Notice sur St-éger-les-Authie
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tiré de "Histoire d'Authie, de son prieuré conventionnel et de son château féodal,
suivi d'une Notice sur St-Léger-les-Authie"
par l'abbé Danicourt - 1885

 

Cette Notice contient un instructif plan de St Léger de l'époque (1885). 
Vous pouvez le consulter en cliquant ici

Sauf mention particulière, toutes les photos datent d'août 2005.

 

 

Les Fermes du oi à St-Léger

(...) "Les impôts, au siècle dernier, furent livrés à des fermiers qui payaient à l'Etat une redevance déterminée et prélevaient sur les recettes des sommes deux au trois fois plus fortes que celles qu'ils versaient dans le trésor. De là cette haine contre ces maltotiers*, partisans, traitants comme on appelait les fermiers des impôts.

* De male tolta, quia male tollebatur, parce qu'ils étaient prélevés d'une manière injuste, vexatoire.

Les fermes auraient dû être mises aux enchères, mais le plus souvent elles étaient livrées à vil prix aux traitants.

Ils formèrent en 1720 une association sous le nom de ferme générale : elle comprenait primitivement 40 fermiers généraux qui avaient, pour un nombre d'années déterminées, l'exploitation des gabelles, le monopole des tabacs, etc. Les fermiers généraux, dont le nombre s'éleva plus tard à 60, étaient soutenus par un grand nombre de croupiers qui, sans être nommés dans les baux des fermes, avançaient les fonds et participaient aux bénéfices de la ferme générale. Ces avances et ces bénéfices s'appelaient croupes. L'association des fermiers généraux prit une influence immense et le nombre des fermes se multiplia à l'infini vers le milieu du XVIIe siècle*.

* Dictionnaire historique des institutions de France, par Chéruel

Les commis de la gabelle ou les employés dans les fermes du roi ou encore les sanniers comme on les désignait à St-Léger, répandaient la terreur dans le pays. Ils étaient tout puissants et s'y livraient à toutes sortes de vexations. Voilà un siècle qu'ils ont disparu, et le souvenir de leurs tracasseries y est encore vivant.

 

  [la liste des noms inscrits sur le monument aux morts ici ]

 

Il y avait à St-Léger un poste assez important pour une si petite localité : il devait cela à sa position géographique auprès de l'Artois. Lucheux et Bertrancourt formaient une partie de la ligne fixée pour payer les droits d'entrée et de sortie de la Flandre Française et de l'Artois. Or St-Léger se trouve entre les deux, et avance en pointe sur l'Artois.

Un poste y était donc nécessaire pour surveiller les incursions incessantes des faux sanniers (ou saulniers) de la gabelle. La plaine qui s'étend entre ce village et Bertrancourt était sillonnée toutes les nuits par les contrebandiers. Le sentier qu'ils affectionnaient a conservé leur nom : la voie sannier ; le lieu où les gardes allaient s'embusquer, auprès du Warnimont, pour les surprendre, a conservé aussi un nom spécial : le champ des gardes.

Les actes de l'état civil (de 1690 à 1789) font constamment mention de gens employés dans les fermes du Roi. Vers 1740, il y en avait plus de 10, ils représentaient à eux seuls, avec leurs familles et leurs enfants, un sixième de la population : il y avait le lieutenant des fermes du Roi au poste de St-Léger, les brigadiers, les sous-brigadiers, les simples employés ; enfin les pensionnés dans les fermes du Roi au même poste.

Les fermes du roi ont produit un mouvement et un renouvellement dans la population au siècle dernier ; elles ont amené dans le pays plusieurs familles qui s'y sont fixées, les Bury, les d'Heilly, les Delambre, les Jovelet dont le nom est resté à l'une des rues, et autres familles éteintes à l'heure qu'il est.

 

 

Ancienne église - Cure, presbytère
glise moderne - Cimetières

L'ancienne église de St-Léger était située presque en dehors du village à son extrémité orientale, dans la prairie de l'ancien château féodal : cette position nous fait supposer qu'elle a été construite ou par les seigneurs du lieu, ou au moins à cause d'eux, car il est évident que la proximité du château a déterminé son emplacement.

L'entretien et la restauration de la nef étaient à la charge des habitants. Le chœur, comme en beaucoup d'endroits, fut d'abord à la charge du seigneur. Plus tard, le prieur d'Authie étant devenu décimateur, puis les chapelains d'Amiens ayant acheté la part de dîme que les seigneurs avaient longtemps possédée, les frais furent partagés proportionnellement entre le prieur, les chapelains d'Amiens et le curé de St-Léger.

En effet, voici la note que nous trouvons dans l'Inventaire des chapelles de la cathédrale d'Amiens : "Par une transaction du 8 Septembre 1738 faite entre les habitants et communauté de St-Léger d'une part, et les gros décimateurs de l'autre, c'est-à-dire les chapelains, le curé de St-Léger et le prieur d'Authie d'autre part, il fut convenu que les habitants entretiendraient comme par le passé la nef de l'église, augmentée de 8 pieds en longueur pris sur le chœur, auquel il venait d'être ajouté 8 pieds, de telle sorte qu'il se trouverait être comme par le passé de 20 pieds et demi de long, non compris le pignon*."

* Cartulaires des chapelles, Liasse 16, n° 13, extrait des Bénéfices d'Amiens, par M. Darsy

D'après la note qui précède et plusieurs citations que nous pourrions faire, St-Léger avait un curé y résidant au moins pendant le cours du XVIIIe siècle. Le presbytère était situé au pied de la colline dite la Montagne Olivier.

[plan ]

L'église avait le titre de succursale ; dans tous les actes, etc, elle est désignée sous le nom de succursale ou secours. Dans la carte de Cassini, elle figure sous le titre de succursale, dans le pouillé du diocèse, elle est appelée Secours*. Le curé était tout simplement le vicaire d'Authie résidant à St-Léger.

* Succursale ou secours, ont ici le même sens. Ils désignent une portion assez importante de paroisse dont les habitants sont trop éloignés de l'église principale ; alors un prêtre est chargé de les desservir, de leur veuir en aide, de les secourir (succurrere) pour le spirituel.  De là aussi le nom d'aide donné à une fraction de paroisse.

Par suite d'un arrangement fait avec le prieur d'Authie, le curé de St-Léger avait sa part de la dîme dans les deux tiers du prieur. Celle-ci était de quatre gerbes du cent dans toute l'étendue du terroir.

Depuis le rétablissement du culte en France (1801), la commune de St-Léger a toujours été desservie par les curés d'Authie.

Il y a une trentaine d'années, M. Delahaye a fait ériger l'église en Chapelle Vicariale afin qu'elle ait droit à une commission fabricienne (...)

 

 [2 autres photos récentes de l'église Saint-Léger ici ]

 

(...) L'église actuelle, bâtie en 1787, occupe l'emplacement de l'ancienne, à la différence qu'elle est un peu moins longue. Construite en pierres de taille provenant des carrières de St-Léger, elle présente un beau vaisseau, très régulier, terminé par un chœur à 5 pans. Elle est éclairée par 8 grandes fenêtres à plein cintre. Jusqu'en ces derniers temps, elle n'était guère ornée.

En 1878, diverses statues y ont été placées.

En 1879, M. Capella y a fait placer quatre verrières d'un très bon goût. 
L'une représente saint Léger, évêque d'Autun, acceptant des mains de N.-S.-J.-C. le calice du martyre. Elle est un don de divers bienfaiteurs.

 

 

L'autre représente le martyre du même saint dans la forêt de Lucheux. Don de M. Thorel.

 

 

La 3e représente saint Anaclet, Pape. Don de M. Anaclet Descoutures
La 4e représente sainte Pulchérie, Impératrice. Don de Mme Pulchérie Descoutures, née de M. Hideux et de Dame Adélaïde Grimbert

M. Masse, curé d'Authie et de St-Léger de 1839 à 1843, fit beaucoup, pour l'époque, dans celte pauvre église : il y plaça la statue de sainte Philomène avec les tableaux qui l'accompagnent, y érigea un chemin de croix, mais surtout il obtint une cloche pour remplacer la précédente qui avait été fêlée. Il en fit la bénédiction solennelle en 1842. Le parrain fut M. le comte Arthur-Louis de Louvencourt et la marraine Dame Emma de Louvencourt, née de Goudrecourt. Naturellement, elle porte le nom de la marraine, Emma. Elle fut fondue par Gorlier de Frévent.

Avant la grande Révolution, le clocher contenait 3 cloches qui, hélas !, ne firent pas entendre leurs joyeux carillons pendant de longues années. Descendues en 1793, elles furent cachées dans une ferme voisine par le sieur Pierre-Philippe Delval ; en vain voulait-on les soustraire à la rapacité révolutionnaire, le gouvernement d'alors s'en empara et les fit conduire à l'arsenal.

Le seul vase sacré que possède l'église de St-Léger est un calice en argent donné par S. M. l'Impératrice Eugénie, sur la demande de M. Delahaye.

 

 

Une sacristie plus belle et plus spacieuse que l'ancienne a été construite en 1884 à l'initiative de M. Turbin, curé, et de M. le Maire.

Le cimetière entourait l'église depuis sa fondation ; mais la quantité d'ossements que l'on exhumait en creusant les fosses, et surtout la présence de l'eau, obligèrent à renoncer d'y faire les inhumations. M. le comte Arthur-Louis de Louvencourt ayant fait don à la commune d'un terrain situé au Sud-Est du village, l'on y créa le nouveau cimetière en 1861. Un magnifique calvaire en fer, à 9 branches, acquis par souscription, y fut érigé en 1876."

 

 

ommune et établissements divers

"Nous n'avons vu mentionner nulle part la charte de commune, mais Authie ayant été érigé en 1211, St-Léger dut l'être bientôt après. La présence d'un seigneur tout-puissant dans cette petite localité annula toujours l'influence des maires : aussi bien les actes municipaux n'offrent guère d'intérêt avant la grande Révolution pas plus à St-Léger qu'ailleurs. Il n'en est pas de même depuis 80 ans.

Durant Ie cours de notre siècle, les maires ont montré qu'ils avaient à coeur les intérêts du pays. Sous l'administration de M. Bury, grâce à l'influence de M. Thorel instituteur, on vit construire une école mixte et une habitation très convenable pour les instituteurs ; la première fut bâtie en 1856, et la seconde en 1862, sur l'emplacement de la ferme Lobel, incendiée en 1842.

En ces dernières années, une bibliothèque scolaire y fut fondée.

Le nombre des enfants des deux sexes fréquentant l'école fut, pendant assez longtemps, de 40 en moyenne ; mais depuis 1870, il diminua dans les mêmes proportions que la population.

En 1875-1876, la municipalité donna de nouvelles preuves de son zèle pour les intérêts locaux ; tous les chemins furent refaits A neuf ou complétés : le chemin de la Carrière, la partie du chemin qui va du Moulin jusqu'au terroir de Bus, le chemin du Warnimont et le chemin de Pas. C'est d'autant plus louable que dans bon nombre de communes plus importantes, les routes laissent beaucoup à désirer.

La commune n'a pas de revenus particuliers. L'impôt foncier est de 1660 fr, et le mobilier de 150 fr.

Le terroir a une étendue de 422 hectares qui font environ 1000 journaux, la mesure du pays étant de 42 ares 20 centiares.

Les registres de l'état civil remontent aussi loin que ceux d'Authie (1663) ; malheureusement, le commencement du premier cahier a été lacéré ou perdu. Le premier signataire est l'abbé Brisse, curé d'Authie, et plus tard doyen de chrétienté de Doullens, résidant à Authie et desservant Saint-Léger.

 

 

L'indemnité de guerre exigée par les Prussiens en 1870 fut de 900 fr. : à part cela, les habitants n'eurent guère à souffrir de la présence des ennemis sur le territoire français; ils reçurent seulement la visite de trois uhlans.

Quant aux évènements arrivés dans les siècles passés, St-Léger partagea plus d'une fois la fortune et le sort d'Authie ; mais nous n'avons rien trouvé qui précise la part des malheurs qui lui fut faite. Toujours est-il qu'il a été bien moins maltraité, et l'on peut lui appliquer le vieil adage : "Heureux les peuples qui n'ont pas d'histoire !"

 

iste des maires

Avant la grande Révolution, les Chocquet avaient été maires de père en fils.

 

 

 

iste des instituteurs à partir de la 2e moitié du XVIIIe siècle

MM. Chocquet, François, 1740 ; Chocquet, Jacques ; Chocquet, fils du précédent ; Fetré ; Chocquet ; Cuvilliez ; Lefèvre ; Macron ; Leclercq ; Bonard ; Lemaitre ; Thorel* ; Valembert ; Coquerelle ; Lenain.

* Un élève de M. Thorel, M. Bernaux Alphonse, de St-Léger, actuellement instituteur à Terramesnil, a formé à lui seul et fait recevoir en 15 ans plus de 30 instituteurs.

Le village de St-Léger eut sa Maladrerie à l'époque des croisades, comme nous l'avons dit à propos de celle d'Authie. D'après plusieurs contrats et autres actes conservés dans les archives du château de Couin, il est clair qu'elle était située à gauche de la rue des Prêtres, allant vers Authie, un peu avant d'arriver à la ruelle du Pati dont elle était séparée par le pré qui longe celle-ci. Les biens de cette Maladrerie ont dû être réunis à l'Hôtel-Dieu d'Amiens ; la prairie du voisinage qui a toujours appartenu à cet établissement depuis des siècles et qui est encore connue sous le nom de Pré de l'Hôtel-Dieu nous en fournit la preuve.

La tradition veut qu'il ait existé au-delà de la Valléette, à droite du chemin d'Hénu, un Couvent dit de Saint-Martin.

A l'appui de cette tradition viennent se joindre les détails suivants : les aïeux de personnes actuellement existantes ont connu d'anciennes granges, des restes de murs, et un puits ; très souvent dans le cours de notre siècle, des laboureurs ont heurté du soc de leur charrue des fondations assez importantes ; la vallée à l'extrémité de laquelle était situé cet établissement porte encore le nom de Vallée de St-Martin. Enfin, dans l'une des chartes du Prieuré d'Authie signée par les seigneurs voisins, nous trouvons le nom d'Adam de St--Martin, Chevalier, et nous ne connaissons pas d'autre couvent ni d'autre localité de ce nom dans les environs.

Nous pensons que le Couvent de St-Martin était tout simplement une ferme tenue par les Frères hospitaliers de St-Jean de Jérusalem de la nature de celle de Belle-Eglise, mais sans chapelle. Bien que les Templiers aient été supprimés en 1311, ce nom est resté aux Religieux en question.

La Commanderie de Haut-Avesnes en Artois, de l'Ordre de St-Jean de Jérusalem et du Temple, avait des maisons à Lucheux, Warlincourt, Pas et Gaudienpré, Il n'est pas étonnant que celle de St-Léger, qui se trouvait sur le territoire de l'Artois, à 2 kil. de Pas et à 5 kil. de Gaudienpré, dans la même plaine, ait relevé de la même commanderie.

Si l'on nous objecte que nous n'avons ni chartes, ni titres, nous répondrons qu'il en est malheureusement de même pour la plupart des Maisons du Temple.

Le moulin banal auquel les habitants de St-Léger étaient primitivement assujettis ainsi que ceux d'Authie, Thièvres, Vauchelles et Maurepas était l'ancien moulin Bescherel situé au centre d'Authie, démoli vers l'an 1550 et rebâti à Thièvres vers l'an 1600.

Dans la 2e moitié du siècle dernier, il s'éleva une vive opposition de la part des habitants de St-Léger contre la châtelaine d'Authie qui érigeait des prétentions exorbitantes à propos de son droit de banalité. Ils lui intentèrent un procès qui fut plaidé d'abord au Bailliage d'Amiens et ensuite en la Chambre des Enquêtes par le ministère de Maître Lesage, avocat à la Cour.

Ce procès fut imprimé en 1778 : il forme une brochure in-quarto de 16 pages*.

* Cette brochure imprimée sur beau papier, en beaux caractères, chez Houdry, imprimerie de Mgr le duc d'Orléans à Paris, est conservée dans les Arch. du ch. de Couin.

 

 

En voici l'analyse : 

émoire signifié

Pour les habitants, corps ou communauté du village et paroisse de St-Léger-les-Authie,
Intimés,
Contre Elisabeth-Jeanne de la Roche de Rambures, veuve de Charles-Adrien comte de Ligny, etc etc, Dame de la terre et châtellenie d'Authie,
Appelante,
La sentence du bailliage d'Amiens dont est appel a été rendue après la plus longue discussion des droits respectifs des parties. Cette sentence déboute l'appelante d'un prétendu droit de banalité de moulin auquel elle voulait assujettir les habitants de St-Léger.
La légitimité d'une semblable disposition est facile à établir : il suffit pour cet effet de consulter en premier lieu les principes constants sur la banalité qui sont en vigueur dans toute l'étendue de la coutume de Paris, celle d'Amiens qui régit les parties intéressées n'ayant point de dispositions particulières à cet égard ; en second lieu, d'examiner les prétendus titres que l'appelante oppose, lesquels sont tous fabriqués à plaisir, ou étrangers aux intimés ; attendu que ceux-ci ne lui ont jamais fait une seule déclaration qui reconnaisse son droit de banalité ; enfin, de discuter la possession dont elle excipe, mais qui n'existe que dans son idée.
L'avocat ayant développé ses preuves conclut ainsi : C'est donc avec la plus parfaite confiance que les habitants de St-Léger se flattent de voir proscrire pour jamais une si odieuse prétention.
(Troisième Chambre des Enquêtes)
Me Maussion de Condé, rapporteur - Me Le Sage, avocat - De Molière, procureur

La suppression du droit de banalité permit à des particuliers de construire des moulins. D'abord un moulin à vent fut bâti en 1794 auprès du chemin de Bus. Il semble que la malédiction du ciel soit tombée sur ce moulin ; aucun meunier n'y réussit, et il y eu toujours à refaire. On attribua cette infortune à ce que le premier constructeur fit entrer dans la charpente l'arbre d'un calvaire scié pendant la Terreur. Il fut démoli vers 1830.

Le second est un moulin à eau construit en 1815 dans le bas du village auprès du marais. Le sieur Caron propriétaire ayant outrepassé la limite, le marquis de Louvencourt lui intenta un procès qui eut pour conséquence de le faire démolir. Rebâti un peu plus haut, en remontant vers la grand'rue, il n'eut guère de prospérité. Il fut rasé en 1842." (...)

  

 

Notice sur St-Léger-les-Authie - 1885

Le nom du village
St-Léger, autrefois et aujourd'hui
L'ancien château

Les Fermes du Roi à St-Léger
L'ancienne église et la moderne
La commune

Les coutumes
Les rues et les lieux-dits

 

 

 

erci de fermer l'agrandissement sino

 

 

 

 

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