es sines aint rères

 

Entre Abbeville et Amiens, la Nièvre vient se jeter dans la Somme.
La vallée de la Nièvre et ses usines de jute ont été décrites par Hector Malot dans son roman "En famille" (1893).
L’industriel Paindavoine, qui se laisse attendrir par sa petite fille et prend des mesures sociales en faveur de ses ouvrières, a pour modèle Charles Saint.

 

Hector alot (1830-1907)
auteur de "Sans Famille" (1878) et "En famille" (1893)

Sur les pas de Perrine, dans "En famille" :

"(...) Les toponymes Saint-Pipoy, Maraucourt, Hercheux, Bacourt, Fexelles, utilisés par Hector Malot pour désigner les bourgs de la vallée textile sont fictifs. Toutefois, on peut assimiler Saint-Pipoy, premier bourg traversé par Perrine, à Saint-Ouen (le toponyme forgé à partir de l'élément Saint est un signe, la corderie en est un autre). 
On peut assimiler Maraucourt à Flixecourt (il est identifiable par son château, la disposition des usines, l'allure encore rurale des maisons du village, son rôle de maison-mère, son toponyme calqué sur un lieu dit proche, Moréaucourt). 
On peut assimiler Flexelles à Harondel par la mention des entrepôts où le jute était trié.

A pied, Perrine passe par Saint-Pipoy pour gagner Maraucourt : partie à 11 heures, elle arrive pour le dîner. Elle parcourt avec son grand-père la vallée industrielle (...)"

Source : http://monsite.wanadoo.fr/hector.malot/page7.html

Pour lire "En famille" au format .pdf ou au format Word

 

 

 

 

Harondel est le nom de l'usine Saint Frères qui se trouve sur la commune de Berteaucourt et de St Léger.
Il y a l'usine, avec ce que l'on appelait la coopérative et le terrain de football.
D'ailleurs l'association de foot s'appelle toujours E.S.H : "Entente Sportive d'Harondel"

C'est en quelque sorte un lieu-dit qui se trouve sur les 2 communes. Le terrain de foot appartient aux 2 villages.
Si l'entrée de l'usine est à Berteaucourt, une partie des bâtiments se trouve sur la commune de St Léger les Domart.

 

 

 

’est au début du XIXe que trois frères Saint jettent les bases de ce qui va devenir une véritable dynastie familiale. En 1882, les Saint emploient 6 400 ouvriers pour fabriquer des sacs de jute. Autour des 4 fabriques, dont la plus importante est à Flixecourt, tout un système social s’organise : de la maternité Saint au cimetière, la vie de la vallée dépend en totalité de cette mono-activité et de la famille qui la dirige.

Aujourd’hui encore, en parcourant Flixecourt, Saint-Ouen, Harondel ou l’Etoile, on découvre un paysage urbain empreint de cette histoire industrielle. Les maisons construites par les Saint pour leurs ouvriers voisinent avec les grands ateliers de brique.

 

 

l’histoire de Saint Frères

Au début du XIXe, trois frères, Pierre, François et Aimable Saint, fabriquent des toiles d’emballage en étoupes de lin à Beauval, près de Doullens. L’affaire se développe. Alors que Pierre reste à l’atelier, François parcourt le nord de la France à la recherche de matière première devenue insuffisante dans la Somme, et Aimable s’installe à Rouen, important port colonial où s’échangent de nombreuses marchandises, pour vendre la production.

En 1838, une "maison" est fondée à Paris pour développer la commercialisation des toiles. En 1845 s’ajoute la fabrication des sacs.

 

Jean-Baptiste Saint
décédé en 1880
branche de Flixecourt

Charles Saint
décédé en 1902
branche de Paris

Jules-Abel Saint
décédé en 1900
branche de Rouen

 

Pierre Saint (1868-1943)
fils de Jean-Baptiste
et Henri son frère

André Saint (1871-1933)
fils de Charles
et Guillaume son frère

Gaston Saint
fils de Jules-Abel

 

James Carmichael, industriel écossais, installe une filature de jute à Ailly-sur-Somme au milieu des années 50. Cette nouvelle matière première, venue d’Inde, avait été introduite par les Anglais à Dundee, dès 1832. Les frères Saint construisent à leur tour un tissage de jute, en 1857, à Flixecourt. Cette localisation, proche de Beauval, présentait de nombreux avantages : l’eau de la Nièvre pouvait fournir de l’énergie ; la population du bourg était nombreuse et expérimentée dans le filage et tissage ; de nombreux terrains marécageux, impropres à la culture, étaient disponibles et peu chers ; la proximité de la ligne de chemin de fer Paris-Boulogne était essentielle. En effet, le jute arrivait dans le port de Boulogne et la production était commercialisée à partir de Paris.

Trois autres fabriques sont ensuite bâties : à Harondel en 1861, à Saint-Ouen en 1863, puis aux Moulins Bleus, sur la commune de l’Etoile. Le travail à domicile se développe tout autour, à Longpré, Bourdon, Pernois et Canaples. Charles Saint succède à Jean-Baptiste, mort en 1880, et l’activité poursuit son expansion. En 1910, Saint Frères est le premier fabricant français de sacherie et emploie des milliers d’ouvriers dans la vallée de la Nièvre.

 

filature, tissage (filature de jute, tissage de jute) dite filature tissage Saint-Frères, puis Boussac Saint-Frères, actuellement usine de meubles Sièges de France
Harondel - Berteaucourt les Dames (photo de1988)

Filature commencée en 1861, a été suivie bientôt d'un tissage, le deuxième de cette société .
L'ensemble des bâtiments est construit fin du 4e quart 19e siècle : une salle des machines porte la date 1870.
L'usine a depuis subi relativement peu de modifications et a été reprise par la S.A. Sièges de France.

1870 : 20 CV hydrauliques, 15 CV thermiques
1894 : 30 pareuses cylindriques à vapeur, dont 12 construites par la maison Saint Frères, les autres en Angleterre
usage de la vapeur maintenu jusqu'aux années 1960 ; l'électricité était produite par l'usine Saint frères de Saint-Ouen.

1870 : 346 ouvriers dont 16 enfants
1939 : 1500 ouvriers en 2 équipes de 5 à 21 heures
1962 : moins de 500 salariés
1989 : 400 salariés

Site industriel desservi par embranchement ferroviaire
Surface : 30 000 m2

Source : http://www.culture.gouv.fr/documentation/memoire/LISTES/bases/AG_com-000.htm (voir Berteaucourt les Dames)

 

La 1re guerre marque une première rupture, puis la crise de 1930 pose de graves problèmes de débouchés. Pierre Saint entreprend d’améliorer la rentabilité de la production : alors qu’en 1931 Saint Frères employaient 9 000 salariés, on n’en compte plus que 7 300 en 1932. En 1940, Saint Frères a retrouvé une santé florissante et Pierre Saint n’hésite pas, dans son discours de remerciement pour la Légion d’Honneur qui lui est remise, à comparer la maison "Saint Frères" aux grands établissements industriels du Creusot ou aux mines de Lens.

Pendant la 2e guerre mondiale, des matériaux de remplacement sont testés pour tenter de compenser les problèmes d’approvisionnement en jute. Les activités continuent à se diversifier après guerre (nouveaux produits de corderie, enduction plastique...), et l’appareil de production se modernise. Un service de recherche se développe au sein de l’entreprise et met au point le métier circulaire. L’Atelier de Construction Mécanique Saint Frères produit ce métier à tisser révolutionnaire. De 1950 à 1955, 900 seront fabriqués et vendus dans le monde entier.

En 1960, la Somme produit plus de la moitié du jute français mais Saint Frères fabrique aussi des emballages et cordes en polypropylène. La concurrence des importations en provenance d’Asie provoque une crise majeure dès le début des années 70. En avril 79, les groupes Saint Frères et Boussac fusionnent pour devenir BSF, qui emploie alors 3 800 personnes dans la Somme.

Le rachat de BSF par les frères Willot en décembre 1979 conduit à un véritable démantèlement de l’activité.

Source : le site du Comité du Tourisme dans la Somme http://www.somme-tourisme.com/fr/decouvrir/avisiter/celebrites/saint-freres.asp
Autre lien : http://g.lancel.free.fr/sf_turgan/turgan.php

 

 

les Établissements Saint Frères au XIXe siècle

"Les établissements que nous allons décrire (...) sont spécialement consacrés à la fabrication de fils et de tissus grossiers en quantité tellement considérable qu’on peut taxer la production par jour de la maison à 95 000 mètres de tissus, la confection journalière des sacs à 30 000 et le personnel ouvrier à 6 400 (...)
La maison de Paris fondée en 1838 prit vite de l’extension à l’aide de Jean-Baptiste et de Charles Saint, qui sont venus rejoindre leur frère Victor en 1839 et 1841 (...)
A la toile d’emballage, MM. Saint Frères joignirent, vers 1845, la fabrication de toile à sacs, puis un peu plus tard, la confection de sacs.

En 1856, ils firent à Paris (...) un essai pratique, au moyen de machines et de métiers spéciaux étudiés par MM. Saint, du tissage mécanique des toiles communes de jute pour sac qui se tissaient jusque là à la main en raison du peu de solidité de la matière employée. En 1857, cet essai (...) ayant réussi (...) , MM. Saint ont organisé à Flixecourt (Somme) (...) un premier établissement de tissage mécanique (...)

Cet établissement s’est successivement développé, au point qu’il a fallu en créer d’autres dans le voisinage, à Harondel en 1860 pour la filature et le tissage du jute, à Saint Ouen en 1863 pour la filature du lin, du chanvre et du jute (...)

En 1878, ils ont installé à Saint Ouen une corderie mécanique pour la fabrication des cordages, cordes et ficelles de toutes grosseur qui se font encore plus ou moins à la main (...)

 

une représentation de la filature chez Saint Frères dans "En Famille" de Hector Malot

 

Aujourd’hui, les principaux établissements sont :

  • Flixecourt (Somme) : tissage mécanique, corderie mécanique, teinturerie, blanchisserie, bâcherie
  • Saint Ouen (Somme) : filature et corderie mécaniques
  • Harondel (Somme) : filature et tissage mécaniques
  • Moulins Bleus (Somme) : filature et tissage mécaniques
  • L’Etoile (Somme) : tissage semi mécanique
  • Abbeville (Somme) : tissage semi mécanique
  • Beauval (Somme) : tissage à la main
  • Luneray (Seine-Inférieure) : tissage à la main
  • dépôts divers de tissage à la main (Somme)"

Source : Turgan - "Les Grandes Usines" - Paris 1882

 

 

les Etablissements d'Harondel - gravure du XIXe siècle

 

 

l'installation de Saint Frères dans la Vallée de la Nièvre

"Les établissements sont situés dans la vallée de la Nièvre (...) sur une étendue de 12 kilomètres (...) Flixecourt est restée l'usine dirigeante et les autres sont reliées à elle par une réseau télégraphique et téléphonique (...)
Comme les matières premières traitées dans les usines sont à de très rares exceptions près aussi encombrantes que lourdes, MM. Saint avaient compris l'immense avantage de répartir sur une voie ferrée leurs établissements (...) Le plus difficile était de se raccorder à la grande ligne du Nord Amiens-Boulogne).

 

Le tracé noir indique la voie ferrée.
1. Harondel - 2. St Ouen - 3. Flixecourt 4. Moulins Bleus

 

Pour cela. MM Saint frères ont construit de leur denier une voie à grande section partant de Hangest sur Somme et et allant aboutir à Flixecourt. Ainsi, toute la circulation de jute, du chanvre, du lin en balle, la houille (...) pénètrent partout en wagons dans le bâtiments clos et couverts, dans lesquels se font aussi les chargements de sacs, balles, ficelles (...) qui de là se rendent à la Chapelle, soit aux autres dépôts soit directement à la consommation."

Source : Turgan - "Les Grandes Usines" - Paris 1882

 

 

 

 

 

l'usine Saint Frères de Harondel

 

 

L'installation de Saint Frères dans la vallée de la Nièvre à partir de 1857 modifie son organisation. La vallée connait une forte augmentation de sa population. 
St Léger les Domart passe de 545 habitants en 1856 à 2054 en 1901 !
Flixecourt : 1714 habitants en 1836 et 2386 habitants en 1894. St Ouen : 611 habitants en 1836 et 2762 habitants en 1894.
La société installe, dès 1868, une ligne de chemin de fer à ses frais qui relie ses usines à la ligne Amiens-Boulogne.
Cete voie ferrée permet à l'entreprise de faciliter ses importations de matières premières (jute, chanvre, houille) et ses exportations de produits finis (sacs, baches, cordes).
Les communications entre les usines Saint se font également grâce au téléphone et à la télégraphie.
La vallée s'organise donc en fonction de la voie ferrée et des usines.
Cette organisation de la vallée transparait également au niveau des villages comme St Léger où l'organisation de la cité se fait autour de l'usine et de la construction de cités ouvrières destinées aux ouvriers.

 

 

Flixecourt - Etablissements Saint Frères

 

 

 

 

Hector Malot parle des conditions de travail à Flixecourt (1893)

Dans ce livre, H. Malot raconte l'histoire de Perrine, une petite orpheline qui va rejoindre la vallée de la Nièvre pour y retrouver son grand-père Wulfran Paindavoine, qui est aveugle et ignore son existence. Il est aussi le patron des usines de tissage de jute de la vallée de la Nièvre. Au moment où se passe l'action, elle commence à travailler à l'usine de Maraucourt (Flixecourt).

“Au moment où sortant de l’oseraie elle arrivait dans le chemin, un gros sifflet fit entendre sa voix rauque et puissante au-dessus de l’usine, et presque aussitôt, d’autres sifflets lui répondirent à des distances plus ou moins éloignées, par des coups également rythmés.

Perrine comprit que c’était le signal d’appel des ouvriers qui partait de Maraucourt (Flixecourt) et se répétait de villages en villages, Saint-Pipoy (St Ouen), Hercheux (Harondel) (...) annonçant à leur maître que partout en même temps on était prêt pour le travail (...) Trois petits coups qui sonnèrent à l’horloge et qui furent aussitôt suivis d’un sifflement plus fort, plus bruyant que les précédents, firent instantanément succéder le mouvement à cette tranquillité (...) De partout sortit une foule compacte qui emplit la rue comme l’eût fait une fourmilière et cette troupe d’hommes, de femmes, d’enfants, se dirigea vers l’usine (...)

Les machines, les métiers, s’étaient mis en marche dans l’usine, morte lorsqu’elle y était entrée, et maintenant un formidable mugissement, dans lequel se confondaient mille bruits divers, emplissait les cours ; aux ateliers, les métiers à tisser battaient, les navettes couraient, les broches, les bobines tournaient, tandis que dehors les arbres de transmission, les roues, les courroies, les volants, ajoutaient le vertige des oreilles à celui des yeux (...)

Perrine reprit son travail, activé comme dans la matinée par les cris (...) de la Quille, mais mieux justifiés que dans la matinée, car à la longue la fatigue, à mesure que la journée avançait, se faisait plus lourdement sentir. Se baisser, se relever pour charger et décharger le wagonnet, lui donner un coup d’épaule pour le démarrer, un coup de reins pour le retenir, le pousser, l’arrêter, ce qui n’était qu’un jeu en commençant (...) devenait un travail, et avec les heures, les dernières surtout, une lassitude qu’elle n’avait jamais connue (...)

Elle raisonnait ainsi en poussant ou en chargeant son wagonnet, et aussi en regardant ses camarades travailler avec cette agilité qu’elle leur enviait, lorsque tout à coup elle vit Rosalie, qui rattachait un fil, tomber à côté de sa voisine. Un grand cri éclata, en même temps tout s’arrêta ; et au tapage des machines, aux ronflements, aux vibrations, aux trépidations du sol, des murs et du vitrage succéda un silence de mort (...) Déjà Rosalie avait été relevée ; on s’empressait autour d’elle, l’étouffant :
"Qu’est-ce qu’elle a ?
Elle-même répondit :
"La main écrasée."

Son visage était pâle, ses lèvres décolorées tremblaient, et des gouttes de sang tombaient de sa main blessée sur le plancher. Mais, vérification faite, il se trouva qu’elle n’avait que deux doigts blessés, et peut-être même un seul écrasé ou fortement meurtri.”

Source : "En Famille" de Hector Malot - 1893

 

 

une cité ouvrière - à noter, à droite, l'hôtel-restaurant de la Gare

 

 

 

 

 

 

"Chaque maison comprend une pièce à vivre, de plain pied, d’une quinzaine de mètres carrés, avec une porte pleine donnant sur la rue. Une fenêtre éclaire cette pièce. On n’avait pas jugé utilise de poser un volet à cette baie. Derrière la pièce à vivre, une autre plus petite, coupée en son milieu par un mur de refend montant à mi-hauteur du plafond sur lequel s’appuyait directement la toiture. La surface habitable de cette piécette fait à peine huit mètres carrés (...) En étage de la pièce principale, on trouve la chambre qui est accessible par un escalier prenant dans un angle de la pièce (...) Personne, lors de la construction ne s'est occupé de l'isolation (...) Une fenêtre, en chien-assis, de modeste dimension, donne un peu de clarté et permet l'aération."

Source : "Une Fibre, Des Hommes, vals de Nièvre et de Somme" - R. Collier et D. Clérentin - 2000 - Abbeville.

 

 

 

 

 

 

 

Date d'arrivée

Date de la sortie

N° d'ordre du livret

NOM ET PRENOM DE L'ENFANT

SEXE

Date de la naissance

DOMICILE

A-t-il été vacciné ou a-t-il eu la petite vérole ?

Qui a demandé le livret ?

Temps pendant lequel l'enfant a suivi l'enseignement primaire ?

26/07/1861

N°1
BARBIER LOUIS

26 /07/1861
22/02/1862
N°2
SEGUIN FRANÇOIS
M
18/09/1846
SAINT-OUEN

du 01/07/1855
au 17 /08/1861
04/08/1861

N°3
PAYEN EDOUARD

15/08/1861

N°4
BARBIER MARIE

18/08/1861

N°5
BARBIER MARIE

18/08/1861

N°6
GODE BENJAMIN

10/09/1861
22/04/1869
N°7
SEGUIN VIRGINIE
F
17/01/1849
SAINT OUEN

du 04/1859
au ?? 1862
14/09/1861

N°8
LALOU FRANÇOIS
M
22/01/1848
SAINT LEGER
vacciné
Lalou père de l'enfant
du 01/08/1855
au 01/08/1860
18/09/1861
22/07/1865
N°9
FROIDURE ELISEE
M
29/09/1949
SAINT LEGER
vacciné
Froidure père
du 01/08/1855
au 15/08/1860

Nota : Cette liste concerne les premiers enfants embauchés dès l'origine de l'usine d'Harondel à Berteaucourt en 1861, recopiée d'après l'original :

  • Le N°2 François va avoir 15 ans.
  • Le N°7 Virginie a 12 ans 8 mois.
  • Le N°8 François a 13ans 8 mois.
  • Le N°9 Elisée a 12 ans.

Source : Jacky HEROUARD - 2007 sur l'excellent site http://etablissements.ac-amiens.fr/0801485e/site/college_val_de_nievre.htm

 

 

paternalisme et oeuvres sociales

"Chaque usine possède son terrain de sport aménagé pour la pratique du football, du basket, du ballon au poing. Certaines ont même un tennis et un terrain pour la pratique de l'athlétisme.

En 1943, il y avait 700 jeunes pratiquant tous les sports et se répartissant en 17 équipes de football, 15 équipes de basket féminines et masculines, 10 équipes de ballon au poing, tandis qu'en athlétisme, nous comptions 153 licenciés. Des centres d'éducation physique ont été créés dans les usines. Ils fonctionnent régulièrement sous la direction de moniteurs compétents, sous surveillance médicale et avec la DDJS.

La société subventionne également 10 sociétés de musique ou fanfares dont la plupart des exécutants font partie du personnel.

Le 20 mai 1943, la société a pris la décision d'organiser des bibliothèques d'usines. Au départ, ce sont 2 650 ouvrages qui ont été répartis entre toutes les usines. En outre, une bibliothèque mobile a été mise en place, circulant entre toutes les usines. Celle-ci est composée d'ouvrages rares ou spéciaux."

 

l'équipe de ballon au poing "Ché Moulins Bleus"

Cette équipe était composée de joueurs travaillant à l'usine des Moulins Bleus. Sur le panneau, on peut lire : "Société de ballon des Moulins Bleus". La photo a été prise au début du XXe siècle.
Le 4e personnage à partir de la gauche au 2e rang est M. Alfred Leriche, comptable de l'usine des Moulins Bleus. Il fut également le créateur et le 1er président de la Fédération des Ballonnistes de la Somme en 1913 (FBS) qui deviendra la Fédération Française de Ballon au Poing (FFBP) quelques années plus tard.
Ce sport est toujours pratiqué dans la région nord d'Amiens. Le championnat de France a lieu tous les ans le 15 août à la Hotoie à Amiens et est sanctionné par la remise des Drapeaux Fédéraux.

 

fanfare municipale de l'Etoile

Présents sur la photo : MM. Solheillac, directeur, et Ferré, comptable de l'usine des Moulins Bleus.

 

équipe de football "L'avenir de l'Etoile"

Présent sur la photo : M. Costel, responsable du service transport des usines Saint Frères

 

 

la naissance de la "vallée rouge" - conflits sociaux et rupture avec le patronat

Le Temps - dimanche 2 juillet 1893

La vallée rouge, c'est le surnom donné à la vallée de la Nièvre au cours de la première moitié du XXe siècle du fait de sa forte affiliation avec la CGT.


grève des mineurs du Nord en 1906
llustration du Petit Journal de mars 1906

Chez Saint Frères, geste féroce

"Dans son omnipotence capitaliste, M. Saint a décidé l'exécution par la faim de 162 ouvriers de son usine d'Harondel.
Quel est le crime de ces ouvriers ?
Ont-ils saboté ? Non, puisqu'il y a unanimité dans la presse à reconnaître que les actes de sabotage, commis dans un moment d'exaspération provoqué par les renvois brutaux, sont le fait de quelques ouvriers seulement contre lesquels opère la justice, assez malheureusement d'ailleurs, puisqu'il y a des innocents sous les verrous.
Se sont-ils mis en grève ? Non, puisqu'ils ont été les premières victimes de l'arrêt forcé du travail !
Ont-ils manqué à un devoir professionnel ? Non encore.
Ont-ils manqué de déférence à l'autorité patronale ? Non toujours.
Ils sont simplement suspects de syndicalisme, de libre pensée et de socialisme. Après quarante ans de République bourgeoise et dix ans de République radicale, voilà où nous en sommes. Le droit syndical est un traquenard et la liberté d'opinion un mythe.
Aux pouvoirs publics faisant appel aux sentiments de justice et d'honnêteté de M. Saint, M. Saint a répondu par un refus formel, tout en trouvant tout naturel que ces pouvoirs publics continuent à lui assurer la protection de la force armée et de la justice, au lieu d'opposer un refus formel de protection à son refus formel d'équité. Le geste de M. Saint, d'une férocité capitaliste et d'une iniquité patronale sans exemple, prouve que le droit arbitraire de vie et de mort sur ses esclaves existe toujours (...)
On a vu jusqu'ici faire expier quelques travailleurs, pris parmi les révoltés eux-mêmes, des actes de révolte. Ce qu'on n'avait pas encore vu, c'est la coupe sombre parmi les ouvriers absolument étrangers à une révolution partielle : c'est pour répondre à un sabotage matériel, par une poignée d'ouvriers exaspérés, un sabotage patronal contre la vie même de 162 familles, la plupart étrangères aux faits incriminés. Il est impossible que M. Saint ne revienne pas sur un tel geste."

Source : Armand Rosselin - Article du "Cri du peuple" du 13 février 1910

 

Sources et liens : il nous faut citer ici 2 travaux particulièrement remarquables réalisés par le collège du Val de Nièvre de Domart en Ponthieu autour d'Hector Malot et de Saint Frères. Nous vous en conseillons vivement la visite : et

Le site du collège : http://etablissements.ac-amiens.fr/0801485e/site/college_val_de_nievre.htm

 

 

 

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