appareil à double trait
rouge.
La couleur avait donc été utilisée pour rendre
l'entrée de l'église particulièrement
attractive. Ce décor, contemporain de celui qui figure
à l'intérieur de l'église sur le mur sud, ne
peut avoir été réalisé que juste
après l'achèvement des parties basses de la nef
principale et du porche.
n
ameublement exceptionnel
|
On est tout de suite frappé
par l'abondance et la qualité du mobilier de cette
église dont l'inventaire exhaustif dépasse largement le
cadre de ce court article. La pièce la plus ancienne est une
statue de saint Jean en bois polychrome représenté
debout, la main droite contre son visage en signe
d'affliction.
Le retable de Notre Dame
Il s'agit d'un fragment d'une poutre
de gloire qui existait à l'entrée du choeur, d'un art
assez populaire, oeuvre probable du XIVe siècle.
Au XVIIe siècle, siècle de la réforme
catholique, l'édifice était orné de cinq autels
et retables en bois doré de style baroque.
Seul l'autel de la chapelle Notre Dame nous est parvenu à peu
près intact.
Il comporte deux colonnes d'ordre composite cannelées à
leur partie supérieure et gainées de motifs
végétaux à leur partie inférieure, une
corniche denticulée, un fronton arrondi flanqué de pots
à feu.
La toile qui se trouve au centre de ce riche et harmonieux retable
représente la Vierge couronnée de fleurs
emportée au ciel par deux anges et entourée d'une foule
d'angelots. Le devant d'autel en cuir doré est un
spécimen intéressant d'un art qui est assez peu
représenté en Gironde.
tableau du
retable de l'Assomption de la Vierge Marie
http://www.vallee-du-ciron.com/
La chaire, de l'époque
baroque, fixée au premier pilier vers l'ouest, est d'une
grande simplicité de forme ; la plupart des panneaux sont
sobrement ornés de losanges et de triangles, mais l'un d'entre
eux porte une tête de chérubin et des feuillages
stylisés.
Cette église harmonieuse,
malgré ses différences de styles, a fait l'objet
d'importantes restaurations sous la direction de Michel Goutal,
architecte en chef des Monuments Historiques.
Celles-ci ont concerné l'essentiel de la façade
occidentale dont les travaux vont se poursuivre avec la
reconstruction du porche dans ses dispositions architecturales de la
fin du XIXe siècle connues par des dessins de L. Drouyn.
De même, les peintures du porche ont été
récemment examinées par Martine Laroche,
spécialiste en restauration de peintures murales. Des
carrés de sondages ont mis en évidence une palette
complexe avec une superposition de certaines scènes
figurées de personnages, avec un dessin préparatoire
aux traits précis.
On ne quittera pas ce lieu sans aller
sur les berges de la Hure, petit affluent du Ciron qui coule à
une centaine de mètres du chevet de l'église, où
se trouve une fontaine dédiée à saint Clair.
Elle était autrefois un but de pèlerinage pour les
habitants des communes voisines qui s'y rendaient en procession.
L'eau, dont la fraîcheur et la pureté sont
renommées et qui a la réputation de soigner les maux
des yeux, ici comme partout en Gascogne, s'écoule d'un
édicule de pierre de taille surmonté d'une croix de
fer.
Visite
de l'église :
Heures d'ouverture : en
principe tous les jours de 9h à 19h
Prendre contact avec la mairie par fax ou
téléphone au 05 56 25 70 53
Monsieur André Larrouquis, maire de la commune,
assure les visites.
Extrait de
"Mémoire de Pierre"
Lettre du Patrimoine de Gironde n° 29 de février
2003
Comité Départemental du Tourisme de la
Gironde
21 Cours de l'Intendance 33000 Bordeaux
tél 05 56 52 22 75 / fax 05 56 81 09 99 / email :
tourisme@gironde.com
Les images en noir et blanc
proviennent du site
http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/memoire_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=INSEE&VALUE_1=33429
Vous y découvrirez 22 documents sur l'église
(clic sur le rectangle bleu).
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marché
à Saint Léger de Balson, le 15 mars 2009
La municipalité l'a mis en place le dimanche
depuis le 11 janvier 2009.
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6 janvier 2016
Merci à nouveau,Danièle !
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page n°1 sur
l'église
https://www.stleger.info