La
paisible commune de Saint-Léger-de-Vignague fait partie du
canton de Sauveterre-de-Guyenne. Son bourg est situé à
3 km environ au nord-est du chef-lieu dudit canton, sur la rive
gauche du ruisseau la Vignague, principal affluent du Dropt. Le
chemin de grande communication n°29 de Sauveterre-de-Guyenne
à Monségur le traverse d'ouest en est.
Le bourg se compose de
l'église entourée du cimetière, du groupe
scolaire, d'une dizaine de maisons d'habitation, de plusieurs
bâtiments d'exploitation et d'ateliers. La commune comprend en
outre une vingtaine de villages ou hameaux dont voici les noms :
Joffre, Naudicot, Pénic, Barbeau, Galeteau, Pittaut, Satanas,
Gasquerie, Cabousset, Meyreau, La Hourtique, Beychac, Madaillan,
Pont-d'Arman, Roussillon, Piquereau, Bidon, Mont-Saint-Fort, Les
Agnerats, Lyon, Les Aynes, Goupil, Casse-Diable, Beaulieu, Les
Ariets, Caudale (partie occidentale), Pinquet, Le Sablat et La Motte.
Certains de ces villages ont une histoire propre qui sera
relatée plus loin. Plusieurs autres ont des
légendes très curieuses qui feront l'objet d'un
chapitre spécial.
La commune de
Saint-Léger-de-Vignague confronte du nord à Cleyrac et
Blasimon, de l'est à Caumont et Saint-Martin-du-Puy, du midi
à Saint-Romain et Sauveterre-de-Guyenne, et du couchant
à Puch.
Saint-Léger est
situé environ à 44 ou 45° de latitude nord et
à 2°5 de longitude est.
opographie
|
|
|
Saint-Léger a une
superficie de 1 260 ha et se classe troisième du canton pour
sa contenance après Blasimon (2 976 ha) et Ruch (1 449
ha).
Les archives communales
témoignent que dans le siècle dernier cette superficie
était plus importante, puisque le château de Sandat
actuellement dans Puch, et les maisons Chauvet et Villeau
actuellement rattachées à Sauveterre, en faisaient
alors partie. Un septuagénaire se rappelle d'ailleurs avoir vu
sur l'emplacement de ces deux dernières maisons
dépiquer le blé de la commune devant le portail de
Saint-Léger. Ladite cession de territoire a été
régulièrement faite entre les communes
intéressées, après délibérations
de leurs conseils municipaux respectifs et autorisation
préfectorale, au cours de la dernière décade du
XIXe siècle.
En 1873, la répartition
territoriale comprenait : 150 ha de prés, 244 ha 13 a 55 ca de
bois, 4 ha 77 a 55 ca de vergers, 45 ha 11 a 10 ca de terrains non
cultivés, 40 ha 76 a 95 ca de terrains non cultivables, 550 ha
34 a 90 ca de terres labourables, 224 ha 65 a 45 ca de vignes.
Depuis cette époque, cette répartition doit être
certainement modifiée, car on a dû déboiser pour
planter des vignes,
Saint-Léger est
sillonné par diverses routes et chemins dont voici la
nomenclature :
1. La route nationale de Sauveterre à Sainte-Foy, n° 670,
partant de la porte Saint-Léger et allant jusqu'au ruisseau du
Breuil
2. La route départementale n° 17, allant de
l'intersection de Lyon au village de Beaulieu, sur la route de
Blasimon (ancien V. O. 4) qui date de Louis XIV
3. Le chemin de grande communication n° 139 allant du pont
d'Arman vers Castelmoron, jusqu'au lieu dit Melon (Caumont), ancien
V. O. 2
4. Le chemin partant du bourg allant vers Caumont, V. O. n°
1
5. Le chemin partant du bourg de Saint-Romain à Cleyrac, V. 0.
n° 5, s'arrêtant au ruisseau des Six-Coins
6. Le chemin du bourg à Piquereau desservant Cabousset, Les
Aynes, Mont-Saint-Fort et Bidon, et s'arrêtant à la
limite de Puch, au village de Foncrauze,V. O. n° 6
La portion V. 0. 6, allant de Bidon à Piquereau, a
été construite, en 1903-1904, à l'entreprise par
M. Jean LAURENT, gendre d'ESPAGNON, de Sauveterre, et sous la
surveillance de M. LASSIME, cantonnier communal, alors que la portion
allant de Mont-Saint-Fort à Bidon avait été
faite en 1885.
7. Le chemin de Piquereau au pont d'Arman, V. O. 7. Sur ce dernier
chemin bifurque une voie montant à La Saintongère.
Il existe enfin un chemin, actuellement déclassé,
allant du chemin de ronde de Sauveterre à Gandale, commune de
Saint-Romain.
Le V. O. 3 de Sauveterre à Candale, avec prolongation jusqu'au
pont des Pairs (Pénic).
Le V. 0. 8 abandonné actuellement par la voirie, va de
Mont-Saint-Fort à Roussillon.
Le V. O. 9 de Décamps (Cazenave) va au moulin des Aynes.
8. Le chemin de Gasqueries, V. O. 10.
Saint-Léger comprend
deux plateaux principaux : celui de Satanas-Pittaut, au pied duquel
coule le ruisseau de la Vignague, et celui de
Lyon-Mont-Saint-Fort-Beaulieu, au pied duquel coule le ruisseau de la
Fontasse. Les autres parties de la commune sont des coteaux et le
vallon de Cocu-Saute. Les points culminants sont : Les Aynes (93 m),
Beaulieu et Satanas (91 m), la Motte et Melon.
Sur le plateau de Satanas existent un chemin qui dessert le village
du même nom, et un autre qui dessert le hameau de
Pittaut.
ydrographie
|
|
|
Vignague entre dans la commune
au Sud du château de Bageran et la traverse du nord au
sud-ouest jusqu'au petit pont de Candale sur une longueur d'environ 4
km. Ses principaux affluents sont :
sur la rive gauche :
- le ruisseau des Six-Coins
qui sépare la commune de celle de Cleyrac
- le Cocu-Saute dont le
confluent est en aval du pont du bourg
- le Pinquet dont le
confluent est en amont du gué de Candale
sur la rive droite :
- le ruisseau du Breuil, qui
sépare la commune de celle de Cleyrac
- la Fontasse, qui se jette
à Madaillan et qui sépare la commune de celle du
Puch, sur une partie de son cours comprise entre sa source et le
chemin de la Saintongère
On pêche dans la plupart
des affluents de la Vignague des crustacés tels que les
écrevisses, des anguilles, et dans la rivière
même des goujons et des "chabots".
La Vignague actionnait
autrefois, dans la commune, un moulin transformé actuellement
en scierie. De son côté, la Fontasse mettait en
mouvement une turbine qui alimentait en électricité le
hameau de Beylan, une partie du Pont-d'Arman et les châteaux de
la Hourtique et de Madaillan. La turbine cessa de fonctionner lors de
l'électrification de la commune, en 1938.
Outre les diverses
rivières et ruisseaux précités,
Saint-Léger possède des pièces d'eau dignes
d'être citées :
- la mare de Mont-Saint-Fort,
dont la superficie est de 800 m² environ et la plus grande
profondeur 3 m 50
- la mare de Beychac, en
forme d'entonnoir, dont la profondeur est de 7 à 9 m
environ
- le vivier de Madaillan (200
m² de superficie)
- la mare de La Nauze, dont
les trois quarts sont dans la commune de Saint-Léger et le
quart dans Caumont.
Dans ces diverses pièces
d'eau appelées communément dans le pays "fosses", les
pêcheurs taquinent la tanche, la carpe et le rouget.
Les principales fontaines sont
:
- la Font-Maurine, au
Pin-Franc, qui tire son nom vraisemblablement du passage des
Arabes en notre région, avant leur défaite à
Poitiers en 732
- la Font de Tulle, à
Piquereau
- la Font du Roussillon, chez
Mme ROBERT
- la Fontaine du
Pont-d'Arman, chez M. COMBEFREYROUX
- la Fontaine de Meyrau, chez
M. AUDEBERT
- la Fontaine de
Beylan
- la Fontaine du
Bourg.
Il existe encore à
Saint-Léger le Ruisseauchaud, né non loin du village de
Gasquerie, qui s'écoule en deux petits courants dans la
Vignague, en amont du pont du bourg ; puis la lagune des Anglais,
située dans les bois, entre le village précédent
et Goupille, fosse creusée soi-disant par les Anglais pour y
faire baigner ou boire leurs chevaux au cours du siège de
Castelmoron, en 1345.
émographie
|
|
|
Contrairement à la
plupart des localités rurales dont le chiffre de la population
a périclité depuis de nombreuses années, le
nombre des habitants de Saint-Léger s'est maintenu et a
quelque peu progressé.
C'est ainsi qu'en 1873, la
commune comptait 480 habitants ; 517 en 1910 et 186 électeurs.
En 1929, 514 habitants et 146 électeurs.
En 1936, la population comptait 502 habitants. En 1941, par
suite de l'afflux des réfugiés de l'Est, ce nombre
atteint le chiffre de 520, et la secrétaire de mairie, au
cours des hostilités, payait jusqu'à 90 000 francs par
mois aux divers sinistrés placés sous son
contrôle.
En 1945 : 540 habitants et 325 électeurs, dont 163 hommes et
162 femmes.
Le recensement de 1946, une fois les réfugiés en
majeure partie rentrés chez eux, n'accuse plus que 491
habitants.
La commune est la quatrième du canton, après Blasimon,
Sauveterre et Ruch, pour la population.
Cette population est
répartie en cent familles environ dont 31 sur la rive gauche
de la Vignague et 69 sur la rive droite.
La majorité de ces familles est française. On
compte sept ou huit familles d'origine étrangère :
italienne, espagnole, polonaise.
A part quelques artisans ruraux et un commerçant, la presque
totalité de cette population exerce la profession de
cultivateur.
Les vieilles familles, originaires du pays même, sont
très rares, et la plupart d'entre elles venues du
Périgord, des Charentes, de la Benauge et du Limousin, ne sont
implantées dans la commune que depuis deux ou trois
générations.
La religion dominante de la population est le catholicisme. Au
point de vue instruction, on n'y compte qu'un petit nombre
d'illettrés. 70 enfants environ des deux sexes
fréquentent assez régulièrement l'école
primaire.
La classification sociale des familles de la commune est la suivante
: propriétaires 60 ; métayers et fermiers 21 ;
locataires 13 ; domestiques 5.
istoire
|
|
|
Le nom de la commune vient de
l'évangéliste LÉGER, qui vint prêcher le
premier la religion chrétienne dans notre région. Le
présent chapitre donne des détails sur ce personnage
historique.
Le nom du ruisseau de la
Vignague vient de vigne (eau des vignes).
Dans les temps
préhistoriques, la commune était couverte, comme
l'ensemble de la Gaule, de forêts jalonnées de
sentiers. Au village de Pittaut, l'on retrouve trace d'une tribu
probable. Vers 1940, M. GERVAIS-GARINEAU, de Cleyrac, a
découvert, non loin de la route reliant cette dernière
commune à Saint-Léger, une hache en silex
taillé, et dans le lit du ruisseau des Six-Coins, à une
cinquantaine de mètres de la route précitée, une
hache en silex poli, datant d'une période beaucoup plus
proche.
période
gauloise et gallo-romaine
|
|
|
On ne sait pas grand-chose sur
la vie et l'activité des habitants de la commune vivant de
chasse, de pêche, au cours des périodes
précédant l'arrivée des Romains au pays des
Vasates. Quand les conquérants arrivèrent, durant le
IIe siècle après J.-C., ils tracèrent tout
d'abord la route nationale de Langon (Alingo) à Castillon.
Celle-ci, après avoir franchi les côtes de
Saint-André, Saint-Laurent et Saint-Sulpice, arrivait à
la Saintongère, descendait en face de la maison actuelle de M.
FALQUIER, passait à Piquereau et, à mi-côte de la
route de Bidon, obliquait à gauche, à travers le bois
de Razes, vers Blasimon. On peut distinguer encore, en bordure de
ladite voie, sur certains points, des pavés et dalles qui ne
font aucun doute sur leur origine. Aux lieux et places des huttes
gauloises existant dans ces parages, les Romains
édifièrent une assez importante agglomération en
pierre qu'ils dénommèrent Roussillon, le site devant
ressembler sans aucun doute à la province méridionale
qu'ils venaient de conquérir auparavant.
Les Phocéens avaient
fondé, entre autres, Marseille et planté la vigne dans
le Midi, sans la répandre en Gaule.
Ce furent les Romains qui
eurent l'idée d'étendre la culture tant dans la
vallée du Rhône que dans celle de la Garonne et de ses
affluents. Aussi peut-on supposer que les premières vignes
plantées dans la commune le furent aux approches du hameau de
Roussillon, Le plant le plus ancien connu est "l'enrageat". Les bois
n'étant pas rares, les Gaulois s'avisèrent de conserver
le vin dans des futailles en bois, alors que les Romains
jusqu'à ce jour le gardaient dans des outres en peau ou dans
des jarres en terre. De ce fait, on vit apparaître quelques
modestes artisans tonneliers.
Par la suite, les forêts
furent peu à peu abattues et firent place aux champs de
maïs, de blé et petits vignobles.
L'abbé LÉGER
vivait au VIIe siècle ; il fut diacre de Poitiers, puis
évêque d'Autun. Vers 660, il vint
évangéliser la commune et prêcha la religion du
Christ, sur un autel païen en marbre blanc des
Pyrénées, porté là sans nul doute par des
bergers, au village de Roussillon.
En 675, il fut fait prisonnier,
au cours du siège d'Autun, par son rival EBROÏN. Celui-ci
lui fit crever les yeux et l'enferma dans un cachot au fond d'une
forêt du nord de la Gaule, qui depuis porte son nom.
Après le passage de ce saint dans notre localité,
celle-ci porta la dénomination de
"Roussillon-Saint-Léger", qu'elle garda pendant plusieurs
siècles.
Après une soixantaine
d'années de calme, pendant lesquelles paysans et artisans des
alentours venaient chaque dimanche prier Dieu au lieu saint de
Roussillon, les hordes arabes surgirent vers 730 et
dévalèrent la côte de la Saintongère,
filant vers Castillon. Une bataille eut lieu entre les habitants des
hameaux voisins et les envahisseurs. Nous ignorons si nos
compatriotes eurent beaucoup de pertes, mais les Arabes
laissèrent un mort qui fut retrouvé conservé
entre deux couches de chaux, au lieu dit "Maurine", vers 1890. Ils
emportèrent dans leur fuite l'autel de marbre blanc et le
jetèrent dans la Dordogne, après l'avoir brisé
dans leur fureur musulmane. Quelque temps plus tard, ils
étaient battus à Poitiers, en 732.
Du VIIIe au XIe siècle,
les fidèles chrétiens de Saint-Léger et de bien
d'autres bourgades ravagées par les barbares furent
privés de leurs temples et de leurs objets sacrés.
C'est alors qu'ils imaginèrent de fabriquer des figurines du
Christ sur la Croix en bois, en métal ou en ivoire, ce qui
donna naissance aux crucifix, lesquels se répandirent vite
dans tout le pays. Placé généralement au chevet
du lit, cet objet de piété permettait au fidèle
de prier Dieu sans sortir de son logis.
Dans la première
moitié du XIe fut construite l'église romane, au pied
de laquelle s'étendit bien vite le bourg. C'est à cette
époque très vraisemblablement que le patronyme de
l'église devint celui de la commune, auquel on ajouta le nom
du ruisseau baignant le bourg.
Nous donnerons plus loin la
description dudit édifice dans le chapitre consacré aux
monuments historiques.
Au cours du XIe, durant la
période d'occupation de la Guyenne par les Anglais, fut
construite au confluent de la Fonbane et de la Vignague une bastide
dénommée d'abord la Salle de Sauveterre et, plus tard,
Madaillan. Son histoire détaillée, ainsi que celle de
ses divers propriétaires, figurent dans un prochain
chapitre.
En 1377, les Aynes furent le
théâtre d'un épisode de la guerre de Cent Ans.
Les soudards des Grandes Compagnies pillaient les fermes,
dévalisaient les voyageurs sur les routes, incendiaient les
gerbiers et les bois. La maréchaussée ne pouvait en
venir à bout. Le seigneur de Madaillan ayant signalé le
fait au roi CHARLES V, celui-ci délégua en Guyenne le
connétable Bertrand DU GUESCLIN. Après avoir
assiégé et pris Bergerac, il vint à Sainte-Foy,
Pellegrue, Sauveterre, La Réole, puis aux Aynes. Le
rusé Breton fit cacher ses soldats dans les bois de Goupil et
des environs. D'accord avec lui, le duc de Madaillan
lança sur la roule des ânes chargés de sacs de
blé, en direction du moulin. Les brigands, qui se trouvaient
cantonnés dans les bois de Beaulieu et environs, ayant appris
le déplacement de ce rustique convoi, l'attaquèrent. Au
même moment, DU GUESCLIN, se trouvant au moulin, lança
un appel à ses troupes. Celles-ci, mieux armées que les
mercenaires, se jetèrent sur eux et les mirent en
pièces. Au cours du combat, le moulin fut en partie
détruit, et DU GUESCLIN fut félicité par le duc
et par le roi pour sa belle victoire.
En 1421, le commandeur DE
SALLEBRUNEAU approuvait l'acquisition faite par Hélie DE LA
FOSSAT (du Foussat) d'une pièce de vigne située dans la
paroisse de Saint-Léger-de-Vignague, au lieu appelé "La
Croix de Sourdes".
Au cours des guerres de
Religion (XVIe siècle), plusieurs combats durent avoir lieu
entre catholiques et protestants, tant dans le bourg qu'à
Piquereau. L'église fut en partie incendiée et on a
retrouvé dans les terres du village précité des
monnaies frappées à l'effigie d'HENRI IV, lesquelles
sont conservées par M. MARTON, charpentier.
C'est à cette même
époque que le connétable Blaise DE MONTLUC, chef
catholique, séjourna au château de Madaillan avant
d'aller attaquer Monségur.
En 1622, le château de la
Motte, qui dominait le vallon de la Vignague ainsi que le bourg de
Sauveterre, fut détruit par ordre de RICHELIEU, de crainte que
ce manoir servît de repaire aux seigneurs calvinistes, ennemis
de l'autorité royale.
Sous LOUIS XV, à la fin
de la guerre de Sept Ans qui avait épuisé à la
fois notre pays et notre marine, sur décision du Parlement de
Bordeaux dans sa délibération du 8 janvier 1762 et
transmise aux jurats de Sauveterre, une souscription fut faite par
cesdits jurats, en vue d'offrir au roi un bateau qui devait porter le
nom de la province. Cette souscription fut recueillie dans
Sauveterre, Saint-Romain, Cleyrac et Saint-Léger. Ci-dessous
les noms de nos compatriotes et le montant de leurs legs respectifs
:
- Pierre GAY père : 6
livres
- Pierre OPERIE : 1 livre et
4 sols
- Daniel et Pierre DUSSAUT :
18 sols
- Mathieu MAURIN : 3
livres
- Jean DUMAS : 18
sols
- Gilles CHOLLET : 2
livres
Pendant la période de la
Grande Révolution Française, peu de faits
marquèrent l'histoire de notre paisible commune. Cependant, il
convient de citer les deux épisodes suivants :
En 1792, pendant que M.
Élie DE BONNEAU, propriétaire de Madaillan,
était enfermé dans la prison de Libourne, son
château fut pillé et dévasté par quelques
habitants de Sauveterre. Deux ans plus tard, Mme EYRAUD,
propriétaire du château de la Hourtique,
épouvantée par les pillages et crimes de la Terreur
sauva, en la cachant dans sa chemise, la Vierge de la chapelle du
Sandat. Elle l'abrita un certain temps dans son grenier.
En 1813, le docteur EYRAUD,
alors propriétaire du château de la Hourtique et ancien
maire de Saint-Léger, mourut victime de son dévouement.
Il contracta le typhus en soignant, le long des routes, les soldats
malades au retour de l'expédition d'Espagne.
En 1870, la guerre se
déclara entre la France et la Prusse de BISMARCK. Elle
bouleversa les provinces de l'est, du nord, de l'Ile-de-France et du
nord-ouest, mais notre commune ne garda aucune trace de cette
conflagration. Seuls certains vétérans rappellent aux
jeunes générations leur service à la cause de la
patrie. En premier lieu, il convient de citer Jean LAURENT, en
famille Eugène, né à Monségur, le 24
août 1850, décédé à
Saint-Léger, le 17 novembre 1939. Il fut mitrailleur de
l'armée de la Loire, sous les ordres du général
JANINGROS. Il participa aux batailles de Saumur et de
Fougères. Après lui, nous signalons Clément
BARTHÉLÉMY, du village de Roussillon ; BORDIER,
métayer ; CASTAING, à Cabousset ; DELMAS,
métayer à Meyrau, et DUBERNET, fermier aux Henriets.
Jean LAURENT fut, après la guerre, le
président-fondateur de la Société des
Vétérans de Sauveterre, qui groupait une quarantaine de
membres.
En 1876 s'abattit sur la
commune ainsi que sur la totalité du département de la
Gironde un terrible fléau : le phylloxera. Cet insecte,
d'origine américaine, ravagea tellement nos vignobles qu'il
fallut plusieurs années pour le détruire et
reconstituer nos plantations. C'est grâce aux travaux
scientifiques de M. ISSARTIER, de Monségur, lequel
lança le Riparia, que fut résolu ce
problème crucial pour la viticulture.
Vers 1885, M. CASTAING, alors
maire de la commune, fit détruire le moulin de Cabousset qui
datait du XVe et qui se trouvait sur sa propriété, non
loin de la propriété actuelle de M.
MERLANDE.
Sous la municipalité
HENRIET, vers 1880, furent construits le groupe scolaire et la mairie
que les municipalités suivantes améliorèrent, au
fur et à mesure des besoins.
Le 3 novembre 1891, le paisible
village de Mont-Saint-Fort fut le théâtre d'un drame
sanglant. QUEYROY, très alcoolique et violent, tua sa femme,
"la Cadichonne", marraine de BLONDE, de Cleyrac, puis son
beau-père PAQUIER, père du curé, et passa
ensuite dans sa chambre, où il se donna lui-même la
mort.
Dès que le crime fut connu, les jours suivants, plus de cinq
cents curieux vinrent visiter les lieux. C'est dans la maison
appartenant de nos jours aux frères GÉLIX qu'eut lieu
ce drame navrant de l'alcoolisme.
La guerre de 1914-1918 a
coûté à la commune plusieurs soldats dont nous
devons honorer la mémoire. Voici leurs noms : Adrien PRADEAU,
Pierre BARDIN, Pierre PIRAUBE, Jean LAPASSÈRE, André
CHARENTON, Pierre GAS, Pierre QUEYROY, Jean CLAIRAC, Jean CADRET,
Adrien CARIAC, Jean RABASTE, Pierre MATIGNON. En outre, est mort des
suites de ses blessures, en 1930, Armand GÉLIX, du village de
Mont-Saint-Fort.
En 1937, le pont de la
Vignague, à l'entrée du village, a été
élargi. Auparavant, ce fut un gué jusqu'au XVe
siècle, puis un pont de bois depuis le XVIe siècle
jusqu'à la construction du premier pont en pierre, qui remonte
au début du XIXe.
En 1938, la municipalité
BIROLET a fait faire les trottoirs du bourg et
l'électrification de la commune. Deux transformateurs furent
édifiés, l'un à Lyon, l'autre aux Henriets. Au
cours de la même année, dans la nuit du 1er mai, la
gelée fit son apparition et détruisit la majeure partie
du vignoble.
En 1939 se
déchaîna la guerre mondiale. Jusqu'en 1940, nos
troupes n'eurent aucun assaut à subir, mais en juin 1940, la
poussée allemande fut telle que les envahisseurs vinrent juste
en bordure de notre commune où ils établirent une ligne
de démarcation. Celle-ci gêna pendant plus de trois
années les transactions commerciales et les relations
familiales entre les deux zones. Pour passer, il fallait avoir une
carte frontalière, mais plus nombreux étaient les
fraudeurs. Plusieurs de nos compatriotes, pris à faire passer
des personnes, furent emprisonnés à Langon. Le 15 juin
1944, un avion anglais en queue d'escadrille très importante
étant en perdition laissa tomber des bombes au voisinage de
Sauveterre et dans la ville même. Tandis que plusieurs
immeubles de cette ville étaient détruits, de nombreux
trous furent creusés et deux bufs au pacage
blessés dans les propriétés Clairac et
Didier.
Le 11 juillet de l'année
suivante, un tragique parachutage eut lieu à Pénic, au
cours duquel les Allemands incendièrent la maison de M. BRY,
après lui avoir cependant accordé la permission
d'enlever son mobilier. Ils abattirent quatre FFI, parmi lesquels
deux purent être identifiés en premier lieu : Maxime
LAFOURCADE, de Saint-Pierre-d'Aurillac, et JUZAN, de Bordeaux. Ces
malheureux furent enterrés par des volontaires du voisinage
sur les lieux-mêmes de leur assassinat, les Boches leur ayant
interdit le cimetière communal. LAFOURCADE fut exhumé
en septembre 1944 et transporté à
Saint-Pierre-d'Aurillac, dans le tombeau de famille. A cette
occasion, M. BIROLET a salué la mémoire de ces
héros en des termes chaleureux. JUZAN a été
exhumé et transporté à Bordeaux en janvier
1945.
lu
sur http://www.dartigolles2015.fr
Le 7 août suivant, pour
venger, suppose-t-on, la mort de ces quatre héros, des
inconnus enlevèrent de nuit, dans son domicile, à Lyon,
le sieur LOUVIGNY, réfugié de la région du Nord,
qu'on supposait être collaborateur et dénonciateur du
parachutage. Son cadavre fut retrouvé quelques jours plus
tard, par des cultivateurs de Candale, dans la Vignague, en amont du
château de la Hourtique.
Aussitôt après le
débarquement allié en Provence, les Allemands qui
occupaient la région la quittèrent brusquement, et le
gouvernement de Vichy s'effondra dans le déshonneur, ainsi que
toutes les municipalités qu'il avait créées en
France. C'est alors que Saint-Léger nomma son Comité de
Libération pour gérer provisoirement la commune et
mettre à la raison les collaborateurs. Ce comité
était ainsi composé :
- président :
Valoë BONNEAU
- membres : André
AUDY, Albert BONNEAU, Fernand CHAUVIN, MARTON fils, Moïse
VILMONT, Isnel CABANNES.
Au cours de cette même
guerre, la commune a eu deux morts à déplorer dans
l'armée : Onésime BRIMALDI, du village de Satanas, et
André MARTY, de Gargaux ; un dans le civil : M. COSTA,
maçon, brûlé vif par les Allemands à
Mauriac, le 14 août 1944. Tous les prisonniers et
déportés sont revenus, après un séjour
plus ou moins pénible en terre
étrangère.
Pendant la guerre de 1940, la
commune a accueilli généreusement plusieurs familles
réfugiées de Longwy et du Médoc, a vu
séjourner au cours de l'exode le gouvernement belge Pierlot,
au chalet du Clozet, ainsi que les réfractaires et maquisards.
Avant la fin des hostilités, le 20 mai 1945, jour de la
Pentecôte, a été inauguré à
l'emplacement de la ligne de démarcation le pin de la
Libération. La nouvelle municipalité, suivie d'un
important cortège de républicains et de
résistants, au son joyeux d'un orchestre de bal, s'est rendue
sur les lieux où se trouvait, pendant l'occupation, la douane
allemande. Une plaque commémorative a été
posée sur le pin, et à leur retour au bourg, les
manifestants ont fleuri la tombe des maquisards, ainsi que le
monument aux morts. Ils sont entrés ensuite dans la salle de
danse, où furent prononcés deux vibrants discours :
l'un de M. BIROLET, maire, rappelant les horreurs de la guerre et le
courage de nos soldats ; l'autre, de M. DURAND, instituteur, invitant
la jeunesse à ne pas oublier ses martyrs et ses
héros.
Le 8 juillet 1945, tous nos
prisonniers et déportés du travail étant
rentrés, la municipalité organisa la fête du
retour, avec un banquet suivi d'un bal très
animé.
Le référendum du
5 mai 1946 donna les résultats suivants :
- inscrits : 308
- votants : 243
- pour la Constitution :
130
- contre : 105
- nuls : 8
2e tour :
- inscrits : 311
- votants : 181
- oui : 104
- non : 76
- nul : 1
En mars 1946, la
municipalité a acheté à Mme LABAN, de Castillon,
la ferme des Henriets, pour y installer la maison communale et la
salle des fêtes. Les archives communales y ont
été transportées en décembre 1948, et le
nouveau bureau de la mairie a été ouvert dans les
premiers jours de janvier 1949.
Le 14 juillet 1946 eut lieu,
à Pénic, l'inauguration de la stèle
élevée à la mémoire des quatre victimes
du 11 juillet 1944. La batterie-fanfare de Gensac, placée sous
la direction du maestro DUSOL, conduisit l'imprtant cortège de
manifestants de la mairie de Saint-Léger jusque sur les lieux
de la cérémonie. Après que les citoyens Auguste
BRY et René LATORRE eurent dévoilé le monument,
"la Marseillaise" retentit, puis vint l'heure des discours. Tour
à tour prirent la parole : M. BIROLET, au nom de la
municipalité ; Paul PHILIPON, représentant les F.T.P. ;
Jean BAQUIER, de La Réole, enfin M. le sous-préfet de
Langon, représentant le gouvernement. La
cérémonie fut terminée par le chant des
Partisans, lancé en guise d'adieu par les enfants des
écoles dirigés par Mme TEULET, leur
dévouée institutrice.
Monument
commémoratif érigé
à la mémoire de
résistants français
tués en 1944, cette stèle se
dresse dans la campagne, au lieu-dit
Pénic. Peint en blanc, ce monument
en forme dobélisque
tronqué est érigé au
milieu dun petit enclos
entouré de chaînes. Une
plaque gravée porte
linscription suivante : "Le
11-7-1944 au lieu-dit Labrousse à
lissue dun parachutage
darmes, les soldats F.F.I. M.
Lafourcade, E. Juzanx, R. Mahieu et un
inconnu tombèrent pour la France,
martyrisés et fusillés par
les Allemands qui incendièrent la
maison sous les yeux réjouis de la
Milice de Vichy". Ce monument
sapparente par son architecture
à un monument aux morts
communal.
Source
(2016) : http://visites.aquitaine.fr
|
|
|
Le 8 août 1948, dans la
maison des Henriets non encore aménagée, M. BIROLET a
reçu, des mains de M. BRETTES, conseiller de la
République, la Croix de Chevalier de la Légion
d'Honneur à titre administratif. Ladite distinction lui a
été décernée en présence de M.
TURON, sous-préfet, de nombreux maires du canton et des
délégués de plusieurs sociétés
régionales.
Le 25 juillet 1951 eut lieu
dans le cimetière de Saint-Léger, à 16 h, la
réinhumation du lieutenant Jean BIROLET, chevalier de la
Légion d'Honneur, Croix de guerre des T.O.E. (cinq citations),
médaille d'Extrême-Orient 1945-1948 ; mort en service
commandé à Ambohimanga, au sud de Madagascar, le 2
octobre 1950. Ce jeune héros est le fils du magistrat communal
et conseiller général du canton de
Sauveterre.
Le 19 août 1951 eut lieu
l'inauguration officielle du foyer rural et de la nouvelle mairie,
installés dans l'immeuble des Henriets, dont nous avons
relaté plus haut l'acquisition. Une allocution de bienvenue
prononcée par M. BIROLET, une bienveillante réponse de
M. MATER, sous-préfet, un vin d'honneur, le dépôt
d'une gerbe au monument aux morts, un bon repas servi par le traiteur
LECOURT, de Sauveterre, et enfin un bal de jour et de nuit, tels
furent les points principaux du programme de cette modeste
manifestation rurale.
onuments
et ites
historiques
|
|
|
Village situé dans le
sud de la paroisse de Saint-Léger, dans la juridiction de
Sauveterre,
Les DE LIGARDES y avaient une
maison que la demoiselle Jeanne DE LIGARDES apporta à son
mari, Antoine DE LA COMBE DE ROS, écuyer, sieur de la Garenne
et de Naudicot. Il y fit, le 20 octobre 1723, son testament dans
lequel il demanda à être enseveli dans l'église
de Saint-Léger, dans la sépulture de la famille de
Pierre DE LIGARDES, écuyer. Il légua la somme de 15
livres pour la réparation de cette sépulture, à
Jeanne DU TRUCH, sa mère, et à Jean et autre Jean DE LA
COMBE DE ROS, écuyers, ses frères, et à
demoiselle Isabeau DE LA COMBE DE ROS, sa sur
aînée, à chacun la somme de 3 livres. Tous ses
enfants étant morts, et ayant reçu toutes sortes de
services de Françoise DE LIGARDES, sa belle-sur, et de
sa femme, il leur léguait la jouissance de tous ses biens si
sa femme mourait avant sa sur, Françoise DE LIGARDES,
l'héritière universelle du testateur, devant lui faire
une pension viagère de 20 livres. Cette
héritière était Isabelle DE LA COMBE DE ROS, la
plus jeune de ses surs, à laquelle il substitua Jean DE
LA COMBE DE ROS, écuyer, son frère, le plus jeune et
l'aîné des enfants mâles de ce frère,
auquel il substitua Jean DE LA COMBE DE ROS, écuyer, seigneur
DU PIN, son frère et le fils de celui-ci ; à leur
défaut, Joseph DE LA COMBE, écuyer, sieur DU SAILLAN,
son cousin, et ensuite ses enfants.
Sur la fin du siècle
dernier, un vieux berger du village de Candale, nommé
LIBARDES, décédait dans la commune. Il devait
être certainement un descendant de cette noble
famille.
Domaine situé à
Saint-Léger, mais dans la juridiction de Castelmoron,
appartenant en 1667 à Jeanne D'EXPERT, demoiselle, veuve de
Blaise DE LIGARDES, sieur de Pitot. Leur fille, Jeanne DE
LIGARDES, épousa Daniel DE GUÉRIN, sieur de
Bélombre.
La métairie noble de
Béchac, située sur le bord de la route de Sauveterre
à Cleyrac fut, en 1497, baillée à fief par
Archambaud DE PUCH, seigneur de la maison noble DE PUCH, dans
Sauveterre. Un des descendants d'Archambaud, Pierre DE PUCH, seigneur
des maisons nobles DE PUCH et DU BRANA, se maria en 1589 avec Isabeau
DE SÉGUR, fille de Joachim DE SÉGUR, chevalier,
seigneur du Grand Puch. C'est peut-être par héritage que
la métairie de Béchac passa aux seigneurs du Grand
Puch. Messire François DE SÉGUR, chevalier, seigneur de
Boyrac du Grand Puch et de Saint-Egulin, vendit le 8 novembre 1660 la
métairie de Béchac et une maison située dans
Sauveterre à Jean DE MARSOULIER, écuyer, sieur de
Chalais, alias Challès, pour la somme de 3 500 livres. Par un
autre acte du 5 décembre 1701, la métairie resta
à Daniel DE MARSOULIER, sieur de Montaut et Cugat. Le 4
décembre 1735, Daniel DE PUCH D'ESTRAC, seigneur de Lugagnac,
fils de Benjamin DE PUCH D'ESTRAC et d'Anne DE MARSOULIER, fille de
Daniel, bailla à fief nouveau, à Jean EYRAUD, bourgeois
de Sauveterre, habitant le village de La Hourtique, paroisse de
Saint-Léger, la métairie noble de Béchac. Cette
propriété contenait 18 journaux 2 lattes, une ruine de
maison située dans la ville de Sauveterre, et 54 journaux de
terre se décomposant comme suit : une terre labourable au
Chausset, une terre labourable et pré au pont d'Arman, une
autre pièce de terre labourable perdue et friches à
Gargaux, 5 journaux ; une pièce de terre et un pré
à Darmagnac, 10 journaux ; une pièce en
bruyères, taillis et vignes perdues aux Agraux, 5 journaux 18
lattes ; des pièces de bois et bruyères au Goujat, 15
journaux ; des bois, prés et terres labourables à la
Moulhière, 3 journaux ; un pré à la Tuilerie, 3
journaux 7 lattes ; une pièce de terre labourable à
Biraguet, 3 journaux.
Ce domaine situé
à l'extrémité nord-est de la paroisse de
Saint-Léger, près du ruisseau de Caban, et contenant
300 journaux, fut "engagé" en novembre 1643 par le roi, auquel
il appartenait, à M. DE PICHON, de Bordeaux, dont les
descendants le possédaient encore en 1743. Il fut vendu plus
tard par le roi à M. DE RERLEYS, sieur de Juignac, et à
M. DE VILLEQUOY, sieur de Fernel, qui le gardèrent peu de
temps et le revendirent à M. MARTINEAU, de Blasimon. Il est de
nos jours la propriété de M. MONDON, héritier de
la famille LAURENT.
Village situé
près de la métairie de Béchac. Il "mouvait" de
la maison noble de Madaillan et fut reconnu, le 22 juillet 1608, de
Josué D'AUBER, seigneur de cette maison, par Jean BARET,
chirurgien, et consorts. La principale maison de ce village
appartenait, au milieu du XVIIIe siècle, à Jean EYRAUD,
notaire royal. Sa fille, Catherine, se maria le 4 juillet 1746, avec
Pierre BONNET, notaire royal de Mauriac. Ladite maison passe ensuite
entre les mains de M. JUDDE DE LA RIVIÈRE, gendre du dernier
des BONNET. M. DE LA RIVIÈRE l'a cédée
à son fils.
En 1853, M. F. JUDDE DE LA
RIVIÈRE fit détruire une porte du style Louis XIII,
seul vestige qui restait de cette gentilhommière du XVIIe
siècle, et fit élever à sa place le
château actuel. Les plans dudit immeuble sont dus à un
architecte limousin, ami de la famille.
Centre
dun domaine reconstitué au
XIXe, le château La Hourtique est
reconstruit à cette même
période. Les anciens
bâtiments sont détruits dans
la 1re moitié du XIXe. La
propriété appartient alors
à la famille Heyraud, puis est
transmise par les filles à
Léopold François Judde de la
Rivière. Ce dernier, imité
ensuite par ses descendants, tente de
regrouper autour de La Hourtique des
propriétés dispersées
par le temps. À côté
du bâtiment principal
élevé sur cave se trouvent
une métairie et une petite
construction aménagée en
bibliothèque. Le château
lui-même ressemble plus à une
grosse maison bourgeoise, avec un corps de
logis quadrangulaire élevé
sur deux niveaux, coiffé dune
haute toiture dardoise en croupe. Un
pavillon bas lui est accolé.
Lensemble constituant La Hourtique
est entouré, en particulier au
nord-ouest, dun parc planté
dessences rares : séquoia,
cèdre, arbre de
Judée.
Source
(2016) : http://visites.aquitaine.fr
|
|
|
Les murs et les portes de cet
édifice ont été élevés en 1228, en
même temps que le château situé à 1 500
mètres environ à l'est de Sauveterre, sur un petit
promontoire formé par la section des vallées de Fonbane
et de la Vignague. C'est maintenant une grande bâtisse sans
caractère et dans laquelle il est difficile de distinguer
l'ancien du nouveau, tant le premier a été bien
dissimulé. En face et à 30 mètres environ de la
maison s'élève, cachée clans des massifs
d'arbres, une tour ronde, seul reste bien apparent de l'ancien
château, dont la gravure existe d'après un dessin
cavalier fait vers le milieu du XVIIIe siècle, et
conservé aux archives départementales dans les cartons
de la Cour des Aides. Le plan avait la forme d'un hexagone
irrégulier ou plutôt d'un carré dont un des
angles était formé de trois pans à angles obtus.
Au nord s'élevait le corps de logis principal, qui occupait
à peu près la moitié du côté
septentrional de l'hexagone et s'appuyait, à l'ouest, sur une
haute et grosse tour carrée à deux étages,
surmontée d'un chemin de ronde et couverte d'une charpente
aiguë. Le rez-de-chaussée de cette tour devait être
occupé par un couloir et avoir une porte ou plutôt une
poterne donnant sur la campagne. La porte du couloir donnant sur
la cour était protégée par une
échauguette ou "moncharaby" sur consoles en pierre, au niveau
du chemin du ronde. Le corps du logis ne possédait qu'un
rez-de-chaussée et un étage auquel on arrivait au moyen
d'un escalier conduisant sur une galerie dans laquelle s'ouvraient
les portes des appartements. Une petite tour ronde en saillie et
coiffée d'une toiture aiguë empâtait l'angle
nord-est du corps de logis. Deux tours semblables
s'avançaient dans les angles sud-ouest et nord-ouest. La tour
du sud-ouest est encore debout. Les côtés de l'est
et du sud-est étaient occupés par la cuisine et la
boulangerie qui s'adossaient aux remparts
crénelés.
La chapelle occupant une
portion du côté méridional s'adossait
également aux remparts. Ses ouvertures, comme celles des
autres dépendances, étaient du côté de la
cour. Le reste du flanc méridional était occupé
par un gros pavillon à un étage, coiffé d'une
haute charpente. Au rez-de-chaussée de ce pavillon s'ouvrait
la porte principale précédée d'un pont-levis
jeté sur le fossé plein d'eau qui entourait
complètement la forteresse et devait être
alimenté par une source située hors du château,
près de l'angle nord-ouest. Le côté occidental de
la forteresse était fermé par le rempart contre lequel
ne s'appuyait aucune construction. Contre le soubassement occidental
de la haute tour carrée et une portion du rempart
septentrional était construit le cuvier, au-dessus de la
toiture duquel, comme au-dessus de celles des autres
dépendances, apparaissent les créneaux. Un puits
était creusé dans la cour. Le plan d'une construction
de cette nature me paraît appartenir au XIVe siècle. Au
sud du château s'étendaient deux terrasses successives,
d'où l'on descendait par deux grands et beaux escaliers dans
un vaste jardin clos par des douves pleines d'eau. Sous la
première terrasse avaient été
aménagées l'orangerie et la serre, devant lesquelles un
parterre occupait la deuxième terrasse. La fuie ou pigeonnier
s'élevait au nord-ouest du château, et à l'ouest,
sur le ruisseau de Fonbane, le moulin qui, dans certains titres,
porte le nom de la Moulinasse et Moulin Gaillard. La description
ci-dessus est due à la plume de l'historien Léo DROUYN,
dans ses "Variétés Girondines".
Un plan du château datant
du XVe siècle se trouve exposé à la mairie de
Sauveterre. Un souterrain réunit Madaillan à la maison
des comtes DE PUCH, à Sauveterre, rue Saint-Romain. Il a
été découvert par M. GRAZIANA, alors que
celui-ci faisait des travaux de maçonnerie dans son
immeuble.
Importante
demeure dorigine
médiévale remaniée,
le château de Madaillan, est
situé à
Saint-Léger-de-Vignague. Un
seigneur de Madaillan est signalé
dès le XIVe siècle.
Situé sur un promontoire naturel
au-dessus du cours de la Vignague, ce
château conserve une tour du XVe
siècle, seul vestige de la
construction primitive. Il se compose de
plusieurs bâtiments, parmi lesquels
domine un important pavillon de plan
rectangulaire couvert dune toiture
brisée, devant lequel se dresse la
tour cylindrique isolée.
Malgré les reconstructions
importantes au XVIIe siècle, le
château de Madaillan conserve un
aspect massif qui lui donne une allure
presque
médiévale.
Source
(2016) : http://visites.aquitaine.fr
|
|
|
L'église de
Saint-Léger, dans sa partie ancienne à peu près
entièrement détruite par un incendie lors probablement
des guerres de Religion, doit appartenir au XIe siècle. Elle
ne devait pas être voûtée, ses murs peu
épais étaient consolidés par des contreforts
plats. Au XIIe siècle, on avait reconstruit le chur
couvert par une voûte en coupole byzantine et l'abside
voûtée en cul-de-four. Depuis l'incendie, elles ont
été jugées assez vastes pour contenir les
paroissiens, et après ce désastre, on a muré
l'arc triomphal en y ménageant une porte. Le chur est
éclairé, au nord et au sud, par une fenêtre
géminée s'ouvrant au-dessus du niveau des chapiteaux
des colonnes engagées sur pilastres portant les arcs
cintrés sur lesquels retombe la coupole.
Les chapiteaux du sanctuaire
ont été mutilés. On distingue cependant,
sur celui du nord, Adam et Eve à côté de l'arbre
de la science, et sur un autre une sirène. Un clocher
carré surmontait la coupole ; il avait aussi été
brûlé et on ne l'a pas rétabli après
l'incendie. On s'est contenté de bâtir un clocher-pignon
sur le mur fermant l'arc triomphal. On montait dans l'ancien clocher
par un escalier à vis renfermé dans une cage
carrée empâtant l'angle nord-ouest du chur. A la
même époque, on a consolidé le flanc
septentrional du chur par un double mur qui cache
entièrement l'ancien. L'abside est éclairée par
une fenêtre géminée, dont les ouvertures
extérieures sont très éloignées l'une de
l'autre, type qui se rencontre fréquemment dans les
églises de l'ancien diocèse de Bazas. Cette
fenêtre a été murée à
l'intérieur. On l'a remplacée par une niche dans
laquelle on a placé une statue de la Sainte Vierge, Notre-Dame
du Sandat, en bois provenant de la chapelle du Sandat. Nous dirons
plus loin comment elle se trouve à Saint-Léger. Elle
est tellement badigeonnée de diverses couleurs et
enveloppée de fleurs et de dentelles qu'il m'a
été impossible de la voir (Léo
DROUYN).
La statue de Notre-Dame du
Sandat fut transportée dans notre église communale par
Mme EYRAUD et ses amies de l'époque, après la signature
du Concordat, le 15 juillet 1801. Cette même statuette fut
à nouveau cachée par les soins de M. CASTAING, maire,
lors des inventaires consécutifs à la séparation
des Églises et de l'État en 1902, et rapportée
dans l'église lorsque cette formalité eut
été remplie.
La corniche qui couronne
l'abside et les modillons qui surmontent ce couronnement ne sont pas
ornés. L'appareil du chur et de l'abside est
superbe.
La cloche a été
fondue en 1831, ainsi qu'en fait foi l'inscription suivante : "Faite
l'an 1831 pour la commune de Saint-Léger, canton de
Sauveterre. A été parrain, M. Jacques MARCERON, maire
de ladite commune. Marraine, demoiselle Marguerite-Allody BONNET.
Fabrique de J.-B. AMPOULANCE, à Bordeaux."
Ancienne
paroisse et commune à part
entière, avant dêtre
rattaché à
Sauveterre-de-Guyenne, le hameau de
Saint-Léger-de-Vignague dispose
dune église paroissiale.
Cette église romane, du XIIe, est
incendiée au XVIe par les
Protestants. Il nen subsiste
aujourdhui que le chur
voûté en coupole byzantine
découronnée et labside
en cul-de-four aplati. Après
lincendie, larc triomphal est
en effet muré, un nouveau portail
est aménagé, et les ruines
de la nef sont déblayées.
Labsence de nef donne à cet
édifice un aspect très court
et massif, qui nenlève rien
à la beauté sobre de cette
abside romane. La décoration de
léglise de Saint-Léger
est elle aussi en grande partie
détruite par lincendie au
XVIe siècle.
Source
(2016) : http://visites.aquitaine.fr
|
|
|

|
Érodée
par le temps, cette croix se
dresse dans le cimetière
qui entoure léglise
de
Saint-Léger-de-Vignague.
Cet ouvrage est composé
dun socle carré
denviron un mètre de
côté, sur lequel est
dressé un fût de
section circulaire de vingt-cinq
centimètres de
diamètre. Au-dessus, se
trouvent un chapiteau et une
croix en pierre, assez
grossière, avec un
médaillon au centre.
La datation de cette croix reste
approximative, aucun
élément ne
permettant de la préciser.
On sait cependant que ces croix
cimetériales sont
généralement
dressées et bénites
au moment de la
cérémonie de
consécration du
cimetière, ou lors de son
agrandissement.
Source
(2016) : http://visites.aquitaine.fr
|
|
|
|
Cet édifice existait au
XVIIIe siècle à l'emplacement actuel de la maison de M.
Urbain ROUSSILLON, ainsi que le prouve un document irréfutable
découvert dans les murs intérieurs dudit immeuble
trouvé au cours de travaux de réfection. C'est un
manuscrit à demi rongé par les rats, qui devait
être le livre de dîmes du curé en 1749.
On y relève des noms
intéressants, parmi lesquels certains de familles existant
encore de nos jours :
Michel LUMEAU ; Pierre RENAUD, tailleur ; Pierre REYNAUD, tisserand ;
Pierre BÉTIN, tailleur ; Jean PAQUIER, maçon ; famille
JOAN ; Michel-François RAMADE ; Marie SÉRAFEN ; Antoine
RAFIN ; Pierre TAILLEFER ; Pierre DE LASTELLE ; seigneur Jean
LESTELLE ; Jean-François BONNEAU ; Pierre LASSIME ; seigneur
DE LA SALLE ; Pierre ROUSSILLON, tailleur ; Jean ROUSSILLON ; etc.
Leur redevance était variable suivant leur état de
fortune et leur profession respective. Nous ne nous étendrons
pas sur ce point, estimant ces détails de peu
d'importance.
Le moulin des Aynes est une
tour ronde construite en pavés de 0 m 70 d'épaisseur.
Elle a 10 mètres de haut et 15 m 70 de
périmètre. La butte supportant le moulin a 2 m 50 de
hauteur environ. A gauche de la porte d'entrée est l'escalier
de pierre qui montait autrefois aux étages supérieurs
où se trouvaient les meules, étages aujourd'hui
effondrés. Il a été construit en 1281, par le
seigneur Jordan DE PUCH, au retour des Croisades. Ayant vu en Orient
des moulins à vent, il en voulut sur ses terres, et
jusqu'à la fin du XIVe siècle, le moulin des Aynes fut
le plus important de tous les moulins à la ronde. En 1377, il
fut témoin de l'épisode conté dans le chapitre
historique et ses ruines furent relevées par HENRI IV, lequel
en fit un rendez-vous de chasse en 1609.
Une dame de Madaillan, devenue
veuve, en fit legs à l'abbé VILLEFROY, de Blasimon,
vers 1721.
Le Directoire ayant
décrété que les biens du clergé
devenaient biens nationaux, le moulin fut saisi et vendu par
l'État à la famille DE BANIZETTE, actuellement
propriétaire à Cleyrac. M. CARRIAC en est le dernier
propriétaire, depuis le 6 novembre 1906.
En 1870, le jour du conseil de
révision à Sauveterre, le jeune POINT, fils d'un
musicien de Saint-Léger, fit le pari de se faire attacher aux
ailes du moulin et d'en faire le tour. Le moulin fut lancé et
le jeune homme, perdant l'équilibre et insuffisamment
attaché, tomba si violemment qu'il se tua presque sur le coup.
Le 6 mars 1896, jour de foire
ancienne à Sauveterre, la toiture du moulin fut
arrachée par une bourrasque de vent, ainsi que les ailes, qui
retombèrent sur la terre, sans blesser fort heureusement
personne.
D'après les anciens de
la région des Aynes, ce moulin ne moulut plus de blé
depuis 1876.
A 300 mètres à
gauche de la fontaine de Beaulieu, dans le bois, on petit remarquer
une butte de terre ou tumulus de 10 mètres de long sur 2
mètres environ de hauteur. Ce doit être un tombeau
gallo-romain. On prétend dans le pays qu'il y aurait un
trésor caché.
Il existe également un
autre tumulus au lieu dit la Motte, de 10 m de long environ, 1 m 50
d'épaisseur et 2 m de haut, de même origine et de
même époque que le précédent.
Sur le plateau de Satanas,
à gauche de la route Saint-Léger-Cleyrac, on a
découvert les restes d'un vieux mur, vestige de quelque
ancienne poterie ou corderie. Non loin de là existent encore
les fosses spéciales où l'on faisait rouir le
chanvre.
les
vieux arbres de la commune
|
|
|
On remarquait autrefois deux
chênes très anciens, l'un situé au village de
Piquereau, devant la métairie Clairac, et l'autre à la
Hourtique, au bord du chemin. Ce dernier a été abattu
par la tempête, dans la nuit du 6 novembre 1949.
Ils dataient tous deux du temps d'HENRI IV, époque à
laquelle Olivier DE SERRES fit planter de nombreux arbres dans toutes
les provinces françaises.
M. MARTON, charpentier, a
découvert dans une vieille maison abandonnée,
actuellement réparée, située à Joffre, un
vieux livre à couverture en parchemin imprimé en vieux
français par l'éditeur FAUCHEUX, de Lyon, en date de
1779. Ce grimoire relate l'histoire des chevaliers de Malte. Il
en est le quatrième tome. Il doit provenir, soit du
château de Candale qu'on présume avoir existé non
loin de là et qui a disparu, ou alors a dû être
subtilisé au château de Madaillan sous la
Terreur.
ie
administrative et
spirituelle
|
|
|
liste
des maires depuis 1789
|
|
|
- 1793 : DESPORTE
- 1794 : LABORDE
- 1796 : HEYRAUD
- 1809 : BARBE
- 1811 : BONNET
- 1830 : MARCERON
- 1849 : CHARRON
- 1871 : R.
HENRIET
- 1874 : CHARRON
- 1876 : HENRIET
- 1881 : CASTAING
- 1903 : J.-L.
BARBE
- 1935 : A.
BIROLET
- 1941 : E. COMBEFREYROUX
(président de la délégation
spéciale)
- 1945 : Armand
BIROLET
liste
des curés de la
paroisse
|
|
|
- En 1745 : le premier connu
est le vicaire RAIET
- En 1754 : le curé de
Sauveterre, DAMBIÈS, desservait la commune
- En 1886 : le curé
était l'abbé COUDERT, en résidence à
Saint-Martin-du-Puy
- En 1891 : l'abbé
SALLES, natif de La Réole, puis curé doyen de
Créon, où il est
décédé
- En 1893-1894 :
l'abbé DELHOMME, abbé HERREYRE, abbé JAUBERTY
venant de Sauveterre
- En 1895 : le curé
CHABOSSEAU
- En 1898 : le curé
BOUCHET
- En 1905 : le curé
DUPUCH, le curé BRANLAT en résidence à
Cleyrac
- En 1907 : le curé
CARRASSET, en résidence à Cleyrac, l'abbé
CHINOUX, de Mauriac
- En 1919 : l'abbé
HAUDEMONT, de Mauriac
- En 1929 : les abbés
Ducos et MERCADIER, de Blasimon
- En 1943 : le curé
GRECIET, de Blasimon, fut brûlé vif par les Allemands
le 14 août 1944, à Mauriac
- Le curé actuel se
nomme FABRE et a sa résidence à
Blasimon.
- En 1884 : MAZEROLLES,
originaire des Pyrénées, LEYDET, excellent
chasseur
- En 1905 : Mlle
JUILLES
- En 1912 : Mme
JUSIX
- En 1917 : Mlle
MORIN
- En 1929 : Mlle DESTRIBASSE;
puis Mlle SORE, Mlle DESPIN, Mme LANNES, Mme PAQUIER, Mme TEULET,
M. DURAND, Mme JOCARDÈS et Mlle AUDUREAU
les
égendes
|
|
|
Les trois légendes qui
suivent m'ont été contées par Mme LAURENT,
décédée dans sa 96e année, en 1943, au
village des Agraux.
La gentilhommière du
Breuil, à Cleyrac, avait un beau coq. Le château de
Bagéran avait une belle poule faisane. Le coq du Breuil, en
folâtrant par les prairies, vit cette dernière et en
devint amoureux. Dès le lever du jour, il venait la voir, et
dans son langage coq, lui disait sa tendresse. La faisane et le coq
étaient heureux.
Maître Goupil le renard
abordait la basse-cour de Bagéran, et la belle faisane se
laissait courtiser tour à tour par l'un et par
l'autre.
Un soir, Goupil devint jaloux
du coq et il jura de se débarrasser de son concurrent.
L'attendant au bord de la Bénugue, où il venait se
désaltérer, il lui sauta dessus et le dévora.
Les propriétaires du domaine du Breuil, trouvant le coq
à dire, le réclamèrent et ne purent que
retrouver ses débris. Ils en conclurent qu'il avait
été victime du renard. Ils organisèrent une
battue à laquelle prirent part les chasseurs des environs. Les
traces du renard ayant été découvertes, les
chiens le traquèrent dans les bois. Plusieurs coups de
fusil furent même tirés en vain, le rusé
compère filant toujours devant ses poursuivants. Sur le soir,
l'un d'eux réussit à l'atteindre et les chiens heureux
se jetèrent sur la victime toute pantelante.
Leurs aboiements
déchaînés témoignaient de leur joie. Comme
le renard avait été tué à mi-chemin entre
les Aynes et Bagéran, on appela cette côte la côte
de Goupil.
Satan ayant ce jour-là
quitté l'enfer prit la route pour aller comme tous les ans au
pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. Ayant
franchi les gorges d'Enfer, près de la Dordogne, il arriva sur
son superbe cheval dans les bois de Rabot, où il fut
détroussé de sa monture et de son argent par des
charbonniers peu scrupuleux. Il dut poursuivre à pied sa
randonnée. C'est ainsi qu'il passa à Launay, où
le seigneur de céans s'apitoya sur son sort et lui fit cadeau
d'un baudet sur lequel il grimpa avec joie et fierté.
Grâce au bon vin des lieux, il était quelque peu ivre,
et en passant à Maupas, les deux compagnons de route
roulèrent à terre et eurent grand'peine à se
relever. Il leur fallut l'aide de saint Robert, patriarche qui vivait
non loin de là, dans un manoir délabré au milieu
des bois.
Quand la nuit tomba, le diable
et son âne se trouvaient sur un plateau, entre Barbereau et le
bourg de Saint-Léger. Il trouva la cabane d'un bûcheron,
qui le reçut à la bonne franquette. Il passa la nuit,
fila la laine avec son hôtesse, et au matin reçut de sa
part un magnifique poulet de grain. Le bûcheron fut
récompensé l'année suivante, car sa femme mit au
monde de superbes jumeaux. Le logis devint prospère,
grâce au passant d'une nuit.
Les bons moines de La
Réole ayant appris la venue de Satan en ces lieux vinrent
rendre visite au bûcheron, lequel fut étrangement
surpris d'avoir accueilli chez lui le maître des
Enfers.
C'est alors que l'endroit fut
baptisé Satanas, du fait du séjour du diable et de son
âne.
A son retour d'Espagne, messire
Satan changea d'itinéraire, afin de ne pas abuser toujours les
mêmes hôtes et visiter certains de ses domaines
particuliers qu'il n'avait vus depuis longtemps. C'est ainsi
qu'après un long séjour en Bigorre, en Armagnac, en
Bazadais, il campa une semaine dans son château de
Saint-Macaire. Il fallait faire reposer sa monture et lui-même.
Il épouvanta le voisinage, peu habitué à voir
les lumières aux croisées médiévales du
manoir à demi-ruiné. Il rit d'abord de cette frayeur,
mais lorsqu'il comprit que la colère grondait et qu'il pouvait
risquer sa vie, il décida de partir plus loin.
Par Saint-Laurent et
Sauveterre, il reprit la direction de Sainte-Foy, afin d'atteindre
les gorges de la Dordogne. Après avoir traversé
Roussillon, Mont-Saint-Fort et le Giron, il s'engagea dans un sentier
qui, d'après lui, devait l'amener chez le bûcheron. Mais
la nuit était noire. Il s'égara et attacha son
cheval à un beau chêne. Puis il alluma un beau feu, afin
d'effrayer les animaux et être plus en sécurité.
La vieille Marion ayant aperçu cet être étrange
avec cornes au front et queue en tire-bouchon, prit peur et s'enfuit
en criant au secours. De crainte d'être pris et tué, le
diable s'enfuit plus loin, mais le chêne qui avait vu le diable
et sa monture a conservé depuis son souvenir et a donné
le nom au lieu dit "Casse-Diable".
les
fantaisies du nombre 13
|
|
|
L'état civil de
Saint-Léger nous a donné l'occasion de découvrir
une originale succession de naissances, de treize en treize ans, de
deux familles, seulement voisines, et ayant habité au
début la même maison :
- Mme JOURDE, fille ITHIER,
née en 1880
- Albert BONNEAU, né
en 1893
- Gervais JOURDE, né
en 1906
- Georgette BONNEAU,
épouse MEYNIER, née en 1919
- Pierre JOURDE, né en
1932
ie
économique et
sociale
|
|
|
Au cours des siècles
passés, Saint-Léger dépendait de la
sénéchaussée de Castelmoron d'Albret, tant au
point de vue judiciaire que civil. Actuellement, les justiciables de
la commune doivent souvent avoir recours pour leurs litiges soit
à la justice de paix de Sauveterre, soit au Tribunal de
première instance de La Réole, soit à la Cour
d'appel de Bordeaux. C'est la gendarmerie de Sauveterre qui surveille
notre commune, alors que pendant la dernière guerre,
c'était celle de Pellegrue.
Le service vicinal est
assuré par le bureau de l'ingénieur de Sauveterre. Les
Contributions Indirectes ont également leur contrôleur
et la Régie à Sauveterre. Pendant l'occupation
allemande, il fallait s'adresser à Castelmoron.
Au point de vue Contributions
Directes, les contribuables paient leurs impôts à la
perception de Sauveterre et sont rattachés au contrôleur
de La Réole.
La commune de
Saint-Léger est depuis très longtemps rattachée
au bureau de Sauveterre-de-Guyenne. Cependant, pendant l'occupation
allemande, elle a été desservie par le bureau de
Castelmoron d'Albret, du 1er juillet 1941 au 1er octobre
1944.
La commune ne dispose d'aucune
gare et chemin de fer. Les deux gares les plus
rapprochées sont Sauveterre-de-Guyenne et Saint-Martin-du-Puy.
Le service des T.A.G. qui, pendant une période,
s'arrêtait au bourg une ou deux fois par semaine, passe
à un arrêt au lieu-dit Melon, et à un autre
lieu-dit Lyon.
La commune compte, en 1945,
deux entrepreneurs de sciage mécanique, une brûlerie de
râpes, un distillateur de vins, trois menuisiers-charpentiers,
un forgeron et un maréchal ferrant, un électricien, un
rétameur, un coiffeur, deux couturières, un charron, un
bureau de tabac au champ de foire de Sauveterre.
Le commerce n'est pas
très important dans notre localité. Seuls existent
un épicier et plusieurs marchands de bestiaux et courtiers en
vins. Il existait dans la commune au lieu de Lyon un café avec
salle de danse, ouvert de 1904 à 1919 et de 1923 à
1930. Il y avait autrefois un forgeron nommé FALGUEYRET
à l'emplacement actuel de la maison CABANNES ; il était
l'inventeur d'un dispositif permettant de détacher rapidement
les bestiaux dans leurs étables en cas d'incendie et, en
outre, il fabriquait une herse spéciale pour arracher la
mousse dans les prés. Une boulangerie à la maison
BOUSQUET, tenue par MM. TAILLEFER et CADIX. Un moulin à eau
à la place de la scierie actuelle d'Urbain ROUSSILLON, qui
fonctionna jusqu'en 1898. Ensuite, M. PASQUIER en avait la direction
de 1865 à 1880, puis M. BÉRAUD. Au siècle
précédent, on pouvait voir à Saint-Léger
les artisans suivants : Michel GÉRARD, brassier (1754) ;
Pierre ITHIER et Bernard JOFFRE, brassiers (1754) ; Mathurin FORI,
forgeron (1759) ; Pascal CHAUVET, sabotier (1778).
Saint-Léger-de-Vignague
est essentiellement agricole. La principale récolte est le
vin. La production annuelle était, en 1943, de 11 427
hectolitres, dont 1 174 hectos de rouge ; en 1944 : 22 711 hectos
rouge et blanc, dont 1 315 hectos de rouge. On y récolte
également du blé, du maïs, et quatre ou cinq
propriétaires cultivent le tabac. Le lait recueilli par la
coopérative de Monségur s'élève à
environ 36 000 litres par an.
Les mutualistes de
Saint-Léger font tous partie de la Société de
Secours Mutuels de Sauveterre, présidée par M. BIROLET.
Ce dernier est également président de la Mutuelle
Incendie et Accidents. Il existe également un Syndicat
agricole rattaché à la C.G.A.
Pendant la dernière
guerre existait une société de secours aux prisonniers
qui, grâce au dévouement de tous, a organisé
plusieurs concerts ou fêtes à Beychac. Le produit de ces
fêtes permettait de soulager les souffrances de ceux qui
étaient loin de nous, derrière des
barbelés.
Saint-Léger a aussi une
société de chasseurs.
La fête locale de la
commune a lieu, depuis très longtemps, le premier dimanche de
septembre. La jeunesse des environs s'y donne rendez-vous pour se
réjouir à cur joie. La fête de l'Agneau a
lieu le premier dimanche après Pâques.
Après la guerre de 1914,
il existait au village de Lyon, une salle de danse et café
tenus par Mme CAZAUX, où les danseurs venaient se divertir les
dimanches et jours de fête. Egalement, il convient de signaler
un bal qui, de 1875 aux environs de 1900, attira les amateurs de
chorégraphie au Pont-d'Arman. Cette dernière salle
appartenait à M. François FAURE, ancien piqueur de M.
DE LA RIVIÈRE, et se trouvait dans l'actuelle maison de M.
MOREAU.
ariétés
irondines
- St Léger de Vignague en
1884
|
|
|
erci
de fermer l'agrandissement sinon.
https://www.stleger.info