Une
"terre de grandiose et ensorcelante poésie qui reste
toujours mystérieusement souriante dans la douce splendeur de
son horizon sans bornes" : voilà comment Félix
Arnaudin (1844-1921), historien, folkloriste, ethnologue,
écrivain, photographe qui a consacré 50 années
de sa vie à collecter tous les éléments de la
civilisation agro-pastorale landaise, voit, au XIXe siècle,
cet étrange pays.
http://perso.wanadoo.fr/gilles.prince/
Entaillé par les luxuriantes
vallées des deux Leyre qui forment l'Eyre dans la partie
girondine, ce plateau sableux, pauvre et acide, est inondé de
l'automne au printemps, sec et chaud en été.
Un paysage de lande (bruyère,
genêt, ajonc, molinie, fougère, chênes
pédonculés) s'y développe, favorisant depuis des
siècles l'élevage du mouton. Un peuple de pasteurs et
de paysans y cultive le seigle et le millet.
C'est sous le Second Empire que la
Grande-Lande va subir sa mutation avec le lancement d'un programme de
boisement systématique des landes communales. En quelques
années, des dizaines de milliers d'hectares vont être
ensemencés en pins. L'économie agro-pastorale se
transforme, le résinier remplace progressivement le berger.
Durant plus d'un siècle, la mise en place du plus vaste massif
forestier d'Europe va devenir la grande affaire des Landais.
http://perso.wanadoo.fr/gilles.prince/
Il faut attendre les années
1960 pour voir apparaître de nouvelles cultures. Bientôt
sont aménagés les immenses plages atlantiques et les
grands lacs landais.
Avec la création en 1970 du
Parc naturel régional des Landes de Gascogne, on entreprend un
projet de préservation et de mise en valeur d'un patrimoine
naturel et culturel singulier. A cheval sur les départements
de la Gironde et des Landes, boisé à 80%, le Parc a une
superficie de plus de 300 000 ha et regroupe 41 communes (dont St
Léger de Balson) pour une population de près de 50 000
habitants.
St Léger de Balson
Entre Villandraut et
Saint-Symphorien, ce petit village mérite le détour
pour sa très belle église, dédiée
à saint Clair et bâtie en 1511. Les plus aventureux
pourront toujours pénétrer dans la forêt,
à la recherche des ruines du château de
Castelnau-de-Cernès, qui occupait une situation dominante.
Construit au XIIIe siècle, il appartenait à la
puissante famille dAlbret et comprenait trois enceintes
concentriques couronnées de hourds de 10 m de
côté. Endommagé en 1436, il fut abandonné
en 1595 et il nen reste aujourdhui que des ruines
envahies par la végétation (propriété
privée).
Fontaine St Clair
A quelques dizaines de mètres
de léglise par un petit chemin senfonçant
dans les bois, on arrive à la fontaine Saint-Clair, qui
était autrefois un important lieu de pèlerinage,
surtout au Moyen Age. Ses eaux étaient réputées
pour être bienfaisantes pour les yeux, et si le
pèlerinage est beaucoup moins important aujourdhui, de
nombreuses personnes font encore le détour par cette source
pour venir y chercher leur réserve deau potable pour la
semaine. En s'éloignant du petit édifice en pierre, on
verra une autre résurgence de la source dans le sous-bois :
leau y bouillonne comme un minigeyser, et lon dit que si
lon y jette une pièce de 20 centimes, elle reste en
surface.
Eglise
Une partie de lédifice
est romane, labside du XIIe siècle est ronde à
lintérieur et polygonale à
lextérieur. Plusieurs chapiteaux sont également
de lépoque romane, et de superbes fresques anciennes,
sur la voûte du chur, représentent les travaux
saisonniers. Y admirer également plusieurs statues en bois du
XVIIIe, un beau mobilier ainsi que la porte des cagots,
nom donné à la communauté dexclus dont les
lépreux et leurs familles faisaient partie au Moyen Age et que
saint Clair décida de reconnaître.
Peintures murale
de l'église - Celle-ci représente les mois de juillet
à décembre;
http://www.ac-bordeaux.fr/Etablissement/ADaquitaine/hlande/voyage.htm
La Hure
Jolie rivière sinueuse, eau
limpide, nombreux herbiers, largeur moyenne de 5 à 6 m avec
parcours de pêche très variés (zones de sable,
zones de roches, marais). Peuplement : truites farios, brochets,
anguilles, vandoises, goujons, vairons.
D'une longueur totale de 20 km, elle traverse les communes de
Saint-Symphorien (où elle passe dans la
propriété de François Mauriac qui en parle
souvent - Le Mystère Frontenac -) et de Saint-Léger de
Balson.
Depuis de nombreuses années,
la petite commune de Saint-Léger-de-Balson (243 habitants)
poursuit une action de développement durable, qui a un double
objectif : améliorer les conditions de vie de ses habitants,
tout autant que favoriser laccueil de ses hôtes de
passage.
Tout est mis en oeuvre, en effet,
pour maintenir des services essentiels, tels quun groupe
scolaire, un petit commerce de proximité, ou encore le projet
de réouverture de lauberge, éléments
constitutifs de la convivialité de la plupart des
centres-bourgs. Mais tout est fait, également, pour poursuivre
la valorisation du patrimoine du village. Elle passe par la
progressive réhabilitation des maisons situées dans les
quartiers et au coeur du bourg, mais aussi par la restauration de son
église, remarquable édifice, classé Monument
Historique, qui en est lélément majeur.
©André
Cochet 2003
l'église de St Léger de Balson
A cette fin, un lourd programme de
restauration a été mis en oeuvre, avec laide du
Parc naturel régional, qui a fait bénéficier la
commune de la dynamique du programme de travaux sur les Monuments
historiques quil coordonne sur son territoire.
La restauration de lensemble de
la façade de cet édifice a commencé par la mise
en valeur du clocher, qui a retrouvé sa lumineuse blancheur
dorigine. Elle sachève aujourdhui par la
restitution de la masse ocre rouge de la couverture en tuiles de son
imposant auvent qui retrouve sa dimension primitive. Cette
dernière ne sexplique que par le passage de milliers de
pèlerins qui sy abritaient, tous les 1er juin, lors des
"assemblées de la Saint-Clair".
Contact : Mairie de
St-Léger-de-Balson 05 58 51 41 65
https://www.stleger.info