"ui ne tente rien n'a rien"
necdote croustillante de l'époque

 

 

 

Napoléon III est empereur des Français de 1852 à 1870.
Voici, en 3 dates, ce que l'on trouve sur le registre de la commune de Saint Léger :

 

19 avril 1856  

Demande au maire d’une liste de parents d’enfants nés le 16 mars 1856, qui ont réclamé pour des enfants légitimes l’honneur d’avoir pour parrain et marraine leurs majestés impériales.
A Triey, il n’y eut qu’un seul enfant déclaré, le fils du sieur Minot, qui avait servi 7 ans sous les drapeaux en était sorti sergent et s’était "toujours conduit de manière irréprochable".

 

3 novembre 1856

Empire français, lettre du préfet à monsieur le maire :

"J’ai l’honneur de vous informer que LLMM L’Empereur et l’Impératrice ont daigné accueillir la demande par laquelle le sieur Minot Antoine, cantonnier à Triey, a sollicité pour son enfant né le même jour que le Prince impérial, la faveur de leur auguste parrainage.
Son excellence le ministre d’Etat et de la Maison de l’Empereur m’informe de cette disposition en m’envoyant pour l’enfant qui en est l’objet un brevet destiné à sa famille. Je vous adresse ci-joint ce titre que vous remettrez sur-le-champ aux parents de cet enfant. A la touchante faveur accordée par LLMM se joint, en outre, une pensée de bienfaisance bien digne de leurs coeurs généreux. Dans ce cas où les parents dont il s’agit seraient dans une position nécessiteuse, l’intention de LLMM est de leur venir en aide par des secours proportionnés à leur détresse. Si le père et la mère venaient à décéder, il serait pourvu, aux frais de la liste civile, à l’éducation des orphelins. En faisant connaître ces mesures de haute bienveillance aux parents, je vous prie de me donner exactement en temps utile les avis qui me permettront de signaler à Monsieur le ministre d’Etat les circonstances qui les rendraient nécessaires."

 

31 décembre 1856

Le préfet écrit au maire :

"Le sieur Minot Antoine, demeurant à Triey, père d’un enfant né le 16 mars 1856, admis à la haute faveur du parrainage de LLMM, m’a adressé une pétition à l’effet d’obtenir, à raison de l’insuffisance de ses ressources, un secours pour lui aider à élever son enfant. Il résulte des renseignements qui m’ont été transmis que le sieur Minot, cantonnier dans la force de l’âge, n’est pas dans le besoin et n’a d’autre charge que celle de son enfant.
Je vous prie d’informer que sa demande ne saurait être accueillie actuellement, attendu qu’il n’est pas en position de recevoir des secours qui sont réservés à l’infortune seulement." 

éanmoins le cantonnier recevra, en 1858 et 1862, 100 francs de secours. Qui ne tente rien n'a rien...

 


 

 
aint éger riey à l'époque

extrait du manuscrit du chanoine enizot (1774 - 1847)

 

 

Saint Léger de Triey, autrefois Saint Léger de Champeaux

"ommune et paroisse, avant 1789, du bailliage de Dijon, subdélégation d’Auxonne, du diocèse de Langres jusqu’en 1731, archidiaconé de Dijon, doyenné de Mirebeau.
Aujourd’hui de l’arrondissement de Dijon, canton de Pontailler, du diocèse de Dijon depuis 1731.
A 27 km de Dijon, 5 de Pontailler et de la gare, tout près de la route de Dijon - Latitude 47°19'34'' - Longitude 3°1'3”.

En latin : Campellense Monasterium, S Leodegarius, Sanctus Leodegarius. Anciennement, on disait Saint Léger de Champeaux, Saint Sigier. On dit aussi Léger sur Bèze, quoique cette rivière coule à plus d’un kilomètre, Léger les Pontailler, et, plus souvent, Saint Léger de Triey. Sous la 1ère République : Léger.

Une voie romaine secondaire passait tout près ; c’est le seul témoin qui nous reste des 4 ou 5 premiers siècles sur ce territoire.
Mais, tout à la fin du VIlle siècle, on y trouve un monastère de filles sous le nom de Champeaux, ou Saint Léger de Champeaux, à cause du vocable sous lequel il était placé. On est autorisé à croire qu’il était même antérieur à cette date connue. Toutefois, Théodrade, fille de Charlemagne, le dota avec largesse, ce qui peut avoir eu lieu autour de l’an 800.
En 826, il n’y avait déjà plus de femmes. C’étaient des religieux bénédictins qui l’occupaient. Il avait alors le titre d’abbaye et il devint très important, comme il était très ancien, dit Vignier dans "la chronique de Langres".

a prospérité de cette abbaye ne fut pas de bien longue durée. Dans la dernière année du Xe siècle, Gerlinde, épouse du duc Henri 1er, la donna à Heldric, abbé de Saint Germain d’Auxerre, ce que le duc lui-même approuva ensuite, ayant fait, en outre, des réparations et améliorations, à la condition qu’il y aurait huit religieux, dépendant dudit abbé de Saint Germain.
On l’appelle, dans l’acte de cette donation, abbatiale ou petite abbaye. Pourtant, on lui rend son titre d’abbaye en 1216 ou 1228, dans les arrangements entre les ducs de Bourgogne et les seigneurs de Vergy. En réalité, dès ces temps, elle n’était plus qu’un prieuré, comme elle est déjà appelée en 1109 dans une charte signée par Etienne, abbé de Bèze, et Hugues, abbé d’Auxerre.
A partir de la fin du XIlle siècle, on ne lui donna plus que ce dernier titre.

Les ducs en sont les principaux bienfaiteurs. Le duc Eudes III en était avoué en 1198. Jean de Châlon, comte de Bourgogne, lui donna, en 1244, pour son anniversaire, 10 charges de grand sel par an, sur la saunerie de Salins et d’autres à différentes époques, lesquelles furent, en 1711, commuées en 6 minots sur le grenier d’Auxonne.
Les seigneuries et justices de Triey, la jeune Verrière, Cirey, la rente du Magny, le chef d'Albane, Cuiserey, Mitreuil, le Mazeroi, Etevaux, Marandeuil et Binges lui appartenaient... et d’autres encore, ainsi que les dîmes de plusieurs de ces localités.
Le prieuré avait le caractère d’une maison forte : "chastel fermé et fossoyé" disent les rôles des feux de 1469. En 1578, au nom du prieur Jean Gevrey, toutes les dépendances furent affranchies par François Chabot, marquis de Mirebeau.

C’est à Saint Léger que Raoul Glaber, l’historien, se fit moine et prit l’habit de bénédictin, dans la première moitié du XIe siècle.

 

 

a peur du diable

"Du temps que j’habitais dans le monastère de Saint-Léger, je vis une nuit avant matines [1] paraître devant moi, au pied de mon lit, un petit monstre hideux qui ressemblait à peine à un être humain.
Il me semblait avoir, autant que je pus le constater, une taille médiocre, une figure maigre, les yeux très noirs, le front étroit et ridé, le nez plat, la bouche grande, les lèvres gonflées, le menton court et effilé, une barbe de bouc, les oreilles droites et pointues, les cheveux sales et raides, les dents d’un chien, le crâne pointu, la poitrine bombée, une bosse sur le dos, les fesses pendantes, les vêtements malpropres, enfin tout son corps semblait s’agiter et sauter."
[1] matines : prière de la nuit

Raoul Glaber, Histoires, vers 1026-1044

Lu sur http://histoireenprimaire.free.fr/ressources/textes_moyen_age_clerge.htm


Raoul Glaber (Rodulfus Glaber, c'est-à-dire le Glabre ou le Chauve), né en 985 en Bourgogne et mort en 1047, est un moine chroniqueur de son temps (l'époque de l'an Mil) et l'une des sources les plus importantes dont disposent les historiens sur le royaume de France durant cette période.

Son oncle, un moine, le fait entrer à l'âge de 12 ans au monastère de Saint-Léger-de-Champeaux. Il en est expulsé à cause de sa conduite. Il entre ensuite au monastère Saint-Bénigne à Dijon où il demeure de 1025 à 1030. De Saint-Bénigne, il passe à Cluny, où il rencontre l'abbé Odilon en 1031. Enfin, il devient moine à Saint-Germain-d'Auxerre où il réside à partir de 1039.

On doit à Raoul Glaber une Vie de saint Guillaume, abbé de Dijon, et des Histoires (Historiæ).
Ces dernières, cinq livres d'histoires depuis l'an 900 après l'Incarnation jusqu'en l'an 1044, ont été commencées entre 1026 et 1040 à Cluny et achevées à Saint-Germain-d'Auxerre.
Initialement destinées à constituer une Histoire ecclésiastique universelle, elles couvrent des événements survenus dans le centre de la France, en les mêlant à des anecdotes et à des visions à caractère édifiant. Empreintes de superstition*, elles n'en constituent pas moins un document particulièrement éclairant sur la première moitié du XIe siècle.

*Les erreurs chronologiques et géographiques sont nombreuses.
Il était en outre superstitieux à l'excès.

Lu sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Raoul_Glaber

 

 

u XVIe siècle, le nombre de religieux fut réduit à 6 à cause de l’insuffisance des revenus. Certains prieurs se sont fait représenter sur leurs tombeaux avec 6 religieux. En 1636, l’armée de Gallas désola le monastère, dispersa les moines, pilla les archives, et massacra les habitants des villages. Le monastère ne se releva qu’avec de grandes difficultés. Aussi, à la fin du XVIIe siècle, n’y avait-il plus que 2 prêtres et le sacristain.
Vers 1770, le prieur dispersa et convertit la maison en une sorte de château moderne très agréable, et telle elle était quand la Révolution vint la saisir et la vendre à des particuliers. L’église a disparu depuis.

Un village du nom de Champeaux existait-il déjà, là où fut fondée l’abbaye de Saint Léger, ou bien l’abbaye prit-elle son surnom de la campagne, du champ, ou de l’établit (sic) ? On ne sait. Ce qui est certain, c’est que notre village a reçu son nom actuel du monastère et s’est développé sous sa protection. C’est une des raisons pour lesquelles son histoire est si tranquille et si peu riche en faits.

 

l'abbaye de Saint-Léger - dessin anonyme du XVIIIe siècle - vue du sud-est
elle est devenue une sorte de château, comme indiqué dans le texte ci-dessus
du reste, on devine au haut de l'image :"CHÂTEAU DE ST LEGER ET DEPENDANCES"

 

l formait jadis, comme aujourd’hui, une paroisse ayant son église particulière sous le vocable de l’Assomption de la Sainte Vierge. Le prieur était patron, décimateur et seigneur.
Faisaient partie de la paroisse : Triey, la jeune Verrière, Cirey, la rente de Magny, le chef d’Albane, Cuiserey, Mitreuil et Mazeroi ; à présent, seul le hameau de Triey en dépend. L’église est ancienne mais complètement remaniée.

a population, pour Saint Léger seul, était:

 

Cette page a pu être construite grâce aux recherches de Françoise Masson, parues dans son ouvrage.

 

 

 ompléments sur l'abbatiale Saint-Léger-de-Champeaux de SAINT-LÉGER-TRIEY

"La voie romaine Pontailler-sur-Saône / Dijon, au sud de Drambon, connue sous le nom de Chemin de Dijon, traversait la commune.

L’abbaye est mentionnée en 826 dans la chronique de l’abbaye de Bèze. Théodrade, l’une des filles de Charlemagne, serait à l’origine de sa fondation. Une charte de 994 précise que l’abbaye est donnée par Henri I, duc de Bourgogne, aux religieux de Saint-Germain d’Auxerre. Raoul Glaber passa à Saint-Léger-de-Champeaux, où il eut sa première rencontre avec le diable.

L’édifice a été détruit en grande partie au XVIIIe s. Il ne reste de l’abbatiale que les traces d’un porche et d’une avant-nef voûtée, qui sont conservés au sein d’une demeure privée (anciennement famille Paulin), visible de la route, dans la partie centrale du rez-de-chaussée et à l’étage. Des baies sont visibles dans les combles. Cette demeure se fait appeler désormais le château de Saint-Léger.

État I : abbatiale - début du IXe s.
L’édifice devait mesurer à l’origine plus de 40 m de longueur, de l’entrée ouest jusqu'à l’extérieur des absidioles et du chevet supposé. À l’ouest, il possédait probablement une première avant-nef et comportait un transept, dont on a retrouvé l’absidiole sud. La largeur de l’édifice devait être, à la hauteur du transept, d’environ 22 m. L’épaisseur la plus importante des murs était de 1,20 m. L’abside centrale n’a pas été reconnue.

État II : priorale - XIe s.
L’édifice devait mesurer environ 52 m de long. À l’ouest, deux « augmenta » devaient encadrer une construction voûtée et peut-être permettre d’accéder à l’étage supérieur pour des raisons liturgiques. Les grandes arcades à larges doubleaux sont encore visibles, de même que le voûtement de cet espace. On suppose que la nef était flanquée de deux collatéraux, nord et sud, pouvant mesurer 2,90 m de large, si l’on tient compte de l’arrachement du mur gouttereau sud découvert en fouille. Dans ce second état, une crypte est établie dans la partie orientale ainsi qu’à l’absidiole sud originelle."

Source et lien

 

 

 ompléments ici

"L'ANCIENNE ABBAYE SAINT-LÉGER DE CHAMPEAUX (Saint-Léger-Triey, Côte-d'or)
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE ARCHÉOLOGIQUE DES ÉLÉMENTS SUBSISTANTS ET DES FOUILLES RÉCENTES (1969-1977)"

 

 

vers la page sur le général Paulin

 

 

erci de fermer l'agrandissement sinon.

 

 

 

 

https://www.stleger.info