oblitération de 1907

 

 

 

 

 

 

e Canal du Centre

C’est en 1772 qu'est présenté le projet de canal. Il va être réalisé sous le règne de Louis XVI. Le 8 mars 1783, sa Majesté permet aux Etats de Bourgogne d’ouvrir le "Canal du Charollais" reliant la Loire à la Saône, de Digoin à Chalon-sur-Saône (...)

Le 23 juillet 1784, c’est la pose de la première pierre à Chalon par le prince de Condé. En 1790, le Canal du Charollais devient le Canal du Centre. En 1791, on circule de Digoin à Saint Léger et c’est en 1793 que le Canal fut mis en eau sur toute sa longueur, soit 114 km. Cette année-là, ce fut également le démarrage de la construction du pont du Canal à Saint Léger.

En 1847, le bassin et le port de Saint Léger servaient de dépôt aux produits du Creusot, aux bois et charbons de l’Autunois ou encore aux houilles de Blanzy.

Les berrichons et les péniches empruntent ce canal, tirés au début par des hommes "à la bricole" nommés les "haleurs". Puis, en 1936, l’interdiction des haleurs fut votée (vote pas toujours suivi) et les hommes furent remplacés par des ânes et des mulets, et ensuite par des chevaux, qui tirèrent les péniches jusqu’en 1970 environ. Ensuite, il y eut des tracteurs et les bateaux furent motorisés.

Les lavandières lavaient le linge dans le Canal en bavardant des dernières nouvelles du pays. Agenouillées dans un bac en bois dans le lavoir, elles frottaient le linge sur une planche à quatre pieds dont deux trempaient dans l’eau, puis avec une pelle en bois, elles tapaient sur le linge pour l’essorer. Quelques mariniers plaisantins s’amusaient à passer vite afin de les inonder.

 

 

le bassin du canal (côté nord)

 

 

 

 

 

 

 

 

oblitération de 1909

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

les lavandières au bord du canal

 

 

1907 - à droite, des lavandières

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

la pêche, dans le bassin du canal

 

 

 

 

les bords du canal

 

 

a Dheune, la D’heune ou Duisna

Elle prend sa source dans l'étang de Longpendu et se perd dans la Saône à Chauvort. En 1713, le pont de la Dheune fut construit en une seule arcade. Il fut détruit par les Allemands en 1944 et un pont provisoire fut construit le 8 septembre 1944 par la Compagnie du Génie en attendant sa reconstruction en 1945.

La Dheune sortit très souvent de son lit, inondant tout le quartier de la gare. Certains se souviennent encore de l’année 1965 où, par deux fois en quinze jours, elle déborda. Les pompiers furent obligés de tendre une corde entre les platanes de la rue de la Gare pour permettre aux gens de lutter contre le courant et durent percer un mur de l’usine Laveaux pour permettre à l’eau de s’écouler plus vite. La boulangerie Pelé et bien des maisons subirent d’énormes dégâts, l’eau entrant dans les logements côté route et ressortant côté jardin. Quant aux caves, inutile d’en parler.

la rue de la Gare inondée en 1965

Notre petite rivière continue bien sûr à faire des siennes de temps en temps, mais depuis quelques décennies, le nettoyage (arbres et dessablage) a permis un meilleur écoulement de ses eaux.

 

 

ST LEGER S. D'HEUNE - cachet de 1863

 

 

pont sur le canal

 

 

1905

 

 

 

 

 

 

écluse et canal du Centre 

 

 

l'écluse et le vieux château

 

 

 

 

1908

 

 

écluse Fèvre

 

 

écluse Gogue

 

 

 

 

écluse sur le canal du Centre, route de Chagny - oblitération de 1962

 

 

 

 

  'arrivée de chemin de fer

Vers 1780, le village est bien tranquille au fond de la vallée de la Dheune. Seulement deux routes donnent un accès facile : la route royale n° 78 de Chalon à Autun et la départementale n° 5 de Chagny au Creusot.

Mais voici qu'en 1793, c’est le canal du Charollais, ou canal du Centre, qui traverse la bourgade, lui apportant de nouvelles perspectives. Jusqu’alors, les convois attelés se succèdent et les charretiers, le mégot au coin des lèvres ou une chique dans la bouche, jurent après leurs montures. Le canal du Centre permet un nouvel essor économique avec le flottage des bois qui arrivent directement à la scierie Bonny, le transport de la chaux qui prend place dans des berrichons (petits bateaux du Berry) tirés par des ânes et des mulets, le transport des tuiles, des pavés d’empierrement des routes. La vie dans le village s’organise d’une autre façon et les maisons se construisent près de cette nouvelle voie de communication.

La rumeur parle d'un nouveau moyen de transport : le chemin de fer... A la demande des Etablissements Schneider et Cie, le ministère des Travaux publics autorise, le 28 juillet 1860, l’établissement d’une ligne de chemin de fer à voie normale reliant Cromey, Change, Mazenay à la ligne PLM à Saint Léger sur Dheune (longueur 13,32 km).

our construire ce nouveau moyen de locomotion, il faut de la main-d’oeuvre et des tonnes et des tonnes de cailloux (le ballast) sont nécessaires. Les chevaux apportent leur contribution, mais ils ne l’ont pas belle, les coups de fouet pleuvent sur leur arrière-train, les journées sont longues, très longues, de 13 à 16 heures par jour. Il faut charger tous ces cailloux dans des tombereaux, c’est un travail de titan, mais à la fin de la journée la paye est là. Il ne faut pas oublier que les bistrots du pays en auront une part, car un "canon" n'est jamais de refus et fait oublier bien des soucis (...)

Voici qu’au Creusot, les usines Schneider prennent de l’importance. Le bureau d’embauche est ouvert tous les jours, où l’on recrute toute la main-d’oeuvre disponible. C’est un nouveau genre de vie qui apparaît, avec le travail en usine dans la journée et, le soir et les dimanches, à la maison, les travaux des champs avec parfois une ou deux vaches pour faire un complément à la paye.

Mais il faut transporter au Creusot toute cette main-d’oeuvre : le train assurera ce service. Il ne faut pas oublier que, dans les années 1955-1960, 15 000 ouvriers travaillaient encore aux usines Schneider. Ils venaient en grande partie de la vallée de la Dheune et de la vallée de l’Arroux. Deux trains furent mis en service dans chaque sens : Châgny-Le Creusot (via Montchanin) et Etang-Le Creusot. Tous deux partaient de très bonne heure, vers 6h, et revenaient le soir à 19h15. Tous les ouvriers prenaient une carte hebdomadaire et, le lundi matin, c’était la cohue au guichet (les plus débrouillards la prenaient le dimanche après-midi). Le titre de transport n’était pas remboursé par l’employeur.

’était une véritable marée humaine qui défilait dans les rues de Saint Léger car, à l’époque, 110 à 120 personnes du pays employaient ce moyen de transport tous les jours pour se rendre au Creusot. Un personnel bien remarquable par sa tenue vestimentaire : grand capuchon noir et une musette sur le dos ou un petit panier en bois ou en fer (fabriqué à l’usine) pour emmener le repas de midi. On était fier de travailler au Creusot, aussi certains portaient la cravate et l’on surnommait ces gens "la misère en faux-col" (...)

Puis vint, dans les années soixante, le co-voiturage. Les ouvriers se regroupèrent pour se rendre au travail. Un bus fut mis en service pendant quelques années.

Maintenant, il n’y a plus de train ouvrier. Une micheline est bien assez grande pour le transport des quelques passagers. L’automobile a pris la place et, en gare, c’est une machine automatique qui délivre les billets. Il n’y a plus de personnel.

 

 

la gare de St Léger sur Dheune

 

 

 

 

 

 

 

 

27 septembre 1861 : mise en service de la vole ferrée Montchanin-Saint Léger, avec l'embranchement de la voie Schneider (Saint Léger-Créot)

19 octobre 1868 : mise en service de la vole ferrée Saint Léger-Chagny

 

 

 

 

  

oblitération de 1912

 

 

 

 

 

 

carte postale écrite en 1901

 

 

carte postale ayant voyagé en 1939

 

 

la gare en 1903

 

 

 

 

oblitération de 1906

 

 

turbo train en 1997

 

la gare de St Léger sur Dheune en maquette

 

 

Les ouvriers des usines chneider

L'importance des usines Schneider du Creusot nécessitait l'emploi d'une main-d'oeuvre nombreuse. Les ouvriers pouvaient venir de villages distants de 30 km. De St Léger, c'était le train ouvrier qui assurait le transport vers leur lieu de travail. Ce moyen de locomotion n'était pas gratuit, une carte hebdomadaire était délivrée le dimanche après-midi ou le lundi matin avant l'arrivée du train venant de Chagny. Mais le lundi matin, il y avait foule au guichet de la gare de St Léger, il était préférable d'avoir fait son achat la veille, en effet 120 ouvriers travaillaient au Creusot.

Le train nous emmenait vers 6h et nous ramenait à 19h15. Nous étions absents plus de 13h de notre foyer pour une journée de travail de 10h à l'usine. Prêts au dernier moment, les jeunes étaient souvent obligés de courir pour attraper le train, tandis que les plus âgés arrivaient à la gare dès 5h30.

Nous avions tous notre wagon et notre place attitrés, mais l'été c'était la cohue pour avoir une place près de la portière pour avoir un peu d'air. Pendant le trajet d'une heure et quart environ, nous jouions aux cartes, surtout au tarot, notre "capuchon" servait de tapis de cartes, l'hiver, dans les wagons, il ne faisait pas chaud, alors c'était à chacun son tour de prêter sa cape.

Tous les jours, nous emportions notre repas de midi dans une petite boîte de notre fabrication, en bois ou en fer, nous l'appelions la "rasse". Ces gamelles chauffaient, attachées par des crochets, tout autour du "garlot". Après le repas, nous nous reposions une demi-heure, couchés sur des planches.

Au retour, c'était des discussions sur le "boulot", le jardinage et ceux qui étaient fatigués "poussaient un roupillon". Arrivés en gare, beaucoup descendaient du train encore en marche, passaient devant la locomotive pour sortir par le passage à niveau, il ne fallait pas perdre une minute, alors c'était la ruée, rue de la Gare, la route appartenait aux ouvriers.

Pour beaucoup, la journée n'était pas terminée. Pour compléter la paye, les ouvriers élevaient des lapins, des poules, une ou deux vaches pour vendre le lait et surtout cultivaient un potager pour avoir des légumes toute l'année.

Récit de Camille Forest

 

 

l'avenue de la Gare - vue prise de la gare

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

toujours l'avenue de la Gare

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ouvriers, rue de la Gare 

 

 

La pyromane de aint éger

Il faudrait plutôt l'appeler "l'incendiaire" car ses actes étaient à but lucratif. Les faits rapportés se sont passés au début des années 1930.

La mère "Saqueu" habitait Santenay. Elle était propriétaire d'une maison à St Léger, tout près de la gare, juste après le passage à niveau, qui avait déjà brûlé deux fois. Interrogation dans tout le village, mais la réponse allait bientôt être trouvée.

Par le train, elle venait de temps en temps pour vérifier qu'il n'y avait rien d'anormal dans son appartement. Ce jour-là, comme d'habitude après sa visite, elle alla sur le quai de la gare pour reprendre le train, mais celui-ci avait un gros retard. Avant que le train n'arrive, sa maison commença à flamber.
Alertée, la gendarmerie envoya deux gendarmes qui vinrent arrêter l'incendiaire sur le quai de la gare.
Les gendarmes et les assurances avaient compris qu'elle mettait le feu à sa maison à la dernière minute, juste avant l'arrivée du train.
Mais cette fois-ci le feu s'était propagé plus vite que les autres fois et le train avait du retard : la supercherie fut découverte.

Cette affaire passa au tribunal et l'incendiaire fut condamnée à quelques mois de prison.

 

 

 

 

 

 

oblitération de 1908

 

 

1905

 

 

1914

 

 

 

 

 

 

 

 

20 octobre 1972 : arrachage des platanes qui bordaient la rue de la Gare

 

 

1905 - à droite, le restaurant de la Gare

 

 

 

 

l'avenue de la Gare

 

 

 

 

 

 

une maison, rue de la Gare

 

 

la même, de nos jours

 

 

  e village, situé au sud d’une grande région viticole, la Côte d’Or, fut néanmoins un pays producteur en vin et même expéditeur vers d’autres régions. Plusieurs grandes exploitations et une multitude de petits vignerons faisaient leur "boîte", c’est-à-dire produisaient du vin pour leur consommation personnelle de l’année (...)

La culture de la vigne a bien changé en raison des plants, mais surtout du goût des consommateurs, et maintenant de la prévention contre l'alcoolisme. Bien que classée "Bourgogne Côte chalonnaise", la vigne perd de son importance dans le pays, faisant place aux pâturages ou aux cultures, voire aux friches. En 2001, il ne restait plus que 3 viticulteurs exploitant à peine 11 hectares, et les anciens n'ont pas été remplacés par les jeunes. Le temps des vendanges a perdu son animation. On ne voit plus les bandes multicolores des vendangeurs riant et chantant dans les rangs de vignes.

 

 

1912

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

"Etre ou ne pas être de Saint Léger"
"Je me souviens..."
les moulins, les plâtrières, la mine, les tuileries
Ils sont venus à Saint Léger, les guerres, les écoles
les associations

 

 

 

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