Claude PERRUSSOT (1871-1894)

 

 

Le 3 octobre 1890, Eugène écrit à l'inspecteur d'académie :
"… Faisant partie de la classe 1889, je dois être appelé en novembre prochain à faire une année de service militaire."

Eugène précise "ayant un frère sous les drapeaux, et étant moi-même aîné d'orphelins, je n'ai pas eu à contracter d'engagement décennal ; mais mon plus grand désir serait d'être replacé à mon retour de service en octobre 1891 dans mon poste actuel à Saint Emiland.
Je prie donc Monsieur l'Inspecteur d'Académie de ne désigner mon remplaçant à Saint Emiland que pour l'année que je resterai sous les drapeaux...
"

Quel est le frère sous les drapeaux ? Ce ne peut qu'être Claude, 18 ans en 1890. Henri n'a alors que 16 ans… un peu jeune pour être soldat !

Dans un courrier de 1902, il écrit "mon pauvre frère, sous-officier d'infanterie de Marine, mort dans les Colonies, loin des siens, à 23 ans."

Claude, né à Toulon le 22 septembre 1871, est engagé volontaire dans l'armée, fait les campagnes du Dahomey et du Tonkin, il est décédé au Tonkin en 1894.

Dans le registre des décès de Toulon en 1895, on en trouve la transcription :

"L'an mil huit cent quatre vingt quinze et le quatorze du mois de mars, à deux heures du soir, nous Paul Marchelli, adjoint délégué aux fonctions de l'état-civil, avons transcrit l'acte de décès dont la teneur suit :

"Extrait mortuaire Troupes de l'Indo-Chine, 3e Régiment de Tirailleurs Tonkinois. Nous soussigné, Leblanc Léon, Capitaine au troisième Régiment de Tirailleurs Tonkinois, remplissant les fonctions d'officier de l'état-civil, certifions qu'il résulte du registre destiné à l'inscription des actes de l'état-civil faits aux Armées, que le nommé Perrussot Claude, sergent fourrier au troisième Régiment de Tirailleurs Tonkinois, troisième bataillon, douzième compagnie ; né le vingt-deux septembre mil huit cent soixante et onze à Toulon, du dit département du Var, signalé au registre matricule sous le numéro D trente trois mille six cent cinquante trois, fils de feu André et de feue Rancurel Françoise Philomène, domiciliée à Saint Jean de Trézy, canton de Couches les Mines, département de Saône et Loire, non marié ; est décédé à Vinh-Tuy le huit octobre à trois heures du soir, d'après la déclaration à nous faite le huit octobre mil huit cent quatre vingt quatorze par les trois témoins mâles et majeurs voulus par la loi, lesquels ont signé au registre avec nous.
A Vinh-Tuy le 8 octobre 1894. Signé L. Leblanc"

Le reste de la transcription n'est qu'une suite de procédures pour le contrôle de l'authenticité des signatures par tous les échelons hiérarchiques de Léon Leblanc, avec leurs titres " ronflants " :

- Conseil d'administration du troisième régiment de tirailleurs tonkinois, à Bac
- De Ricaudy, "Commissaire aux Revues", à Dep Tan
- Mittre, "Commissaire Chef des Services administratifs Militaires en Amman et au Tonkin", à Hanoï
- "Résident supérieur au Tonkin et par délégation le Chef du Cabinet"

 

acte de naissance de Claude Perrussot

 

 

e Tonkin, l'Annam et le Laos

 

"Maîtresse de la Cochinchine et protectrice du Cambodge, la France a ensuite étendu sa domination ou son influence sur l'Annam, le Tonkin, les plateaux mois et laotiens.

Ces diverses acquisitions ont toutes été réalisées sous la Troisième République, entre 1880 et 1900. L'idée de conquérir le Tonkin apparut dès avant 1870, à la suite d'une mission d'exploration que Francis Garnier dirigea dans l'intérieur du pays ; cette mission permit en effet d'établir que la vallée du Fleuve Rouge, au Tonkin, constituait la meilleure voie d'accès vers les provinces de la Chine du Sud. Cependant une première tentative pour occuper le Tonkin échoua tragiquement (1873) ; cet échec entraîna, pendant dix ans, l'arrêt de toute opération.

En Indochine, comme en Afrique du Nord, en Afrique Noire ou à Madagascar, l'arrivée des Républicains aux affaires marqua la reprise des initiatives. Gambetta et Ferry furent, ici encore, les deux initiateurs

Un incident, au cours duquel une petite force française envoyée au Tonkin, sous le commandement de Rivière, fut anéantie, fut suivi de l'envoi d'un corps expéditionnaire en Extrême-Orient (1883). Après une courte guerre, l'empereur d'Annam, maître du Tonkin, se soumit. L'Annam et le Tonkin passèrent sous le protectorat français. La crise ne fut pas terminée pour autant car la Chine, qui prétendait à une suzeraineté sur l'Annam, refusa de reconnaître le traité. Il fallut faire aussi la guerre à la Chine ; celle-ci dut en fin de compte s'incliner (1885).

La prise de possession des régions situées entre le territoire annamite proprement dit et le cours du Mékong fut effectuée par des moyens surtout pacifiques entre 1885 et 1895. Un courageux explorateur, Maître, fit reconnaître l'autorité française par les rudes habitants des plateaux moïs, tandis qu'un autre explorateur, Pavie, parcourait, tel Brazza au Congo, les montagnes et les plateaux du Laos, passant avec les chefs indigènes de nombreux traités de protectorat."

Extrait de "L'expansion coloniale française aux XIXe et XXe siècles" par Albert Malet et Jules Isaac dans "La naissance du monde moderne" (1961)

 

 

 

Tirailleurs Tonkinois - la classe de français

 

 

 

fiche matricule de Claude Perrussot

 

 

 

Le rond rouge indique la ville de Vinh-Tuy, au Tonkin, aujourd'hui au Vietnam, là où décède
le 8 octobre 1894 le militaire Claude Perrussot, sergent fourrier au 4e Régiment d'Infanterie de Marine.

 

diplôme de la médaille du Dahomey décernée à Claude Perrussot, frère d'Eugène

 

 

 

 

 

 

médaille commémorative
de l'expédition du Dahomey

pour en savoir plus

 



transcription du 14 mars 1895 à Toulon du décès Claude Perrussot

 

 

 

 

 

 

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