Eugène
Perrussot dit de lui : "est affecté au 269e régiment
d'infanterie où il se fait remarquer par son courage.
Après avoir pris part à divers combats, il est
tué à Neuville Saint Waast, tristement
célèbre, le 28 janvier 1916, après avoir fait
héroïquement son devoir."
C'est bien peu et très convenu. Peut-on en savoir plus sur
Jean Marie Delhomme ?
Jean Marie Delhomme, à presque
trente-trois ans, est mobilisé dès août 1914.
Est-ce le même que Joanny Delhomme inscrit sur la plaque
à l'église ? C'est probable.
Sur sa fiche de "Mémoire des Hommes", il est
précisé qu'il est "venu du 134e RI".
Le 134e, c'est le régiment de Joanny
Vouillon et de Claude-Marie
Vincent, tous deux morts au combat
dès août 1914.
Après ces rudes combats, il rejoint le 269e Régiment
d'Infanterie.
Le 269e RI fait partie de la 70e Division
d'Infanterie avec les 226e, 237e, 279e, 360e RI ; les 42e, 44e, 114e
BCP et le 26e RIT.
Le 269e Régiment d'Infanterie arrive en
Artois début octobre 1915 et y passe tout l'hiver. "Cet hiver
est d'une rigueur exceptionnelle. La pluie tombe sans arrêt
pendant des semaines entières rendant les tranchées et
boyaux infranchissables. Les hommes sont dans la boue jusqu'au
ventre, mais le moral reste excellent." (Historique du 44e
B.C.P)
la Grande Guerre en 1914-15 - Nord
d'Arras - poste d'observation au Labyrinthe
L'inscription recommande à nos braves : "Soyez prudents aux
créneaux, servez-vous du périscope."
La cote 140 (14 octobre 1915 - 28
février 1916)
"Le 14 octobre, le 237e est
désigné pour tenir un nouveau secteur au nord de la
Neuville-Saint-Vaast, sur le versant de la cote 140 occupée
encore par les Allemands.
Les boyaux d'accès serpentent longuement à travers les
terrains glaiseux de l'Artois que les pluies persistantes des mois de
novembre et décembre transforment en marécages
mouvants. Boyaux et tranchées ne sont plus que des ruisseaux
de boue où les hommes s'enlisent et d'où ils ne sont
retirés parfois qu'au prix des plus grands efforts.
une barricade dans les rues de
Neuville
Les conditions de séjour de l'ennemi
dans ces terrains boueux valent les nôtres. Des groupes de
Boches essaient à plusieurs reprises d'engager des pourparlers
avec nos hommes pour pouvoir continuer plus commodément les
travaux de réfection de leurs tranchées. Nos Poilus
continuent leur faction, ayant souvent de l'eau jusqu'au ventre :
rien n'ébranle leur courage et leur discipline. Ils
relèvent sans cesse les terres qui s'éboulent, qu'ils
étayent avec des claies, des sacs à terre, des fascines
ou des gabions, recommençant sans cesse les mêmes
travaux toujours avec le même esprit d'abnégation, ne
connaissant comme cantonnements de repos et pour peu de jours
consécutifs, entre deux relèves, que les mauvais
villages de l'Artois.
en faction dans les rues de
Neuville
Jusqu'aux derniers jours de janvier 1916 aucune
attaque ne se produit, mais l'artillerie ennemie n'en continue pas
moins à bombarder par intermittence nos premières
lignes."
Historique du 237e
Régiment d'Infanterie
C'est pendant ces "marmitages" que Jean
Marie Delhomme est blessé à mort :
"L'an mil neuf cent seize, le deux du mois de
février, à deux heures trente du soir étant
à Aubigny (1) (Pas de Calais), acte de
décès de Delhomme Jean Marie, soldat de 2e classe du
269e Régiment d'Infanterie ; N° Mle 1430 au recrutement
;
Né le vingt six septembre mil huit cent quatre vingt un
à Saint Léger sous la Bussière (Saône et
Loire) domicilié en dernier lieu à Saint Léger
sous la Bussière, canton de Tramayes (Saône et
Loire)
décédé à Neuville Saint Vaast (2)
(Pas de Calais) le vingt huit janvier mil neuf cent seize à
deux heures du soir par suite de blessure de guerre - "Mort pour la
France" - fils de Benoît et de Eugénie
Thomas.
Les circonstances n'ont pas permis cette
constatation. Dressé par nous, Schaeffer Victor Emile,
Lieutenant au 269e Régiment d'Infanterie ; sur la
déclaration de Gerbal Alexandre Jean, âgé de
trente et un ans, sergent au 269e Régiment d'Infanterie, et de
Thomas Victor, âgé de trente-quatre ans, soldat de 1re
classe au 269e Régiment d'Infanterie ; témoins qui ont
signé avec moi après lecture faite
"
"L'acte de décès ci-dessus a
été transcrit le quatorze mars mil neuf cent seize,
à deux heures de l'après midi, par nous, Vivier Jean,
adjoint au Maire de Saint Léger sous la
Bussière."
(1) aujourd'hui Aubigny en Artois,
à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de
Neuville Saint Vaast
(2) Neuville Saint Vaast est au
nord d'Arras
Jean Marie Delhomme est inhumé à
la nécropole nationale de Notre Dame de Lorette (tombe N°
8608) :
Tous ces clichés sont de Daniel
Lefèvre - Merci, Daniel !
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