Les
missions étaient un temps fort dans la vie chrétienne,
une sorte de retraite pour toute une paroisse, une tradition aussi,
tous les dix ans.
"Le 2 octobre de cette année 1896
s'est terminée, par les cérémonies de
l'Adoration, une mission de douze jours donnée par le
révérend Père Blot de la société
de St Vincent de Paul (
) La paroisse a eu à cur de
relever la croix stationnale qui se trouve sur la route du May
à la sortie du bourg. La femme Lefort, veuve du boucher et
demeurant proche de cette croix a payé le Christ. Monsieur le
curé offre le bois de la croix qui a été pris
à Gesté dans la forêt de Monsieur de la Blottais
(
) Les pierres de granit qui recouvrent l'entablement
proviennent d'un ancien calvaire élevé au Bas St
Léger."
le 8 octobre 1896, Humeau,
curé
la mission de 1936 : 13 septembre -
4 octobre
|
"Le 12 septembre 1936 arrivaient au
presbytère de Saint Léger 2 missionnaires montfortains,
les révérends pères Bidet et Riboulleau. Les
trois cloches sonnaient à toute volée à leur
arrivée vers six heures de l'après-midi.
Le lendemain dimanche, M. le curé et ses paroissiens
allèrent les chercher processionnellement au presbytère
avant la sainte messe à 10 h ½ (
)
Aux vêpres, il y avait une belle assistance. La mission
était lancée, et on le vit pendant les trois semaines
qu'elle dura où chaque soir, l'église se remplissait,
aussi bien les soirs où il n'y avait que l'instruction que les
soirs où il y avait les fêtes et illuminations propres
à toute mission. L'empressement des fidèles à
venir à l'église s'est maintenu jusqu'à la fin
(
)
La clôture de la mission se fit le dimanche 4 octobre, sous la
présidence du révérendissime Père
Abbé de Bellefontaine, Dom Gabriel Sortais, qui chanta une
grand'messe pontificale et qui bénit le nouveau calvaire en
ciment, remplaçant la croix en bois en mauvais état
(
)
Après les vêpres pontificales, on porta triomphalement
le Christ réargenté de ce calvaire à travers les
rues fort bien décorées de houx fleuris, et à
signaler ici les trois arches grandioses et élancées
qui furent les pièces maîtresses des décorations
de cette inoubliable journée.
Cette mission fut d'autant mieux accueillie de la paroisse qu'il n'y
en avait pas eu depuis plus d'un demi-siècle ; aussi les
paroissiens étaient tous unanimes à déclarer
qu'ils n'avaient jamais vu semblable fête à St
Léger."
conseil de
fabrique
Le calvaire dont on parle ici sera
démoli en 1969, nous l'avons dit, car il menaçait
ruine.
1936 - intérieur de
l'église décorée
la présentation du Christ du
calvaire
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les illuminations
intérieures de l'église
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les décorations de la
route du May
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au-dessus : Louis Bourasseau /
Jean-Baptiste Guillemineau / Eugène Coutant
devant eux : Joséphine Guillemineau, dite Fifine / René
Delaunay / Denise Delaunay / Marcel Gaborieau / Victor Perrault fils
/ Nini Bourasseau / Berthe Gaborieau / Marie-Ange Perrault / Lilise
Guillemineau / Marie-Louise Poirier / Marie-Renée Loger /
Marie-Josèphe Biotteau / Denise Poirier / la mère
Perrault / Alice Gaborieau / Victor Perrault père / Louis
Poirier
4 enfants : ? / Auguste Morinière / ? / André Robin
pour voir cette image
agrandie
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les décorations de la
route de Beaupréau
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derrière : Pierre Brin / Jules
Rousselot / ? / ? / Adèle Rousselot / Joseph Rousselot / Marie
Brin / Angèle Raflegeau / Mme et M. Rouget / Jean Bonneau / le
Père Riboulleau, missionnaire / Ferdinand Raflegeau / Fernand
Frouin
devant : Madeleine Brin / Robert Raflegeau / Jacqueline Raflegeau /
Jacques Rouget
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agrandie
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les décorations de la
route de St Macaire
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"On se mettait par quartiers pour faire le
plus beau possible."
On aperçoit, au fond, le café Chotard, actuelle
boulangerie.
Blanche Gravier / Léon You /
Joseph Boisdron / François You / Eugénie Lefort /
Marie-Thérèse Samson / Georgette Guillemineau / Henri
Samson / Marie-Josèphe Lefort / François Lefort / Odile
Boisteau / Jeanne Samson
pour voir cette image
agrandie
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le calvaire
décoré en 1936
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On peut voir drapeaux et
bannières.
le calvaire
décoré en 1936
|
Ces 2 photos ont été prises
dans la cour intérieure de la cure de l'époque. A noter
les bannières.
1936 - enfants
costumés, devant le presbytère, à
l'occasion des cérémonies de la
mission
|
Henri Samson, avec son bicorne
de gauche à droite : Georges Bretaudeau / Madeleine Gadras /
Madeleine Brin / Marie-Thérèse Rousselot / Eliane You /
Jeanne Rousselot et, derrière, son frère Pierre /
Gérard Chupin
1937 : retour de mission, du 19
septembre au 3 octobre
|
"La paroisse de Saint Léger fut
heureuse de recevoir et entendre pendant 15 jours les deux
missionnaires du Bois Grolleau et les RP Bidet et Riboulleau qui les
avaient si pieusement évangélisés pendant la
mission 1936. Pendant les 15 jours de ce retour de mission, matin et
soir l'église se remplit des fidèles à toutes
les prédications et cérémonies. Le dimanche 26
septembre, aux vêpres, eut lieu la procession à la
nouvelle croix en granit, érigée sur la route de St
Macaire et due à la générosité de madame
Aveneau (
)
Le vendredi 1er octobre suivant eut lieu la cérémonie
d'adoration où fut bénit et inauguré le
magnifique ostensoir gothique offert par tous les paroissiens
à l'occasion des 25 ans de sacerdoce de M. le curé"
(
)
24 avril : bénédiction de ND
de Lourdes au Pas Mortagnais
25 septembre : bénédiction de la croix de la
Roussière
"Samedi soir, la petite commune de St
Léger sous Cholet avait le bonheur d'accueillir, au son joyeux
des cloches, son 33e et dernier absent : M. Ranou Eugène.
Le lendemain, les combattants des deux guerres, suivis du Conseil
Municipal, des enfants des écoles et de toute la population,
allaient à l'église chanter un "Te Deum" de
sincère reconnaissance.
Puis le cortège se rendait au cimetière où,
devant le monument aux morts décoré de magnifiques
gerbes, M. le curé Delahaye a, en quelques paroles
émues, associé au souvenir des morts de l'autre guerre
les noms de nos deux jeunes concitoyens, morts pour la France, qui
reposent en terre étrangère."
Le Courrier de l'Ouest du
vendredi 17 août 1945 (2e année - n°189 - 2
francs)
Les 2 morts dont il est ici question sont
Léon You et Francis Chupin.
Plus tard, en Indochine tombera Maurice Hy, et en Algérie
Maurice Lefort.
En comparaison, la guerre 14/18 avait fait à Saint
Léger un total de 35 morts : 7 en 1914, 8 en 1915, 4 en 1916,
2 en 1917, 8 en 1918, et 6 des suites de la
guerre.
la mission décennale de 1946
: 15 septembre - 6 octobre
|
"Le dimanche 15 septembre s'ouvrit la
mission prêchée par les révérends
pères Bérard et Yves, capucins d'Angers. Avant la
grand' messe, les fidèles se rendirent avec M. le curé
chercher processionnellement au presbytère le
révérend père Bérard, supérieur de
la mission (
)
Pendant 3 semaines, les fidèles furent nombreux et toujours
assidus à venir matin et soir, surtout le soir, écouter
la parole de Dieu. Ils vinrent avec autant d'empressement les soirs
où il n'y avait pas de fêtes ou de
cérémonies particulières, heureux
d'écouter les deux prédicateurs de choix que nous
avions.
Il est à remarquer d'ailleurs que, dès le dimanche
d'ouverture, la mission parut bien lancée ; seuls, comme en
1936, ne parurent pas ou si peu à l'église les
non-pratiquants qui se tinrent encore publiquement à
l'écart (
)
Pour la cérémonie solennelle de clôture, aux
vêpres du dimanche 6 octobre, (
) les prisonniers de la
récente guerre portèrent à travers les rues
décorées du bourg un beau Christ qui fut fixé
sur la croix de la Roussière. Sur le parcours du bourg
à cette croix, il y avait aussi de belles décorations
çà et là en face des chemins des villages
(
)"
Constant Delahaye,
curé
la mission décennale de 1956
: 9 au 30 septembre
|
"Tous les paroissiens de St Léger ont
été heureux de cette mission 1956 qui leur fut
prêchée par deux Rédemptoristes de la maison
d'Argentan, dans l'Orne, les Révérends Pères
Thébaud et Caillon (
)
Les soirs, des fêtes étaient organisées avec le
concours de tous les enfants. Parents et enfants remplissaient
l'église. Le mercredi 26 septembre, Mgr l'évêque
revint à nouveau à St Léger (c'était sa
3e visite) et présida l'exercice de la mission (
)
La mission se clôtura pieusement le dimanche 30 septembre par
la fête de l'Adoration
perpétuelle."
"La commune de Saint Léger toute
entière a, hier matin, rendu un hommage ému à la
mémoire de Maurice Lefort, tombé en Algérie
voici 18 mois.
On a peine à imaginer la douleur de la famille Lefort, bien
connue à St Léger et dans la banlieue de Cholet,
lorsqu'elle apprenait la mort brutale de l'unique fils de la maison,
Maurice Lefort, tué en Algérie au mois de juillet 1956
sous les balles des rebelles. M. Lefort avait mis en effet ses
espoirs en ce garçon pour l'aider à la conduite de la
ferme et pour, plus tard, prendre la succession.
Ce fut M. Cesbron-Lavau, maire de la commune, et son adjoint M.
Audusseau qui eurent la cruelle mission d'apprendre à M. et
Mme Lefort le deuil qui les frappait si douloureusement.
Hier matin, la commune toute entière a suivi les
obsèques de Maurice Lefort, dont la dépouille mortelle
avait été ramenée au domicile de sa famille, la
veille, et chacun a voulu témoigner la sympathie et l'estime
qu'il avait pour ce garçon de 20 ans tombé loin de chez
lui.
La messe de sépulture était chantée par M.
l'abbé Lefort, curé de St Pierre-Montlimart, oncle du
défunt, assisté de son vicaire et plusieurs
séminaristes de Saint Pierre.
Après la cérémonie religieuse, le cortège
funèbre prenait la direction du cimetière,
précédé des drapeaux des jeunes de l'UNC et des
AC de 14-18, cependant qu'une section du 2e RIC de Nantes, sous les
ordres du Sergent Chapelain, présentait les armes autour du
cercueil. Le cierge d'honneur était porté par M. Jean
Godier, et plusieurs gerbes offertes par la municipalité, par
les anciens prisonniers, par le comité des fêtes de St
Léger, les camarades de classe du défunt et un groupe
d'amis, étaient portées par MM. Maurice Godineau, G.
Pineau, Joseph Godier, Bernard Landreau et Claude Bourcier.
L'absoute a été donnée par M. l'abbé
Delahaye, curé de la paroisse, qui présida
également la conduite au cimetière.
M. Cesbron-Lavau devait alors, en termes combien délicats et
émus, retracer la physionomie du jeune soldat et rappeler ses
qualités et son courage. Il donnait lecture de la citation
à l'ordre de l'armée dont voici le texte :
"Le ministre de la défense nationale et des forces
armées cite à l'ordre de l'armée, Lefort Maurice
Louis Victor du 2e RIC. Jeune soldat courageux, il s'est
particulièrement distingué le 12 juillet 1956 au cours
d'un violent accrochage avec une forte bande de hors la loi dans la
région de Bordj-Tahar, a été grièvement
blessé à bout portant dès le début de
l'action, a fait preuve d'un calme et d'un sang froid remarquable
malgré ses souffrances. Cette citation comporte l'attribution
de la croix de la valeur militaire avec palme".
Le maire de St Léger rappelait alors dans quelles
circonstances devait trouver une mort glorieuse mais combien cruelle
Maurice Lefort qui, transporté par hélicoptère
dans un hôpital, ne survécut que quelques heures
à ses blessures.
Dans ces douloureuses circonstances, nous renouvelons à M. et
Mme Lefort et aux surs du jeune disparu nos très vives
condoléances."
Ouest-France du 8 janvier
1958
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