e "pinard" du solda

 

 

L’armistice du 11 novembre 1918 mettait fin à quatre terribles années de guerre pour des millions de soldats, ces "poilus" pour lesquels la ration quotidienne de vin a eu une grande importance.

Autrefois, il ne se donnait pas de vin dans les casernes.

Puis le "vin au soldat” fut considéré comme un remède à la crise vinicole, et, dès août 1914, la quantité de vin distribué aux poilus ne cesse d’augmenter. Mais beaucoup de ces soldats et, en particulier, les viticulteurs en critiquent la qualité : il est souvent mouillé, systématiquement “bromuré”, “droguassé”, et il donne des maux d’estomac.

Les poilus ont un vocabulaire imagé pour en parler : le “pinard”, terme en usage dès le 19e siècle dans l’argot parisien, on l’appelle encore le “picrate”, le “réglisse” ou bien le “rouquin”, le “fushia"...

 

Le code des coups à boire

 

Un 75, c’est un canon.
Un 105, c’est une chopine.
Un 120 court, c’est un litre de vin pur.
Un 120 long, c’est un litre de vin mouillé...

 

 

Mais ce vin, malgré sa mauvaise qualité, est souvent un réel réconfort, comme en témoignent des mobilisés, tel le Languedocien Louis Bousquet dans sa chanson :

Le pinard, c’est de la vinasse,
Ça réchauffe par ousque ça passe !
Vas-y pinard, emplis mon car !
Vive le pinard !

 

 

En 1915, Max Leclerc crée lui aussi sa chanson :

 

En novembre 1918, Lucien Boyen et Charles Borel imaginent une 2e “Madelon” :

Madelon, Ah verse à boire !
C’est pour fêter la victoire
Joffre, Foch et Clémenceau !
Et surtout, n'y mets pas d’eau !
Le Père Pinard est un père la Victoire I

 

Source : Revue des oenologues n°83 de juillet 1998

 

 

 

 

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