ydrographie -

les oulins et les oulons

par Nicole SIMON

 

 

l'ydrographie

Les étangs ont été creusés à partir au XVe s. pour tenter d'assainir la région et pour servir de viviers aux propriétaires pour l'alimentation de leurs domestiques car au XVe s. la viande était rare.

La paroisse de St Léger en comportait 22, dont 10 considérables, parmi lesquels :

 

 

 

 

 

 

 

carte dite de Cassini XVIIIe s.

 

1 étang des Hâtes

2 étang Cousin

3 étang Larmier

4 ? étang Morin mal positionné
ou étang asséché

5 étang de Champeau

 

étang des Bordes ou Bordot

 

 

étang de Champeau, autrefois aux évêques d'Autun

 

étang de Champeau

 

L'étang de Champeau a une superficie de 111 journaux, soit environ 37 hectares. Après les évêques et jusqu'à la Révolution, il eut plusieurs propriétaires successifs. Sont cités : Françoise Victorine Vaussin qui vendit à François Peut. Les héritiers Peut vendirent à Etienne Facquet qui le céda contre quatorze mille livres à Henri Charles Marie de la Rivière le 8 octobre 1807.

 

étang de Champeau

 

Le registre des archives municipales d'Avallon mentionne qu'en 1723 et 1724, une indemnité de 55 livres a été payée aux 3 meuniers des étangs de Champeau et de la Chevrille pour 55 journées employées à donner de l'eau des étangs pour pouvoir faire moudre les moulins de la rivière du Cousin, qui étaient hors d'état d'aller à cause de la disette extrême d'eau, ce qui procurait aux habitants de cette ville une disette de farine au milieu de l'abondance des blés.

 

Au Forestier

Devenu Fortier, il a une superficie de 22 hectares. Entouré d'une belle forêt de feuillus, cité dans un document en 1481, il appartenait autrefois aux évêques d'Autun, puis à Laurent Courtépée, puis à la famille Charleux, entre autres. Sous un appentis existe encore une goulotte en bois, vestige d'un ancien moulin. Il alimentait la grande roue d'un moulin situé à 500 m de là, le moulin des Chailloux, au toit bourguignon. Sa dernière roue est depuis 1931 au moulin de Saloué, à Dun les places. De beaux chênes attestent de l'ancienneté de sa digue. Il y pousse :
- Lycopodium inundatum et Carex filiformis très rare en France (c'est la seule localité en Côte d'Or )
- Scirpus fluitans, dont c'est presque la seule localité ; plante de l'Europe occidentale qui atteint ici sa limite vers l'est
- Scheuchzeria palustris, plante des montagnes qui ne descend pas plus bas en France.

 

Pontaquin

Il abrite : Scirpus fluitans, Heleocharis ovata, Pilularia globulifera (très rare en Côte d'Or).
Près de cet étang, le bois de la Fiotte renferme la belle Osmunda regalis, très rare également en Côte d'Or.

 

Larmier

Il a été asséché en 1780 puis remis en eau. Parmi sa riche flore citons surtout cinq plantes, toutes très rares en Côte d'Or : Oxycoccos palustris, Utricularia minor, Carex teretiuscula, Eriophorum gracile et Lycopodium inundatum, ces deux dernières très rares en France.

 

étang Morin

Il n'apparaît pas sur la carte de Cassini ou alors est mal positionné, mais est visible un peu plus tard sur le cadastre Napoléon. Il est alimenté par le ruisseau de la Vente qui prend sa source dans le bois du Vivier et se jette dans le Cousin à l'entrée du hameau de Moulin Morin. Il a une superficie de 14 hectares. Il était certainement le plus riche en variétés protégées.
Il y pousse : Rhunchospora alba, Eriophorum gracile, Drosera intermedia, très rare en Côte d'Or (plante de marais, carnivore)
ainsi que les trois lycopodes : Lycopodes inundatum, Lycopodes clavatum (sous les genévriers), Lycopodes Selago (très rare en Côte d'Or)
Illecebrun verticillatum, Juncus capitatus, Oxycoccos palustris, Arnica montana, Ranunculus aconitifolius, Endymion nutans (à la queue de l'étang), Wahlenbergia hédéracea (très rare en Côte d'Or).

 

étang Morin

 

Près de l'étang, le bois de Vernot, dit "le Plain de Vernot" sur le cadastre Napoléon, renferme Oxycomos palustris et Polystichum montanum, tous deux très rares en Côte d'Or.

 

étang des Hâtes

L'étang des Hâtes dont la superficie est de 23 ha 32 ar 60 ca dont 8 ha 85 a 10 ca sur Alligny (Nièvre) et 14 ha 47 a 50 ca sur St Léger de Fourches. Il devait trois sous quatre deniers de cens et appartenait en 1500 à Odo de Montagu. La famille de Conygham le vendit en 1753 à la famille Dareau, de laquelle il passa en 1780 à Vivant-Simon Moreau, conseiller et procureur honoraire du roi aux baillages et chancellerie de Saulieu où il résidait. Il passa ensuite à la famille de Chambure.
Il y avait aux Hâtes trois étangs assez considérables, appelés étang des Hâtes, étang Cousin et étang Larmier. Ces trois étangs (l'étang Cousin était au milieu) se trouvaient sur la même rivière (le Cousin) et se joignaient. Par le couchant, ils confinaient dans toute leur longueur au bois de Verneau, dans un endroit isolé où il n'y avait aucune maison.

Le samedi 25 mars 1780, on commença la pêche de l'étang Cousin. Après avoir pris 600 alevins, M. Moreau, en prévision de l'impossibilité d'achever la pêche qu'on ne pouvait pas continuer le lendemain, fit cesser tout travail et ordonna de remettre la pelle à l'étang. Qui aurait pu soupçonner qu'il se trouverait des gens avisés et téméraires pour former le complot de voler son poisson ?
Une heure après le départ des pêcheurs arrivent 7 gaillards, cinq de Fétigny et 2 de la Serrée. Ce fut Jean X qui lâcha l'étang en levant la pelle et tous ramassèrent du poisson en grande quantité. Ils en emportèrent de grands paniers à Saulieu, en donnèrent à tous ceux qui en désiraient, en mangèrent en famille et même au cabaret de la Serrée.
Dans leur empressement à agir, ils oublièrent de fermer l'étang qui resta à sec et en ruisseau, ce qui occasionna la perte du poisson qui pouvait encore demeurer en ce lieu.
Naturellement il y eut procès, au cours duquel les 7 accusés ne purent nier le délit. Le procès se termina le 22 août suivant par une sentence définitive rendue au profit de M. Moreau contre les 7 accusés.

près la Révolution, la loi du 14 frimaire an 2 (1794) ordonnait le dessèchement des étangs pour le 15 pluviôse, c'est-à-dire le 3 février suivant au plus tard. Cette loi sur le dessèchement des étangs visait ceux "qu'on est dans l'usage de mettre à sec pour les pêches et dont les eaux sont rassemblées par des digues et chaussées".
La loi qui ordonne ce dessèchement a voulu rendre à l'agriculture les terrains occupés par les étangs et par là augmenter la masse des subsistances. Mais son vœu pour la commune de St Léger est contrarié par le climat, par le sol et par la nature du terrain. Parviendrait-on à les assécher ? Ces terrains resteraient toujours humides et les grains ou légumes qui leur auraient été confiés, surpris par le gel que l'on éprouve dans l'année dans ce pays, ne donneraient aucune récolte. Le sol d'ailleurs de ces étangs ne permet point d'espérer le succès d'aucune espèce de culture. Aussi, au lieu d'une augmentation de subsistances, il en résulterait la perte de celles qui auraient été ensemencées. Si le Morvan avait été connu du Comité d'Agriculture, on ne peut douter qu'il n'eut proposé une exception pour cette contrée de la République.
La Convention avait établi dans chaque commune un "agent national" qui avait pour mission de surveiller l'application des lois. Cet agent national a été chargé de donner connaissance de la loi aux différents propriétaires d'étangs, avec invitation de solliciter la conservation définitive sur laquelle la Convention Nationale s'est réservée de se prononcer.

Des réclamations des différents propriétaires ont été adressées. Voici la réponse :
"Le conseil général, considérant que le sol, la nature du terrain et le climat du pays doivent faire craindre que le succès des ensemencements faits dans les terres desséchées, mais toujours humides, soit empêché par la gelée que l'on éprouve assez constamment dans le pays tous les mois de l'année, d'où résulterait la perte des grains et légumes ensemencés, ce qui est également vrai pour toutes les communes environnantes formant les cantons de la République connus sous le nom de Pays de Morvan. D'ailleurs le sol occupé par les eaux des étangs ne paraît susceptible d'aucune espèce de culture. Considérant ensuite l'impossibilité d'exécuter la loi dans les délais prescrits, que la glace dont les étangs sont couverts s'oppose à leur dessèchement et qu'il est à craindre que l'on ne puisse s'occuper des travaux nécessaires pour les mettre à sec qu'au moins un mois après l'époque fixée par la loi (…)"
Les six étangs asséchés à l'époque de l'abbé Baudiau l'ont-ils été suite à cette loi ?

 

le Neptune

 

le Neptune

 

C'est le plus récent des étangs de Champeau. A 566 m d'altitude, sur le finage de Meix Billeau, d'une superficie de 6 hectares, peuplé de nombreuses truites fario de belles dimensions, le Neptune est réservé à la pèche à la mouche au fouet.

 

le lac de Chamboux

 

le lac de Chamboux

 

Il est le plus petit et le plus récent des 6 grands lacs du Morvan. D'une superficie de 75 ha, il se trouve en grande partie sur le territoire de St Martin de la Mer et pour le reste sur celui de Champeau en Morvan.

 

le lac de Chamboux au printemps

 

le lac de Chamboux en été

 

le lac de Chamboux en hiver

 

 

 

le lac de Chamboux, côté Nièvre

 

le lac de Chamboux, côté St Léger de Fourches

 

Bénéficiant d'une retenue d'eau d'environ 360.000 m3, alimenté par le Ternin, affluent de l'Arroux, il permet d'alimenter en eau potable 20.000 habitants du Morvan et du sud de l'Auxois. La digue en terre compactée et l'usine de traitement des eaux furent inaugurées en 1985 par le Président de la République François Mitterrand. Il attire de nombreux pêcheurs. Sa faune est riche, les promeneurs peuvent observer parmi d'autres espèces des hérons cendrés, des grèbes huppés et des martins-pêcheurs.

 

village de Chamboux avant qu'il ne soit détruit et submergé par le lac

 

la ierge oire

Vierge à l'Enfant, en bois polychromé du XIIe s.
Vierge Noire souvent entreposée dans les cryptes
Evocation de la couleur du visage due au chaud climat de Judée ; rappel du "sum nigra" du cantique des cantiques ; transposition de divinités païennes orientales comme Isis, Cybèle... ; caractère magique de la couleur noire...
Moulin de Chamboux (St Martin de la Mer)
D'après la tradition, cette vierge proviendrait de la chapelle du château de Conforgien.

Plusieurs statues de la vierge furent découvertes dans des conditions miraculeuses. En général, la légende est la suivante : on s'aperçoit qu'une touffe d'herbe que chaque jour un boeuf broute repousse le lendemain aussi vigoureuse. On creuse et on découvre une statue.
"Un habitant voulut transporter la vierge au Moulin de Chamboux. Les boeufs ne voulurent pas démarrer." Presque toujours on relate l'impossibilité de changer de place la statue. Cette croyance si répandue a pu se constituer du désir des habitants de protéger leurs statues contre ceux pouvant les convoiter. Un tabou est ainsi engendré.

extrait de "La Côte d'Or mythologique" - Albert Colombet - Editions L'arche d'Or

 

 

Au XVIe s., pendant les guerres de religion, lorsque le seigneur de Joncourt, ayant embrassé le protestantisme, établit le prêche dans son château de Conforgien, les statues ornant la chapelle castrale auraient été jetées dans la rivière. Entraînées par le courant, elles seraient ainsi arrivées dans l'étang de Bétoux, aujourd'hui asséché. La digue se serait rompue, ainsi du reste que celles des autres étangs en aval, si bien qu, emportée par le flot, cette vierge serait arrivée à Chamboux où, repêchée par le meunier, elle aurait été installée dans sa maison. Une autre statue suivant le fil de l'eau jusqu'au Ternin serait ainsi arrivée aux portes d'Autun. Recueillie, elle aurait été installée dans une niche pratiquée spécialement dans la porte d'Arroux où on la voit encore aujourd'hui.
Une légende rapporte que, vers 1800, un habitant du village voisin ayant amené au moulin de Chamboux un chargement de blé avec un attelage de 4 boeufs, déroba la vierge qu'il cacha dans son chariot sous sa limousine *. Mal lui en prit car les 4 boeufs, malgré tous les efforts, ne purent démarrer la voiture pourtant vide. Le meunier Cadet Cordin, devinant la cause, dit au conducteur : "Remets à sa place ce que tu as pris et tes boeufs démarreront bien." Confus, le voleur remit la vierge à sa place et les boeufs partirent sans difficulté. Cette vierge serait donc restée au Moulin de Chamboux du XVIe s. au 14 avril 1935, date à laquelle le meunier Nevers Auguste en fit don au musée de Saulieu.

* limousine : vêtement ample et à pèlerine en droguet (bouège), ordinairement rayé, qu'utilisaient les charretiers pour se protéger du froid et de la pluie.

Source : musée municipal de Saulieu

 

le Cousin

Le capricieux Cousin prend naissance vers l'étang des Hâtes, et plus spécialement dans la fontaine de la Serpe, à la limite de la Nièvre et de la Côte d'Or, tout près des sources de la Taraine, et se sépare en deux bras. Un de ses bras traverse l'étang Cousin, l'étang Larmier, passe à l'entrée du hameau de Moulin-Morin, traverse l'étang de Champeau, et réunit ses eaux, après un parcours de 20 km, au-dessous de St Brancher (Yonne), à celles du Bussière qui prend sa source sur le territoire de St Léger de Fourches, et du Trinquelin (nom morvandiau du Cousin). Il retrouve ainsi son 2e bras. Il remplit le lac artificiel de St Agnan, d'une superficie de 150 hectares, créé en 1970 pour alimenter en eau potable les 28 communes de sa région, et file vers le monastère de la Pierre qui Vire. Avant d'arriver à Avallon, il reçoit les eaux de la Romanée et du Tournesac et se jette dans la Cure près de Blannay après un parcours de 65 km. C'était autrefois le domaine des moules perlières d'eau douce. Ses eaux ont entraîné de nombreux moulins le long de son parcours.

 

l'eau vive du Cousin

 

La moule perlière d'eau douce ou mulette est un mollusque lamellibranche des rivières claires. Son aire de répartition couvre l'essentiel des massifs cristallophylliens du territoire métropolitain français (Massif Armoricain, Massif Central, Morvan, Alpes, Pyrénées), à l'exclusion du bassin du Rhône. Les populations de moules perlières sont en fort déclin dans toute l'Europe. En France, on estime que seulement 80 rivières abriteraient toujours cette espèce autrefois répandue.
Sur le site de la vallée du Cousin, la population de truites fario est actuellement en très fort déclin. La disparition de cet hôte est la principale menace pour la moule d'eau douce. Sur 4 km observés du ruisseau, 1000 individus vivants ont été recensés. Cette densité est assez bonne, bien que très nettement inférieure à celles rencontrées par le passé.
La "mulette" dépend de la présence de jeunes salmonidés, saumons ou truites fario. En effet, les larves expulsées par la femelle sont des parasites de ces poissons. Elles se développent sur leurs branchies, de la fin de l'été au printemps suivant. Elles se détachent ensuite et s'enfouissent pendant plusieurs années dans le substrat stable et meuble (graviers et sables). Une fois adultes, elles s'implantent sur le fond du cours d'eau et peuvent vivre plus de 70 ans. De son vrai nom Margaritifera margaritifera, la "mulette" a besoin d'un cours d'eau à courant relativement rapide, d'une eau de bonne qualité, bien oxygénée et pauvre en calcium. Cette espèce a, jusqu'au milieu du XXe s., été exploitée pour la production des perles de joaillerie avant la découverte au XVIIIe des huîtres perlières tropicales.

 

moules perlières d'eau douce

 

Les principales causes de cette disparition sont :
- la surexploitation, sachant qu'il faut environ un millier de moules pour obtenir une perle, la nacre de la coquille servant pour la confection des boutons et le mollusque pour nourrir le bétail.
- la destruction de leur habitat
- la pollution de l'eau par les nitrates et les phosphates provenant des activités agricoles.
La Margaritifera margaritifera est intégralement protégée au niveau national.

Le long des rives du Cousin, des plantes rares et protégées ont pris place de manière naturelle. Cela peut paraître curieux, mais deux fleurs habituellement rencontrées en montagne, notamment en Savoie, se sont adaptées au microclimat si particulier du Morvan : doronic d'Autriche et renoncule à feuilles d'aconit. On les reconnaît grâce à leurs fleurs jaunes ou blanches.

 

doronic d'Autriche

 

Moins connue, une autre fleur trouve une protection nécessaire à sa survie, l'impatiente, de son vrai nom "impatiente ne-me-touchez-pas". La plante est aussi appelée balsamine. Elle a de petites fleurs dont les capsules éclatent dès qu'on les touche. Elle pousse rapidement, d'où son surnom d'impatiente mais périt aussitôt qu'on l'a touchée.

 

impatiente

 

a vallée du Cousin, en amont du réservoir de St Agnan, sur les communes de St Agnan et de Champeau- en-Morvan, parsemée de zones naturelles répertoriées ZNIEFF 0030-001 à 004, de la prairie de Champeau, de l'étang Fortier, de l'étang Morin, de l'étang des Hâtes, est inscrite au réseau des sites Natura 2000 pour la qualité de ses zones humides et ruisseaux et du fait de la présence de nombreuses espèces protégées végétales et animales évoluant dans des plans d'eau à queues marécageuses et dans des prairies marécageuses et paratourbeuses. Depuis 2004, le Parc Naturel du Morvan, dans le cadre d'un programme européen LIFE, mène des actions pour protéger et restaurer les cours d'eau de ce site.
La conservation des populations de poissons, dont la truite fario indispensable à la survie des moules perlières, nécessite de conserver la libre circulation de la faune aquatique entre le cours principal et ses affluents, les petits ruisseaux étant les lieux de reproduction de la truite.
Sur le bassin du Cousin, environ 85 % du linéaire des affluents étaient déconnectés de la rivière à cause des aménagements humains, essentiellement les ponts routiers.
Depuis 2004, quatre ouvrages infranchissables ont été modifiés pour restaurer cet écosystème. Les derniers travaux en date ont permis de reconnecter le ruisseau d'Avau, entre St Agnan et Champeau, avec le Cousin. Pour cela, deux buses en béton qui créaient une chute infranchissable ont été remplacées par un dalot permettant de recréer le lit du ruisseau sous la route. Ce sont ainsi 2 km de ruisseaux qui sont de nouveau accessibles à la truite et aux autres espèces de poissons.

 

la Taraine

La Taraine, appelée aussi le Ternin, prend sa source à l'étang du Meix, commence à couler au sud de Montbroin, alimente l'étang Bordot et descend au sud-sud-est. Son altitude est alors de 565 m, alors qu'à Alligny elle n'est plus que de 454. Elle rejoint l'Arroux, affluent de la Loire, devant Autun, après un parcours de 50 km. Ses eaux ont entraîné plusieurs "battoirs à écorces".

 

 

 

les oulins

Titulaire d'une immense seigneurie, l'évêché d'Autun a possédé dans le Morvan plus de moulins, premier facteur d'industrie, qu'aucun autre seigneur, et notamment à Champeau où se dressait un de ses châteaux.
Diriger un moulin est tout un art. Son installation est coûteuse et le seigneur qui fait construire le bâtiment peut, en vertu du droit de ban, obliger le paysan à l'utiliser et à lui donner en paiement une part du grain.
Le meunier peut être un simple serviteur du seigneur, mais le plus souvent il est locataire du moulin pour lequel il paye un bail en espèces ou en nature. Le plus détesté est le meunier du moulin banal. Le droit de mouture, c'est-à-dire la quantité de grain ou de tan que le meunier prélève comme salaire, est fixé par la coutume. Le meunier est un personnage important, aisé, jalousé.

Depuis 1278, St Léger compta au moins 11 moulins à tan ou à grain.

Pâture de la Chéteau

Prélong ?

Guijon créé en 1460

Les héritiers Guijon cèdent le moulin à M. Personne, écuyer, receveur du grenier à sel de Saulieu. En 1770, Rignault Dominique est meunier, son fils Jean, époux de Bonard Agathe, lui succède en 1774. Le moulin est maintenant noyé dans le lac de Chamboux.

Champeau

Champeau, moulin à grains, créé avant 1437 par décision de l'évêque d'Autun, qui financera la reconstruction des écluses en 1437.

Quand un seigneur autorisait la construction d'un moulin, il l'assujettissait à un impôt, un cens ou une rente, et cela pouvait lui apporter un bénéfice intéressant, alors que le moulin banal ne lui rapportait qu'à condition qu'il en finance l'entretien.

Un "Renault" y est meunier en 1688.
Un autre bâtiment sera construit en 1840 (le plus éloigné de la digue) pour extraire le tan.

oulin et voie de communication ont souvent des relations difficiles :
En 1827, Antoine Roux acquit du sieur Tazillon "un droit d'eau" pour l'établissement d'un moulin. Une ordonnance royale le confirma. Le chemin vicinal empruntant la digue de l'étang imposait que le déversoir de l'étang serait recouvert d'un pont. Or ce pont ne fut jamais construit. Fils d'Antoine, François Roux écrit en 1865 que les voitures passaient à gué et les piétons sur une mauvaise passerelle entretenue par les habitants des hameaux voisins. Or, en 1848, la digue s'effondre, emportant entre autres le cheval de François Roux. Fort mécontent, ce dernier, qui possède le moulin de Champeau et son battoir, en plus de la digue, décide de ne pas reconstruire celle-ci, il se passera d'étang. Il construit un bief. De ce fait, plus de liaison de Champeau avec les hameaux de la commune situé de l'autre côté, ni avec St Brisson. Le maire n'est pas d'accord. Il fait intervenir le préfet. Celui-ci s'appuie sur la jurisprudence relative à la servitude publique à la charge d'un particulier : la digue supporte un chemin public, donc on ne peut la supprimer. Il ordonne à François Roux de rétablir la digue et, qui plus est, à ses frais.
L'étang sera asséché en 1848 pour être mis en cultures. Il sera rétabli en 1938.

St Léger, sur l'étang Bordot

Marnet François, époux de Pelletier Mangeotte, y est meunier en 1678. Reignault Joseph x Millereau Benoite le sera en 1682, Munier Charles x Garnier Jeanne en 1739, Clerc Charles x Garnier Jeanne le sera en 1744, son fils Zacharie x Lhomme Jeanne lui succèdera.

Chailloux, créé en 1278

Un étang et un ruisseau portent ce nom.

Eschamps, dit moulin de Tirouaille

Eschamps, dit moulin de Tirouaille, construit en 1482 avec la permission du cardinal Rolin par Etienne Thibault, son châtelain de Saulieu et Thoisy. L'évêque lui concéda moyennant deux sous de cens perpétuel, payables en mars, le droit de prendre de l'eau dans ses étangs de Champeau et Au Forestier. Etienne Thibault céda le 4 juillet 1484 cette construction et une place au gué de Chaulchy, pour bâtir un autre moulin, à Guillaume Piffaut qui s'engagea à payer deux francs à Noël de chaque année à perpétuité.

Une situation rarissime a excité les juristes du XIXe siècle. Le 5 janvier 1859, les sieurs Bonnault et Bidault demandent au préfet de la Côte d'Or l'autorisation de construire un moulin à tan sur le ruisseau des Chailloux. Mais le sieur Charleu, propriétaire d'un moulin et d'un battoir sur le Cousin proche d'Eschamps, s'y oppose avec un argument qui laisse pantois : il est l'héritier de l'autorisation exclusive d'utiliser les eaux du Chailloux donnée le 14 octobre 1484 par Messire Jean Rollin, cardinal, évêque d'Autun, alors seigneur du lieu pour construire le moulin d'Eschamps. La surprise est énorme et la jurisprudence est consultée. Elle donne raison au sieur Charleu.
La Révolution a abrogé les privilèges collectifs mais pas les individuels. Le préfet refuse l'autorisation. En 1869, le sieur Charleu meurt, sa veuve acceptera la construction d'une scierie d'où la scierie hydraulique créée en 1869 au lieu-dit "La Rivière" par Etienne Ronneau, charpentier. On peut voir encore aujourd'hui sa petite maison avec devant une belle potence.

Gué de Chaulchy

Gué de Chaulchy à Eschamps puis Voisenet ; dont on parle en 1484

Moulin Morin - moulin à grains

Le meunier n'était pas forcément propriétaire ou locataire de l'étang, du bief ou des prés riverains. Le moulin Morin, situé sous la digue de l'étang Morin, recevait l'eau d'un très long bief de 1 200 m dérivé du ruisseau de la Vente mais n'avait le droit d'emprunter un peu d'eau à l'étang de "Morin" qu'en cas de sécheresse. Le bief était difficile à creuser, à aménager et à entretenir car il s'envasait. L'eau s'évacuait ensuite par un canal dans le Cousin.

 

Moulin Morin - "pierre de passage" sur le "canal du moulin"

 

Ramot Dominique, le premier meunier dont le nom a été retrouvé, meurt en 1682, âgé de 70 ans. Son fils Jean, époux en première noce de Bornet Anne décédée en 1686, en 2e noce de Didier Dominique et en 3e noce de Rue Claudine, lui succède. On trouve encore Roux Joseph x Millereau* mort en 1736 puis, 1737 Léger Guillaume x Millereau* Marie, Roux Jacques x Dupuis Françoise en 1745. Hémery Jacques, originaire de Gouloux, époux de Corniault Marie, prend la suite vers 1748. Sera aussi meunier Millereau* Pierre x Jeannin Philiberte vers 1780.
* La famille Millereau a formé toute une dynastie de meuniers et de foulonniers sur la paroisse de St Léger et les paroisses voisines.

Brunet

Roneau

Profitant de la proximité de Saulieu et de ses tanneries, qui étaient au nombre de 22 en 1696, 12 en 1740, St Léger a été un haut lieu du battage de l'écorce, connaissant plus de battoirs à tan que de moulins à grains. Ils trouvaient sur place tout ce dont ils avaient besoin : forêts pour l'écorce de chênes et rivières pour entraîner les moulins.

L'écorce de chêne était réduite en poudre. On plaçait les peaux entre deux couches de tan dans de grandes cuves en pierre en plein air. Le bain durait trois mois, une odeur pestilentielle s'en dégageait. Après séchage, les peaux donnaient un cuir utilisé pour les semelles de chaussures ou la bourrellerie.

L'édit de 1759 et celui de 1772 taxent le cuir de 2 sols par livre, mettant les droits si onéreux et tant d'entraves que les fabriques pourtant bien utiles sont tombées à 5 vers la Révolution.
Les résidus de tan étaient remis en mottes, séchés et servaient de combustibles économiques pour le chauffage des habitations.
Dans les années 1880-1890, on compte 2 moulins à grain, une scierie hydraulique et 5 battoirs. La scierie et 1 des deux moulins à grain ont chacun un battoir. De ce fait, seul le moulin Morin ne travaille que le grain.
Il faut noter comme propriétaires de battoirs : Jacques Voizenet, Pierre Bonnard, Emiland Dizien, Louis Brenot, Etienne Bonneau, des noms que pour la plupart on retrouve chez les propriétaires de tanneries de Saulieu.

cier du bois grâce à la force d'une roue mue par l'eau est une technique connue depuis fort longtemps. Vauban en parle dans son projet de dîme royale rédigé vers 1700 mais ne recense aucune scierie hydraulique dans le Morvan. De même, aucune scierie hydraulique parmi les biens nationaux saisis à la Révolution.
La première pour la commune de St Léger de Fourches sera à Champeau, au lieu-dit la Rivière, en 1869, créée par Etienne Ronneau, charpentier.

 

les oulons

Les moulins à foulon ressemblaient un peu aux moulins à tan. Deux lourds madriers ferrés, actionnés par un arbre recourbé en forme de vilebrequin au centre, retombaient tour à tour, à coup mort, dans une solide auge en chêne bardée de fer où se plaçait le tissu.
Les moulins à foulon servaient à mousser et à dégraisser un tissu fabriqué dans la région à raison d'une partie de fil de chanvre et d'une partie de laine, le plus souvent teint en gros bleu. Ce tissu s'appelait bouèze, bouège ou poulangis. Grossier, d'une solidité à toute épreuve, il servait à fabriquer des vêtements de travail. La proximité des fabriques de draps, de tissus et des teintureries de Saulieu justifie leur nombre.

St Léger compta 3 foulons, créés pour cet usage et ne dépendant d'aucun autre établissement :

1 sur l'étang de Champeau créé en 1437

Comptes de la Châtellenie de Saulieu et Thoisy : "construction du foulon de Champeau" sur l'emplacement d'un moulin dont l'évêque a financé la reconstruction des écluses en 1437 [s'il n'est pas propriétaire du foulon, il doit l'être du terrain]. Si les comptes de Saulieu parlent souvent des pêcheries dans l'étang de Champeau, ils ne parlent jamais d'une maison.

1 sur l'étang Fortier (Forestier) en 1624

Bail à cens passé par l'évêque à Jean Rigoulet, foulonnier à Saulieu, d'un emplacement sous l'étang Forestier pour y construire un foulon. L'évêque n'est propriétaire que du terrain, mais par une bizarrerie de l'histoire, le foulon ayant par la suite disparu, en 1786, un sieur Courtépée, marchand à Saulieu, passera le même contrat avec l'évêque, toujours pour reconstruire un foulon au même endroit, seul le nom de l'étang ayant raccourci : c'est l'étang Fortier. Quant au foulon, c'est sans doute l'établissement qui plus tard sera connu sous le nom de "moulin des Chailloux". Un bief souterrain portait l'eau de l'étang Fortier au moulin des Chailloux à près d'un kilomètre.

et 1 à Moulin-Morin en 1848

Où donc ?

 

 

1
présentation de la commune
2
agriculture, commerces, industries - les monuments
3
de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle
4
hydrographie - les moulins et les foulons
5
les familles et leurs métiers, avant la Révolution
6
hameaux et lieux-dits - les fiefs de la paroisse

 

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