ahier de doléances et plaintes
de Saint-Léger-du-Bois

 

 

Vous lirez ici l'édifiant cahier de doléances des habitants du village, extrait des "Cahiers des paroisses et communautés du bailliage d'Autun pour les États Généraux de 1789".
Il provient du site
http://gallica.bnf.fr
et est consultable sur
http://gallica.bnf.fr/Catalogue/noticesInd/FRBNF37237075.htm
(pages 185 et suivantes). L'orthographe a été volontairement respectée.
 

 

"A faut espérer qu' c' jeu-là finira ben tôt"

Le paysan, appuyé sur sa houe, doit porter sur son dos le prélat et le seigneur
(il peine et paye les impôts pour nourrir le clergé et les nobles)
cependant que les oiseaux et les rongeurs dévorent sa récolte.
(le paysan n'a pas le droit de chasse)
D'après une caricature du temps
(in L'Histoire Vivante, de M. et S. Chaulanges, aux éditions Delagrave - 1954)

 

Dans chaque paroisse (commune d'aujourd'hui), on se rassemble pour rédiger ses doléances et désigner ses représentants à l'assemblée du bailliage, circonscription qui correspond à peu près à nos cantons.
Au bailliage, on réunit tous les cahiers des paroisses en un cahier de bailliage. On en rédige un pour chaque ordre : Noblesse, Clergé et Tiers-Etat.
Les cahiers sont ensuite envoyés au Roi à Versailles. Ils devaient lui faire connaître les plaintes et les voeux des Français.
Aujourd'hui, ils nous renseignent sur la vie et les espoirs de la population française en 1789 :

 

 

Etat de la communauté

Vue la bonté qu'il a plut à Sa Majesté de permettre à ses sujets de luy exposer leurs plaintes et doléances, la communauté de Saint-Léger-du-Bois dit qu'elle est surchargée d'impositions royalles en ce que c'est un fait que son imposition totalle n'a jamais été payée sans frais, et il règne tant de misère dans cette communauté que leur soupe ordinaire est une soupe à l'huille avec du pain de seigle dont le son n'est pas séparé de la farine, et leur souper consiste dans de la bouillie d'orge et de turquie, et presque toujours sans sel parce qu'il est trop cher.

Participation des trois ordres aux charges publiques

Et dans soixante six feux qui sont dans cette communauté, à peine s'en trouvent-ils huit qui peuvent vivre autrement : c'est pourquoy cette paroisse demande que les seigneurs et le clergé payent touts les impôts quelconques proportionnellement au tiers-état.

Rachat des droits seigneuriaux

Ils demandent que tous les droits seigneuriaux soient suprimés et rachetables au prix qu'il plairoit à Sa Majesté de fixer.

Suppression des corvées et de la mainmorte

Ils demandent que les corvées et la mainmorte soient suprimés, parce que rien ne décourage plus le cultivateur et empêche presque totallement les mariages et le commerce.

Corvées

Ils demandent que les corvées le soient aussy, ou que lesdits seigneurs accordent dans leurs prairies, terres, bois, le paccage de leurs habitants, comme anciennement ils en jouissoient : on doit comprendre combien les corvées sont nuisibles aux habitants, en ce que les seigneurs les demandent les jours propres au travail, et qu'ils n'ont pour ainsy dire pour eux que les jours impropres à la récolte.

Moulins banaux

Ils demandent qu'ils ne soient plus rattachés aux moulins des seigneurs : c'est une charge réelle où on se paye régulièrement au dessus de la mouture des autres moulins. Tous les impôts desdits seigneurs, c'est ce qui rend le peuple misérable, et c'est ce qui fait que les particuliers ne peuvent soulager les pauvres parce qu'ils ont peine à faire pour eux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

les fonts baptismaux,
dans l'église de St Léger du Bois

http://www.culture.gouv.fr/documentation/merimee/FRANCE/com-195.htm

 

Tutelle et curatelle

Ils demandent que les procureurs d'office fassent rendre compte aux tuteurs et curateurs des mineurs tous les dix ans au moins, à peine d'en être responsables.

Huissiers priseurs

Ils demandent que les charges d'huissiers priseurs soient suprimées, étant trop dispendieuses aux mineurs.

Notaires

Ils demandent que les charges de notaire ne soient accordées qu'à des personnes éclairées et sachant les loix. Leur incience occasionne beaucoup de procès, et surtout les notaires baroniques, vue leur attachement singullier pour les seigneurs.

Droit de tierce

Ils demandent que les seigneurs n'exigent plus de droit de tierce, et sy ce droit leur appartient légitimement, qu'il soit rachetable au prix qu'il plairoit à Sa Majesté.

Grandes routes

Ils demandent que les grandes routes soient entretenues conjointement et proportionnellement par les trois Etats.

Sel

Ils demandent la diminution du prix du sel qui est tout à la fois trop cher et trop nécessaire.

Recette des finances

Ils demandent que la recette des deniers royaux se fasse au rabay et qu'elle soit rendue dans les coffres du roy avec moins de frais possibles.

Ce sont toutes ces surcharges qui font qu'on voit dans les maisons de campagne mauvais linges, mauvais lits, haillons, et dans plusieurs peu de pain.

NICOLAS FICHOT, JEAN MEREAU, GAGNIARE, J. MEREAU, L. DE FONTAINE, GAGNIARE, JEAN DE FONTAINE, JEAN REPIQUET, MOREAU, FRANÇOIS BERGERET, JAC JAQUELIN

 

la mairie de St Léger du Bois en 2003

 

(…) députés des bourgs, paroisses et communautés de campagne cy après, savoir :

Jean Mereau laboureur et Nicolas Fichot marchand de la paroisse de Saint-Léger-du-Bois, députés nommés par les habitants le quinze de ce mois suivant le procès verbal qui a été dressé sous les signatures privées de plusieurs habitants des dits habitants, qui déclarent n'avoir pu se procurer aucun officier public, lequel procès verbal a été remis sur le bureau avec un cahier de doléance. (…)

 

la poste et le monument aux morts de St Léger du Bois en 2003

 

pour lire les doléances des habitants de St Léger sous Beuvray (71)

celles des habitants de St Léger les Vignes (44 - Loire Atlantique)

celles des habitants de St Léger des Bois (49 - Maine et Loire)

celles des habitants de St Léger de Blanzac (16 - Charente)