Pierre-Marie THÉVENET

soldat au 10e Régiment d'Infanterie

 

Pierre-Marie Thévenet n'est pas inscrit sur le monument aux morts de Saint Léger sous la Bussière ni sur la plaque dans l'église du village.

Son acte de décès est bien retranscrit dans les registres de Saint Léger mais il est inscrit sur le monument aux morts de Saint Pierre le Vieux !

Pour autant, Eugène Perrussot le cite dans son discours :
"THEVENET Pierre-Marie : appartient au 10e d'Infanterie. Après avoir donné en maintes circonstances des preuves de son courage, il est tué (23 mars 1917) à Maisons de Champagne, non loin de la Main-de-Massiges, dans un combat à la grenade, de tranchée à tranchée. Il avait 21 ans !"

Pierre-Marie Thévenet est né le 9 janvier 1896, à Saint Pierre le Vieux, tout à côté de Saint Léger, fils de Joseph Thévenet, cultivateur à "La Plase" (La Place), et de Jeanne Perret.

De la classe 1916, il est mobilisé, à dix-neuf ans, dès le 8 avril 1915 au 10e Régiment d'Infanterie.
Il part rejoindre ce régiment avec ses conscrits, dont Etienne Adouard. Il y retrouve nombre de compatriotes, le caporal Jean Marie Philibert entre autres.

Pierre Marie participe à leurs côtés aux combats de la 15e Division d'Infanterie avec le 134e RI où sert Delhomme. (En 1914 Claude-Marie Vincent et Joanny Vouillon furent "tués à l'ennemi" dans les rangs du 134e RI), le 27e RI, le 56e RI, où servira à partir d'avril 1917 le soldat Deparis, et le 106e RIT.

 

 

D'avril 1915 à mars 1917 avec la 15e Division d'Infanterie

d'après le remarquable site "Parcours de guerre des régiments français"
http://www.sac.asso.fr/regiment/ville.php

4 avril - 27 septembre 1915 : engagée dans la 1e BATAILLE DE LA WOEVRE :
Du 5 au 10 avril, puis du 22 au 24 avril, et le 30 avril, violentes attaques françaises au Bois d'Ailly
27 - 29 septembre : retrait du front, transport par voie ferrée dans la région de Sainte-Menehould (Marne)
Le 3 octobre, occupation d'un secteur entre l'ouest de la Butte de Tahure et l'est de la cote 193, vers Perthes-les-Hurlus

A partir du 6 octobre : engagée dans la 2e BATAILLE DE LA CHAMPAGNE :
combats de la route de Tahure à Somme-Py
Du 28 octobre au 5 novembre, repos, puis occupation d'un secteur entre Tahure et la route de Tahure à Somme-Py
9 - 27 décembre : retrait du front
Le 11, transport par voie ferrée dans la région de Commercy : travaux, instruction

27 décembre 1915 - 14 janvier 1916 : mouvement vers Villotte-devant-Saint-Mihiel ; instruction au camp de Belerain et travaux
14 janvier - 21 juin : mouvement vers le front
A partir du 19 janvier, occupation d'un secteur vers Apremont et Koeur-la-Grande
21 juin - 21 juillet : retrait du front ; repos vers Void
A partir du 25 juin, mouvement par étapes vers Bayon. Séjour au camp de Saffais. A partir du 15 juillet, mouvement vers la région de Combles
21 juillet - 11 août : mouvement vers le front

Engagée, à partir du 25 juillet 1916, dans la BATAILLE DE VERDUN, vers le bois de Vaux Chapitre et Fleury-devant-Douaumont :

  • Le 28 juillet, attaque française vers le bois de Vaux Chapitre
  • Les 1er et 5 août, attaques allemandes sur le bois de Vaux Chapitre
  • Les 2 et 5 août, attaques françaises sur Fleury-devant-Douaumont

11 - 18 août : retrait du front, transport par camions vers la région de Saint-Dizier, puis, à partir du 15 août, transport par voie ferrée dans celle de Lunéville ; repos
18 août - 21 septembre : mouvement vers le front, occupation d'un secteur vers Ancerviller et Emberménil
21 septembre - 25 novembre : retrait du front et mouvement vers le camp de Saffais : instruction
25 novembre - 22 décembre : transport par voie ferrée dans la région de Créve-coeur-le-Grand ; repos
22 décembre 1916 - 8 janvier 1917 : occupation d'un secteur à l'est de Belloy-en-Santerre et de Berny

8 - 20 janvier : retrait du front et repos vers Grandvilliers
A partir du 16 janvier, transport par voie ferrée dans la région de Chalons ; repos
20 janvier - fin mars 1917 : occupation d'un secteur vers l'est de l'Epine de Vedegrange et Auberive-sur-Suippe ; le 22 mars occupation d'un nouveau secteur vers Maisons de Champagne et la Courtine.

L'historique du 10e Régiment d'Infanterie raconte en détail tous ces combats.

Evoquons simplement ici la période de janvier à mars 1917 en Champagne :

"Le Régiment débarque à Cuperly (12 kilomètres Nord de Châlons-sur-Marne), où le dernier élément arrive le 19 janvier (1917) au matin.

 

 

 

 

Ce même jour, il se porte, par Suippes, aux abris Roques, en réserve de Division ; le 3e bataillon reste provisoirement à Vadeney.
Dans la nuit, le 10e relève le 332e d'infanterie et est réparti comme ci-dessous : deux bataillons en ligne avec chacun deux compagnies en première ligne et une compagnie en soutien ; un bataillon en réserve.
Sauf un coup de main tenté par l'ennemi le 14 mars, sans résultat, il ne se produit aucun incident dans le secteur.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Régiment est relevé dans la nuit du 16 au 17 mars et cantonne à la ferme de Piémont et à la ferme, avec mission de relever les unités de la 24e Division, à la gauche du 8e Corps d'Armée.
Il gagne, en conséquence, la région de la Tourbe, par Somme-Tourbe et cantonne, le 18 mars, à Laval et au camp des Pins.

Le lendemain, il relève les Unités du quartier de l'Oasis et, le 20, se trouve ainsi disposé : deux bataillons en ligne avant, chacun deux compagnies en première ligne et une compagnie en soutien, un bataillon en réserve, aux positions Fortin, Poquereau, les réduits Marson et Quentin ; le poste de commandement du colonel est au P.C. Fer-de-Lance.

Dès le début du séjour, l'artillerie ennemie se manifeste par des tirs d'une extrême violence. Elle démolit nos travaux à mesure qu'on les effectue. Les principaux boyaux du secteur sont bouleversés en quelques heures. Les communications téléphoniques sont constamment coupées.
L'infanterie ennemie paraît peu active ; cependant son service d'observation est fait d'une façon parfaite, car il est impossible de bouger pendant le jour, en aucun point de la ligne, sans être soumis immédiatement à un tir de mitrailleuses, de torpilles à ailettes ou du canon.
La Butte du Mesnil est, pour l'ennemi, un précieux observatoire.

 

 

 

 

De plus, la pluie et la neige ne cessent de tomber, ce qui rend les communications difficiles. Plusieurs coureurs se sont enlisés dans la boue en transmettant les ordres."

A la faveur du repli stratégique de l'armée allemande effectué derrière la ligne Hindenburg, le 10e Régiment d'Infanterie progresse de cinquante kilomètres à l'est. C'est pour cela qu'il se trouve non loin du célèbre Moulin de Valmy :

"L'an mil neuf cent dix sept, le deux du mois d'avril, à quatorze heures étant à Hans (Marne) Acte de décès de Pierre-Marie Thévenet, soldat de 2e classe au 10e Régiment d'Infanterie, N° Mle 8507, né le neuf janvier mil huit cent quatre vingt seize à Saint Pierre le Vieux, canton de Tramayes (Saône et Loire), domicilié en dernier lieu à Monsols (Rhône) - "Mort pour la France" à Maisons de Champagne (côte 185) Marne, le vingt trois mars mil neuf cent dix sept, à cinq heures, tué par éclat de grenade (blessures multiples)… (Ses parents sont décédés tous les deux en 1917) Tuteur Quira Michel à Saint Léger sous la Bussière…Inhumé au nouveau cimetière de Laval (tombe 18) dressé par moi Alexis Desloges ? Lieutenant au 10e Régiment d'Infanterie, Officier de l'Etat civil, sur la déclaration de Gonard Jean, soldat né le quatorze avril mil huit cent quatre vingt seize à Romanèche Thorins (Saône et Loire) et de Verjat Louis, soldat né le douze octobre mil huit cent quatre vingt seize à Buffières (Saône et Loire) témoins qui ont signé après lecture, suivent les signatures…"

 

 

Ainsi, à cause des violents combats et du mouvement des troupes, cet acte n'est rédigé que dix jours après le décès de Pierre Marie Thevenet. Suit une mention rectificative :

"Le défunt était domicilié légalement à Saint Léger sous la Bussière (Saône et Loire) et non en dernier lieu à Monsols (Rhône) ainsi qu'il est mentionné dans le corps de l'acte. Le soldat Thevenet était décoré de la croix de guerre."

Cet acte de décès n'est retranscrit dans les registres de Saint Léger que le 20 janvier 1918.
Le "nouveau cimetière de Laval" est celui de Laval sur Tourbe crée en 1916.
Transféré à la Nécropole nationale de Saint Jean de Tourbe, il repose dans la tombe N°1600

 

 

 la nécropole de St Jean sur Tourbe

 

 

 

 

 

 

 

Ces quatre clichés sont de Daniel Lefèvre. Merci, Daniel ! 

 

 

 

 

 

 

 

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