escription
physique
|
Les lieux : La coquette Commune de St
Léger sous la Bussière (arrondissement de Mâcon,
canton de Tramayes) est située sur les confins du
Département de Saône et Loire, à l'endroit
précis où tous les petits cours d'eau, qui venant du
département du Rhône, doivent former la rivière
appelée La Grosne, se réunissent dans un même
lit.
Elle est située à 6 kilomètres de Tramayes, et
à 30 kilomètres de Mâcon.
Géographiquement, elle appartient à la région du
Charollais ; par son ancien costume, par son langage (patois), elle
se rattache à cette partie de la France. Les divisions
politiques actuelles faites pour détruire les divisions si
naturelles d'autrefois la rattachent à l'arrondissement de
Mâcon.
Les Communes limitrophes sont : au nord Brandon, à l'est
Tramayes, au nord-ouest Trambly, au nord-ouest St Pierre le Vieux
(toutes situées dans le département de Saône et
Loire) et au sud Trades (situé dans le département du
Rhône).
Un cours d'eau venant du sud-est appelé La Grosne Orientale
reçoit sur le territoire de la Commune deux autres cours d'eau
appelés l'un La Grosne Occidentale, et l'autre ruisseau de St
Pierre.
St-Léger-sous-Labussière
- la vallée de la Grosne - le
Château
Edifié
sur l'emplacement de la féculerie, sur les
bords de la Grosne - Cette rivière traverse
Clairmain, Sainte-Cécile, Cluny, Massilly,
Cormartin et Sercy, se jette dans la Saône
à Marmay à 15 km de Châlon.
|
|
Le territoire de St Léger sous la
Bussière est donc le lieu de rencontre, l'aboutissant d'un
certain nombre de vallées : l'une, la principale,
formée par La Grosne Orientale s'étend du nord au
sud-est de la Commune, deux autres, sur la rive gauche, la
vallée de Trades et la vallée de St Pierre
mériteraient d'avoir été dépeintes par
Lamartine.
Ces vallées, assez étroites, encaissées
même par endroits, au fond desquelles coule une eau claire et
limpide où s'ébat la truite, sont dominées par
des collines aux pentes cultivées, aux sommets boisés
en certains endroits, à l'aspect assez imposant.
Les ruisseaux sont bordés d'arbres dont l'ombrage ajoute au
charme du paysage. Sur les deux rives s'étendent de
verdoyantes prairies.
Sur le flanc des collines le bourg et les hameaux ont
été construits.
Le Bourg de St Léger est situé dans un lieu
escarpé, comme d'ailleurs beaucoup d'anciens villages.
Si nous examinons le bourg de St Léger du coteau qui se trouve
en face (Montdidier), nous avons devant nous le tableau le plus
séduisant qui se puisse voir.
La
Bourgogne Historique - Le Mâconnais
Château de
St-Léger-sous-Labussière
Construit en
1870 sur l'emplacement d'une féculerie, un
peu au-dessous du célèbre
château de Labussière, par
M. J.-C. Plassard, philanthrope bien connu, au
milieu d'une vallée magnifique
arrosée par la Grosne - aujourd'hui à
son fils, M. Joseph Plassard.
|
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On aperçoit devant soi la vallée
à l'endroit le plus large, avec ses prairies et ses troupeaux
de bufs et de vaches de la race charollaise ; son ruisseau
d'eau vive et son rideau d'arbres ; puis le Château dit de la
Papeterie de construction récente, demeure somptueuse enfouie
dans la verdure et dont les toits ardoisés scintillent au
soleil ; puis la magnifique église toute blanche, construite
sur un mamelon et dont le clocher domine les maisons les plus haut
perchées du village ; puis les constructions, aux
façades grises, aux tuiles rouges, étagées sur
les pentes.
Eglise
de
St-Léger-sous-Labussière
Vaste et
à 3 nefs - reconstruite en 1899 par
M. Plassard - De l'ancienne (XVe s.) il reste
le clocher avec sa flèche pyramidale de
pierre. A l'intérieur, trois statuettes
anciennes : Sainte-Reine, Sainte-Philomène
et Sainte-Catherine.
|
|
Tout autour, les champs aux cultures
variées : là la couleur vert foncé des pommes de
terre et du trèfle ; de nombreux champs de blé ; le
jaune du colza ; quelques friches couvertes de genêts ; de
nombreux bosquets de chênes, d'acacias, de châtaigniers,
aux endroits abrupts, refuges de la gent ailée.
Ajoutez à ce tableau le va et vient des travailleurs, le chant
des oiseaux, le miroitement des eaux limpides de la
rivière.
Mme Bérard (femme du forgeron)
tenant sa fille Germaine
Approchons nous du bourg et visitons-le en
détail.
Deux chemins peuvent nous y conduire : par l'ancien chemin,
l'accès est assez difficile aux voitures, mais une jolie route
bien entretenue qui franchit trois ponts en pierre et construite il
n'y a que quelques années permet de s'y rendre plus
commodément (voir la gravure ci-dessus).
Le Bourg et La Garde, qui forment un seul village, le deuxième
lieu dominant le premier, comptent ensemble 111 habitants. Les
maisons y sont pour la plupart de construction ancienne ; elles sont
en pierres, mais ne sont pas (un certain nombre) crépies
à l'extérieur. Un grand nombre de
générations se sont succédé dans ces
antiques demeures et chacune a ajouté à
l'édifice commun : une nouvelle pièce à
l'habitation, une écurie, un hangar ; d'où ce
dédale de petits chemins, de petites cours, de portes, de
jardinets, cet enchevêtrement de maisons d'habitation ou de
bâtiments d'exploitation placés sans symétrie sur
les pentes.
L'église a été réédifiée
récemment, sauf le clocher qui est très ancien. Autour
de l'église était, il y a quelques années
encore, le cimetière, et les morts semblaient participer
à l'animation des vivants. Pieuse coutume aujourd'hui disparue
avec les progrès de la civilisation et de l'hygiène. Le
cimetière a été transféré à
500 m de là, éloigné des habitations. L'ancien
champ de repos est devenu une place publique, et de joyeux bambins
s'ébattent sur le sol même où dorment leurs
aïeux.
St-Léger-sous-Labussière
- la place de l'église
Saint-Léger
dépendait de la seigneurie de la
Bussière. Le seigneur avait droit de
justice haute, moyenne et basse sur les
habitants.
|
|
Si nous gravissons la colline au flanc de
laquelle s'élève le bourg, nous arrivons, par une route
bien entretenue et de construction récente, au hameau de La
Bussière, un des points culminants de la Commune (423 m).
Cette agglomération compte 90 habitants.
Le hameau de La Bussière possède les ruines du vieux
château féodal dont nous avons parlé, et ces
vieux vestiges qui dominent la vallée ajoutent encore à
la poésie du pays.
Ce hameau est ancien, mais les maisons paraissent, pour la plupart,
de reconstruction récente, et les matériaux qui ont
servi à leur réédification proviennent de la
démolition du manoir féodal dont quelques pans de mur,
recouverts de lierre, et un corps de garde, seuls restent debout
!
Si de La Bussière, d'où l'on découvre un
magnifique panorama, nous examinons le pays, nous apercevons dans le
lointain le hameau de La Chanal (58 h) dont les anciennes
constructions s'étagent sur une colline ; puis une maison
blanche de belle apparence et d'autres maisons encore : c'est
Pontcharras situé sur la grande route de Mâcon à
Dompierre les Ormes, à proximité des prairies de la
vallée de la Grosse (40h). Plus près de nous le village
de Montdidier (57 h) dans un joli vallon ; puis sur la grande route
déjà citée le hameau le mieux construit de la
Commune : La Belouze, dont les maisons ont été
édifiées récemment. Là se trouvent les
écoles et la Mairie, ainsi qu'un superbe champ de
foires.
Ce quartier possède plusieurs magasins,
un moulin assez important et dont l'origine est très ancienne,
et un atelier de réparation de machines agricoles.
Ce hameau, par suite de sa situation sur une route très
fréquentée, paraît devoir acquérir de
l'importance. Il compte actuellement 90 habitants.
Nous voyons maintenant à notre gauche, sur les pentes d'un
coteau bien exposé au midi, le village de Nogent, à
moitié caché dans la verdure, et dont l'aspect des
maisons est très semblable à celui des autres
hameaux.
A nos pieds le village des Lévriers
entièrement en ruines. Là s'élevaient
naguère une douzaine de maisons aujourd'hui abandonnées
et écroulées. Et dans ce lieu autrefois plein de vie et
de mouvement, les chardons et les ronces croissent à l'envi
dans les pierres qui jonchent le sol.
Tristes résultats de la dépopulation des campagnes
!
A droite, nous revoyons le Bourg et La Garde dont nous avons
parlé, non loin du modeste cimetière où dorment
les anciens.
Le dernier hameau de la Commune est le Fourneau (11h) dont le nom
rappelle une industrie disparue : un four à tuiles aujourd'hui
en ruines fonctionnait avant la Révolution.
La Commune comprend encore, dispersées çà et
là, construites sur le flanc des coteaux, dans les "Combes ",
des maisons isolées : La ferme de La Bussière, de belle
apparence ; la Grange Neuve, véritable ferme-modèle
dirigée par un agriculteur de talent ; le Piron, le Breuil,
Chauve, Bretonnière, Chante-Grillet, Golaine, Combe-Durand,
Bois Mouchoir, les Portes, nids de verdure cachés dans les
arbres, paisibles abris de cultivateurs laborieux et aisés.
Puis l'usine de Pré Marteau.
Le climat : Le climat du pays est
salubre : l'air y est pur. Les étés n'y sont point
torrides comme dans les plaines. Les hivers n'y sont point trop
rigoureux par suite de l'altitude peu élevée des cimes.
Les collines étagées qui ferment la vallée sur
la rive droite de La Grosne tempèrent l'action des vents
froids du Nord. Les neiges fondent assez rapidement aux premiers
beaux jours ; elles atteignent rarement plus de 0,20
d'épaisseur.
Le sol : Nous avons vu le relief du sol
au commencement de ce chapitre. Les principales hauteurs de la
Commune sont : la colline de La Chanal (481 m), celle de La Garde
(473 m), celle de Golaine (432 m) et celle de La Bussière (423
m).
L'altitude de la vallée (en amont) à
Pontcharras
est de 327 m et (en aval) au Fourneau, vers
le pont dit de Mâcon, de 300m 53. Ces deux points sont
situés à 2km½ l'un de l'autre, ce qui fait que la
pente moyenne de la vallée est de 1 mètre pour 100
mètres.
Le pays, dans ses parties basses, c'est à dire dans les
vallées, est bien arrosé par les nombreux petits cours
d'eau que nous avons cités. En été, l'irrigation
est pratiquée dans certaines prairies de la Commune.
Une personne avisée, M. Plassard Jules, a fait construire en
divers points de la Commune (à Pontcharras, à La Grange
Neuve, à Bois Dargaud, etc.) des étangs où l'on
élève des poissons (alevins) qui serviront ensuite
à peupler La Grosne de truites et autres espèces de
poissons.
Le sol est fertile dans les vallées qui n'est qu'une immense
prairie, de largeur variable, sur toute la longueur de la commune.
Sur les coteaux, la terre récompense assez
généreusement ceux qui la soignent. Le sol est de
nature argilo-silicieuse pour la plus grande partie de la Commune ;
par endroits schisteux ; ailleurs il est siliceux (grès). Il
est totalement dépourvu de calcaire et pauvre en acide
phosphorique.
L'emploi de superphosphates, des scories, des nitrates de soude, de
la chaux joint à celui du fumier de la ferme, produit de bons
résultats. Il serait à souhaiter que l'usage des
engrais complémentaires se répande de plus en plus.
Cependant, grâce à l'exemple donné par quelques
cultivateurs éclairés, St Léger comptera
bientôt, nous l'espérons, parmi les communes où
l'emploi des engrais chimiques est en honneur.
Les moyens d'accès : La commune
est à proximité de la halte de Pari-Gagné qui
reçoit, indépendamment des voyageurs et de leurs
bagages, les colis jusqu'à 100 kg.
Cette station est à 2km500 du bourg. La gare de Trambly est
à 4 km, celle de Clermain à 7 km.
Ces gares sont toutes situées sur la ligne de
Châlon-Roanne. Il y a la halte de Pontcharras sur le tacot.
Une ligne de chemin de fer (de Cluny à Monsols) est en
construction. Cette ligne traverse la commune. Une gare
s'élèvera bientôt à Pontcharras. St
Léger se trouvera donc relié à Lyon
(indirectement).
La Commune possède de belles routes bien entretenues qui la
mettent en communication avec toute la contrée : par la N 95,
elle communique avec Pontanevaux d'un côté et Dompierre
les Ormes de l'autre.
Par la N 45, elle communique avec Mâcon d'un côté
et Aigueperse de l'autre.
Les chemins vicinaux sont bien entretenus (voir
l'énumération plus loin) et par leur prolongement
mettent la commune en communication avec toutes les communes
avoisinantes, avec tous les hameaux et écarts situés
dans les vallées qui aboutissent à St Léger.
Nous citerons les principaux bourgs ou villages reliés
directement avec St Léger : St Pierre le Vieux, Matour,
Trambly, Clermain, Brandon, Germolles, Tramayes, Ouroux
(Rhône), Trades, Monsols, etc.
Ces routes et la plupart des chemins vicinaux suivent les
vallées, sont d'un parcours facile et mériteraient
d'être visitées par les touristes.
Si, partant de Chalon, des excursionnistes s'engageaient dans la
vallée de La Grosne, puis se dirigeaient sur Lyon, par Cluny,
passaient à St Léger, Trades, Monsols, etc.
débouchaient dans la vallée de l'Azergue, ils verraient
un magnifique coin de la France qui ne manque pas de pittoresque.
Le mouvement est assez considérable sur ces routes, et on
comprendra aisément pourquoi, étant donné
l'emplacement de St Léger, il passe journellement sur la
commune plus de cent voitures étrangères à la
localité. Ces voitures charrient du bois (poteaux
télégraphiques, traverses pour chemins de fer,
chauffage) venant des forêts de sapins d'Ouroux (Rhône) ;
du vin venant du Beaujolais, du charbon de terre, des tuiles, de la
chaux, et toutes sortes de marchandises venant de la gare de Clermain
ou de Trambly.
Puis passent continuellement quantité de voyageurs allant
à la ville ou en revenant ; d'autres vont ou reviennent des
foires, conduisant des troupeaux de bufs, de vaches, de moutons
ou de porcs.
A l'intérieur de la commune, les chemins vicinaux sont en bon
état d'entretien et mettent en communication les divers
hameaux entre eux :
1° chemin vicinal n°3, de la limite de Trades (Rhône)
au Fourneau, et passant par Chaux, Le Bourg, Les Lévriers, La
Planche, Pré Marteau
et se prolongeant sur Clermain,
Cluny.
2° chemin vicinal n°4, de la limite de St Pierre et passant
par la Grange Neuve, Le Bourg, La Belouze et Nogent et allant sur
Tramayes.
3° chemin vicinal n°5, de la limite de Tramblay, en passant
par la Bussière, le Bourg, et du n°95 au sommet du
village de Montdidier.
4° chemin vicinal n°6, de la limite de Tramayes, passant
par Nogent, jusqu'au pont de Mâcon.
5° chemin vicinal n°7, du Bourg à La Chanalle, par
le moulin et l'usine électrique de Pontcharras, et de la
Chanalle à la route de Germolles.
Les maisons ou fermes isolées possèdent des chemins
ruraux qu'une Administration vigilante s'efforce de réparer
partout où le besoin s'en fait sentir.
Le téléphone relie aussi St Léger avec les
principaux centres de la contrée et les grandes villes de
France. Ce bureau est chargé aussi du service
télégraphique (par voie téléphonique de
St Léger à Tramayes et vice versa).
Deux facteurs desservent la localité qui possède deux
boîtes aux lettres. La 1re distribution se fait à La
Belouze, centre de la Commune, résidence des services
municipaux, vers 8h1/2. Deux levées ont lieu chaque jour. De
plus, un facteur se tient à la disposition des habitants de la
Commune, pour toutes les opérations postales, de 11h à
midi, dans un local aménagé pour cet usage, à La
Belouze (maison Laffay).
a
population
|
La répartition par âges, par
sexes, par état civil et par professions :
Au recensement de 1906, la commune comptait 590
h. en augmentation de 30 h. sur le recensement de 1901. La population
se répartit, selon les âges, ainsi qu'il suit
:
12 nés de 1905
à 1906
|
220 nés de 1886
à 1904
|
156 nés de 1866
à 1885
|
144 nés de 1846
à 1865
|
58 nés avant
1845
|
Total :
590
habitants
|
|
Dans ce nombre on compte : 305 personnes du
sexe masculin et 252 personnes du sexe féminin.
Si nous voulons savoir combien il y a de personnes mariées, la
statistique nous indique qu'il y en a 252 sur 590.
Il y a 14 veuves, 18 veufs et 306 célibataires.
La population, par professions, est
répartie de la façon suivante :
Cultivateurs et personnes
vivant de la culture
|
448
|
Brossiers et leur
famille
|
27
|
Aubergistes id
|
16
|
Charpentier id
|
14
|
Rentiers id
|
10
|
Domestiques attachés
à la personne
|
9
|
Maçons et leur
famille
|
9
|
Meuniers id
|
8
|
Boulangers id
|
7
|
Menuisiers et leur
famille
|
6
|
Charrons id
|
6
|
Instituteurs et institutrices
id
|
6
|
Mécaniciens et leur
famille
|
4
|
Forgerons id
|
4
|
Sabotiers id
|
3
|
Epiciers id
|
3
|
Professions diverses
|
10
|
Total
|
590
h
|
|
La répartition par hameaux est la
suivante :
Le Bourg et La
Garde
|
111 h
|
La Bussière
|
82 h
|
La Belouze
|
81 h
|
Montdidier
|
57 h
|
La Chanalle
|
58 h
|
Nogent
|
51 h
|
Pontcharras
|
40 h
|
La Planche
|
17 h
|
Les Portes
|
16 h
|
Chaux
|
13 h
|
Le Fourneau
|
11 h
|
Chante
Grillé
|
7 h
|
Bois Mouchoir
|
7 h
|
En Golaine
|
7 h
|
Combe Durand
|
7 h
|
Le Breuil
|
5 h
|
Piron
|
5 h
|
Les
Lévriers
|
4 h
|
Bretonnière
|
4 h
|
Grenouillère
|
3 h
|
Montagne Dargaud
|
2 h
|
Grange Neuve
|
2 h
|
Total
|
590
h
|
|
Nous ne finirons pas ce chapitre sans dresser
le tableau de la mortalité, par âges, pendant ces 10
dernières années :
|
de 0 à 1
a
|
de 1 à 10
a
|
10 à 20 a
|
20 à 50
a
|
au-dessus de 50
a
|
Total
|
Décès en
1899
|
6
|
|
1
|
2
|
6
|
15
|
en 1900
|
4
|
|
1
|
3
|
7
|
15
|
en 1901
|
6
|
2
|
|
5
|
6
|
19
|
en 1902
|
5
|
1
|
1
|
2
|
3
|
12
|
en 1903
|
6
|
|
|
2
|
6
|
14
|
en 1904
|
1
|
1
|
|
1
|
6
|
9
|
en 1905
|
6
|
1
|
|
2
|
10
|
19
|
Décès en
1906
|
|
|
|
5
|
6
|
11
|
en 1907
|
2
|
|
1
|
1
|
11
|
15
|
en 1908
|
3
|
|
1
|
|
8
|
12
|
Totaux
|
39
|
5
|
5
|
23
|
69
|
141
|
|
Par le tableau ci-dessus, on voit que la
mortalité est très grande chez les jeunes enfants (44
décès d'enfants sur 139 naissances, soit 32%).
Cela provient, en grande partie, du mode d'élevage qui a lieu
au biberon. Beaucoup de mères ne comprennent pas encore
combien l'élevage au sein est préférable et
combien, dans ce dernier mode d'alimentation, la survie est bien plus
grande que dans l'élevage au biberon.
Que chaque Française se mette à l'uvre pour
conserver à la France les millions de bras dont elle a besoin,
et d'arrêter ainsi les funestes effets de la
dépopulation.
L'migration
et l'immigration
|
Courants
d'émigration. Leurs causes. Mobilité de la
propriété. Les émigrants reviennent-ils ?
Nous avons vu dans la 1re
partie que le courant d'émigration et celui d'immigration
étaient plutôt stagnants et produits par la même
cause : le départ et l'arrivée des fermiers dans la
Commune.
Chaque année, en effet, quelques baux sont renouvelés
et il n'est pas rare, aux époques habituelles, 11 novembre, de
voir arriver quelques nouveaux fermiers venant remplacer les vides
causés par quelques départs. Mais ce mouvement est
actuellement très restreint, et la Commune de St Léger
voit sa population se maintenir à peu près au
même point depuis 1876, alors que tant d'autres communes
rurales voient leur effectif diminuer sensiblement à chaque
période quinquennale.
Il y a rarement des ventes de terres dans la Commune, et plus
rarement encore de ventes forcées. Quand une vente a lieu, la
mise à prix est généralement assez
élevée par cela même qu'il existe dans la Commune
un riche agriculteur qui saisit toutes les occasions d'agrandir son
domaine.
Nous attribuons également à cette personne
l'état prospère de la commune et le maintien du chiffre
de sa population. Quelques émigrants qui avaient
été séduits par les charmes de la ville
reviennent au pays natal. Nous en connaissons une demi-douzaine
seulement dans ce cas, car, nous le répétons, le
courant est restreint.
Et c'est dans ce petit groupe que l'on rencontre les
anti-militaristes, les communistes, et surtout les recrues pour le
bureau de bienfaisance.
La ivision
de la propriété
|
La superficie totale de la Commune est de 864
Ha. Dans cette surface, les petites propriétés de 1
à 6 Ha sont au nombre de 95. Ces petites
propriétés sont exploitées directement par le
propriétaire et sa famille.
Les domaines de 6 à 40 Ha sont au nombre de 43. Ils sont mis
en valeur par les propriétaires eux-mêmes ou par des
fermiers.
Dans ces 43 domaines, on compte 15 fermes exploitées par un
fermier. Les autres sont exploitées par le possesseur.
Il n'y a pas de métayer dans la Commune.
La Commune ne renferme qu'un seul domaine d'une
superficie supérieure à 40 Ha. C'est la Grange Neuve
qui couvre, y compris les forêts, plus de 100 Ha (sur la
Commune de St Léger et sur St Pierre et Trambly).
Ce magnifique domaine est exploité par un régisseur qui
a fait ses études dans une école d'agriculture. La
Grange Neuve est une vraie ferme-modèle. Les terres qui en
dépendent sont de véritables champs d'expérience
où l'on emploie, avec le fumier de ferme et le purin, les
engrais chimiques. Les bâtiments d'exploitation, les
écuries, pourvues de tout le confort désirable, sont
des merveilles de ce genre. La ferme possède tous les
instruments aratoires perfectionnés tels que : moissonneuses,
rateleuses, semoir, défonceuse, etc.
Elle est éclairée à l'électricité
dont le courant est fourni par une usine appartenant au même
propriétaire - située à 3 kilomètres de
là. Tous les instruments tels que hache-paille, coupe-racines,
et la pompe à eau et à purin, les
écrémeuses, etc. sont mus par
l'électricité.
Citons d'ailleurs le compte rendu d'une visite faite à cette
ferme par le jury du concours de Tramayes (1908) :
"
si, au point de vue installations, nous conseillons de
prendre modèle sur la ferme de La Grange Neuve, au point de
vue exploitation, on doit s'inspirer de l'excellent exemple
donné par MM Charvet. Ce sont, en effet, des agriculteurs de
tout premier ordre. La ferme qu'ils exploitent est d'une contenance
de 45 Ha dont 25 Ha en prairies naturelles de création
récente pour une bonne part, 7 h1/2 de vignes, et le surplus
en terres labourables. La machinerie agricole y est au grand
complet
Les terres sont copieusement fumées à
l'engrais de ferme qu'on produit en abondance, complété
par l'adjonction d'engrais chimiques : nitrates, superphosphates,
scories, potasse, judicieusement employés. Aussi les
résultats répondent pleinement aux efforts accomplis :
nous avons vu des céréales, des blés entre
autres, de toute beauté, des champs de pommes de terre donnant
les plus belles espérances tandis qu'à
côté les chétives récoltes des voisins
étaient des témoins parlants de ce qu'on peut attendre
d'un travail soutenu, raisonné, énergique. Nous sommes
heureux de donner à M. Charvet père un rappel de
médaille d'or et à M. Charvet fils la médaille
d'or."
La crème obtenue à La Grange Neuve est apportée
à La Basse Cour, une annexe du château de La Papeterie.
Là se trouve une laiterie modèle. Rien de plus coquet
que ces chalets, rien de plus proprement tenu que les écuries,
la basse-cour et la laiterie où se fait le beurre. Tout marche
à l'électricité, tout est parfait dans la
fabrication du beurre.
Biens communaux : La commune de St
Léger sous la Bussière n'est propriétaire que de
quelques terrains de peu d'étendue, à proximité
des rivières. Ils servent au passage des bêtes que l'on
conduit à l'abreuvoir. la surface totale de ces terrains est
inférieure à ½ hectare
Elle possède près de 15 kilomètres de chemins
bien entretenus et pourvus de sept ponts en pierres, dont l'un, le
pont Goyon, a coûté plus de 20000 F. Tous ou presque
tous ont été construits par les soins de M. Plassard
Jules.
Elle est pourvue aussi d'un champ de foires dont l'aménagement
a coûté plus de 10000 F au même donateur.
Elle est dotée d'une superbe mairie confortablement
meublée, de belles écoles, le tout créé
toujours par l'homme de bien que nous avons nommé.
Aussi, le Conseil Municipal a-t-il autorisé par décret
de M. le Président de la République en date du 4
septembre 1909, à donner la dénomination "d'Ecole Jules
Plassard" au groupe scolaire.
Au reste, voici le document en question qui a sa place toute
marquée dans ce modeste opuscule, comme preuve de
reconnaissance personnelle envers le bienfaiteur de St Léger
:
"Décret
Le Président de la République Française, sur le
rapport du Ministre de l'Instruction Publique et des " Beaux
Arts,
Vu l'ordonnance du 10 juillet 1816,
Vu les délibérations du Conseil Municipal de St
Léger sous la Bussière (Saône et Loire) des 28
juin et 1er août 1909,
Vu l'avis du Préfet de Saône et Loire,
Décrète,
Art. I. Le groupe scolaire de St Léger sous la Bussière
(Saône et Loire) prendra la dénomination "d'Ecole Jules
Plassard".
Art. 2. Sont approuvées les délibérations des 28
juin et 1er août 1909, par lesquelles le Conseil municipal a
décidé de faire apposer une plaque commémorative
au nom de M. Jules Plassard, ancien maire et bienfaiteur de la
Commune, récemment décédé.
Art. 3. Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux Arts est
chargé de l'exécution du présent
décret.
Fait à Rambouillet, le 4 septembre 1909
Signé : Fallières
Par le Président de la République,
Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux Arts,
Signé : G. Doumergue."
La commune possède en outre un presbytère,
l'église, puis des lavoirs, 15 kilomètres de chemins
ruraux et des passerelles en fer et en bois en bon
état.
Coutumes successorales : Nous avons
parlé des coutumes successorales dans la 1re partie. Pour
préciser, nous citerons l'exemple suivant : un domaine de 5 Ha
appartient à deux héritiers : le frère et la
sur. Le frère aîné conserve la
propriété, mais il doit 5000 F. à sa
sur.
Ce domaine comprend : 1 Ha ½ de prés, 40a de
pâtures, et 4 Ha de terres labourables dans des terrains
ordinaires.
On voit par là que le frère aîné prend
souvent une charge assez lourde dont il s'affranchira au prix d'un
dur labeur et de grandes privations.
Les odes
d'exploitation
|
Les renseignements fournis au chapitre :
"divisions de la propriété" contiennent des
détails précis sur les divers modes d'exploitation en
usage dans la commune. Pour nous éviter des redites, nous n'y
reviendrons pas.
ultures
|
Les principales cultures dans la Commune sont
:
Le blé qui occupe en
moyenne
|
180 à 200
Ha
|
Les pommes de
terre
|
125 Ha
|
Le seigle
|
8 Ha
|
L'avoine
|
6 Ha
|
Le maïs
|
2 Ha
|
Les navets fourragers (en
culture dérobée)
|
30 à 50
Ha
|
Les betteraves
|
2 Ha
|
Le chanvre
|
1 Ha
|
Les prairies artificielles
(trèfles, vesces, luzerne)
|
50 à 80
Ha
|
Le sarrazin
|
60 Ha
|
Les prairies naturelles
occupent
|
250 Ha
|
Les prairies
d'embouche
|
75 Ha
|
Les pâturages et les
pacages
|
10 Ha
|
Les forêts
|
environ 30
Ha
|
|
A titre de renseignement : les habitants
possèdent des forêts sur la commune de St
Pierre.
L'assolement est biennal : 1° Plantes
sarclées - 2° Céréales.
Mais assez souvent il est triennal : 1° Céréales -
2° Fourrages - 3° Pommes de terre ou autres plantes
sarclées.
La jachère n'est pas pratiquée. Il n'existe plus de
terres en friches, sauf quelques surfaces (6 Ha) où le rocher
est à nu. Peut-être pourrait-on essayer de planter dans
ces terrains quelques essences forestières demandant peu de
terrain.
Dans les nombreuses prairies de la commune, on élève
380 vaches laitières, 120 veaux ou génisses de plus
d'un an, 40 de moins d'un an, 40 bufs et 4 taureaux.
La race chevaline compte 4 animaux au-dessous de 3 ans, et 30
au-dessus de cet âge.
La race ovine compte 270 brebis, moutons et agnelles et 2
béliers.
La race porcine compte, à l'heure actuelle, 190 animaux
à l'engrais, de plus de 6 mois ; 60 porcs de moins de 6 mois,
1 verrat et 5 truies.
La race caprine compte un effectif de 83 animaux.
Les ruches sont au nombre de 120.
Dans chaque exploitation on élève quantité de
poules, canards, oies, dindons, pintades, lapins, etc., qu'il est
difficile d'évaluer, mais dont le nombre n'est pas
inférieur à 3000.
Les écuries ou étables destinées aux derniers
animaux de la ferme sont généralement bien
installées.
La race bovine, étant la source de bénéfices
appréciables, fait l'objet de soins particuliers.
On remarquera que la race ovine est en diminution sur le recensement
de 1866 : cela tient à la suppression des jachères
où l'on faisait parquer les moutons.
St Léger sous la
Bussière - Elevage de poules - Propriété de
Malglaive
Instruction
gricole
|
Enseignement agricole :
L'enseignement agricole est donné dans les écoles d'une
façon suffisante.
L'institutrice s'efforce de donner à ses élèves
l'amour des champs, d'en faire des ménagères, des
femmes d'ordre et de goût, capables de diriger une maison, de
faire plus tard de bonnes mères de famille. Aux cours
donnés aux élèves de 6 à 13 ans, viennent
s'ajouter ceux donnés aux adultes.
Nous ne pouvons mieux faire que de citer un rapport sur
l'enseignement ménager donné à l'école
des filles de St Léger (Bulletin de la Société
d'Agriculture de Mâcon, N° 10 de 1908) :
"L'institutrice de St Léger soumettait à
l'appréciation du Jury
1° Trois albums de couture-tricot-dentelles et modèles
divers présentant une sorte de synthèse saisissante de
la méthode de travail manuel suivie par cette maîtresse
dans son école ;
2° Une collection très complète d'ouvrages de
toutes sortes, confectionnés par ses élèves :
chemises, pantalons, jupons, tabliers, bas, chaussons, mouchoirs,
élégant kimono, fichus, cache-nez, brassières,
taies d'oreillers, etc., constituaient la partie directement pratique
de cette très intéressante exposition ;
porte-aiguilles, pelotes, dessous de lampe, porte-journaux, dessus
d'édredon, coulants de serviette, etc., en
représentaient plus particulièrement la partie
artistique et d'agrément, sans oubli cependant du
côté utilitaire qu'une institutrice rurale ne saurait
perdre de vue dans son enseignement ;
3° Des cahiers de recettes variées pour les jeunes filles
du cours d'adultes (préparations culinaires,
pâtisseries, recettes diverses) qu'aucune femme de
ménage n'a le droit d'ignorer à l'heure actuelle.
Le Jury ne saurait trop louer l'essai d'éducation
ménagère tenté par Mme S. Perrussot et pour
marquer tout à la fois son approbation et donner un
caractère concret à son vif désir de voir se
propager largement l'enseignement en question, il est heureux
d'attribuer une Médaille d'argent grand module à cette
institutrice intelligente et dévouée."
A l'école des garçons l'enseignement agricole est en
honneur.
Citons aussi un rapport sur le travail de ce maître (Bulletin
N°10 de 1908 de la Société d'agriculture de
Mâcon) :
"L'instituteur (Eugène Perrussot) avait envoyé :
1° des cahiers renfermant - le tout bien gradué et
accompagné d'un clair répertoire - des dictées,
des rédactions, des problèmes relatifs à
l'agriculture ;
2° une collection de cahiers de roulement depuis 1904 ;
3° tout un ensemble de documents très intéressants
sur :
a - L'assurance mutualité contre la mortalité du
bétail organisé par ce maître dans sa commune :
conférences du dimanche, visites à domicile, M.
Perrussot n'a rien négligé pour conduire son uvre
à bien, et il y a réussi. La société
compte présentement 42 assurés. Le
capital-bétail s'élève à 64000 F et,
toutes allocations payées, il reste en caisse près de
1000 F. Ces chiffres se passent de commentaires.
b - La Mutualité scolaire (préparation à la
mutualité agricole) qui englobe la presque totalité des
enfants d'âge scolaire de St Léger.
c - Le syndicat agricole et la Société
Mutuelle-Incendie fondés par M. Plassard, mais dont
l'instituteur est la vraie cheville ouvrière, en remplissant
bénévolement et avec vigilance les fonctions de
secrétaire.
d - La destruction d'animaux nuisibles (pies, geais, hannetons, etc.)
par les soins des enfants sous la direction du maître.
Ajoutons que M. Perrussot sait réellement inspirer à
ses élèves l'amour des champs et que deux d'entre eux
sont entrés récemment à l'Ecole d'agriculture de
Fontaines (en qualité de boursiers).
Le Jury, heureux de souligner le zèle infatigable de cet
instituteur qui, en dehors de ses fonctions professionnelles, a su
grouper autour de lui un faisceau de 120 mutualistes au moins, a
été unanimement d'avis de lui décerner une
Médaille d'argent, regrettant de n'avoir pas mieux à
lui offrir."
Champs
d'expérience : Indépendamment des terres de la
Grange Neuve, il a été créé, à la
suite d'une conférence faite à St Léger par M.
le Professeur d'agriculture de Mâcon, 5 champs
d'expérience - emploi de nitrate de soude - en 1909. Mais, en
raison de la sécheresse, les résultats n'ont pas
été assez probants. Peut-être sera-t-on plus
heureux en 1910.
Au battage, on a trouvé une différence de 100 kg de
blé de plus à l'Ha pour les blés
nitratés, ce qui est insuffisant pour servir de
démonstration (les frais égalant la plus value).
L'instituteur a créé une bibliothèque comptant
300 volumes dont la plupart sont des ouvrages agricoles : 600
prêts ont été enregistrés en
1908.
Industries urales
|
Alliance des travaux agricoles et
industriels. Petite industrie. Industries accessoires.
La commune possède un moulin à
meules (3 paires) situé à La Belouze, appartenant
à M. Laffay Antoine, mais exploité par M. Descombes
Jean-Marie.
Ce moulin peut moudre par jour 2000 kilogrammes de blé et
suffit aux besoins de la commune et de celles limitrophes.
St-Léger-sous-Labussière
- le moulin, alimenté par les eaux de la Grosne
Cette rivière prend sa source dans les montagnes
d'Avenas et de Monsols
et après un parcours de 90 km se jette dans la
Saône à Marnay.
|
Au moulin est annexée une petite scierie
mécanique pour débiter le bois qui servira au
charronnage dans les fermes, à la construction des palissades,
des planchers, etc.
Nous avons dit qu'une usine électrique pour l'éclairage
de la ferme de la Grange Neuve, de la Basse-Cour, etc. pour mouvoir
divers instruments agricoles, était installée à
Pontcharras.
La chute d'eau donne une force de 30 chevaux suffisante pour
l'éclairage de 300 lampes.
les usines
A La Belouze existe un atelier de
réparation de machines agricoles. Cet atelier occupe 3
ouvriers. Il est dirigé par M. Descombes fils, qui a eu
l'excellente idée de fonder cette usine dans la commune.
La laiterie-modèle dont nous avons parlé fait partie du
domaine de M. Plassard.
A Pré Marteau (vers La Planche) existe une fabrique de brosses
qui occupe une douzaine d'ouvriers. Les machines à
détailler le bois, à percer, etc., sont mues par la
force de l'eau.
Les matières premières proviennent du dehors : crins
animaux ou végétaux, bois, etc. L'usine appartient
à MM. Péhu et Cie.
la
brosserie
une curiosité :
"Promenade à la brosserie"
tiré du Manuel général de
l'instruction primaire 1881
|
Un menuisier établi à La Belouze
occupe deux ouvriers.
Un charpentier installé au même lieu a 2 ou 3 ouvriers
à son service. Un autre charpentier réside à La
Bussière.
Dans la commune on trouve encore 2 forgerons (l'un à La
Belouze, l'autre au bourg), 1 charron (au bourg) et 1 cordonnier (au
bourg).
Deux boulangers sont établis, l'un à La Belouze et
l'autre au bourg.
alaires
et main d'uvre
|
La main d'uvre agricole est plutôt
rare. La plupart des journaliers qui résident dans la commune
sont employés à la Grange Neuve. Cette exploitation
occupe à elle seule 16 employés, journaliers ou
manuvres.
A la Grange Neuve, les ouvriers attachés à la maison,
tous mariés : régisseur, jardinier, basse-courier,
vigneron, domestiques agricoles, ont un salaire qui varie, pour le
ménage - car la femme a aussi sa besogne - de 1800 F pour le
régisseur à 1200 F pour les autres. Ils sont
logés et jouissent d'avantages très
appréciables.
"La maison" leur constitue, à la longue, des rentes qui les
mettent sur leurs vieux jours dans une certaine aisance. A la mort de
leur maître, survenu dernièrement, ils ont tous
hérité de capitaux variant de 40000 à 3000 F,
selon leur emploi et leurs années de services.
Les manuvres ou auxiliaires sont payés selon la saison :
ils ont 2 F par jour en hiver et 2F50 en été. Ils sont
à l'abri du chômage. Leur salaire varie entre 6 à
700 F par an et même davantage.
Les autres ouvriers agricoles de la commune
gagnent 1F50 par jour en hiver et la nourriture, et 2F à 2F50
en été - 3F pour les grands travaux de la fenaison et
de la moisson, et la nourriture en plus, mais ils sont exposés
au chômage, en hiver surtout.
Les domestiques à l'année gagnent de 3 à 400F
par an, selon l'âge. ils ont la nourriture et l'entretien du
linge en plus.
Les petits bergers, outre la nourriture, reçoivent de 80
à 150F selon l'âge, pour la période d'avril
à novembre.
Malheureusement, pour ces derniers emplois, on occupe des enfants
d'âge scolaire qui se trouvent privés d'instruction.
Cette manière de procéder est préjudiciable aux
intérêts agricoles de la France, car c'est ainsi que
s'entretiennent l'ignorance et la routine.
Pour suppléer à la rareté de la main
d'uvre au moment des grands travaux, beaucoup de fermes sont
munies de machines agricoles telles que faucheuses, faneuses,
rateleuses, semoir, défonceuse, moissonneuses, (tonnes
d'arrosage), etc.
De cette façon, les travaux sont faits à temps voulu,
dans le minimum de temps voulu, avec un personnel restreint par la
force des choses.
Dans les diverses usines de la commune le salaire est variable
:
- les charpentiers gagnent de 3 à 5F
par jour
- les maçons id de 3 à 3F50 par
jour
- les brossiers id de 2F25 à 2F50
id
- les brossières id de 1F25 à
1F50 id.
onditions
du personnel
|
Pour les diverses classes de la population
agricole : habitation, vêtement, nourriture.
Quelques logements de propriétaires sont
spacieux, bien aménagés, meublés convenablement.
L'habitation a souvent 3 ou 4 pièces et même
davantage.
Dans chaque quartier, on rencontre des demeures de bonne apparence,
propres, où la ménagère sait faire régner
le bon ordre et la bien être.
Par contre, il existe d'autres logements plus exigus ne comprenant
que deux pièces - quelquefois une seule - mal
aérés, mal éclairés. Ce sont les
anciennes demeures où le grand père a vécu et
où le petit-fils loge tant bien que mal. Nous le
répétons, peu à peu ces vieilles constructions
sont remplacées par d'autres, plus confortables. La Belouze ne
possède que des logements à trois ou quatre
pièces, bien aérés et éclairés,
où le souci de l'hygiène n'a pas été
négligé.
Les fermes, en ce qui concerne le logement du fermier et de sa
famille, comprennent généralement une vaste
pièce qui sert de cuisine et de salle à manger, et
plusieurs chambres à coucher.
Les maisons des ouvriers agricoles employés à La Grange
Neuve, sont confortables, bien construites, bien tenues, et n'ont
rien à envier aux maisons des propriétaires de la
commune.
Les autres maisons des ouvriers ou journaliers agricoles sont plus
modestes. Elles ne se composent souvent que d'une ou de deux
pièces dont l'une sert de cuisine et l'autre de chambre
à coucher. Généralement, chacun - sauf les
fermiers - est propriétaire de sa demeure.
Les vêtements, la nourriture, sont les mêmes pour tout le
monde.
Il n'y a pas de nuance qui différencie l'habit du
propriétaire de celui de l'ouvrier ou du domestique, et nous
avons fait connaître en quoi consistaient l'habillement et la
nourriture.
Nous n'avons rien à ajouter à ce
chapitre, sauf la particularité suivante :
On a l'habitude de "veiller" dans les écuries, en hiver.
Pendant les longues soirées de la mauvaise saison, on se
réunit, toute la famille et les voisins, à
l'écurie.
Pendant que les hommes font des paniers, ou rempaillent les chaises,
sont occupés à de menus travaux, les femmes tricotent
ou raccommodent. Quelquefois on lit le journal et on commente les
nouvelles.
Cette coutume a surtout pour but d'économiser le combustible,
mais elle est anti-hygiénique et doit disparaître de nos
usages. De même, on doit éviter de faire coucher les
domestiques, les enfants, à l'écurie, car l'air
vicié qu'on y respire est préjudiciable à leur
santé.
ésultats
économiques
|
Prix de revient et de vente
des denrées agricoles. Impôts. Etat de
prospérité ou de crise.
Nous avons vu à la page
36 que les impôts allaient être allégés en
1911. Une personne généreuse, M. Jules Plassard,
décédée en juin 1909, a légué
à la commune une somme d'environ 25000F pour payer un emprunt
fait au crédit foncier pour construction scolaire.
De plus, une somme de 800F est versée annuellement par un
généreux souscripteur - M. Plassard fils, qui a
succédé à son père pour les bonnes
uvres - à la Caisse du Receveur municipal pour
alléger les charges des contribuables.
La commune est donc dans une excellente situation financière,
grâce à un bienfaiteur.
Une propriété de 9 Ha paye environ 50F d'impôts
(y compris la cote personnelle-mobilière, les portes et les
fenêtres, etc.) et en 1911 cette somme sera diminuée et
ramenée à 40F environ.
Le budget primitif de 1909 prévoit en recettes la somme de
5171F25 et, en dépenses, celle de 4694F93.
Le budget supplémentaire du même exercice prévoit
en recettes, la somme de 2588F71 ; en dépenses 2542F30.
Dans ces dépenses, les travaux de grosses réparations -
en dehors des prestations - sur les chemins, ponts, au
cimetière, etc. - absorbent une somme de 2000F environ.
En un mot, la situation financière de la commune de St
Léger est sans contre-dit la meilleure du canton.
La culture et l'élevage
sont dans un état prospère. Bien qu'il soit difficile
d'évaluer le prix de revient des denrées agricoles qui
est la résultante d'une multitude de données
excessivement variables, nous allons essayer d'en donner un
aperçu d'après quelques exemples (pris chez quelques
propriétaires).
Prix de
revient
|
|
|
Prix de
vente
|
|
Avoine
|
|
|
|
|
Champ d'une
surface de 12 ares valant 300F
|
|
|
|
|
Semence : 30
kg à 18F les 100 kg
|
=
5F40
|
|
150 kg avoine
à 18F pour cent
|
=
27F
|
Labour : le
journalier et le cheval
|
=
5F
|
|
300 kg paille
à 6F
|
=
18F
|
Fumure : 1000
kg de fumier
|
=
10F
|
|
|
|
25
kilogrammes de nitrate
|
=
7F
|
|
|
|
Moisson,
battage
|
=
5F
|
|
|
|
Total
|
32F40
|
|
Total
|
45F
|
|
Bénéfice : 45F -
32F40 = 12F60
Si l'on tient compte de la valeur du champs (intérêt
à 3% = 9F), on voit que le bénéfice total et net
serait de 12F60 - 9 = 3F60 sur 150 kg d'avoine et sur 300 kg de
paille pour une surface de 12 ares.
Par hectare, le bénéfice net serait de (3F60 x 100) :12
= 30F.
Mais il s'agit d'un exemple pris cette année où la
sécheresse a été grande. D'autre part, dans
l'avoine, on a semé un trèfle dont les 2 coupes
représenteront un bénéfice à peu
près net en 1910.
Passons à un autre
exemple :
Prix de
revient
|
|
|
Prix de
vente
|
|
Foin
|
|
|
|
|
Prix de 1 Ha
de prés = 3000F
|
|
|
|
|
Récolte
en foin
|
|
|
15000 kg
à 80F les 10000 kg
|
=
120F
|
Dépenses
: impôts
|
=
5F
|
|
|
|
3
journées à 10F (y compris le
cheval)
|
=
30F
|
|
2° coupe
3000 kg à 70F
|
=
21F
|
Total
|
35F
|
|
Total
|
141F
|
|
Bénéfice brut
141F - 35F = 106F
Si, de ce bénéfice, on déduit la valeur de
l'intérêt de l'argent représentant la prix du
pré (3%) le bénéfice net est de 106F - 90F =
16F.
Mais à ce bénéfice, il faut encore compter celui
produit par le pacage des animaux pendant l'arrière saison,
etc.
Prenons un autre exemple pour
le blé (surface 25 ares) :
|
|
|
Récolté
|
|
Location du
champ
|
=
32F50
|
|
|
|
Labourage
|
=
20F
|
|
400 kg
blé à 22F50
|
=
90
|
Semence : 30
kg à 4F le d. d.
|
=
7F50
|
|
Paille : 100
kg à 40
|
=
40
|
Fumier : 7500
kg (y compris charroi)
|
60F
|
|
|
|
Moisson,
battage
|
5F
|
|
|
|
Total
|
125F
|
|
Total
|
130F
|
|
Le bénéfice net
apparaît donc à 130 - 125 = 5F soit 5F x 4 = 20F par
hectare.
Mais l'année prochaine, ce champ sera en trèfles et le
bénéfice sera plus considérable.
Pour les pommes de terre, voici
approximativement les prix de revient et ceux de vente :
Champ de 25
ares
|
|
|
Récolte
:
|
Location
|
32F50
|
|
3600 kg de
pommes de terre à 3F50 les 100 kg
|
Labour : 5 x
2
|
10F
|
|
ou 3F50 x 36
= 126 F
|
Semence
|
8F
|
|
|
1re
façon 3F x 3 jours
|
9F
|
|
|
2e
façon 3F x 2,5
|
7F
|
|
|
Arrachage 3F
x 2,5
|
7F
|
|
|
Transport
à la cave
|
5F
|
|
|
Fumier
|
75F
|
|
|
Total
|
153F50
|
|
|
|
Il semble donc que la perte est
de : 153F50 - 126 = 27F50.
Mais il ne faut pas oublier que l'année 1909 est
déficitaire. D'autre part, le fumier évalué
à 75F sert surtout pour le blé dont le champ vient
d'être ensemencé. Si on défalquait cette valeur
du fumier, on voit que le bénéfice serait de 75F -
27F50 = 47F50, soit pour un hectare de 47F50 x 4 = 170F.
(On voit d'ailleurs que pour le calcul des prix du blé, nous
avons compté la valeur du fumier.)
Passons maintenant à la
partie bétail :
Porc
|
|
|
|
|
Achat d'un
porcelet
|
30F
|
|
Vente
|
170F
|
Pommes de
terre 16 sacs à 3,50
|
56F
|
|
|
|
Son,
recoupes, etc. 8 sacs à 8F
|
64F
|
|
|
|
Total
|
150
F
|
|
|
|
|
Bénéfice : 170 -
150 = 20F
Sur un lot de 10 porcs, un fermier gagne 200F. Mais, en
réalité, il gagne davantage, car les pommes de terre et
le son lui reviennent à des prix moins élevés
que ceux du commerce que nous avons pris dans l'établissement
du tableau ci-dessus.
Au bénéfice de 200F, il faut ajouter la valeur de
l'engrais produit par les animaux.
Moutons
|
|
|
|
|
Achat d'une
brebis 50F
|
50F
|
|
Rapport : 2
agneaux
|
70F
|
Nourriture :
24 ares de prés à 1F60
|
40F
|
|
Laine
|
9F
|
Paille pour
litière
|
5F
|
|
Vente de la
brebis
|
50F
|
|
|
|
Valeur du
fumier
|
5F
|
Total
|
95F
|
|
Total
|
134F
|
|
Bénéfice : 134 -
95 = 39F.
Mais nous avons pris l'exemple d'une brebis qui a mis bas deux
agneaux, ce qui n'est pas toujours le cas. De plus, cette
année 1909 est remarquable par la cherté du
bétail.
Vaches
|
|
|
Produit
|
|
Valeur de
l'animal 400F
|
400F
|
|
Valeur
|
400F
|
|
|
|
1
veau
|
100F
|
Pour sa
nourriture, il faut 1 Ha de prairies, soit une
dépense de foin de
|
150F
|
|
1200 litres
de lait à
0F15
|
180F
|
Intérêt
des 400F à 5%
|
20F
|
|
Plus value du
fumier sur la paille
|
20F
|
Autres frais
(betteraves, impôts, domestique)
|
50F
|
|
|
|
Total
|
620F
|
|
Total
|
700F
|
|
Bénéfice : 700 -
620 = 80F.
Quelquefois, la vache donne 2 veaux, ce qui augmente le
bénéfice. D'autre part, ce bénéfice est
variable, selon la quantité de lait fournie par l'animal. De
plus, nous n'avons pas voulu donner une trop grande plus value au
fumier obtenu.
Valeur actuelle de la
propriété :
Les terres labourables valent
de 1000F à 2000F l'hectare.
Les prés valent de 2000F à 2500F et 3000F
l'hectare.
Cette valeur est même dépassée à La
Belouze où les prairies atteignent 5000F l'hectare.
Les vignes sont évalués à 3000F l'hectare.
Ces prix sont moyens. Ils sont plus ou moins élevés
selon la contrée de la commune et selon la commodité
des communications.
Tous les chiffres ci-dessus (prix de revient et de vente des
denrées et produits agricoles, valeur des terres) ne sont pas
arbitraires.
Ce sont des prix calculés d'après les données
exactes que nous nous sommes procurés chez les cultivateurs
eux-mêmes. La valeur des terres nous a été
fournie par des actes authentique.
Nous n'avons pas calculé le prix de revient de l'unité
de chaque produit, mais, d'après les détails
donnés, ce calcul peut se faire facilement.
Il découle des
renseignements ci-dessus que la situation économique est
excellente ; que la vente des produits de la ferme procure un
bénéfice sensible au cultivateur, et que
l'élevage du bétail est très
rémunérateur.
Nous ajouterons ceci : quand les cultivateurs auront compris
l'intérêt qu'il y aurait pour eux à faire usage
des engrais chimiques (superphosphates à l'automne, scories,
puis, au printemps, du nitrate de soude, etc.) les
bénéfices seront plus importants.
Qu'ils fassent des expériences en petit et, si elles sont
concluantes - et elles le sont presque toujours - qu'ils
n'hésitent pas à donner à leurs terrains l'acide
phosphorique qui leur manque, la chaux dont ils ont besoin. En un
mot, que les cultivateurs suivent les avis que leur a donnés
Mr. le Professeur départemental d'agriculture dans une
conférence faite au commencement de cette
année.
yndicats
agricoles
|
En 1908, a été fondé dans
la commune, sur l'initiative de M. Plassard fils, maire et conseiller
d'arrondissement, un syndicat agricole qui groupe 37 membres.
Cette association a pour objet l'achat d'engrais, de graines,
d'instruments et objets agricoles. La cotisation est de 1F par
membre.
Le syndicat est affilié (coût 5F par an) à la
Coopérative agricole du Sud-Est, dont le siège est, 17,
Rue Centrale, à Lyon.
Dans la campagne qui vient de s'écouler, il a
été acheté par l'intermédiaire du
Syndicat pour 1121F90 de marchandises. C'est peu, dira-t-on ; mais il
ne faut pas se montrer trop exigeant pour un début. Nous
sommes à une période d'essai : les cultivateurs ont
voulu essayer les engrais chimiques. Ils agissent d'abord avec
prudence. Nous espérons que la campagne qui va s'ouvrir
donnera des résultats encore plus
appréciables.
Toujours sur l'initiative de M. Plassard, une
société d'assurances agricoles contre l'incendie
fonctionne dans la commune depuis le 1er janvier 1909.
La Société qui ne fait que débuter compte 14
assurés qui ont contracté des assurances pour une
valeur de 160000F et 60 membres expectants qui assureront, au fur et
à mesure de l'extinction de leurs anciennes polices, pour plus
d'un million de francs de risques agricoles.
On prévoit 12 à 15 nouvelles polices pour 1910.
La Société est réassurée au Sud-Est. Elle
a obtenu une subvention de l'Etat (500F) et est pourvue d'une pompe
à incendie qui a été mise à sa
disposition par le fondateur de la
mutuelle-incendie.
Une mutuelle-bétail existe à St
Léger depuis 1906.
Cette société groupe à l'heure actuelle 42
membres. Elle assure 160 animaux de race bovine. La cotisation est de
1% de la valeur assurée. Les pertes sont payées les
¾ de l'estimation.
Depuis sa fondation, la Société a payé 12
sinistres pour une somme de 1500F et elle possède en caisse
1200F de réserves.
Elle n'est pas réassurée à une Caisse
régionale.
Il est question de créer une Caisse de
Crédit Agricole dans la commune - et de construire un local -
nous tenons ces renseignements de M. Plassard fils - qui servirait de
lieu de réunion aux diverses sociétés agricoles
de la commune. Espérons - et avec M. Plassard, espérer
n'est pas un vain mot - que ces deux projets se réaliseront
bientôt.
révoyance
|
L'épargne est une qualité
dominante du cultivateur de la région - à un
degré moindre chez l'ouvrier des usines .
Nombreux sont les possesseurs d'un livret de Caisse
d'épargne.
Pour nous borner, nous citerons l'exemple d'un enfant de l'hospice,
domestique chez un cultivateur de la commune. Ce pupille, grâce
aux conseils et à l'exemple donnés par son patron, a
1000F placés à la Caisse d'épargne. Il a 23 ans.
Il revient du service militaire. Il s'est marié ce mois avec
une jeune fille ayant un capital de 1000F. Ils vont aller tenir une
ferme dans les environs. Souhaitons à ces braves gens la
réussite complète
En 1909, M. Plassard a créé dans
la commune une Société de Retraites et de Maladie
agricoles.
Cette société compte déjà 28 membres qui
ont versé 310F à la Caisse de retraites et 68F à
la Caisse maladie (1re année de création : 1er semestre
versé).
Il a été demandé au
Ministère du Travail et de la Prévoyance sociale
l'autorisation de fondre en une seule la mutuelle scolaire
créée en 1903 et qui groupe 50 membres, et la mutuelle
des adultes ci-dessus désignée. Cette approbation est
imminente, et St Léger comptera une Mutuelle-Retraite-Maladie
de 78 membres mutualistes agricoles.
ssistance
|
La commune est rattachée pour
l'assistance médicale à l'hôpital de Cluny. Le
prix de la journée à cet hôpital est de 1F90 pour
les indigents. La dépense pour les hospitalisés
indigents est couverte savoir : 75% par le département et
l'Etat, et 25% par la commune.
Le conseil municipal vote pour l'assistance médicale 3
centimes additionnels produisant environ 114F. La dépense
totale oscille entre 300 à 400F par an.
Le nombre d'indigents admis à l'Assistance médicale
est, pour 1909, de 18 personnes des deux sexes.
Dans ce nombre sont compris 9 vieillards ou incurables qui, en vertu
de la loi du 14 juillet 1905, reçoivent une allocation
mensuelle dont le maximum est fixé à 20F. Le budget
communal prévoit 4 centimes pour cet objet, soit 150F environ
représentant 15% de la dépense totale. L'Etat et le
département concourent dans cette dépense pour 850F. Le
montant total des allocations arrive à 1000F par an.
Des secours sont donnés, en hiver, à quelques
malheureux. Une personne charitable contribue pour une large part au
soulagement de la misère, et nous pourrions citer l'exemple
d'une femme, restée veuve, sans ressources, avec 8 enfants en
bas âge, ayant reçu plus de 1200 francs de secours.
Un lit pour les pauvres de St Léger a été
fondé à Cluny par Mme Ve Duthion, née Ruet, qui
a laissé 10000F dans ce but.
Un nouveau legs de 10000F a été fait par M. Plassard
Jules, pour être versé au bureau de bienfaisance dans
les six mois après son décès.
En outre, le bureau de bienfaisance possède environ 5800F en
capital, convertis en rentes 3%.
Les pauvres de St Léger ne risquent donc pas de rester sans
secours, grâce aux idées philanthropiques des personnes
généreuses que nous venons de nommer.
Un nouvel hôpital vient de s'ouvrir
à Tramayes (septembre 1909). Une somme de 20000F vient
d'être donnée à cet hôpital par la famille
Plassard, pour les malades du canton.
St Léger disposera donc, de ce fait, de nouvelles ressources
pour ses malades.
carte postale
adressée de Tramayes par Pauline le 8 avril 1907
[légende erronée - ce château est
celui de M. Plassard, c'est-à-dire celui de la
Papeterie]
|
tat
moral et social de la ommune
|
Habitudes morales. Rapports
entre les propriétaires et les ouvriers ou tenanciers. Bien
être ou malaise.
Dans les chapitres
précédents, nous avons assez fait connaître les
rapports qui existent entre le propriétaire de la Grange Neuve
et les ouvriers agricoles.
Aussi, voit-on des domestiques passant leur vie entière chez
leur maître ; car où aller pour être mieux, pour
être traité humainement, et pour mener une vie aussi
calme et paisible ?
Nous pourrions citer tel employé ou ouvrier agricole ayant 40
années de services dans la même maison. Ceux qui ont 20
années de services ne manquent pas.
Les journaliers qui n'ont pas d'occupation dans cette exploitation
n'ont pas toujours la même stabilité. Cependant, nous
connaissons parmi eux d'anciens domestiques comptant de nombreuses
années de services chez le même maître.
Dans quelques fermes, la même famille y demeure depuis
plusieurs générations, par exemple à la ferme du
Bourg et à la ferme du Breuil.
Donc le travail, l'amour du sol natal, l'économie, la
sobriété, la prévoyance, la stabilité,
sont les grandes qualités du paysan de la
contrée.
Malgré la diminution
constatée dans le chiffre de la population (796 habitants en
1851, 590 en 1906), la commune est, à l'heure actuelle, en
état de prospérité. D'ailleurs, le fait est
évident, la diminution de la natalité correspond
à plus de bien-être, à une situation meilleure.
Les familles les plus aisées sont généralement
celles où il y a le moins d'enfants.
Au point de vue de
l'intérêt général, peut-être
serait-il nécessaire qu'en France le nombre des naissances
soit plus élevé. Mais notre avis est que, si on
parvenait à enrayer dans notre pays l'alcoolisme, à
combattre efficacement la tuberculose, ces deux terribles
fléaux, si des leçons de puériculture
étaient donnés aux futures mères de famille -
car il meurt trop de jeunes enfants par l'ignorance de la mère
-, si on arrêtait l'émigration des campagnes vers les
villes, l'honorable M. Piot aurait sa cause gagnée.
Or, à St Léger, l'alcoolisme, la tuberculose,
n'existent pas. L'émigration n'a pas encore causé de
ravages dans la commune.
Le chiffre de la mortalité infantile est
disproportionné avec celui des naissances. Il faut que nos
mères de famille écoutent les conseils autorisés
de M. Durand, docteur en médecine qui a l'intention de faire
dans la commune, dans les 1ers jours de décembre, une
conférence sur leurs devoirs en tant que mères.
Ce ne sera pas de trop !
La race est robuste. Au conseil
de révision, le nombre des jeunes gens réformés
ne dépasse pas 1 sur 10, ainsi que l'atteste le tableau
suivant puisé à la source même :
Classe
1898
|
9 conscrits
dont 1 réformé
|
Classe
1899
|
2 -- - 1
réf.
|
--
1900
|
5 -- - 0
--
|
--
1901
|
8 -- - 0
--
|
--
1902
|
7 -- - 0
--
|
--
1903
|
3 -- - 0
--
|
-- 1904
|
7 -- - 2
--
|
--
1905
|
7 -- - 1
--
|
-- 1906
|
4 -- - 1
--
|
--
1907
|
5 -- - 0
--
|
--
1908
|
4 -- - 0
--
|
|
En un mot, la santé et
l'aisance règnent à St Léger, aussi sommes-nous
pleins d'espoir dans l'avenir de la commune qui sera toujours une
commune rurale, essentiellement agricole, mais dont le chiffre de la
population pourra augmenter si on le veut bien.
On pourrait croire que nous
exagérons à dessein la situation morale ou
matérielle de la commune ; que nous cachons les défauts
pour ne mettre en relief que les qualités.
Or, voici un document que nous extrayons du Bulletin de la
Société d'agriculture de Mâcon (N°9 de 1908)
:
"Qui a vu St Léger sous la Bussière et les hameaux
de Pontcharras et de La Belouze surtout, il y a quarante ans, et les
reverrait aujourd'hui, aurait peine à les reconnaître.
Les habitations pour une bonne part de construction récente,
sont propres, élégantes même ; les chemins
sillonnant la commune qui, jadis, étaient étroits,
encaissés, ravinés par les eaux pluviales, à
rampes inaccessibles, ont été remplacés par de
larges artères bien tracées, bien entretenues ; le
champ de foires de La Belouze qui, au temps passé,
était d'un accès presque impossible et parsemé
de profondes dépressions du sol, dangereuses pour le
bétail, a été nivelé ; un parapet
surmonté d'une rampe le limite du côté de la
route, et un bureau téléphonique, installé tout
à côté, fait ses offres de service à qui
veut y avoir recours. On se demande quelle fée a pu, en un si
court espace de temps, accomplir cette transformation ?
Cette fée n'a rien de commun avec l'être fantastique de
la fable ; elle est comme nous tous d'espèce essentiellement
humaine, et s'offre à nos regards sous les traits de M.
Plassard
"
Adressons à ce cher disparu notre souvenir ému.
Puissent beaucoup de communes rencontrer des bienfaiteurs comme
celui-là !
onclusions
|
Pour que cet état de
prospérité et de bien être se maintienne, pour
que nos enfants goûtent aussi le bonheur champêtre, que
faut-il faire ? La réponse est facile :
Que nos chers concitoyens conservent toujours l'amour du sol natal ;
qu'ils continuent à aimer cette terre, ces bois, ces
prés, ces champs, si beaux à contempler ; qu'ils
conservent pieusement en leur cur le culte du Drapeau, symbole
de la Patrie ; qu'ils se gardent du mirage décevant de la
ville ; qu'ils méprisent toujours les théories
écurantes de l'anti-patriotisme et du communisme, fruits
du découragement et de l'alcoolisme, ces tristes produits de
la ville ; qu'ils élèvent leurs enfants comme ils ont
été élevés, c'est à dire dans
l'amour de ce qui fait battre leurs curs ; et enfin, se
rappelant toujours cette maxime : tant vaut l'homme, tant vaut la
terre, qu'ils travaillent, qu'ils améliorent sans cesse ce sol
qui n'est jamais ingrat ; et ainsi ils assureront à leur
descendance un avenir fécond et heureux.
1e partie de
la monographie
Introduction
historique
I -
Histoire générale de la commune
II - Histoire démographique
III - Histoire économique
IV - Histoire sociale
|
|
etour
à l'accueil
|
|
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