l' ydrographie
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Les étangs ont
été creusés à partir au XVe s. pour
tenter d'assainir la région et pour servir de viviers aux
propriétaires pour l'alimentation de leurs domestiques car au
XVe s. la viande était rare.
La paroisse de St Léger en
comportait 22, dont 10 considérables, parmi lesquels
:
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carte dite de Cassini
XVIIIe s.
1
étang des
Hâtes
2
étang Cousin
3
étang Larmier
4
? étang Morin mal positionné
ou étang asséché
5
étang de Champeau
|
étang des Bordes
ou Bordot
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étang de Champeau,
autrefois aux évêques d'Autun
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étang de
Champeau
L'étang de Champeau a une
superficie de 111 journaux, soit environ 37 hectares. Après
les évêques et jusqu'à la Révolution, il
eut plusieurs propriétaires successifs. Sont cités :
Françoise Victorine Vaussin qui vendit à
François Peut. Les héritiers Peut vendirent à
Etienne Facquet qui le céda contre quatorze mille livres
à Henri Charles Marie de la Rivière le 8 octobre
1807.
étang de
Champeau
Le registre des archives
municipales d'Avallon mentionne qu'en 1723 et 1724, une
indemnité de 55 livres a été payée aux 3
meuniers des étangs de Champeau et de la Chevrille pour 55
journées employées à donner de l'eau des
étangs pour pouvoir faire moudre les moulins de la
rivière du Cousin, qui étaient hors d'état
d'aller à cause de la disette extrême d'eau, ce qui
procurait aux habitants de cette ville une disette de farine au
milieu de l'abondance des blés.
Devenu Fortier, il a une superficie
de 22 hectares. Entouré d'une belle forêt de feuillus,
cité dans un document en 1481, il appartenait autrefois aux
évêques d'Autun, puis à Laurent
Courtépée, puis à la famille Charleux, entre
autres. Sous un appentis existe encore une goulotte en bois, vestige
d'un ancien moulin. Il alimentait la grande roue d'un moulin
situé à 500 m de là, le moulin des Chailloux, au
toit bourguignon. Sa dernière roue est depuis 1931 au moulin
de Saloué, à Dun les places. De beaux chênes
attestent de l'ancienneté de sa digue. Il y pousse :
- Lycopodium inundatum et Carex filiformis très rare en France
(c'est la seule localité en Côte d'Or )
- Scirpus fluitans, dont c'est presque la seule localité ;
plante de l'Europe occidentale qui atteint ici sa limite vers
l'est
- Scheuchzeria palustris, plante des montagnes qui ne descend pas
plus bas en France.
Il abrite : Scirpus fluitans,
Heleocharis ovata, Pilularia globulifera (très rare en
Côte d'Or).
Près de cet étang, le bois de la Fiotte renferme la
belle Osmunda regalis, très rare également en
Côte d'Or.
Il a été
asséché en 1780 puis remis en eau. Parmi sa riche flore
citons surtout cinq plantes, toutes très rares en Côte
d'Or : Oxycoccos palustris, Utricularia minor, Carex teretiuscula,
Eriophorum gracile et Lycopodium inundatum, ces deux dernières
très rares en France.
Il n'apparaît pas sur la carte
de Cassini ou alors est mal positionné, mais est visible un
peu plus tard sur le cadastre Napoléon. Il est
alimenté par le ruisseau de la Vente qui prend sa source dans
le bois du Vivier et se jette dans le Cousin à l'entrée
du hameau de Moulin Morin. Il a une superficie de 14 hectares. Il
était certainement le plus riche en variétés
protégées.
Il y pousse : Rhunchospora alba, Eriophorum gracile, Drosera
intermedia, très rare en Côte d'Or (plante de marais,
carnivore)
ainsi que les trois lycopodes : Lycopodes inundatum, Lycopodes
clavatum (sous les genévriers), Lycopodes Selago (très
rare en Côte d'Or)
Illecebrun verticillatum, Juncus capitatus, Oxycoccos palustris,
Arnica montana, Ranunculus aconitifolius, Endymion nutans (à
la queue de l'étang), Wahlenbergia hédéracea
(très rare en Côte d'Or).
étang Morin
Près de l'étang, le
bois de Vernot, dit "le Plain de Vernot" sur le cadastre
Napoléon, renferme Oxycomos palustris et Polystichum montanum,
tous deux très rares en Côte d'Or.
L'étang des Hâtes dont
la superficie est de 23 ha 32 ar 60 ca dont 8 ha 85 a 10 ca sur
Alligny (Nièvre) et 14 ha 47 a 50 ca sur St Léger de
Fourches. Il devait trois sous quatre deniers de cens et appartenait
en 1500 à Odo de Montagu. La famille de Conygham le vendit en
1753 à la famille Dareau, de laquelle il passa en 1780
à Vivant-Simon Moreau, conseiller et procureur honoraire du
roi aux baillages et chancellerie de Saulieu où il
résidait. Il passa ensuite à la famille de
Chambure.
Il y avait aux Hâtes trois étangs assez
considérables, appelés étang des Hâtes,
étang Cousin et étang Larmier. Ces trois étangs
(l'étang Cousin était au milieu) se trouvaient sur la
même rivière (le Cousin) et se joignaient. Par le
couchant, ils confinaient dans toute leur longueur au bois de
Verneau, dans un endroit isolé où il n'y avait aucune
maison.
Le samedi 25 mars 1780, on
commença la pêche de l'étang
Cousin. Après avoir pris 600 alevins, M. Moreau, en
prévision de l'impossibilité d'achever la pêche
qu'on ne pouvait pas continuer le lendemain, fit cesser tout travail
et ordonna de remettre la pelle à l'étang. Qui aurait
pu soupçonner qu'il se trouverait des gens avisés et
téméraires pour former le complot de voler son poisson
?
Une heure après le départ des pêcheurs arrivent 7
gaillards, cinq de Fétigny et 2 de la Serrée. Ce fut
Jean X qui lâcha l'étang en levant la pelle et tous
ramassèrent du poisson en grande quantité. Ils en
emportèrent de grands paniers à Saulieu, en
donnèrent à tous ceux qui en désiraient, en
mangèrent en famille et même au cabaret de la
Serrée.
Dans leur empressement à agir, ils oublièrent de fermer
l'étang qui resta à sec et en ruisseau, ce qui
occasionna la perte du poisson qui pouvait encore demeurer en ce
lieu.
Naturellement il y eut procès, au cours duquel les 7
accusés ne purent nier le délit. Le procès se
termina le 22 août suivant par une sentence définitive
rendue au profit de M. Moreau contre les 7
accusés.
près
la Révolution, la loi du 14 frimaire an 2 (1794) ordonnait le
dessèchement des étangs pour le 15 pluviôse,
c'est-à-dire le 3 février suivant au plus tard. Cette
loi sur le dessèchement des étangs visait ceux "qu'on
est dans l'usage de mettre à sec pour les pêches et dont
les eaux sont rassemblées par des digues et
chaussées".
La loi qui ordonne ce dessèchement a voulu rendre à
l'agriculture les terrains occupés par les étangs et
par là augmenter la masse des subsistances. Mais son vu
pour la commune de St Léger est contrarié par le
climat, par le sol et par la nature du terrain. Parviendrait-on
à les assécher ? Ces terrains resteraient toujours
humides et les grains ou légumes qui leur auraient
été confiés, surpris par le gel que l'on
éprouve dans l'année dans ce pays, ne donneraient
aucune récolte. Le sol d'ailleurs de ces étangs ne
permet point d'espérer le succès d'aucune espèce
de culture. Aussi, au lieu d'une augmentation de subsistances, il en
résulterait la perte de celles qui auraient été
ensemencées. Si le Morvan avait été connu du
Comité d'Agriculture, on ne peut douter qu'il n'eut
proposé une exception pour cette contrée de la
République.
La Convention avait établi dans chaque commune un "agent
national" qui avait pour mission de surveiller l'application des
lois. Cet agent national a été chargé de donner
connaissance de la loi aux différents propriétaires
d'étangs, avec invitation de solliciter la conservation
définitive sur laquelle la Convention Nationale s'est
réservée de se prononcer.
Des réclamations des
différents propriétaires ont été
adressées. Voici la réponse :
"Le conseil général, considérant que le sol,
la nature du terrain et le climat du pays doivent faire craindre que
le succès des ensemencements faits dans les terres
desséchées, mais toujours humides, soit
empêché par la gelée que l'on éprouve
assez constamment dans le pays tous les mois de l'année,
d'où résulterait la perte des grains et légumes
ensemencés, ce qui est également vrai pour toutes les
communes environnantes formant les cantons de la République
connus sous le nom de Pays de Morvan. D'ailleurs le sol occupé
par les eaux des étangs ne paraît susceptible d'aucune
espèce de culture. Considérant ensuite
l'impossibilité d'exécuter la loi dans les
délais prescrits, que la glace dont les étangs sont
couverts s'oppose à leur dessèchement et qu'il est
à craindre que l'on ne puisse s'occuper des travaux
nécessaires pour les mettre à sec qu'au moins un mois
après l'époque fixée par la loi
(
)"
Les six étangs asséchés à l'époque
de l'abbé Baudiau l'ont-ils été suite à
cette loi ?
le Neptune
C'est le plus récent des
étangs de Champeau. A 566 m d'altitude, sur le finage de Meix
Billeau, d'une superficie de 6 hectares, peuplé de nombreuses
truites fario de belles dimensions, le Neptune est
réservé à la pèche à la mouche au
fouet.
le lac de Chamboux
Il est le plus petit et le plus
récent des 6 grands lacs du Morvan. D'une superficie de 75 ha,
il se trouve en grande partie sur le territoire de St Martin de la
Mer et pour le reste sur celui de Champeau en Morvan.
le lac de Chamboux au
printemps
le lac de Chamboux en
été
le lac de Chamboux en
hiver
le lac de Chamboux,
côté Nièvre
le lac de Chamboux,
côté St Léger de Fourches
Bénéficiant d'une
retenue d'eau d'environ 360.000 m3, alimenté par le Ternin,
affluent de l'Arroux, il permet d'alimenter en eau potable 20.000
habitants du Morvan et du sud de l'Auxois. La digue en terre
compactée et l'usine de traitement des eaux furent
inaugurées en 1985 par le Président de la
République François Mitterrand. Il attire de nombreux
pêcheurs. Sa faune est riche, les promeneurs peuvent observer
parmi d'autres espèces des hérons cendrés, des
grèbes huppés et des martins-pêcheurs.
village de Chamboux avant qu'il ne
soit détruit et submergé par le lac
la ierge
oire
Vierge
à l'Enfant, en bois polychromé du XIIe s.
Vierge Noire souvent entreposée dans les cryptes
Evocation de la couleur du visage due au chaud climat de
Judée ; rappel du "sum nigra" du cantique des
cantiques ; transposition de divinités païennes
orientales comme Isis, Cybèle... ; caractère
magique de la couleur noire...
Moulin de Chamboux (St Martin de la Mer)
D'après la tradition, cette vierge proviendrait de la
chapelle du château de Conforgien.
Plusieurs statues de la
vierge furent découvertes dans des conditions
miraculeuses. En général, la
légende est la suivante : on s'aperçoit qu'une
touffe d'herbe que chaque jour un boeuf broute repousse le
lendemain aussi vigoureuse. On creuse et on
découvre une statue.
"Un habitant voulut transporter la vierge au Moulin de
Chamboux. Les boeufs ne voulurent pas démarrer."
Presque toujours on relate l'impossibilité de changer
de place la statue. Cette croyance si répandue a pu
se constituer du désir des habitants de
protéger leurs statues contre ceux pouvant les
convoiter. Un tabou est ainsi
engendré.
extrait de "La
Côte d'Or mythologique" - Albert Colombet - Editions
L'arche d'Or
Au XVIe s., pendant les
guerres de religion, lorsque le seigneur de Joncourt, ayant
embrassé le protestantisme, établit le
prêche dans son château de Conforgien, les
statues ornant la chapelle castrale auraient
été jetées dans la rivière.
Entraînées par le courant, elles seraient ainsi
arrivées dans l'étang de Bétoux,
aujourd'hui asséché. La digue se serait
rompue, ainsi du reste que celles des autres étangs
en aval, si bien qu, emportée par le flot, cette
vierge serait arrivée à Chamboux où,
repêchée par le meunier, elle aurait
été installée dans sa maison. Une autre
statue suivant le fil de l'eau jusqu'au Ternin serait ainsi
arrivée aux portes d'Autun. Recueillie, elle aurait
été installée dans une niche
pratiquée spécialement dans la porte d'Arroux
où on la voit encore aujourd'hui.
Une légende rapporte que, vers 1800, un habitant du
village voisin ayant amené au moulin de Chamboux un
chargement de blé avec un attelage de 4 boeufs,
déroba la vierge qu'il cacha dans son chariot sous sa
limousine *. Mal lui en prit car les 4 boeufs, malgré
tous les efforts, ne purent démarrer la voiture
pourtant vide. Le meunier Cadet Cordin, devinant la cause,
dit au conducteur : "Remets à sa place ce que tu as
pris et tes boeufs démarreront bien." Confus, le
voleur remit la vierge à sa place et les boeufs
partirent sans difficulté. Cette vierge serait donc
restée au Moulin de Chamboux du XVIe s. au 14 avril
1935, date à laquelle le meunier Nevers Auguste en
fit don au musée de Saulieu.
* limousine : vêtement
ample et à pèlerine en droguet
(bouège), ordinairement rayé, qu'utilisaient
les charretiers pour se protéger du froid et de la
pluie.
Source :
musée municipal de Saulieu
|
Le capricieux Cousin prend naissance
vers l'étang des Hâtes, et plus spécialement dans
la fontaine de la Serpe, à la limite de la Nièvre et de
la Côte d'Or, tout près des sources de la Taraine, et se
sépare en deux bras. Un de ses bras traverse l'étang
Cousin, l'étang Larmier, passe à l'entrée du
hameau de Moulin-Morin, traverse l'étang de Champeau, et
réunit ses eaux, après un parcours de 20 km, au-dessous
de St Brancher (Yonne), à celles du Bussière qui prend
sa source sur le territoire de St Léger de Fourches, et du
Trinquelin (nom morvandiau du Cousin). Il retrouve ainsi son 2e bras.
Il remplit le lac artificiel de St Agnan, d'une superficie de 150
hectares, créé en 1970 pour alimenter en eau potable
les 28 communes de sa région, et file vers le monastère
de la Pierre qui Vire. Avant d'arriver à Avallon, il
reçoit les eaux de la Romanée et du Tournesac et se
jette dans la Cure près de Blannay après un parcours de
65 km. C'était autrefois le domaine des moules
perlières d'eau douce. Ses eaux ont entraîné de
nombreux moulins le long de son parcours.
La moule perlière d'eau
douce ou mulette est un mollusque lamellibranche des rivières
claires. Son aire de répartition couvre l'essentiel des
massifs cristallophylliens du territoire métropolitain
français (Massif Armoricain, Massif Central, Morvan, Alpes,
Pyrénées), à l'exclusion du bassin du
Rhône. Les populations de moules perlières sont en fort
déclin dans toute l'Europe. En France, on estime que seulement
80 rivières abriteraient toujours cette espèce
autrefois répandue.
Sur le site de la vallée du Cousin, la population de truites
fario est actuellement en très fort déclin. La
disparition de cet hôte est la principale menace pour la moule
d'eau douce. Sur 4 km observés du ruisseau, 1000 individus
vivants ont été recensés. Cette densité
est assez bonne, bien que très nettement inférieure
à celles rencontrées par le passé.
La "mulette" dépend de la présence de jeunes
salmonidés, saumons ou truites fario. En effet, les larves
expulsées par la femelle sont des parasites de ces poissons.
Elles se développent sur leurs branchies, de la fin de
l'été au printemps suivant. Elles se détachent
ensuite et s'enfouissent pendant plusieurs années dans le
substrat stable et meuble (graviers et sables). Une fois adultes,
elles s'implantent sur le fond du cours d'eau et peuvent vivre plus
de 70 ans. De son vrai nom Margaritifera margaritifera, la "mulette"
a besoin d'un cours d'eau à courant relativement rapide, d'une
eau de bonne qualité, bien oxygénée et pauvre en
calcium. Cette espèce a, jusqu'au milieu du XXe s.,
été exploitée pour la production des perles de
joaillerie avant la découverte au XVIIIe des huîtres
perlières tropicales.
moules perlières d'eau
douce
Les principales causes de cette
disparition sont :
- la surexploitation, sachant qu'il faut environ un millier de moules
pour obtenir une perle, la nacre de la coquille servant pour la
confection des boutons et le mollusque pour nourrir le
bétail.
- la destruction de leur habitat
- la pollution de l'eau par les nitrates et les phosphates provenant
des activités agricoles.
La Margaritifera margaritifera est intégralement
protégée au niveau national.
Le long des rives du Cousin, des
plantes rares et protégées ont pris place de
manière naturelle. Cela peut paraître curieux, mais deux
fleurs habituellement rencontrées en montagne, notamment en
Savoie, se sont adaptées au microclimat si particulier du
Morvan : doronic d'Autriche et renoncule à feuilles d'aconit.
On les reconnaît grâce à leurs fleurs jaunes ou
blanches.
doronic
d'Autriche
Moins connue, une autre fleur trouve
une protection nécessaire à sa survie, l'impatiente, de
son vrai nom "impatiente ne-me-touchez-pas". La plante est aussi
appelée balsamine. Elle a de petites fleurs dont les capsules
éclatent dès qu'on les touche. Elle pousse rapidement,
d'où son surnom d'impatiente mais périt aussitôt
qu'on l'a touchée.
impatiente
a
vallée du Cousin, en amont du réservoir de St Agnan,
sur les communes de St Agnan et de Champeau- en-Morvan,
parsemée de zones naturelles répertoriées ZNIEFF
0030-001 à 004, de la prairie de Champeau, de l'étang
Fortier, de l'étang Morin, de l'étang des Hâtes,
est inscrite au réseau des sites Natura 2000 pour la
qualité de ses zones humides et ruisseaux et du fait de la
présence de nombreuses espèces protégées
végétales et animales évoluant dans des plans
d'eau à queues marécageuses et dans des prairies
marécageuses et paratourbeuses. Depuis 2004, le Parc Naturel
du Morvan, dans le cadre d'un programme européen LIFE,
mène des actions pour protéger et restaurer les cours
d'eau de ce site.
La conservation des populations de poissons, dont la truite fario
indispensable à la survie des moules perlières,
nécessite de conserver la libre circulation de la faune
aquatique entre le cours principal et ses affluents, les petits
ruisseaux étant les lieux de reproduction de la truite.
Sur le bassin du Cousin, environ 85 % du linéaire des
affluents étaient déconnectés de la
rivière à cause des aménagements humains,
essentiellement les ponts routiers.
Depuis 2004, quatre ouvrages infranchissables ont été
modifiés pour restaurer cet écosystème. Les
derniers travaux en date ont permis de reconnecter le ruisseau
d'Avau, entre St Agnan et Champeau, avec le Cousin. Pour cela, deux
buses en béton qui créaient une chute infranchissable
ont été remplacées par un dalot permettant de
recréer le lit du ruisseau sous la route. Ce sont ainsi 2 km
de ruisseaux qui sont de nouveau accessibles à la truite et
aux autres espèces de poissons.
La Taraine, appelée aussi le
Ternin, prend sa source à l'étang du Meix, commence
à couler au sud de Montbroin, alimente l'étang Bordot
et descend au sud-sud-est. Son altitude est alors de 565 m, alors
qu'à Alligny elle n'est plus que de 454. Elle rejoint
l'Arroux, affluent de la Loire, devant Autun, après un
parcours de 50 km. Ses eaux ont entraîné plusieurs
"battoirs à écorces".
les oulins
|
Titulaire d'une immense seigneurie,
l'évêché d'Autun a possédé dans le
Morvan plus de moulins, premier facteur d'industrie, qu'aucun autre
seigneur, et notamment à Champeau où se dressait un de
ses châteaux.
Diriger un moulin est tout un art. Son installation est
coûteuse et le seigneur qui fait construire le bâtiment
peut, en vertu du droit de ban, obliger le paysan à l'utiliser
et à lui donner en paiement une part du grain.
Le meunier peut être un simple serviteur du seigneur, mais le
plus souvent il est locataire du moulin pour lequel il paye un bail
en espèces ou en nature. Le plus détesté est le
meunier du moulin banal. Le droit de mouture, c'est-à-dire la
quantité de grain ou de tan que le meunier
prélève comme salaire, est fixé par la coutume.
Le meunier est un personnage important, aisé,
jalousé.
Depuis 1278, St Léger compta
au moins 11 moulins à tan ou à grain.
Les héritiers Guijon
cèdent le moulin à M. Personne, écuyer, receveur
du grenier à sel de Saulieu. En 1770, Rignault Dominique est
meunier, son fils Jean, époux de Bonard Agathe, lui
succède en 1774. Le moulin est maintenant noyé dans le
lac de Chamboux.
Champeau, moulin à grains,
créé avant 1437 par décision de
l'évêque d'Autun, qui financera la reconstruction des
écluses en 1437.
Quand un seigneur autorisait la
construction d'un moulin, il l'assujettissait à un
impôt, un cens ou une rente, et cela pouvait lui apporter un
bénéfice intéressant, alors que le moulin banal
ne lui rapportait qu'à condition qu'il en finance
l'entretien.
Un "Renault" y est meunier en
1688.
Un autre bâtiment sera construit en 1840 (le plus
éloigné de la digue) pour extraire le tan.
oulin
et voie de communication ont souvent des relations difficiles
:
En 1827, Antoine Roux acquit du sieur Tazillon "un droit d'eau" pour
l'établissement d'un moulin. Une ordonnance royale le
confirma. Le chemin vicinal empruntant la digue de l'étang
imposait que le déversoir de l'étang serait recouvert
d'un pont. Or ce pont ne fut jamais construit. Fils d'Antoine,
François Roux écrit en 1865 que les voitures passaient
à gué et les piétons sur une mauvaise passerelle
entretenue par les habitants des hameaux voisins. Or, en 1848, la
digue s'effondre, emportant entre autres le cheval de François
Roux. Fort mécontent, ce dernier, qui possède le moulin
de Champeau et son battoir, en plus de la digue, décide de ne
pas reconstruire celle-ci, il se passera d'étang. Il construit
un bief. De ce fait, plus de liaison de Champeau avec les hameaux de
la commune situé de l'autre côté, ni avec St
Brisson. Le maire n'est pas d'accord. Il fait intervenir le
préfet. Celui-ci s'appuie sur la jurisprudence relative
à la servitude publique à la charge d'un particulier :
la digue supporte un chemin public, donc on ne peut la supprimer. Il
ordonne à François Roux de rétablir la digue et,
qui plus est, à ses frais.
L'étang sera asséché en 1848 pour être mis
en cultures. Il sera rétabli en 1938.
St Léger, sur
l'étang Bordot
|
Marnet François, époux
de Pelletier Mangeotte, y est meunier en 1678. Reignault Joseph x
Millereau Benoite le sera en 1682, Munier Charles x Garnier Jeanne en
1739, Clerc Charles x Garnier Jeanne le sera en 1744, son fils
Zacharie x Lhomme Jeanne lui succèdera.
Un étang et un ruisseau
portent ce nom.
Eschamps, dit moulin de
Tirouaille
|
Eschamps, dit moulin de Tirouaille,
construit en 1482 avec la permission du cardinal Rolin par Etienne
Thibault, son châtelain de Saulieu et Thoisy.
L'évêque lui concéda moyennant deux sous de cens
perpétuel, payables en mars, le droit de prendre de l'eau dans
ses étangs de Champeau et Au Forestier. Etienne Thibault
céda le 4 juillet 1484 cette construction et une place au
gué de Chaulchy, pour bâtir un autre moulin, à
Guillaume Piffaut qui s'engagea à payer deux francs à
Noël de chaque année à
perpétuité.
Une situation rarissime a
excité les juristes du XIXe siècle. Le 5 janvier 1859,
les sieurs Bonnault et Bidault demandent au préfet de la
Côte d'Or l'autorisation de construire un moulin à tan
sur le ruisseau des Chailloux. Mais le sieur Charleu,
propriétaire d'un moulin et d'un battoir sur le Cousin proche
d'Eschamps, s'y oppose avec un argument qui laisse pantois : il est
l'héritier de l'autorisation exclusive d'utiliser les eaux du
Chailloux donnée le 14 octobre 1484 par Messire Jean Rollin,
cardinal, évêque d'Autun, alors seigneur du lieu pour
construire le moulin d'Eschamps. La surprise est énorme et la
jurisprudence est consultée. Elle donne raison au sieur
Charleu.
La Révolution a abrogé les privilèges collectifs
mais pas les individuels. Le préfet refuse l'autorisation. En
1869, le sieur Charleu meurt, sa veuve acceptera la construction
d'une scierie d'où la scierie hydraulique créée
en 1869 au lieu-dit "La Rivière" par Etienne Ronneau,
charpentier. On peut voir encore aujourd'hui sa petite maison avec
devant une belle potence.
Gué de Chaulchy à
Eschamps puis Voisenet ; dont on parle en 1484
Moulin Morin - moulin
à grains
|
Le meunier n'était pas
forcément propriétaire ou locataire de l'étang,
du bief ou des prés riverains. Le moulin Morin, situé
sous la digue de l'étang Morin, recevait l'eau d'un
très long bief de 1 200 m dérivé du ruisseau de
la Vente mais n'avait le droit d'emprunter un peu d'eau à
l'étang de "Morin" qu'en cas de sécheresse. Le bief
était difficile à creuser, à aménager et
à entretenir car il s'envasait. L'eau s'évacuait
ensuite par un canal dans le Cousin.
Moulin Morin - "pierre de passage"
sur le "canal du moulin"
Ramot Dominique, le premier meunier
dont le nom a été retrouvé, meurt en 1682,
âgé de 70 ans. Son fils Jean, époux en
première noce de Bornet Anne décédée en
1686, en 2e noce de Didier Dominique et en 3e noce de Rue Claudine,
lui succède. On trouve encore Roux Joseph x Millereau* mort en
1736 puis, 1737 Léger Guillaume x Millereau* Marie, Roux
Jacques x Dupuis Françoise en 1745. Hémery Jacques,
originaire de Gouloux, époux de Corniault Marie, prend la
suite vers 1748. Sera aussi meunier Millereau* Pierre x Jeannin
Philiberte vers 1780.
* La famille Millereau a formé toute une dynastie de
meuniers et de foulonniers sur la paroisse de St Léger et les
paroisses voisines.
Profitant de la proximité de
Saulieu et de ses tanneries, qui étaient au nombre de 22 en
1696, 12 en 1740, St Léger a été un haut lieu
du battage de l'écorce, connaissant plus de battoirs
à tan que de moulins à grains. Ils trouvaient sur place
tout ce dont ils avaient besoin : forêts pour l'écorce
de chênes et rivières pour entraîner les moulins.
L'écorce de chêne
était réduite en poudre. On plaçait les peaux
entre deux couches de tan dans de grandes cuves en pierre en plein
air. Le bain durait trois mois, une odeur pestilentielle s'en
dégageait. Après séchage, les peaux donnaient un
cuir utilisé pour les semelles de chaussures ou la
bourrellerie.
L'édit de 1759 et celui de
1772 taxent le cuir de 2 sols par livre, mettant les droits si
onéreux et tant d'entraves que les fabriques pourtant bien
utiles sont tombées à 5 vers la Révolution.
Les résidus de tan étaient remis en mottes,
séchés et servaient de combustibles économiques
pour le chauffage des habitations.
Dans les années 1880-1890, on compte 2 moulins à grain,
une scierie hydraulique et 5 battoirs. La scierie et 1 des deux
moulins à grain ont chacun un battoir. De ce fait, seul le
moulin Morin ne travaille que le grain.
Il faut noter comme propriétaires de battoirs : Jacques
Voizenet, Pierre Bonnard, Emiland Dizien, Louis Brenot, Etienne
Bonneau, des noms que pour la plupart on retrouve chez les
propriétaires de tanneries de Saulieu.
cier
du bois grâce à la force d'une roue mue par l'eau est
une technique connue depuis fort longtemps. Vauban en parle dans son
projet de dîme royale rédigé vers 1700 mais ne
recense aucune scierie hydraulique dans le Morvan. De même,
aucune scierie hydraulique parmi les biens nationaux saisis à
la Révolution.
La première pour la commune de St Léger de Fourches
sera à Champeau, au lieu-dit la Rivière, en 1869,
créée par Etienne Ronneau, charpentier.
les oulons
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Les moulins à foulon
ressemblaient un peu aux moulins à tan. Deux lourds madriers
ferrés, actionnés par un arbre recourbé en forme
de vilebrequin au centre, retombaient tour à tour, à
coup mort, dans une solide auge en chêne bardée de fer
où se plaçait le tissu.
Les moulins à foulon servaient à mousser et à
dégraisser un tissu fabriqué dans la région
à raison d'une partie de fil de chanvre et d'une partie de
laine, le plus souvent teint en gros bleu. Ce tissu s'appelait
bouèze, bouège ou poulangis. Grossier, d'une
solidité à toute épreuve, il servait à
fabriquer des vêtements de travail. La proximité des
fabriques de draps, de tissus et des teintureries de Saulieu justifie
leur nombre.
St Léger compta 3
foulons, créés pour cet usage et ne
dépendant d'aucun autre établissement :
1 sur l'étang de
Champeau créé en 1437
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Comptes de la Châtellenie de
Saulieu et Thoisy : "construction du foulon de Champeau" sur
l'emplacement d'un moulin dont l'évêque a financé
la reconstruction des écluses en 1437 [s'il n'est pas
propriétaire du foulon, il doit l'être du terrain].
Si les comptes de Saulieu parlent souvent des pêcheries dans
l'étang de Champeau, ils ne parlent jamais d'une
maison.
1 sur l'étang
Fortier (Forestier) en 1624
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Bail à cens passé par
l'évêque à Jean Rigoulet, foulonnier à
Saulieu, d'un emplacement sous l'étang Forestier pour y
construire un foulon. L'évêque n'est propriétaire
que du terrain, mais par une bizarrerie de l'histoire, le foulon
ayant par la suite disparu, en 1786, un sieur
Courtépée, marchand à Saulieu, passera le
même contrat avec l'évêque, toujours pour
reconstruire un foulon au même endroit, seul le nom de
l'étang ayant raccourci : c'est l'étang Fortier. Quant
au foulon, c'est sans doute l'établissement qui plus tard sera
connu sous le nom de "moulin des Chailloux". Un bief souterrain
portait l'eau de l'étang Fortier au moulin des Chailloux
à près d'un kilomètre.
et 1 à
Moulin-Morin en 1848
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Où donc ?
1
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présentation
de la
commune
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2
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agriculture,
commerces, industries -
les
monuments
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3
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de
la fin du XIXe au milieu
du XXe
siècle
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4
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hydrographie
- les moulins et les
foulons
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5
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les
familles et leurs
métiers, avant la
Révolution
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6
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hameaux
et lieux-dits - les
fiefs de la
paroisse
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Merci
de fermer l'agrandissement sinon.
https://www.stleger.info