la guerre d'Auguste

 

 

Auguste fait partie du 77e Régiment d'Infanterie de ligne, dans la 36e Brigade d'Infanterie, la 18e Division d'Infanterie et le 9e Corps d'Armée.
Son Régiment, caserné à Cholet, est composé d'Angevins et de Vendéens. Il est surnommé "le Régiment des Bretons".

 

 

 

 

uniforme allemand

uniforme français

 

uniforme du soldat français en 1914

1. pantalon rouge dit "garance"

2. capote en drap de laine gris de fer bleuté avec, sur les pattes de collet rectangulaires, en rouge garance, le numéro du régiment

3. couvre-képi adopté en 1902 et modifié en 1913 pour dissimuler le képi rouge garance

4. cartouchière

5. bidon en métal d’une contenance d’un litre recouvert de toile bleu-horizon. Il est généralement porté sur le côté droit pour éviter qu’il s’entrechoque avec la baïonnette.

6. baïonnette appelée "Rosalie"

http://crdp.ac-amiens.fr

 

Il participe à la première bataille de la Marne et se distingue le 9 septembre 1914 par la prise du château de Mondement.

 

1re bataille de la Marne - le château de Mondement (Marne)

Vous trouverez ici "Mondement"
un complément tiré de "Historique du 77e R.I."

 

Le 77e R.I. atteint le 10 septembre La Fère-Champenoise et franchit la Marne à Condé-sur-Marne, le 12.
Le 14 septembre, son élan s'arrête à l'ancienne voie romaine de Reims, face aux troupes allemandes retranchées sur la crête de Monrovillers et le Mont Cornille.

 

 

 

 

La bataille de la Marne a arrêté la progression des troupes allemandes : l'Etat-Major allemand se voit contraint de tenter une percée au nord vers Calais pour couper la ligne d'approvisionnement par l'Angleterre.
C'est
la course à la mer.

 

 

Les Allemands sont cependant arrêtés sur un front continu de Lens à Nieuport par Ypres et Dixmude.
C'est
la première bataille d'Ypres.

 

 

Jcques Chastenet - 1957
Histoire de la IIIe République - Tome IV - Jours inquiets et jours sanglants (1906-1918)

 

 

 

Le 22 octobre, le 77e R.I. quitte Mourmelon-le-Petit en wagons à bestiaux à destination d'Ypres où il est emmené en autobus vers Dikkebus et Voormezele.

Au soir du 25 octobre, par de furieux combats, il atteint la route Beselare-Passendale. Le 1er Bataillon est aux avant-postes de combat à 300 m de la route et est à la jonction des troupes britanniques. La pluie transforme tout en boue.

Le 26 octobre, le 77e R.I. cède la place aux Britanniques et se positionne sur la crête du carrefour de Broodseinde, au nord-est de Zonnebeke. Les combats se poursuivent sans discontinuer. Le 77e R.I. a à sa droite le 135e et à sa gauche le 114e. Le commandant Baunard établit son poste de commandement dans un chemin de terre.

Le 28 octobre, les 5e, 6e et 7e Compagnies partent à l'assaut et atteignent Nieuwe Molen. Les inondations de l'Yser, petit fleuve côtier du nord de la France et du nord-ouest de la Belgique, les 27 et 28 octobre, font reculer les troupes et canons lourds allemands vers Ypres et porter tous leurs efforts contre le front britannique à Hooge et Zillebeke.

Le 30 octobre, les 5e et 6e Compagnies sont violemment attaquées à Nieuwe Molen.

Le 31 octobre, le village de Zonnebeke est bombardé, l'église est en feu. Les Britanniques doivent se replier sur Klein-Zillebeke et Sint-Elooi.

Le 2 novembre, les 2e et 14e R.I. sont enfoncés, vers 14h, à l'est de la route Passendale-Beselare. La 8e Compagnie du 77e et deux Compagnies du 135e arrêtent l'élan de l'attaque allemande.

 

 

 

Le 3 novembre, c'est au tour des 3e et 4e Compagnies de subir l'assaut des troupes allemandes.
Les deux nuits suivantes sont utilisées à construire des abris contre le tir de l'artillerie allemande et des tranchées utilisées uniquement en cas d'attaque. La pluie a transformé les prairies en marécage, l'eau envahit les tranchées et transforme tout en bourbier. Les hommes et animaux s'y enlisent.
Le sommeil est impossible à cause du froid, de l'humidité, des bombardements, des attaques, des blessés à évacuer et des morts à enterrer. Il est impossible de se laver.
Les poux rendront le peu de vie insupportable. Il faut être toujours courbé, pour se protéger des balles ou éclats d'obus et pour creuser les tranchées, les pieds toujours dans l'eau.
Il faut ajouter à ce calvaire les rats, les poux, l'odeur pestilentielle des cadavres, la faim, la peur.
Il faut s'endurcir le cœur pour ne pas craquer en voyant les camarades tomber.
La neige tombe à la mi-novembre.
Le ravitaillement est apporté tous les soirs par le "train" réglementaire à Zonnebeke et cuisiné dans les maisons durant la nuit. La soupe est apportée par des corvées dans les lignes, le matin.

 

 

 

 

Le 4 novembre, des patrouilles sont envoyées dans le "no man's land".

Le 5 novembre, 3 Compagnies sont envoyées en 1re ligne à droite de la route de Passendale, en renfort au 135e.

Le 6 novembre, un train blindé britannique vient pilonner les lignes allemandes.

Le 7 novembre, le dépôt de Cholet envoie 500 hommes en renfort. Depuis son entrée en Belgique, le 77e a 1 500 pertes : tués, blessés, malades et disparus.

Le 9 novembre, une maison avec mitrailleur est prise vers 4h. La 9e Compagnie est attaquée vers 16h30.

Le 10 novembre, les 3e et 4e Compagnies du 1er Bataillon sont attaquées : 90 Allemands sont tués.

Le 11 novembre, des patrouilles allemandes précèdent une attaque généralisée, avec une attaque en masse sur le front britannique. Verbrande Molen et Zillebeke sont perdus. Le 77e contre-attaque.

 

 

Le 12 novembre, au canon s'ajoute la pluie. Les tranchées du 135e sont prises. Les Allemands s'arrêtent dans le brouillard au carrefour de Broodseinde ; il est 7h. La 7e Compagnie se déploie en tirailleurs au carrefour, affronte au corps à corps les Allemands sortis du talus et tire à bout portant. La Compagnie ne compte plus que 35 hommes, elle se replie de 150 m et creuse des tranchées sur place. La 8e Compagnie se bat à 1 contre 5 le long de la route. Elle reprend contact avec le 135e et les Britanniques.
Des batteries du 33e, installées à 600 m de la crête de Broodseinde, tirent 15 coups à la minute. Elles sont attaquées au fusil et à la mitrailleuse. Elles tombent à court d'obus. Des caissons de munitions tirés par des chevaux arrivent à bride abattue. Les chevaux sont tués sur place.
Les hommes font alors la chaîne en rampant et approvisionnent les batteries qui sauvent la situation.
Les Allemands sont dans la brume derrière la 12e Compagnie près de la route de Passendale avec à sa droite les 5e et 6e Compagnies. La 12e se retranche dans les trous d'obus, des bosquets, des ruines de maison, des tranchées et se replie durant la nuit vers Niewe Molen et la route de Passendale.
Au carrefour de Broodseinde, les combats continuent. Le 3e bataillon subit des assauts violents au nord.
A 15h, une attaque allemande sur la droite est repoussée par 80 cuisiniers, agents de liaison et malades du 77e jusqu'à Molenaarelst.
La 8e Compagnie réoccupe avec le 3e bataillon le bord de la route au nord du carrefour. Durant la nuit, les 10e et 11e Compagnies subissent 3 attaques. Elles se font tuer sur place plutôt que de reculer.
Tout le monde est en 1re ligne, il n'y a plus de réserve.
Le fusil et la pioche sont utilisés toute la nuit pour creuser des tranchées et barricader le carrefour.

Le 13 novembre, le 77e risque d'être encerclé. Le 92e en réserve à Sint-Jan reçoit l'ordre d'attaquer le carrefour de Broodseinde. A 8h, les Allemands attaquent sous la pluie et la neige.
A 14h, au prix de pertes élevées, baïonnette au canon, les Allemands sont repoussés de l'autre côté du carrefour, mais la contre-attaque ne pourra aller plus loin.

Le 14 novembre, une contre-attaque allemande échoue. Le canon tonne sans arrêt. Il neige. C'est la même situation le 15.

Dans la nuit du 19 au 20 novembre, le 77e est relevé par le 32e et gagne Vlamertinge.

Le 22 novembre, le régiment occupe un nouveau secteur à Sint-Jan.

 

tranchées anglaises, près de Broodseinde

 

 

tranchées à Broodseinde

 

Le 9e Corps d'armée a tenu la pointe de Zonnebeke. Sur 27 000 hommes, 16 000 sont tués, blessés ou disparus.

Le 77e Régiment a perdu la moitié de son effectif, dont Auguste Jaud.

 

 

 

complément sur l'armée française en 1914 : "Les Chemins de la Mémoire" février-mars 2014

 

 

 

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