Discours
prononcé par monsieur Perrussot, ancien instituteur de la
Commune, ancien combattant, chevalier de la Légion d'honneur,
à l'inauguration du Monument aux Morts, le 2 septembre
1923
Mesdames, messieurs,
C'est avec une profonde émotion que je
me retrouve aujourd'hui au milieu de vous, au pied de ce monument
élevé par la reconnaissance publique à la
mémoire des glorieux enfants de la Commune, morts pour la
Patrie.
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Je
remercie M. le Maire, ainsi que la municipalité,
d'avoir bien associer à cette pieuse
cérémonie celui qui fut pendant de longues
années l'instituteur, le second père de ceux
des vôtres qui sont tombés pour la Patrie, car
la plupart des noms gravés sur ce monument sont des
noms d'enfants que j'ai connus, que j'ai
élevés, que j'ai aimés.
Ce monument élevé sur
l'une de vos places publiques rappellera à tous
l'héroïsme des enfants du pays qui sont
allés donner leur vie à la Patrie dans la
grande guerre 1914-1918.
Quand les jeunes
générations d'écoliers passeront devant
cette colonne et liront les noms immortels de nos glorieux
morts, elles sauront que leurs devanciers ont donné
leur vie pour conserver à la France son
indépendance et son rang de grande nation et pour
rendre l'humanité meilleure. Ainsi, la grande voix de
nos morts parlera en eux et leur enseignera, mieux que toute
formule, le Devoir par l'exemple.
A mesure que je lis le nom de nos
héros, je revois en une rapide et émotionnante
vision leurs visages d'enfants, tels que je les ai connus
dans leur jeune âge, avec certains détails de
leur physionomie, estompés par le temps.
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Je les vois, par tous les temps, accourir
auprès de moi de tous les hameaux, mes chers petits
écoliers, j'entends le bruit de leurs petits sabots sur la
route et les éclats de voix fraîche et joyeuse. Je
participe à leurs jeux dans la cour de l'école. Je
revois leurs petits costumes d'enfants, leurs tabliers noirs, leurs
tabliers à carreaux bleus et blancs, blancs et rouges, et je
revois leur gentille frimousse de bons écoliers, un peu "
diables " parfois, mais pourvus d'un excellent cur,
animés d'un excellent esprit. Je les vois penchés sur
leur cahiers, leurs livres, se préparant à devenir de
braves gens, d'honnêtes hommes, de bons pères de
famille, de bons travailleurs. Et je les revois plus grands,
groupés autour de moi, les dimanches, pour les exercices de
tir, se préparant à devenir de bons soldats.
Et ma pensée revoit ensuite ces jeunes
gens grandis, devenus tout à coup soldats sur les champs de
bataille, faisant bravement leur devoir devant le Boche maudit,
défendant pied à pied le sol de la Patrie, se
cramponnant au terrain, creusant des tranchées, des sapes, des
mines ; je les revois devenus fantassins, diables bleus, artilleurs,
soldats du génie, à leur poste de combat. Et le vieux
maître aux cheveux blancs est fier de ses petits
écoliers transformés en héros.
Si nous lisons le récit des exploits
accomplis par nos enfants, et ce récit est imprimé en
lettres de sang sur les champs de bataille de l'Yser à
l'Alsace, nous voyons en raccourci défiler devant nos yeux
toute la grande guerre avec ses héroïsmes, ses
vaillances, ses sublimes dévouements, ses sacrifices, mais
aussi, hélas !, avec toutes ses horreurs !
Nous assistons à l'offensive de nos
troupes, à la première victoire de la Marne, puis
à la guerre des tranchées, à la guerre des
mines, à la lutte des bombes, dans la boue, dans la puanteur
des cadavres, dans le tourbillon des mouches bleues, dans la vermine,
dans l'enfer.
le quartier de la
Belouze
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Nous
assistons au lent supplice de nos soldats qui, pendant des
années, ont tenu vaillamment tête à
l'envahisseur jusqu'au moment où arriva le
couronnement de tant d'efforts, la retraite de l'ennemi,
l'armistice.
On ne saura jamais toutes les
souffrances endurées par nos soldats, on ne dira
jamais assez haut tour l'héroïsme qu'ils ont
déployé ; c'est qu'ils appartiennent à
la race saine et vaillante des paysans français qui
ont tenu tête à l'envahisseur et l'ont
bouté hors de France.
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1° Voici d'abord le soldat
SARRAZIN Etienne
Chacun de nous a encore présent à
l'esprit sa belle stature, le vrai portrait du laboureur de France,
sain et fort. Au régiment, c'est un intrépide soldat.
Il appartient à un bataillon de chasseurs à pied, les
"diables bleus" comme on les appelle. Il participe à
l'offensive de nos troupes en Lorraine où il fait bravement
son devoir, et il est tué presqu'au début de la
campagne, le 22 août 1914 à Badonvillers, en pleine
jeunesse, faisant à la Patrie le sacrifice de sa
vie.
Ton obscur sacrifice a eu sa
récompense
Frère, puisqu'à présent, sur Metz et sur
Strasbourg
Nos drapeaux glorieux déployant leurs plis lourds
Flottent joyeusement dans le ciel clair de France.
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sur Etienne Sarrazin
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2° VOUILLON Joanny
appartient au 134e régiment
d'infanterie. Il participe à notre première offensive
en Alsace où notre beau régiment de Mâcon se fait
remarquer par sa vaillance. Cette offensive nous coûta cher car
l'ennemi était largement doté de mitrailleuses
dissimulées dans les champs et qui décimèrent
nos belles troupes. Nous faisions la première
expérience de la guerre nouvelle et apprenions à nos
dépens qu'on ne se bat pas contre du matériel.
Après avoir occupé Mulhouse, il faut battre en
retraite. VOUILLON se fait remarquer dans ces durs combats par son
courage. Il est tué le 25 août 1914 à
Rozelieures, montrant le plus bel exemple d'abnégation et
d'esprit de sacrifice.
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sur Joanny Vouillon
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3° CHEMARIN Jean-Marie
appartient au 60e régiment d'infanterie
territoriale. Il est affecté dès le 6 octobre 1914 au
153e régiment d'infanterie. Nous le voyons avec son camarade
LAFFAY et beaucoup de compatriotes non loin d'Hébuterne, puis
en Belgique. Il s'agit d'empêcher le Boche de passer et de
s'emparer de Dunkerque et de Calais. Nos soldats se battent dans la
boue, car tout le pays est inondé. CHEMARIN est tué le
12 novembre 1914 en Belgique après avoir fait
héroïquement son devoir.
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sur Jean-Marie Chemarin
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4° DARGAUD Antonin
est affecté comme son camarade d'enfance
CHEMARIN au 153e régiment d'infanterie. Il prend part à
des attaques dans le nord de la France, dans les boues des Flandres.
Le voilà à l'est du canal de l'Yser, non loin de la
Maison du Passeur, non loin du point où tombera plus tard
l'immortel Guynemer ! Son régiment occupe un terrain couvert
d'eau. La lutte est dure. Les Boches font des efforts acharnés
pour passer, mais leurs efforts se heurtent partout à une
résistance invincible. C'est au cours d'un de ces combats
meurtriers que DARGAUD Antonin est tué, face à
l'ennemi, un mois après son camarade CHEMARIN.
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sur Antonin Dargaud
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5° LAFFAY
François
est incorporé au 60e régiment
d'infanterie territoriale, mais il est bientôt affecté
au 146e régiment d'infanterie, en même temps que plus de
1200 hommes de la région mâconnaise (les uns au 146e, et
les autres au 153e). Il combat près d'Hébuterne, puis
en Belgique, hiver 1914-1915. La lutte est rude. On se bat dans la
région de l'Yser, dans l'eau, dans la boue, car le terrain est
submergé. On s'enlise à chaque pas, les pertes sont
sévères, mais le Boche est tenu en respect. Et cette
phrase héroïque " On ne passe pas ! ", c'est vous,
vaillants soldats, qui l'inscrivîtes en lettres de sang sur le
champ de bataille de l'Yser.
Grièvement blessé, ce brave soldat va mourir en Saint
Pol en Ternoise, le 24 mai 1915.
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sur François Laffay
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6° TERRIER Claude-Marie
appartient au 11e génie. Le voilà
dans la région de Massiges, au nord de Ville sur Tourbe. Les
lignes françaises et les lignes boches sont très
rapprochées et la guerre de mines bat son plein. Le sapeur
TERRIER est employé à creuser des sapes, des galeries
souterraines, à préparer des chambres de mines. Et ce
travail se fait à proximité des galeries souterraines
de l'adversaire dont on entend le sourd travail. Chaque jour, des
explosions se produisent, ensevelissant les occupants, bouleversant
les travaux de l'ennemi, creusant des entonnoirs. C'est au moment
d'une relève, à l'instant où il quittait ses
galeries pour aller au repos, que le sapeur TERRIER a
été tué d'une balle en plein front, face
à l'ennemi, le 12 août 1915.
Par une étrange coïncidence, pendant que TERRIER Claude
occupait les tranchées de Ville sur Tourbe, son vieux
maître était à la côte 196 (butte du
Mesnil), non loin de Ville sur Tourbe.
Tu mourus loin des tiens que tu croyais
revoir
Loin du clocher natal, tout seul, un soir, en brave
Mais devant les amis, la voix émue et grave
Ton capitaine a dit : " Il a fait son devoir ! "
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sur Claude-Marie Terrier
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7° THEILLERE Joseph
est affecté au 20e régiment
d'infanterie. D'après les seuls renseignements que la mairie a
pu recueillir, il est décédé à Saint
Sauveur, près d'Arras, le 10 octobre 1915.
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sur Joseph Theillère
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8° PHILIBERT Jean-Louis
affecté au 10e régiment
d'infanterie, a fait toute la campagne avec son régiment, y
compris les attaques de Champagne, en septembre 1915. Il remplit les
fonctions de caporal d'ordinaire, ce qui n'est pas un emploi de tout
repos. Il faut, coûte que coûte, ravitailler en vivres
les hommes qui sont en ligne, ce qui n'est pas toujours sans danger,
car les emplacements des cuisines et les corvées d'ordinaire
sont souvent repérés par l'adversaire et par
conséquent copieusement marmités.
C'est en allant ravitailler sa compagnie, le 30 octobre 1915, sous un
violent bombardement par obus toxiques, qu'il a été
tué, au Bois du Paou, dans la région de Tahure.
Commandant moi-même un bataillon à cette époque,
et revenant des combats de la Butte de Tahure, j'ai vu la cuisine
roulante éventrée et les hommes de corvée gisant
sur la piste de Perthes à Tahure.
Quelle tragique rencontre du maître et de son ancien
élève !
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sur Jean-Louis Philibert
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9° DELHOMME Jean-Marie
est affecté au 269e régiment
d'infanterie où il se fait remarquer par son courage.
Après avoir pris part à divers combats, il est
tué à Neuville Saint Vaast, tristement
célèbre, le 28 janvier 1916, après avoir fait
héroïquement son devoir.
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sur Jean-Marie Delhomme
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10° AUGOYAT Jacques
est affecté au 60e régiment
d'infanterie territoriale, et ce régiment de
pépères est chargé de défendre les
lisières nord et est de la forêt de Parroy, non loin de
la frontière, près d'Avricourt, dont on aperçoit
le clocher. Les pépères font bonne garde.
Ils creusent des tranchées, installent des réseaux de
fil de fer, construisent des fortins, et rendent leur secteur
inexpugnable. Ils ne connaissent pas le repos, après le
service de garde, derrière le créneau, il y a les
corvées. Pour eux, pas de relève. Il semble qu'on les
oublie, mais ils ne murmurent pas. Ils sont pendant des mois et des
années sur les mêmes emplacements. C'est au cours de
cette rude existence qu'AUGOYAT contracte la maladie qui devait
l'emporter. Il essaye de lutter contre le mal mais il est
évacué et il va mourir à l'hôpital de
Pontarlier, laissant parmi nous le souvenir d'un brave père de
famille et d'un homme de cur.
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sur Jacques Augoyat
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11° LACONDEMINE Pierre
est affecté au 85e régiment
d'infanterie. Il a été tué dans un combat aux
Eparges, le 20 mai 1916, montrant à tous l'exemple du courage
et le mépris du danger.
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sur Pierre Lacondemine
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12° BESSON
Antoine-Claude
est affecté au 79e régiment
d'infanterie. Il est tombé au champ d'honneur le 27 mai 1915
à Neuville Saint Waast, non loin de l'endroit où
était tombé son beau-frère quelques mois
auparavant.
13° TERRIER Joanny
est un jeune bleuet de la classe 1915. Il est
plein de vaillance. Il appartient à une belle et brave famille
qui compte 12 enfants. Déjà l'aîné est
parti et a gagné la Croix de guerre et de nombreuses
citations. Il veut aussi faire comme son frère. Il veut faire
honneur à sa famille et à son pays. Affecté au
133e régiment d'infanterie, il eut une courte et belle
carrière. Il fut tué au combat de la Somme le 28
juillet 1916, montrant qu'un bleuet a l'âme d'un
héros.
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sur Joanny Terrier
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14° SARRAZIN Claude
frère de SARRAZIN Etienne, appartient au
127e régiment d'infanterie et il a son frère à
venger. Il se bat bravement. Il est tué, face à
l'ennemi, au cours d'une attaque près du bois Maurepas, le 3
septembre 1916, laissant le souvenir d'un brave enfant et d'un
vaillant soldat. Inclinons-nous devant les vieux parents de SARRAZIN
Etienne et de SARRAZIN Claude, morts pour la Patrie.
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sur Claude Sarrazin
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15° PASSOT César
appartient au 47e régiment d'artillerie.
Il prend part à divers combats et nous le voyons, à
côté de sa pièce, faire bravement son devoir.
Dans un duel d'artillerie, il est grièvement blessé, et
c'est des suites de ses blessures qu'il va mourir à
l'hôpital Lariboisière, à Paris, le 23 septembre
1916, offrant ses souffrances et sa vie en sacrifice à la
Patrie.
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sur César Passot et son frère
Joanny
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16° AUGOYAT Philibert
appartient au 60e régiment d'infanterie
territoriale, comme son frère déjà nommé.
Il supporte la rude existence des pépères de la
forêt de Parroy.
Il a été tué à mes côtés le
19 mars 1917, pendant un bombardement, par un obus, et il a
mérité par sa belle conduite une citation et la croix
de guerre.
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sur Philibert Augoyat
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17° THEVENET
Pierre-Marie
appartient au 10e d'infanterie. Après
avoir donné en maintes circonstances des preuves de son
courage, il est tué à Maisons de Champagne, non loin de
la Main-de-Massiges, dans un combat à la grenade, de
tranchée à tranchée. Il avait 21 ans
!
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sur Pierre-Marie Thévenet
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18° VINCENT
Victor-François
appartient au 358e régiment
d'infanterie. C'est un brave soldat, courageux, plein de sang-froid.
Son régiment occupe le secteur aux environs de Mesnil les
Hurlus, à la ferme de Beauséjour.
Au Mesnil les Hurlus
Il faut voir les Poilus
L'il aux aguets, l'expression énergique
Chacun faisant son devoir héroïque
Et si les Allemands
Venaient sournoisement
On leur ferait voir ce que c'est qu'un Poilu
Au Mesnil les Hurlus
C'est là qu'il est tué, au
créneau, le 30 mars 1917, non loin de Maison de Champagne,
où avait été tué quelques jours
auparavant son camarade THEVENET.
19° VINCENT Jacques
est affecté au 160e régiment
d'infanterie, et il est mort pour la France le 21 avril 1917,
à l'hôpital de Chalon sur Saône.
20° VINCENT Claude-Marie
est un brave. Il appartient au 134e
régiment d'infanterie. Il participe à l'offensive de
nos troupes en Alsace-Lorraine où il se fait remarquer par sa
vaillance. Mais il faut battre en retraite devant des forces
supérieures. Nos troupes défendent le sol pas à
pas. VINCENT est tué d'une balle en plein front, pendant les
durs combats de Rozelieures où nos régiments furent
décimés.
Les trois frères VINCENT, fils d'une humble famille, morts
pour la France, laisseront parmi nous un inoubliable
souvenir.
page
sur Claude-Marie Vincent
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21° AUGOYAT Claude
du 69e régiment d'infanterie a
gagné ses galons de caporal sur le champ de bataille. Il est
grièvement blessé en entraînant ses hommes
à l'assaut, et il va mourir dans une ambulance le 12 mai 1917,
laissant une veuve dans le chagrin (morte peu après) et une
chère petite orpheline recueillie et élevée
aujourd'hui par ses grands-parents.
22° DENOGENT Alexandre
est un jeune bleuet, un enfant, mais ayant
l'âme d'un héros. Il est affecté au 332e
régiment d'infanterie qui est dans la région à
l'ouest de Pont à Mousson. C'est là qu'il est
tué le 7 mars 1918, d'une balle à la tête,
à l'âge de 20 ans, laissant parmi tous ceux qui l'ont
connu le souvenir d'un excellent camarade et d'un brave
cur.
23° VINCENT Claude-Marie
est mort à St Léger sous la
Bussière, le 13 juin 1918, des suites de fatigues de la
guerre. Ses parents ont eu la consolation de l'assister pendant ses
derniers moments et de lui fermer les yeux.
page
sur Claude-Marie Vincent
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24° DESROCHES
Claude-Marie
a fait partie du 60e régiment
d'infanterie territoriale et, après la dislocation de cette
unité, nous le trouvons aux environs d'Amiens où il est
tué en 1918.
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sur Claude-Marie Desroches
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25° DEPARIS Antonin
appartient au 56e régiment d'infanterie.
Il a pris part à divers combats avec ce régiment.
Pendant la bataille de l'Oise, en août 1918, il est
intoxiqué par les gaz et il va mourir à Tracy le Val,
trois mois avant l'armistice, tué par l'ypérite,
offrant ses souffrances et sa vie à la Patrie.
26° NOLY Jean-Marie
est un jeune homme plein d'ardeur, plein
d'entrain. Il est affecté au 102e bataillon de Chasseurs
à pied, les diables bleus. Il assiste à divers combats
et il a la joie de participer à la poursuite de l'ennemi qui
commence à lâcher le terrain sous la poussée
irrésistible de nos braves soldats. Il est tué le 29
août 1918, face à l'ennemi, pendant les combats de la
Somme, à Beuvraignes. Admirons ce brave petit
soldat.
27° LAFFAY André
frère de LAFFAY Francis, est un brave.
Il appartient au 122e régiment d'infanterie. Il est
nommé caporal sur le champ de bataille. Il prend part à
divers combats, notamment à la Fille Morte, dans la
région des Entonnoirs, à quelques pas de son ancien
instituteur qui est dans un secteur dans la région des Courtes
Chausses. J'aurais voulu serrer la main et embrasser ce cher enfant.
Je n'ai pu le rencontrer. Il a été blessé
pendant la poursuite de l'ennemi, dans l'Oise, et est mort le 20
septembre 1918, dans une ambulance du front, des suites de ses
blessures, peu de temps avant l'armistice.
page
sur André Laffay
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28° BENAS Joanny
appartient au 105e régiment d'artillerie
lourde. Il prend part à divers combats avec son énorme
pièce qui bouleverse et pulvérise les ouvrages ennemis.
Mais la lourde pièce est repérée par l'ennemi et
un combat s'engage, duel d'artillerie acharné. L'obus monstre
arrive avec un bruit sinistre, la terre tremble, s'entr'ouvre, se
creuse en de formidables entonnoirs. BENAS est blessé à
son poste de combat et il va mourir sur une couchette
d'hôpital, à Clamecy, quelques jours avant la fin de la
guerre, le 10 octobre 1918, ayant eu la consolation de voir le Boche
en fuite.
29° GAUTHIER
François
appartient à la classe 16. Il est
signalé comme disparu au cours d'un combat. Son corps a
été retrouvé dans une tranchée
comblée par une explosion, son fusil à
côté de lui.
Honneur à ce brave !
Ta mère ne s'est point penchée
à ton chevet
Son sourire n'a pas calmé ton agonie
Et pour fermer tes yeux aucune main amie
N'a passé sur ton front où le sang
ruisselait.
30° ADOUARD Etienne
est un brave enfant au regard clair et franc.
Il appartient au 10e régiment d'infanterie et il fait
bravement son devoir. Il prend part à la guerre en Orient. Il
supporte courageusement toutes les souffrances et toutes les
privations, et c'est là qu'il contracte le germe de la maladie
qui devait l'emmener. Il est mort, après l'armistice, dans son
village natal, au milieu des siens qui ont eu la suprême
consolation de la soigner et de lui fermer les yeux.
page
sur Etienne Adouard
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31° JANIN Jean-Marie
est un vétéran, car il est de la
classe 1890. Mais, malgré son âge, il part le premier
jour de la mobilisation, et il va à Bourges travailler dans
une boulangerie. Il met toutes ses forces au service de la Patrie et
c'est au cours de ce dur labeur qu'il contracte la maladie qui devait
l'emmener. JANIN a fait toute la campagne et est rentré dans
ses foyers complètement épuisé. Il est mort le
10 avril 1920, laissant un excellent souvenir parmi tous ceux qui
l'ont connu.
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sur Jean-Marie Janin
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La longue liste est
terminée.
Je vous remercie, monsieur le Maire, de m'avoir
permis de retracer, comme instituteur et comme ancien combattant, en
traits rapides, les principaux exploits des enfants du pays morts
pour la Patrie.
Je suis fier d'avoir enseigné dans cette
école, dans cette commune qui a donné le meilleur de sa
substance à la Patrie.
Et notre tâche à tous, dans le
présent et dans l'avenir, sera de ne pas oublier la belle
leçon que nous ont donnée nos héros !
Et vous parents, mères (mamans !
criaient nos soldats blessés, agonisants), pères,
veuves, orphelins, que la gloire de nos morts rejaillisse sur vous.
Que vos larmes, que vos souffrances soient adoucies par la
pensée que la reconnaissance de tous vous est acquise, et que
le sacrifice de ceux que nous pleurons a sauvé la Patrie et la
Civilisation tout entière.
Et vous, jeunes écoliers, gravez dans
votre mémoire les noms et les hauts faits de vos devanciers.
Apprenez, en lisant le récit de leur vaillance, à
devenir forts et vaillants comme eux. Travaillez, redoublez d'efforts
pour devenir les dignes successeurs de nos héros. Et plus
tard, dans la vie, si vous étiez tentés de vous
ralentir dans votre tâche, pensez à ce Monument,
à cette Croix de guerre, symbole du devoir, à ces
palmes, symbole du sacrifice si noblement consenti par vos
aînés, et reprenez allègrement votre route
d'honnêtes hommes et de bons Français. Soyez dignes de
vos devanciers.
Et tous, réunis dans le même culte
envers la Patrie, lorsque nous évoquerons le souvenir de nos
chers enfants disparus, nous dirons, le cur ému, mais
avec fierté, admiration et reconnaissance : Morts au champ
d'honneur ! Vive la France !
Ici
des documents tirés des registres des
délibérations du CM - érection
du monument aux morts
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Là
un tableau de synthèse sur TOUS les Poilus
de Saint Léger - on constatera des
"bizarreries"
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Si vous possédez
des documents complémentaires sur les Poilus de St
Léger, merci de nous contacter
etour
à l'accueil
|
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https://www.stleger.info