St Léger sur Bonneville - Le Manoir - carte oblitérée en 1935 

 

 

 

 

 

St Léger sur Bonneville - ancien manoir de la famille seigneuriale de Costard de St Léger

 

 

ci-dessous l'extrait qui nous intéresse du
Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe s. (1913)
par Gustave Chaix d'Est-Ange







 

Remarque : il est à noter que sur l'Armorial d'Hozier, recueil d'armoiries dont la création fut ordonnée par Louis XIV les couleurs sont le blanc et le noir :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

pour en savoir plus sur ce manoir

 

 

 

manoir normand à St Léger sur Bonneville

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

à gauche, l'église de St Léger sur Bonneville en 1908

à droite, l'église de La Lande

 

 

 

à nouveau l'église St Pierre de La Lande St Léger

 

 

 

la Forge Patin - Maison Boissel

 

 

 

La confrérie de charité de La Lande-Saint-Léger : une tradition vivante au cœur du Lieuvin

 

Introduction

À La Lande-Saint-Léger, la confrérie de charité - dont les membres sont appelés "charitons" - demeure, encore aujourd'hui, une présence discrète mais bien réelle.
Leur rôle est simple et essentiel : accompagner les familles endeuillées et participer aux offices, selon une tradition vieille de plusieurs siècles en Normandie.
Dans l'Eure, ces confréries ont particulièrement bien résisté aux aléas de l'histoire et connaissent même, par moments, des renaissances collectives.

 

Des origines anciennes, des indices locaux

À défaut d'un acte fondateur conservé pour La Lande-Saint-Léger, plusieurs indices solides attestent l'ancienneté locale.

La bannière "1933"

Une bannière conservée porte la date de 1933.
Dans le monde des charités, ces dates signalent souvent une réfection ou un renouvellement (et non la création), pratique fréquente depuis les réorganisations post-Révolution et au fil des relances paroissiales.

Une photographie antérieure à 1921

Un cliché du début du XXe siècle, pris par l'ancien maire Honoré Petel († 1921), montre déjà une bannière (sans date apparente) et atteste l'existence de la charité bien avant 1933.

point rouge : l'ancienne mairie de La Lande - point bleu : l'ancien mur de la cour de l'école
pour un agrandissement, cliquer ici

Un plan du XVIIe siècle

Une parcelle y est mentionnée comme "Charité d'Hébertot", très probablement en lien avec Saint-André-d'Hébertot, paroisse voisine du Pays d'Auge où l'on sait les charités actives depuis l'époque moderne.
Cette mention toponymique suggère la présence et la notoriété d'une charité dans l'environnement immédiat de La Lande dès l'Ancien Régime.
Pris ensemble, ces éléments dessinent une continuité : la charité existait déjà avant 1921, a connu un jalon en 1933 (nouvelle bannière), et s'inscrit dans un paysage régional où les confréries sont attestées depuis le Moyen-Âge, avec de forts pics de création aux XIVe-XVe siècles et des reconstitutions au XIXe siècle.

 

À quoi sert une confrérie de charité ?

En Normandie, la charité est une association paroissiale de laïcs chargée, bénévolement, d'assurer les inhumations, de soutenir les familles en deuil et de servir aux offices (processions, grandes fêtes).
Les confrères portent traditionnellement un chaperon brodé, encadrent le convoi funèbre, et disposent d'attributs comme la bannière, la croix, parfois des torchères pour les veillées.
Selon les usages, un tintenellier (ou cliqueteux) ouvrait autrefois la marche avec une clochette.

 

La Lande-Saint-Léger dans son contexte diocésain

Dans l'Eure, les charités ont été dissoutes pendant la Révolution (décret du 18 août 1792), puis reprises au début du XIXe siècle (arrêté de l'an X - 1801 et règlement de Mgr Bourlier, évêque d'Évreux).
Après un tassement dans l'entre-deux-guerres, un grand renouveau a été impulsé par le congrès de Giverville (1947) et la création d'une Union diocésaine qui fédère et soutient les confréries : rassemblements, statuts types, bulletin (Les Tintenelles), concours de tintenelles, etc.

Les rencontres se poursuivent encore au XXIe siècle. Il est donc très probable que la charité de La Lande-Saint-Léger ait été concernée par ces mouvements de réorganisation.

 

Une vie fraternelle, des règles, des offices

Comme ailleurs dans l'Eure, une charité fonctionne avec des officiers élus (maître, échevins, prévôts), un règlement (assiduité, tenue), et parfois un système d'amendes en cas de manquement.
Chaque confrérie garde ses particularités, car le cadre est avant tout paroissial. Les femmes prennent aujourd'hui une place accrue dans la vie fraternelle, reflet d'une adaptation des usages.

 

Aujourd'hui : une tradition qui tient

Quelques charitons sont encore actifs à La Lande-Saint-Léger.
C'est typique de l'Eure, où l'on dénombre encore une centaine de confréries et plus d'un millier de frères et sœurs de charité.
Leur présence, même réduite, demeure un socle de solidarité locale et une mémoire rituelle précieuse pour la commune.

choeur de l'église de La Lande - les torchères utilisées par les charitons lors des processions

 

Les charitons, la peste et l'arbre des morts

Les confréries de charité ont souvent vu le jour - ou se sont renforcées - à la suite des grandes épidémies de peste.
À ces époques de terreur où la population fuyait les villages, les charitons étaient parmi les rares à rester pour soigner, ensevelir et prier.
Leur dévouement a forgé leur réputation d'hommes de foi et de courage silencieux.

Dans bien des paroisses normandes, un if était alors planté au centre ou à l'entrée du cimetière.
Cet arbre, à la fois symbole d'éternité et protection contre les miasmes, était censé purifier l'air et éloigner la contagion.
Sa sève toxique passait pour absorber les "mauvais souffles" issus des fosses.

À La Lande-Saint-Léger, un if remarquable, toujours visible aujourd'hui, fut planté en 1633, à la suite d'une grande épidémie de peste qui frappa la région.
C'est dans ce contexte que la charité locale aurait pu se structurer, ou du moins affermir son rôle d'assistance et d'ensevelissement.
Ainsi, l'arbre et la confrérie forment un même symbole : celui d'une protection spirituelle et terrestre au cœur du cimetière.

Stéphane Tassel - octobre 2025

 

 

 

les 2 églises (cartes postales anciennes et vues récentes)

le trésor de l'église de La Lande

des photos plus récentes

 

 

 erci de fermer l'agrandissement sinon.

 

 

 

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