LIVRE D'R
des Enfants de la Commune
de SAINT LEGER SOUS LA BUSSIERE
morts pour la Patrie

 

 

 

Courrier de Saône et Loire du 7 septembre 1923

 

Remerciements à M. Jean Cinquin, de La Bussière, qui nous a permis de reproduire ici le livret en sa possession, à Raphaël Bouchot pour ses photos de Saint Léger, à Daniel Lefèvre pour ses clichés des cimetières de "nos" Poilus, aux sites des passionnés de la Grande Guerre auxquels nous avons puisé nos renseignements, à Michel Guironnet bien sûr, qui s'est lancé dans ce remarquable devoir de mémoire et a rédigé les notices.
Les fiches de cette page proviennent du site
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/

 

Discours prononcé par monsieur Perrussot, ancien instituteur de la Commune, ancien combattant, chevalier de la Légion d'honneur, à l'inauguration du Monument aux Morts, le 2 septembre 1923

 

Mesdames, messieurs,

C'est avec une profonde émotion que je me retrouve aujourd'hui au milieu de vous, au pied de ce monument élevé par la reconnaissance publique à la mémoire des glorieux enfants de la Commune, morts pour la Patrie.

Je remercie M. le Maire, ainsi que la municipalité, d'avoir bien associer à cette pieuse cérémonie celui qui fut pendant de longues années l'instituteur, le second père de ceux des vôtres qui sont tombés pour la Patrie, car la plupart des noms gravés sur ce monument sont des noms d'enfants que j'ai connus, que j'ai élevés, que j'ai aimés.

Ce monument élevé sur l'une de vos places publiques rappellera à tous l'héroïsme des enfants du pays qui sont allés donner leur vie à la Patrie dans la grande guerre 1914-1918.

Quand les jeunes générations d'écoliers passeront devant cette colonne et liront les noms immortels de nos glorieux morts, elles sauront que leurs devanciers ont donné leur vie pour conserver à la France son indépendance et son rang de grande nation et pour rendre l'humanité meilleure. Ainsi, la grande voix de nos morts parlera en eux et leur enseignera, mieux que toute formule, le Devoir par l'exemple.

A mesure que je lis le nom de nos héros, je revois en une rapide et émotionnante vision leurs visages d'enfants, tels que je les ai connus dans leur jeune âge, avec certains détails de leur physionomie, estompés par le temps.

Je les vois, par tous les temps, accourir auprès de moi de tous les hameaux, mes chers petits écoliers, j'entends le bruit de leurs petits sabots sur la route et les éclats de voix fraîche et joyeuse. Je participe à leurs jeux dans la cour de l'école. Je revois leurs petits costumes d'enfants, leurs tabliers noirs, leurs tabliers à carreaux bleus et blancs, blancs et rouges, et je revois leur gentille frimousse de bons écoliers, un peu " diables " parfois, mais pourvus d'un excellent cœur, animés d'un excellent esprit. Je les vois penchés sur leur cahiers, leurs livres, se préparant à devenir de braves gens, d'honnêtes hommes, de bons pères de famille, de bons travailleurs. Et je les revois plus grands, groupés autour de moi, les dimanches, pour les exercices de tir, se préparant à devenir de bons soldats.

Et ma pensée revoit ensuite ces jeunes gens grandis, devenus tout à coup soldats sur les champs de bataille, faisant bravement leur devoir devant le Boche maudit, défendant pied à pied le sol de la Patrie, se cramponnant au terrain, creusant des tranchées, des sapes, des mines ; je les revois devenus fantassins, diables bleus, artilleurs, soldats du génie, à leur poste de combat. Et le vieux maître aux cheveux blancs est fier de ses petits écoliers transformés en héros.

Si nous lisons le récit des exploits accomplis par nos enfants, et ce récit est imprimé en lettres de sang sur les champs de bataille de l'Yser à l'Alsace, nous voyons en raccourci défiler devant nos yeux toute la grande guerre avec ses héroïsmes, ses vaillances, ses sublimes dévouements, ses sacrifices, mais aussi, hélas !, avec toutes ses horreurs !

Nous assistons à l'offensive de nos troupes, à la première victoire de la Marne, puis à la guerre des tranchées, à la guerre des mines, à la lutte des bombes, dans la boue, dans la puanteur des cadavres, dans le tourbillon des mouches bleues, dans la vermine, dans l'enfer.

le quartier de la Belouze

Nous assistons au lent supplice de nos soldats qui, pendant des années, ont tenu vaillamment tête à l'envahisseur jusqu'au moment où arriva le couronnement de tant d'efforts, la retraite de l'ennemi, l'armistice.

On ne saura jamais toutes les souffrances endurées par nos soldats, on ne dira jamais assez haut tour l'héroïsme qu'ils ont déployé ; c'est qu'ils appartiennent à la race saine et vaillante des paysans français qui ont tenu tête à l'envahisseur et l'ont bouté hors de France.

 

1° Voici d'abord le soldat

SARRAZIN Etienne

Chacun de nous a encore présent à l'esprit sa belle stature, le vrai portrait du laboureur de France, sain et fort. Au régiment, c'est un intrépide soldat. Il appartient à un bataillon de chasseurs à pied, les "diables bleus" comme on les appelle. Il participe à l'offensive de nos troupes en Lorraine où il fait bravement son devoir, et il est tué presqu'au début de la campagne, le 22 août 1914 à Badonvillers, en pleine jeunesse, faisant à la Patrie le sacrifice de sa vie.

Ton obscur sacrifice a eu sa récompense
Frère, puisqu'à présent, sur Metz et sur Strasbourg
Nos drapeaux glorieux déployant leurs plis lourds
Flottent joyeusement dans le ciel clair de France.

 

page sur Etienne Sarrazin

 

VOUILLON Joanny

appartient au 134e régiment d'infanterie. Il participe à notre première offensive en Alsace où notre beau régiment de Mâcon se fait remarquer par sa vaillance. Cette offensive nous coûta cher car l'ennemi était largement doté de mitrailleuses dissimulées dans les champs et qui décimèrent nos belles troupes. Nous faisions la première expérience de la guerre nouvelle et apprenions à nos dépens qu'on ne se bat pas contre du matériel.
Après avoir occupé Mulhouse, il faut battre en retraite. VOUILLON se fait remarquer dans ces durs combats par son courage. Il est tué le 25 août 1914 à Rozelieures, montrant le plus bel exemple d'abnégation et d'esprit de sacrifice.

 

 
page sur Joanny Vouillon

 

CHEMARIN Jean-Marie

appartient au 60e régiment d'infanterie territoriale. Il est affecté dès le 6 octobre 1914 au 153e régiment d'infanterie. Nous le voyons avec son camarade LAFFAY et beaucoup de compatriotes non loin d'Hébuterne, puis en Belgique. Il s'agit d'empêcher le Boche de passer et de s'emparer de Dunkerque et de Calais. Nos soldats se battent dans la boue, car tout le pays est inondé. CHEMARIN est tué le 12 novembre 1914 en Belgique après avoir fait héroïquement son devoir.

page sur Jean-Marie Chemarin
 

 DARGAUD Antonin

est affecté comme son camarade d'enfance CHEMARIN au 153e régiment d'infanterie. Il prend part à des attaques dans le nord de la France, dans les boues des Flandres. Le voilà à l'est du canal de l'Yser, non loin de la Maison du Passeur, non loin du point où tombera plus tard l'immortel Guynemer ! Son régiment occupe un terrain couvert d'eau. La lutte est dure. Les Boches font des efforts acharnés pour passer, mais leurs efforts se heurtent partout à une résistance invincible. C'est au cours d'un de ces combats meurtriers que DARGAUD Antonin est tué, face à l'ennemi, un mois après son camarade CHEMARIN.

 

 
page sur Antonin Dargaud

 

LAFFAY François

est incorporé au 60e régiment d'infanterie territoriale, mais il est bientôt affecté au 146e régiment d'infanterie, en même temps que plus de 1200 hommes de la région mâconnaise (les uns au 146e, et les autres au 153e). Il combat près d'Hébuterne, puis en Belgique, hiver 1914-1915. La lutte est rude. On se bat dans la région de l'Yser, dans l'eau, dans la boue, car le terrain est submergé. On s'enlise à chaque pas, les pertes sont sévères, mais le Boche est tenu en respect. Et cette phrase héroïque " On ne passe pas ! ", c'est vous, vaillants soldats, qui l'inscrivîtes en lettres de sang sur le champ de bataille de l'Yser.
Grièvement blessé, ce brave soldat va mourir en Saint Pol en Ternoise, le 24 mai 1915.

 
page sur François Laffay

 

TERRIER Claude-Marie

appartient au 11e génie. Le voilà dans la région de Massiges, au nord de Ville sur Tourbe. Les lignes françaises et les lignes boches sont très rapprochées et la guerre de mines bat son plein. Le sapeur TERRIER est employé à creuser des sapes, des galeries souterraines, à préparer des chambres de mines. Et ce travail se fait à proximité des galeries souterraines de l'adversaire dont on entend le sourd travail. Chaque jour, des explosions se produisent, ensevelissant les occupants, bouleversant les travaux de l'ennemi, creusant des entonnoirs. C'est au moment d'une relève, à l'instant où il quittait ses galeries pour aller au repos, que le sapeur TERRIER a été tué d'une balle en plein front, face à l'ennemi, le 12 août 1915.
Par une étrange coïncidence, pendant que TERRIER Claude occupait les tranchées de Ville sur Tourbe, son vieux maître était à la côte 196 (butte du Mesnil), non loin de Ville sur Tourbe.

Tu mourus loin des tiens que tu croyais revoir
Loin du clocher natal, tout seul, un soir, en brave
Mais devant les amis, la voix émue et grave
Ton capitaine a dit : " Il a fait son devoir ! "

 

 
page sur Claude-Marie Terrier

 

THEILLERE Joseph

est affecté au 20e régiment d'infanterie. D'après les seuls renseignements que la mairie a pu recueillir, il est décédé à Saint Sauveur, près d'Arras, le 10 octobre 1915.

page sur Joseph Theillère

 

PHILIBERT Jean-Louis

affecté au 10e régiment d'infanterie, a fait toute la campagne avec son régiment, y compris les attaques de Champagne, en septembre 1915. Il remplit les fonctions de caporal d'ordinaire, ce qui n'est pas un emploi de tout repos. Il faut, coûte que coûte, ravitailler en vivres les hommes qui sont en ligne, ce qui n'est pas toujours sans danger, car les emplacements des cuisines et les corvées d'ordinaire sont souvent repérés par l'adversaire et par conséquent copieusement marmités.
C'est en allant ravitailler sa compagnie, le 30 octobre 1915, sous un violent bombardement par obus toxiques, qu'il a été tué, au Bois du Paou, dans la région de Tahure.
Commandant moi-même un bataillon à cette époque, et revenant des combats de la Butte de Tahure, j'ai vu la cuisine roulante éventrée et les hommes de corvée gisant sur la piste de Perthes à Tahure.
Quelle tragique rencontre du maître et de son ancien élève !

 

page sur Jean-Louis Philibert

 

DELHOMME Jean-Marie

est affecté au 269e régiment d'infanterie où il se fait remarquer par son courage. Après avoir pris part à divers combats, il est tué à Neuville Saint Vaast, tristement célèbre, le 28 janvier 1916, après avoir fait héroïquement son devoir.

page sur Jean-Marie Delhomme

 

10° AUGOYAT Jacques

est affecté au 60e régiment d'infanterie territoriale, et ce régiment de pépères est chargé de défendre les lisières nord et est de la forêt de Parroy, non loin de la frontière, près d'Avricourt, dont on aperçoit le clocher. Les pépères font bonne garde.
Ils creusent des tranchées, installent des réseaux de fil de fer, construisent des fortins, et rendent leur secteur inexpugnable. Ils ne connaissent pas le repos, après le service de garde, derrière le créneau, il y a les corvées. Pour eux, pas de relève. Il semble qu'on les oublie, mais ils ne murmurent pas. Ils sont pendant des mois et des années sur les mêmes emplacements. C'est au cours de cette rude existence qu'AUGOYAT contracte la maladie qui devait l'emporter. Il essaye de lutter contre le mal mais il est évacué et il va mourir à l'hôpital de Pontarlier, laissant parmi nous le souvenir d'un brave père de famille et d'un homme de cœur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

page sur Jacques Augoyat

 

11° LACONDEMINE Pierre

est affecté au 85e régiment d'infanterie. Il a été tué dans un combat aux Eparges, le 20 mai 1916, montrant à tous l'exemple du courage et le mépris du danger.

 

page sur Pierre Lacondemine

 

12° BESSON Antoine-Claude

est affecté au 79e régiment d'infanterie. Il est tombé au champ d'honneur le 27 mai 1915 à Neuville Saint Waast, non loin de l'endroit où était tombé son beau-frère quelques mois auparavant.

 

13° TERRIER Joanny

est un jeune bleuet de la classe 1915. Il est plein de vaillance. Il appartient à une belle et brave famille qui compte 12 enfants. Déjà l'aîné est parti et a gagné la Croix de guerre et de nombreuses citations. Il veut aussi faire comme son frère. Il veut faire honneur à sa famille et à son pays. Affecté au 133e régiment d'infanterie, il eut une courte et belle carrière. Il fut tué au combat de la Somme le 28 juillet 1916, montrant qu'un bleuet a l'âme d'un héros.

 

 
page sur Joanny Terrier

 

14° SARRAZIN Claude

frère de SARRAZIN Etienne, appartient au 127e régiment d'infanterie et il a son frère à venger. Il se bat bravement. Il est tué, face à l'ennemi, au cours d'une attaque près du bois Maurepas, le 3 septembre 1916, laissant le souvenir d'un brave enfant et d'un vaillant soldat. Inclinons-nous devant les vieux parents de SARRAZIN Etienne et de SARRAZIN Claude, morts pour la Patrie.

page sur Claude Sarrazin
 

 

15° PASSOT César

appartient au 47e régiment d'artillerie. Il prend part à divers combats et nous le voyons, à côté de sa pièce, faire bravement son devoir. Dans un duel d'artillerie, il est grièvement blessé, et c'est des suites de ses blessures qu'il va mourir à l'hôpital Lariboisière, à Paris, le 23 septembre 1916, offrant ses souffrances et sa vie en sacrifice à la Patrie.

 

 
page sur César Passot et son frère Joanny

 

16° AUGOYAT Philibert

appartient au 60e régiment d'infanterie territoriale, comme son frère déjà nommé. Il supporte la rude existence des pépères de la forêt de Parroy.
Il a été tué à mes côtés le 19 mars 1917, pendant un bombardement, par un obus, et il a mérité par sa belle conduite une citation et la croix de guerre.

page sur Philibert Augoyat

 

17° THEVENET Pierre-Marie

appartient au 10e d'infanterie. Après avoir donné en maintes circonstances des preuves de son courage, il est tué à Maisons de Champagne, non loin de la Main-de-Massiges, dans un combat à la grenade, de tranchée à tranchée. Il avait 21 ans !

 

page sur Pierre-Marie Thévenet

 

18° VINCENT Victor-François

appartient au 358e régiment d'infanterie. C'est un brave soldat, courageux, plein de sang-froid. Son régiment occupe le secteur aux environs de Mesnil les Hurlus, à la ferme de Beauséjour.

Au Mesnil les Hurlus
Il faut voir les Poilus
L'œil aux aguets, l'expression énergique
Chacun faisant son devoir héroïque
Et si les Allemands
Venaient sournoisement
On leur ferait voir ce que c'est qu'un Poilu
Au Mesnil les Hurlus

C'est là qu'il est tué, au créneau, le 30 mars 1917, non loin de Maison de Champagne, où avait été tué quelques jours auparavant son camarade THEVENET.

 

19° VINCENT Jacques

est affecté au 160e régiment d'infanterie, et il est mort pour la France le 21 avril 1917, à l'hôpital de Chalon sur Saône.

 

 

20° VINCENT Claude-Marie

est un brave. Il appartient au 134e régiment d'infanterie. Il participe à l'offensive de nos troupes en Alsace-Lorraine où il se fait remarquer par sa vaillance. Mais il faut battre en retraite devant des forces supérieures. Nos troupes défendent le sol pas à pas. VINCENT est tué d'une balle en plein front, pendant les durs combats de Rozelieures où nos régiments furent décimés.
Les trois frères VINCENT, fils d'une humble famille, morts pour la France, laisseront parmi nous un inoubliable souvenir.

 

 
page sur Claude-Marie Vincent

 

21° AUGOYAT Claude

du 69e régiment d'infanterie a gagné ses galons de caporal sur le champ de bataille. Il est grièvement blessé en entraînant ses hommes à l'assaut, et il va mourir dans une ambulance le 12 mai 1917, laissant une veuve dans le chagrin (morte peu après) et une chère petite orpheline recueillie et élevée aujourd'hui par ses grands-parents.

 

22° DENOGENT Alexandre

est un jeune bleuet, un enfant, mais ayant l'âme d'un héros. Il est affecté au 332e régiment d'infanterie qui est dans la région à l'ouest de Pont à Mousson. C'est là qu'il est tué le 7 mars 1918, d'une balle à la tête, à l'âge de 20 ans, laissant parmi tous ceux qui l'ont connu le souvenir d'un excellent camarade et d'un brave cœur.

 

 

23° VINCENT Claude-Marie

est mort à St Léger sous la Bussière, le 13 juin 1918, des suites de fatigues de la guerre. Ses parents ont eu la consolation de l'assister pendant ses derniers moments et de lui fermer les yeux.

page sur Claude-Marie Vincent

 

24° DESROCHES Claude-Marie

a fait partie du 60e régiment d'infanterie territoriale et, après la dislocation de cette unité, nous le trouvons aux environs d'Amiens où il est tué en 1918.

 

 

page sur Claude-Marie Desroches

 

25° DEPARIS Antonin

appartient au 56e régiment d'infanterie. Il a pris part à divers combats avec ce régiment. Pendant la bataille de l'Oise, en août 1918, il est intoxiqué par les gaz et il va mourir à Tracy le Val, trois mois avant l'armistice, tué par l'ypérite, offrant ses souffrances et sa vie à la Patrie.

 

26° NOLY Jean-Marie

est un jeune homme plein d'ardeur, plein d'entrain. Il est affecté au 102e bataillon de Chasseurs à pied, les diables bleus. Il assiste à divers combats et il a la joie de participer à la poursuite de l'ennemi qui commence à lâcher le terrain sous la poussée irrésistible de nos braves soldats. Il est tué le 29 août 1918, face à l'ennemi, pendant les combats de la Somme, à Beuvraignes. Admirons ce brave petit soldat.

 

 

27° LAFFAY André

frère de LAFFAY Francis, est un brave. Il appartient au 122e régiment d'infanterie. Il est nommé caporal sur le champ de bataille. Il prend part à divers combats, notamment à la Fille Morte, dans la région des Entonnoirs, à quelques pas de son ancien instituteur qui est dans un secteur dans la région des Courtes Chausses. J'aurais voulu serrer la main et embrasser ce cher enfant. Je n'ai pu le rencontrer. Il a été blessé pendant la poursuite de l'ennemi, dans l'Oise, et est mort le 20 septembre 1918, dans une ambulance du front, des suites de ses blessures, peu de temps avant l'armistice.

 
page sur André Laffay

 

28° BENAS Joanny

appartient au 105e régiment d'artillerie lourde. Il prend part à divers combats avec son énorme pièce qui bouleverse et pulvérise les ouvrages ennemis. Mais la lourde pièce est repérée par l'ennemi et un combat s'engage, duel d'artillerie acharné. L'obus monstre arrive avec un bruit sinistre, la terre tremble, s'entr'ouvre, se creuse en de formidables entonnoirs. BENAS est blessé à son poste de combat et il va mourir sur une couchette d'hôpital, à Clamecy, quelques jours avant la fin de la guerre, le 10 octobre 1918, ayant eu la consolation de voir le Boche en fuite.

 

 

29° GAUTHIER François

appartient à la classe 16. Il est signalé comme disparu au cours d'un combat. Son corps a été retrouvé dans une tranchée comblée par une explosion, son fusil à côté de lui.
Honneur à ce brave !

Ta mère ne s'est point penchée à ton chevet
Son sourire n'a pas calmé ton agonie
Et pour fermer tes yeux aucune main amie
N'a passé sur ton front où le sang ruisselait.

 

30° ADOUARD Etienne

est un brave enfant au regard clair et franc. Il appartient au 10e régiment d'infanterie et il fait bravement son devoir. Il prend part à la guerre en Orient. Il supporte courageusement toutes les souffrances et toutes les privations, et c'est là qu'il contracte le germe de la maladie qui devait l'emmener. Il est mort, après l'armistice, dans son village natal, au milieu des siens qui ont eu la suprême consolation de la soigner et de lui fermer les yeux.

page sur Etienne Adouard

 

31° JANIN Jean-Marie

est un vétéran, car il est de la classe 1890. Mais, malgré son âge, il part le premier jour de la mobilisation, et il va à Bourges travailler dans une boulangerie. Il met toutes ses forces au service de la Patrie et c'est au cours de ce dur labeur qu'il contracte la maladie qui devait l'emmener. JANIN a fait toute la campagne et est rentré dans ses foyers complètement épuisé. Il est mort le 10 avril 1920, laissant un excellent souvenir parmi tous ceux qui l'ont connu.

page sur Jean-Marie Janin

 

La longue liste est terminée.

Je vous remercie, monsieur le Maire, de m'avoir permis de retracer, comme instituteur et comme ancien combattant, en traits rapides, les principaux exploits des enfants du pays morts pour la Patrie.

Je suis fier d'avoir enseigné dans cette école, dans cette commune qui a donné le meilleur de sa substance à la Patrie.

 

 

Et notre tâche à tous, dans le présent et dans l'avenir, sera de ne pas oublier la belle leçon que nous ont donnée nos héros !

Et vous parents, mères (mamans ! criaient nos soldats blessés, agonisants), pères, veuves, orphelins, que la gloire de nos morts rejaillisse sur vous. Que vos larmes, que vos souffrances soient adoucies par la pensée que la reconnaissance de tous vous est acquise, et que le sacrifice de ceux que nous pleurons a sauvé la Patrie et la Civilisation tout entière.

Et vous, jeunes écoliers, gravez dans votre mémoire les noms et les hauts faits de vos devanciers. Apprenez, en lisant le récit de leur vaillance, à devenir forts et vaillants comme eux. Travaillez, redoublez d'efforts pour devenir les dignes successeurs de nos héros. Et plus tard, dans la vie, si vous étiez tentés de vous ralentir dans votre tâche, pensez à ce Monument, à cette Croix de guerre, symbole du devoir, à ces palmes, symbole du sacrifice si noblement consenti par vos aînés, et reprenez allègrement votre route d'honnêtes hommes et de bons Français. Soyez dignes de vos devanciers.

Et tous, réunis dans le même culte envers la Patrie, lorsque nous évoquerons le souvenir de nos chers enfants disparus, nous dirons, le cœur ému, mais avec fierté, admiration et reconnaissance : Morts au champ d'honneur ! Vive la France !

 

Ici des documents tirés des registres des délibérations du CM - érection du monument aux morts

 

Là un tableau de synthèse sur TOUS les Poilus de Saint Léger - on constatera des "bizarreries"

 

Si vous possédez des documents complémentaires sur les Poilus de St Léger, merci de nous contacter

 

 
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