St Léger du temps de
Valentin
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1865 / 1866
L'achat d'un terrain en vue de la construction
d'une maison d'école de garçons, logement de
l'instituteur et mairie, est effectué en 1865.
Le bâtiment, actuel Centre Social, est terminé
fin décembre 1866.
Il est à noter que la lucarne ouvragée n'a
jamais été réalisée.
Louis Frouin y sera le 1er
instituteur, de 1866 à 1887, et Valentin y apprendra
à lire, écrire et compter.
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Daté du 4 octobre 1866 et signé par Louis
Frouin et Pierre Braud, 1er adjoint, voici l'inventaire du mobilier
de l'école publique de garçons de St Léger du
May : 1 crucifix, 1 Vierge, 2 maximes, 1 bureau du maître, 1
chaise, 1 table, 2 tables avec bancs, 2 bancs, 2 tableaux noirs, 1
tableau de système métrique, 18 tableaux de lecture, 1
poële.
Pierre Braud,
le grand-père maternel de Valentin, deviendra maire
l'année suivante, en remplacement de Louis Gouraud,
décédé. Il le restera jusqu'en 1870. On garde
trace de lui au conseil jusqu'en 1894.
Louis Gouraud avait été le1er maire de St Léger,
toute jeune commune née le 14 décembre 1863.
1867
Daté du 9 septembre 1867, signé
du maire Pierre Braud, cet extrait des délibérations du
conseil :
"Le conseil municipal, après avoir
sérieusement examiné la question, vote la
création d'une classe communale d'adultes pour les jeunes
gens, et une pour les jeunes filles.
L'assemblée reconnaît en outre que dans cette
circulaire, M. le préfet invite les communes à voter
une petite somme pour les frais de chauffage et d'éclairage
des classes du soir.
Pour répondre à l'invitation de l'administration
supérieure, le conseil vote une somme de 10 francs pour
l'instituteur et 5 francs pour l'institutrice, parce qu'un plus grand
nombre de garçons vont à l'école.
L'assemblée reconnaît hautement l'insuffisance de cette
somme trop minime, mais elle pense que la commune est
déjà très imposée par suite d'une mairie
et maison d'école de garçons pour être à
même de voter une somme plus considérable.
Elle sollicite de tout son pouvoir le secours du gouvernement tout
dévoué pour l'instruction des adultes et du conseil
général du département qui s'empressera, elle en
est assurée, d'allouer une petite somme, afin de
suppléer à l'insuffisance des ressources locales, pour
stimuler le zèle de l'instituteur et de l'institutrice dont le
dévouement est très grand aux yeux de l'autorité
municipale, et les rémunérer de leurs soins
laborieux."
1881
Signée Louis Frouin et adressée
à l'inspecteur d'académie à Angers, cette
requête du 28 septembre 1881 :
"Il se célèbre le lundi 3 octobre prochain
une fête religieuse dite "adoration perpétuelle" et
d'habitude les enfants vont aux offices et quittent ainsi leurs
travaux scolaires.
En ce qui concerne la classe du soir, il n'y a pas de
difficulté : les offices ont lieu en dehors des heures
scolaires. Mais pour le matin, ce n'est pas la même chose : la
messe commence à 10 heures et finit à onze.
Dites-moi, s'il vous plaît, Monsieur l'Inspecteur, s'il
convient de conduire les enfants à la messe.
Je vous offre mes respects sincères."
Réponse de l'inspecteur
délégué : "Il est loisible aux parents d'envoyer
leurs enfants à l'église.
En ce qui vous concerne, l'article 6 du règlement vous dicte
la conduite à tenir."
1885
Retrouvé en mairie, ce petit message manuscrit de
l'inspecteur :
"Congé lundi 1er juin, dans toutes les écoles, à
l'occasion des obsèques de V. Hugo."
1900
- A Paris , la ligne n°1 du
Métropolitain est inaugurée, et c'est l'Exposition
Universelle.
- Une loi amnistie Dreyfus, qui sera
acquitté et réhabilité en 1906.
- En France, le "numérotage" des
automobiles devient obligatoire.
- En 1901, la vitesse sera limitée
à 10km/h à Marseille. Ailleurs, c'est 30 !
- Les IIèmes Jeux Olympiques sont
inaugurés à Paris par Pierre de Coubertin.
Blériot traverse la Manche.
- Jules Renard publie "Poil de
Carotte".
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l'école
publique
en 1900
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Les garçons vont fréquenter
traditionnellement l'école publique, les filles l'école
"libre".
Il y avait en 1900 deux écoles publiques : l'école des
garçons qui va très vite devenir
l'élémentaire et va se faire appeler "la grande
école" et l'école des filles (en face, de l'autre
côté de la rue d'Anjou) qui sera la maternelle et, donc,
"la petite école".
A l'époque, à St Léger,
"les filles de l'école privée ne devaient pas adresser
la parole aux garçons de l'école publique, et
réciproquement ! Seules les filles des instituteurs, des
facteurs et des cantonniers fréquentaient la
laïque."
Nous datons cette photo, sans certitude, de
1900.
L'instituteur, Jean-Baptiste Bondu, est arrivé à St
Léger en 1887 et a succédé à Louis
Frouin.
"M. Bondu" était né le 16 avril 1860 à Drain. Il
restera instituteur à St Léger jusqu'en 1923, soit 36
ans !
Il se mariera avec Françoise Baudry,
la plus jeune soeur de Valentin, et aura 5 enfants : Octavie, Octave,
Raymond, Marcel et Jean-Baptiste.
Il s'entendra très bien, dit-on, avec Rosalie Granneau,
religieuse en poste de 1903 à 1920, et jugée bien
sévère.
On garde de "M. Bondu" le souvenir d'un
instituteur très sévère lui aussi,
dévoué et très droit :
"Quand il sortait dans le bourg, les enfants
rentraient bien vite chez eux !
Il faisait l'école en redingote et enseignait jusqu'au
certificat. Il a eu jusqu'à 50 élèves !
Entre midi et 2, tout en mangeant, il fallait réapprendre les
leçons mal sues.
Un jour, bien après la classe, arrive un certain Richard, de
l'Eriboire, à la recherche de son fils : il avait
été "oublié" en punition sous l'escalier !
Du petit Frouin, de l'Etang Neuf, qui n'était pas très
attentif, il avait dit : "Il pense à sa pomme de terre de ce
soir".
Il apprenait la politesse, comment saluer un adulte dans la rue. Le
petit Joseph, ce jour-là, rencontre un ancien, s'empresse bien
sûr de lui dire bonjour et s'entend répondre : "Tu te
fous de ma djeule ?!"
Avec M. Bondu, il fallait parler correctement : "Bondu Bondu ! Pas
tu-tut, mais cheval ! Bondu Bondu ! Pas bedo, mais vache !"
A un gars de St Léger revenu de la guerre et qui lui avait dit
: "Ah ! M.Bondu, comme vous avez vieuzi !", il avait simplement fait
remarquer : "Eh oui ! J'ai vieilli !"
Il faisait office de secrétaire de
mairie et donnait des cours d'adultes le soir.
C'était "l'école du soir" mais "on y rigolait
bien."
Il recevra des autorités académiques la médaille
de bronze en 1902, la médaille d'argent en 1914 et deviendra
officier d'académie en 1919.
Les vacances d'été
commençaient fin juillet pour s'arrêter fin septembre :
beaucoup d'écoliers pouvaient ainsi participer aux travaux des
champs.
Le jour de congé était le jeudi. Le samedi, il y avait
école toute la journée.
Carte d'identité de St
Léger sous Cholet en 1902
Source : archives
départementales du Maine et Loire, à Angers.
St Léger compte 620 habitants et 199
électeurs.
Il existe une agence postale à St Léger. L'agence
téléphonique est indiquée à Cholet.
La station du Petit Anjou, à 300 mètres, a comme chef
de gare Mme Micheneau.
Valentin sera conseiller municipal à St Léger de 1900
à 1929.
- Maire : Lefort J.
- Adjoint : Perdriau J.B.
- Conseillers municipaux : Gadras
P., Chupin M., Baudry
V., Rousselot J., Merlet
J.B., Boisdron F., Raimbault J., Lefort J., Babonneau A.,
Boisdron P.
- Curé : Humeau J.B.
- Secrétaire de mairie :
Bondu J.B.
- Instituteur communal : Bondu
J.B.
- Institutrice communale : Aubin
C.
- Institutrice libre : une
religieuse de St Charles d'Angers
- Receveur municipal et percepteur
des contributions directes : Toublanc A., à
Jallais
- Garde-champêtre : Usureau
J.B.
- Garde-chasse particulier : Morille
P.
- Publicateur : Bondu J.B.
- Afficheur : Usureau J.B.
- Aubergistes : Chupin V., Bourcier
C., Maurat A., Maillet L., Métayer A.
- Bateau à laver : bateau
communal
- Bouchers : Lefort A., Godineau
P.
- Bibliothèque communale :
une à l'école des garçons
- Cafetier avec billard : Bourcier
C.
- Camionnage : Landreau F.
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- Charcutier : Boisdron P.
- Charron : Brin P.
- Cordonnier : Gadras P.
- Coiffeur : Hy J.
- Couturières : Frouin E.,
Laure C., Laure R.
- Ebéniste-menuisier :
Perdriau J.B.
- Epiciers : Frouin J., Boisdron P.,
Rousselot P, Bondu V.
- Forgerons : Guillemineau J.B.,
Maurat A.
- Grains : Rousselot P.
- Grainetier : Bourcier C.
- Hôtels : Samson A., Chupin
V.
- Lingère : Maurat M.
- Menuisier : Perdriau J.B.
- Fruits : Godineau A.
- Blanc et mousseline : Mme
André, Vve Bompas
- Sabotier : Retailleau J.B.
- Serruriers : Maurat A.,
Guillemineau J.B.
- Tabacs : Mlle Gadras M.
- Tailleur : Perdriau E.
- Principaux fermiers : Rousselot
J., Naud J., Babonneau A., David J., David Jean,
Hervé P., Raimbault J., Lefort J., Naud R., Lefort
Jean, Lefort A., Chauvière P., Braud P., Merlet
J.B., Vve Morinière, Migneau V., Rousselot J.,
Châteignier J., Ripoche E., Coiffard P., Godier A.,
Chupin C., Seguin A.
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1906
- La loi de séparation de l'Eglise et
de l'Etat est votée depuis l'an dernier.
- Le nouveau président est Armand
Fallières qui succède à Emile Loubet.
Clémenceau devient ministre de l'Intérieur.
- Le repos hebdomadaire est
adopté.
- La France va bientôt franchir le cap
des 40 millions d'habitants.
- En Italie, c'est l'éruption du
Vésuve.
- Les premiers omnibus automobiles font leur
apparition sur la ligne St Germain des
Prés-Montmartre.
- Le 6 juin, le Conseil de Paris propose que
le 1er mai devienne férié.
- Le capitaine Alfred Dreyfus est
réhabilité.
- Les Parisiens découvrent le rugby,
au Parc des Princes : la France perd contre la
Nouvelle-Zélande.
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l'école
privée
en 1906
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"L'Etat a éliminé la religion
de l'enseignement en sécularisant les Sœurs. Elles portaient
des habits laïcs et on devait les appeler Madame. "Ma
Chère Sœur" était interdit."
Angèle Baudry, la fille cadette de
Valentin, née en 1896, se trouve au 3e rang, la 3e à
partir de la droite.
Ambiance de l'époque :
En date du 14 février 1906, cette lettre
adressée au maire par C. Aubin, institutrice depuis de
nombreuses années à l'école publique de filles
:
"J'ai l'honneur de vous informer que, comme je vous le disais
dimanche dernier, je ne permettrai pas qu'il se fasse de
réunion dans les bâtiments scolaires. M. l'inspecteur a
confirmé ma résolution au cours de sa visite d'hier. M.
le préfet défend expressément la chose.
M.l'inspecteur compte sur votre bonne volonté pour faire
réparer au plus tôt la porte de la classe. J'ai
reçu du charbon et je vous en remercie.
Veuillez recevoir, M. le maire, l'expression de mes sentiments
respectueux."
En date du 24 novembre 1906, cet extrait de
déclaration de nullité envoyée par la
préfecture de Maine et Loire :
"Vu la délibération en date du 4 novembre 1906 par
laquelle le conseil municipal de St Léger sous Cholet proteste
contre l'enlèvement des emblèmes religieux dans les
écoles publiques, considérant que cette
délibération viole manifestement la loi (…) est
déclarée nulle de plein droit la
délibération sus-visée.
M. le sous-préfet de Cholet est chargé de le notifier
à M. le maire de St Léger et d'en assurer
l'exécution."
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St Léger
carte datée de 1907
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1910
- Les cigarettes "hongroises" se
dénommeront désormais "gauloises".
- Le roi Edouard VII d'Angleterre, le
Douanier Rousseau et Jules Renard disparaissent.
- Un vaccin contre la typhoïde est mis
au point.
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l'école
privée
en 1910
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On y découvre à son tour
Germaine, la plus jeune des 3 filles de Valentin, née en
1903.
derrière : Madeleine Biotteau
/ Simone Brochard / Yvonne Sire / Marcelline Chotard / Charlotte
Boisdron / Yvonne Babonneau / Madeleine Grasset
au milieu : Germaine Rousselot / Florestine Chalet / Georgina Merlet
/ Marie-Antoinette Rousselot / Pascaline Benéteau /
Agnès Godineau / Germaine Tessier / Germaine Baudry
/ Marie-Rose Gadras / Marie-Ange Rousselot
sur le banc :Madeleine Landreau / Angèle Launay / Marthe
Rousselot / Léa Gaillot / Florestine Biotteau / Marie
Brunellière / Germaine Brochard
tout devant : Joséphine Lefort / Virginie André /
Marguerite Merlet
1923
- Lénine, malade, quitte le
pouvoir.
- 1 dollar vaut 40 000 marks en début
d'année, 100 000 000 en novembre.
- Hitler manque son putsch en Bavière
et est arrêté, mais Mussolini prend en main
l'Italie.
- Jules Romains publie "Knock".
- Sarah Bernhardt, Pierre Loti, Gustave
Eiffel meurent, de même que Raymond Radiguet après
"Le diable au corps". Il a 20 ans.
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devant l'école
privée en 1923
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"La photo est sans doute prise un dimanche,
à l'école. Après les Vêpres de 2 heures,
nous, les filles du bourg, on allait en promenade avec la Sœur
Rosalie Granneau, parfois jusqu'au Chêne-Landry. On rentrait
manger à la maison et on repartait chez les Sœurs pour la
veillée : on jouait à "la mouche", avec des noisettes
à la place des sous."
Sur cette photo, réunies, les 2 plus
jeunes filles de Valentin : Germaine a 20 ans, Angèle
27.
en haut : Germaine Baudry
/ Agnès Godineau / Angèle Launay / Marceline Chotard /
Angèle
Baudry /
Marie-Thérèse Brin
au-dessous : Marie-Antoinette Jaud / Germaine Brosseau / Simone
Brochard / Joséphine Lefort / Marie Blin / Augustine Gadras /
Germaine Brochard
assises : Augustine Jaud / Marie Brunellière / Madeleine
Landreau / Marthe Rousselot / Léa Gaillot / Jeanne Biron /
Marie-Josèphe You
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