ameaux et lieux-dits -

lesiefs de la aroisse

par Nicole SIMON

 

 

carte du XVIe siècle

 

aint Léger de Fourches, Sanctus Leodegarius a Furcis, formait sous la féodalité une dépendance du Comté de Saulieu et comprenait plusieurs fiefs avec moyenne et basse justice.
La commune dépendait du baillage d'Autun avant d'être rattachée à celui de Saulieu qui fut créé par lettres patentes le 3 juin 1586, malgré l'opposition de celui de Semur et de celui d'Autun. Cependant, cette érection n'eut pas lieu en raison des troubles des règnes d'Henri IV et de Louis XIII avant l'édit d'avril 1694 et la création du grenier à sel de Saulieu. Ce nouveau baillage comprenait 40 paroisses et 2 bourgs.

En 1271, Guillaume de Saulieu, chevalier, reprend de fief de l'évêque d'Autun à raison de la mairie de Saulieu et la messerie (le messier était chargé de surveiller les récoltes) et pour ce qu'il possède à Montbroin, St Léger, à Vérilly et la Guette.

Les évêques d'Autun, en leur Comté de Saulieu, en étaient seigneurs et y jouissaient de tous les droits féodaux de l'époque. Ils y possédaient de vastes forêts, la justice haute moyenne et basse, mère, mixte et impaire, la banalité des rivières et des ruisseaux, un vaste château fort et les tierces à raison de onze gerbes l'une. Il n'était permis à personne de chasser, pêcher ni de bâtir de colombier en pieds sans encourir une amende arbitraire. Leurs sujets ne pouvaient tenir d'assemblées publiques, ni jeter d'impôts sur leur communauté sans la permission des évêques sous peine de soixante-cinq sols d'amende pour chacun, mais ils jouissaient du droit d'usage dans les forêts, après la quarte feuille, et de la faculté d'y conduire leurs porcs si ce n'est en temps de "grénier", c'est-à-dire depuis la St Michel jusqu'à la St André. Les habitants étaient retrayants de Saulieu ainsi que les villages de Lavau, Fétigny en partie, Alligny, St Agnan, et tenus en conséquence, au guet-et-garde et à une partie des frais d'entretien des fortifications de cette ville.

ans le rapport de la visite des communautés par l'intendant Bouchu en 1666, il est dit :
"L'évêque d'Autun en est seigneur à cause de son comté de Saulieu. Il n'y a aucun bénéfice dans l'étendue dudit finage n'y proche d'iceluy. La dixme se lève de 21 gerbes l'une, par moitié pour le chapitre de Saulieu et ledit curé. Les chanoines du chapitre St Andoche de Saulieu en sont collateurs. Le curé fait son devoir. Il n'y a aucun bien communal. Il n'y a aucune dette en bien de communauté. Il n'y a pas de péage. Il se lève un octroy au profit des habitants de Saulieu. Il y a 32 laboureurs et métayers, le surplus manouvriers et pauvres femmes veuves. C'est un pays de bois, de broussailles et de montagnes. Il y croît du seigle et de l'avoine."

A l'époque de Courtépée, la paroisse de St Léger de Fourches avait 7 lieues de tour, comptait 110 feux (1 feu = 5 personnes vivant dans la même maison aux mêmes pots et même feu), 400 communiants et 650 en ajoutant ceux des six hameaux alternatifs (rattachés 1 an à une paroisse et ensuite à la paroisse voisine) entre St Martin de la Mer et St Léger : Islan, la Serrée, les Preys, Fétigny-Champcreux, les Grosses Pierres, et la Chaux. De la Tour d'Islan relèvent Alligny, Ruère, la Chaux, la Bazole.

"On y trouve quantité de bois et d'étangs. On y voit dans ces bois du gui de chêne, du houx dont on fabrique la glu, du frêne, du hêtre ou foyard, le sorbier des oiseleurs, cassia foetidia, sorbus aucuparia, remarquable par l'éclat de ses fruits rouges qui font un bel effet en automne, jadis des châtaigniers."

 

a paroisse comportait plusieurs hameaux ou lieux-dits dont :

St Léger et Fourches

qui ont laissé leurs noms

Huis-Rapin

Huis-Rapin tient son nom de "huis" de l'ancien saxon "maison", ou encore en vieux français "ouverture" et de "Rapin", nom de ses premiers habitants Un corps de ferme dit "Ferme des Groseilles" date des 16e et 17e s.

Montbrouin ou Montbroin

Montbrouin ou Montbroin (où pousse Polypodium Phegopteris) était encore, dans le dénombrement du 16 mai 1745, un fief de la seigneurie d'Alligny.

Champeau

Petit-Vernet

Meix-Billaut

Meix-Billault - le vieux puits

Montabon et Matafroy, fiefs de la seigneurie d'Alligny

Bois Gauchat

Eschamps

Eschamps, près duquel on récolte Montia fontana et Illecebrum verticillatum

Bois-Guiolois

Il ne reste que quelques ruines en bordure du chemin

Bois Guiolois - la cave

Moulin-Morin

L'on y trouve Blechnum spicant.

Champ-Derrière

Prétérit

La Chaux : Jadis ce village s'étendait jusqu'en un lieu où se trouvait une église qui servait la paroisse et appelée St Francoeur. Le cardinal Rollin, évêque d'Autun, supprima cette paroisse le 10 juin 1461 suivant une ordonnance qui réunit à St Léger les cures de St Brisson, Montsauche et Alligny. Les guerres avaient réduit La Chaux à quelques pauvres métairies disséminées.
La Chaux fut échangée par le chapitre St Lazare d'Autun, qui en était devenu possesseur, contre le village de St Léger de Fourches, lequel échange apparaît par un compte-rendu du receveur du chapitre.
De la chapelle St Francoeur, il ne reste rien. Tombée en ruines, des particuliers s'approprièrent portes, bois, pierres de taille et autres, et même celles de l'autel, pour en bâtir leurs demeures et leurs écuries.
Des tombeaux de pierre qui renfermaient des ossements furent trouvés à son emplacement lors de la construction de la route de Gouloux aux Hâtes.

des fermes et des métaieries

les fermes ou métairies de Bois-Morin, Pontaquin, Gautard qui a entièrement disparu, Billard dont il ne reste que quelques pierres à l'orée du bois.

"Pierre Billard"
en bordure du vieux chemin bordé de superbes murées, des pierres taillées éparses sur le plateau et dans les taillis

 


 

a commune était morcelée en plusieurs seigneuries :

ief Guijon

Fief Guijon, en "franc-alleu" (affranchi de toute servitude) est le berceau de la noble famille des Guijon, distingués dans la littérature au XVIe s. Ils descendent d'Hugues de Guijon, seigneur en partie de St Léger en 1460, dont la dalle funéraire du XVe se trouve dans le collatéral nord de l'église St Andoche de Saulieu. Il était l'époux d'Huguette Legoux.
Philippe fut tué au siège de la Rochelle en 1573 au service du roi.
Jean, son frère, né à Saulieu, blessé à la cuisse au siège de Rhodes en 1522, reçut du grand-maître L'Isle Adam un manuscrit grec du nouveau testament de plus de 600 ans. Ce manuscrit a été déposé dans la bibliothèque du marquis de Bourbonne. De retour dans son pays, il s'établit médecin à Autun en 1535 puis à Saulieu, ensuite à Islan, laissant quatre jeunes fils et trois filles sous la tutelle de leur mère Cécile Rolet, qu'on peut comparer, dit Courtépée, à Cornélie, mère des Gracches, par l'éducation qu'elle leur procura.

La famille Rolet d'Autun portait "d'azur à la bande d'or accompagnée de deux étoiles de même".

Jacques Guijon, l'aîné, né en 1542, avocat au parlement, lieutenant au baillage de Moncenis et seigneur de St Léger en partie, fut maire d'Autun. Il épousa Anne Saumaise. Nommé professeur de langue grecque, il revint dans sa patrie où il fut vierg (prononcer viergue, fonction créée en 1557, ancien nom du présidial) et élu du tiers-état en 1596. Il mourut à Autun et fut inhumé à St Pancrace en octobre 1625. Henri IV lui offrit un brevet de conseiller d'Etat sur la recommandation du Président Jeannin, brevet qu'il refusa. Il n'eut qu'une fille qui mourut à 14 ans. Henri IV, pour récompenser son dévouement, lui accorda, ainsi qu'à son frère Jean, des lettres de noblesse. Ses meilleurs écrits périrent lorsque Jacques Guijon, son neveu, qui les détenait, mourut de la peste en 1628.

Jean, professeur au collège de Navarre, bon mathématicien, professeur de droit canon, fut nommé par Henri IV procureur du roi à Autun où il mourut en 1605. Les citoyens les plus distingués voulurent porter son corps en terre. Il a laissé des Paraphrases sur les Psaumes et sur l'Ecclésiaste, une Dissertation sur les magistrats d'Autun imprimée à Dijon en 1653.

André, né en 1548, prêtre. Après avoir été proviseur du collège de Navarre à Paris en 1576 et enseigné la rhétorique et la philosophie, il devint précepteur des enfants du duc de Joyeuse, puis vicaire général du cardinal de Joyeuse, qu'il suivit à Narbonne, Toulouse et Rouen, où il fit éclater ses talents pour la chaire. Rentré dans son diocèse en 1615, il devint théologal et grand vicaire, après avoir refusé l'archevêché de Narbonne. Il institua avec l'approbation de son évêque une confrérie de filles vertueuses pour le service des malades pauvres. Il prononça à la cathédrale l'oraison funèbre du Président Pierre Jeannin de Montjeu, surintendant des finances. Il mourut en odeur de sainteté le 6 septembre 1631 à 83 ans et fut enterré dans le chœur de la cathédrale. Il fut regretté surtout par les pauvres qui le regardaient comme leur père et tous les Corps lui rendirent les derniers devoirs. Il a laissé : Remontrance à la cour du Parlement de Normandie sur l'octroi des sentences fulminatoires, des Instructions Générales pour les curés et Ecclésiastiques du diocèse de Rouen, un rituel de Rouen et l'oraison funèbre du président Pierre Jeannin de Montjeu, surintendant des finances.

Hugues, né en 1552, fut avocat au Parlement de Paris et remplit une chaire de droit canon. Il fut élu doyen de la Faculté en 1615. Le président Pierre Jeannin, son ami, fit les frais de ses funérailles à St Etienne du Mont en 1621, et Jean Dartez prononça son oraison funèbre.

Jean de Guijon, seul héritier des biens de la famille, laissa le fief à Marie de Guijon, épouse de Claude Paradin de la Verrière. Leur fille unique Marguerite Paradin, épousa Joseph de Torcy et lui porta St Léger en dot. En 1675, les enfants vendent à Mathurin Pelletier de Chambure, dit bourgeois de Saulieu.
Vivant Moreau, ancien procureur du roi au baillage de Saulieu, trésorier de France, fit aveu en 1786.
Sont cités dans les actes, en 1580, au cours du partage des grands bois d'Alligny :
- Antoinette de Rouvray, veuve du seigneur de St Léger
- Anne de St Léger, épouse de Gaspard de Tintry.
A quel fief faut-il les rattacher ?

 

ief du Fraisne

"En 1441, noble homme Simon du Fraisne, fils de Perrein de Menessaire, chevalier, seigneur de Gouloux, d'Island, d'Alligny en partie et de St Léger en partie, fonda en l'église St Andoche de Saulieu la messe coptée qui devait être sonnée avec la plus grosse cloche comme une messe de mâtines de France et de l'évêché d'Autun et célébrée chaque jour à l'autel de Saint Maurice, à haute voix, par un prêtre habitué, assisté de quatre enfants de chœur. Le dimanche, on devait dire la messe du jour, le lundi le requiem, le mardi la messe des Saints Anges, le mercredi celle qui commence par ces mots "salus populi", le jeudi la messe du Saint-Esprit, le vendredi celle de la Sainte Croix et le samedi la messe de la Sainte Vierge, à moins que, ces jours-là, il y eût une fête double. Le célébrant était tenu de dire à l'issue, un " de profundis " et de jeter l'eau bénite sur la fosse du donateur.
Il donna dans ce but outre une rente de dix livres déjà léguée, quatre cent livres une fois payées, un droit de parcours dans ses terres du Comté de Saulieu, indivisement avec Monseigneur d'Autun, divers cens, tailles qui lui étaient dus à St Léger, à Alligny, à Saulieu, des redevances en grains dans la châtellenie de cette ville, des maisons, vignes, terres, prés, étangs à Pommard
." (archives de Dijon)

 

ief de St Léger de Fourches - le château

Plusieurs familles bourguignonnes se succédèrent dès le début du XVe s. jusqu'en 1676. On trouve les Montagu issus du duc Hugues III de Bourgogne. Odot de Montagu, écuyer, seigneur de St Léger en partie, de l'étang des Hâtes et autres lieux, épousa en 1495 Marie Larmier dont il eut trois fils : Thomas, François et Pierre, chanoine de Saulieu.

armes des Montagu, cadets des Ducs de Bourgogne : "Bandé d'or et d'azur, à la bordure de gueules, au franc quartier d'hermine" - il s'agit des armes de Bourgogne ancienne avec pour "brisure" le franc quartier d'hermine car seul le chef de famille portait les armes "pleines"

Puis le fief passa par mariage à la famille de Conygham, seigneurs écossais, par le mariage de noble Charles Antoine de Conygham, chevalier, seigneur d'Arcenay, avec Gabrielle de Montagu. Il reprit le fief pour St Léger le 16 mai 1676 au nom de son épouse.

tapisserie des Conygham

Ils avaient pour blason "de sable au pairle d'argent accompagné en chef d'une étoile du même" :

Conygham branche aînée en Ecosse

Conygham branche cadette en France

pennon généalogique de la famille Conygham

La famille de Conygham descendait de Robert 1er, arrivé en France vers 1450 pour être le commandant de la garde écossaise de Charles VII. Il fut arrêté par ordre du roi pour avoir favorisé l'évasion du dauphin de la cour. Il ne dut sa grâce qu'aux sollicitations de Jacques II, roi d'Ecosse qui le reconnaissait pour son parent. Robert fut tué au siège de Liège sous les yeux de Louis XI. Jean son fils, chambellan de Louis XI, capitaine de la garde écossaise, blessé au siège de Navarre, mourut à Verceil en 1495. Pierre, chevalier de l'Ordre, fut un des cent gentilshommes de la maison du roi.
Déjà seigneurs d'Arcenay depuis 1518, la branche établie en Bourgogne sort de Charles de Conygham. Il épousa en 1518 Marthe de Louvois qui lui apporta en dot la terre d'Arcenay. Un Conygham était capitaine des 14 Chevaliers de la Compagnie des Arquebusiers de Saulieu vers 1720.

Olympe-Philippe de Conygham

Olympe-Philippe de Conygham, époux de Charlotte de Montmerqué, héritier du château d'Arcenay et de St Léger, renouvela ce devoir le 14 novembre 1763. Entreprenant de grands travaux pour agrandir et moderniser son château d'Arcenay, c'est probablement la raison pour laquelle il vendit St Léger à Etienne Dareau, ancien seigneur de Blancey, conseiller-maître à la chambre des comptes de Dôle, qui était le fils de Claude Dareau, écuyer, chevalier de St Louis *, brigadier des gendarmes de la maison du roi et de Antoinette Belot, Le domaine fut transmis ensuite par héritage à Vivant-Simon Moreau, ancien procureur du roi au baillage de Saulieu, trésorier de France, puis par héritage à Reine-Thérèse Raudot, descendante par sa mère de la famille Moreau, épouse de Charles de Gouvenain, puis par héritage encore à la famille Balathier-Lantage, seigneur aussi de Villargoix.

* Pour être chevalier de l'ordre de St Louis fondé en 1693, il fallait être catholique et avoir servi pendant 20 ans. A ce titre était attachée une pension de 300 livres.

Les châtelains de St Léger n'ayant pas émigré à la Révolution, le domaine ne fut pas saisi. Les descendants des Moreau n'étaient pas nobles et non concernés par les poursuites des révolutionnaires. La seule condition imposée par les villageois fut le libre accès à l'eau pour leur consommation personnelle et celle du bétail, la source se trouvant dans le parc du château. Un abreuvoir fut aménagé hors les murs.

Elie-Antoine, marquis de Balatier-Lantage

Les Balathier-Lantage sont issus d'une terre du baillage de Troyes à deux lieues de Bar sur Seine. Ils seront seigneurs de Villargoix en 1624 par le mariage d'Edmé de Balathier de Lanthage avec Antoinette de Sivry. La famille de Balathier-Lantage est une des rares familles de Bourgogne d'origine chevaleresque dont la noblesse remonte de manière suivie jusqu'au XIIIe s. De récentes découvertes permettent d'affirmer qu'elle a suivi les anciens comtes de Champagne depuis le Xe s.

Ils avaient pour blason : "De sable à la fasce d'or".

La terre de St Léger fut vendue 2 fois, au XVIIIe et au XXe s., mais elle revient toujours dans les familles d'origine, la 1re fois par héritage au début du XXe s. et la 2e fois en 1972 par rachat.

Le château de St Léger était à l'origine un château médiéval. Composé de deux corps de bâtiment, en 1870, Charles de Gouvenain, n'ayant pas d'enfant, fit démolir plus des 2/3 de sa maison dont deux tours avec escaliers à vis, et la tour de guet. Il modernisa le 1/3 restant. Il ne reste plus aujourd'hui que onze pièces. Il construisit les bâtiments, "des communs", très caractéristiques de l'époque. Une tour de guet qui communiquait avec l'extérieur par un souterrain maçonné en pierre existait au fond du parc. La sortie en a été retrouvée lors de l'agrandissement de l'étang qui se trouve en contrebas du château.

plan cadastral de 1821 - archives René Ribes

En 1900, le château de St Léger appartenait à la famille de Gouvenain.
Charles Antoine Etienne de Gouvenain, ingénieur en chef des Mines, décédé à Avallon le 8 mai 1905, vivait en partie à Moulins et possédait plusieurs immeubles à Avallon qu'il légua à cette ville. Il était le fils du général Antoine Charles de Gouvenain (1793-1884), dont la statue se trouve à Avallon, et de Edmée de Moncors de Chéry (1806-1894). Il avait épousé Reine Thérèse Raudot (1836-1889), propriétaire du château de St Léger. A son décès en 1889, sans descendance, elle lègue le domaine à son époux, à la charge de léguer ensuite la propriété au fils de sa cousine germaine dont ils avaient assuré l'éducation. Reine Thèrèse Raudot était la fille de Claude Dareau-Trémont et de Simone Jeanne Moreau, descendante de Vivant Moreau.

Marie Symphorien Edgard Henri de Balathier-Lantage hérite. Il est le fils de Marie Octave Hyacinthe, comte de Balathier-Lantage et de Marie Marguerite Pelletier de Chambure. Il épouse en 1899 Henriette de Beaumont. Il était le cousin germain de Roger, marquis de Balathier-Lantage, grand-père de Madame Ribes. Il vendit St Léger en 1930.

le château vers 1920

Le château changera plusieurs fois de propriétaires avant que M. René Ribes et Mme, née Ghislaine de Mauroy, ne le rachètent en 1972 en très mauvais état et restaurent l'ensemble des bâtiments et du parc.

Le parc de 10 hectares, ouvert au public lors des journées du patrimoine et à la demande, aura en 2005 le titre très mérité de "Jardin remarquable". Créé au XVIIe s., transformé au XIXe, restauré en 1972 et remarquablement entretenu, il souffrit de la tempête de novembre 1982 qui détruisit 120 sujets âgés de 80 à 200 ans, puis de celle de décembre 1999 qui abattit encore une centaine d'arbres. Ce jardin comporte des arbres importants, régionaux et exotiques dont entre autres 6 cèdres de l'Atlas âgés d'environ 150 ans, 2 tulipiers de Virginie ainsi que de nombreux arbustes et plantes vivaces à fleurs. A gauche de la maison, la statue de Flore et, au nord, Notre-Dame des Pins provenant d'une demeure familiale du Dauphiné, veillent sur le domaine.

un coin du parc - les rhododendrons

statue de Flore

 

iefs de Montabon et Matafroy

Ils formaient avec Montbroin deux fiefs de la paroisse de St Léger de Fourches qui, mouvant des évêques d'Autun, restèrent toujours unis avec Fétigny en partie (Fétigny dépendait alternativement de la paroisse d'Alligny et de St Léger) à la baronnie d'Alligny.
Cela est prouvé par la tenue des "jours de justice", soit à la pierre Bonnardot ombragée par l'arbre de justice, aujourd'hui "la pierre Bonnard", assise au milieu du village de Fétigny, soit à la Serrée.
Un arrêt du Parlement de Bourgogne, en date du 3 février 1560 et du 7 juillet 1562, reconnaissait et maintenait à Arthus de Colombier, seigneur d'Alligny, la qualité qu'il prenait avec ses prédécesseurs de seigneur de Fétigny en partie, Montabon et Matafroy entre autres. La terre passa ensuite aux Andraut de Langeron qui eurent en 1609 de graves démêlés avec l'évêque d'Autun pour la mouvance. Le jour de la St Martin d'hiver de l'an 1612, ils payent aux Vénérables de Saulieu et à Claude Guenault, curé de St Léger, la somme de 24 livres pour mettre fin au procès. Ils paieront ensuite annuellement 16 boisseaux de seigle, moitié aux Vénérables, moitié au curé de St Léger. Gaspard Quarré de Château-Renaud fit l'acquisition du fief le 27 novembre 1637, par devant Morel, notaire à Dijon. Des Quarré, le fief passa aux Mazoncle. La seigneurie fut vendue en 1743 au père du baron de Choiseul-Bussières, ambassadeur du roi à Turin.

Les barons d'Alligny avaient pour blason : "D'azur à la fleur de lys d'or chargé d'une bande de gueules".

Les barons d'Alligny, dont la famille Quarré d'Alligny, avaient pour armes : "Echiqueté d'argent et d'azur, au chef d'or chargé d'un lion léopardé de sable".

Le fief constitua avec Monsauche, Alligny et Sermoise, la dot de Charlotte de Choiseul, née à Turin en 1767. Fille de Marie Gabriel César de Choiseul, ambassadeur à Turin, et de Marie Jeanne Françoise de Girard-Vannes. Elle épousa le 26 octobre 1786 le comte Armand de Sérent. Elle sera surnommée "la bonne dame de Sérent" et décèdera en 1845.

Cette partie de la seigneurie était la plus considérable en valeur et en étendue. Ce lieu a dut être autrefois plus important. La mémoire des anciens situe sur la montagne, au lieu dit "Le clos", l'emplacement d'une maison seigneuriale dont il ne reste qu'un amoncellement de pierres.

Les seigneurs d'Alligny jouissaient de nombreux droits honorifiques. Les habitants devaient, d'après les terriers de 1602, 1649 et 1762 entre autres, guet et garde au château d'Alligny ainsi que leurs participations aux menues réparations dudit château, suivant l'ordonnance de Jean, duc de Bourgogne, à quoi ils ont satisfait et payé leurs parts et impositions fait à cet effet en l'an 1640.
Lesdits habitants sont gens de mainmorte et servile condition.
Lesdits sujets sont gens de "pouette" (mot qui désigne une seigneurie comprenant plusieurs villages et familles de condition servile).
Ledit seigneur a le droit des quatre cas de la coutume, qui est pour nouvelle chevalerie, rançon du seigneur, voyage d'outre-mer et mariage d'une fille.
Selon leur reconnaissance faite le 23 décembre 1649 et renouvelée le 29 juin 1779, les habitants confessent qu'ils doivent entre autres annuellement et perpétuellement au seigneur d'Alligny :

  • deux gâteaux de la valeur de dix deniers chacun à chacune fête des rois, ladite redevance affectée sur les maisons et héritages
  • la dîme de 21 gerbes l'une, généralement sur tous les héritages, même sur les ouches
  • Tous lesdits habitants doivent chacun une poule de coutume au jour de fête de Noël, à peine de 7 sols d'amende.
  • Doivent les susdits 3 corvées de bras, l'une sarcler, l'autre à faucher et l'autre à moissonner.
  • Doivent encore les susdits 2 corvées de charrue, l'une à sombrer et l'autre à semer.
  • Doit encore chacun d'eux une charretée de bois au jour de Noël, lesquelles corvées ils sont obligés de faire 24 heures après qu'ils auront été avertis, à peine de l'amende de 7 sols.
  • Si lesdits habitants tuent ou font tuer quelque bête comme vache, bœuf, taureau et taurie, ils doivent la langue audit seigneur, à peine de 3 livres 5 sols d'amende.
  • N'est loisible auxdits sujets faire taverne sans la permission dudit seigneur.

 

ief de Montbroin

L'abbé Baudiau cite à Montbroin le fief de Montbroin, relevant de la Tour d'Alligny, avec un vieux castel couronnant une hauteur au nord, appartenant en 1230 à Guillaume, vicomte de Saulieu, dont le petit fils, Guillaume II, repris de fief en 1271. La fille de ce dernier, veuve de Ponce de Troichères en 1288, vendit 17 ans après, du consentement de Henri et Jacques ses enfants, à l'évêque, Hugues d'Arcy, la vicomté de Saulieu, la moitié de la "messerie", la 3e partie de la justice haute et basse de la châtellenie et leurs droits sur les 3 foires de Saulieu mais elle conserva ses biens de St Léger.

le gîte des Groseilles, à Montbroin

En 1327, Jean II, baron d'Alligny, fut témoin de l'acte de foi que fit Louis II, comte de Nevers, à l'évêque d'Autun, devant le grand autel de la collégiale de Saulieu, pour tout ce qu'il tenait en fief du prélat. Il donna lui-même dénombrement de ce qu'il possédait à savoir : la haute justice, les tailles, cens, rentes pour oultre "Taronne" (Taraine) dont Montbroin. Il laissa de Catherine son épouse, Jean, Guillaume, Pierre, Henri, qui firent aveu en 1333 et 1356. En 1355, mercredi après l'Ascension, testament de Jean d'Alligny léguant à l'église Saint Andoche de Saulieu 200 livres tournois pour la fondation d'une messe quotidienne et perpétuelle à célébrer dans ladite église.

D'après le dénombrement du 16 mai 1745, Montbroin, de la paroisse de St Léger de Fourches, dépendait toujours de la Tour d'Alligny.

Montbroin

La seule hauteur au nord est couronnée par la ferme du Rigot avec un curieux moulin à vent de forme carrée. Peut-être un vestige de tour de l'ancien castel.
Ce moulin tour, dont seul le toit pouvait effectuer une rotation de 360°, avait une queue de bois partant de la toiture et descendant jusqu'au sol, permettant au meunier de la faire tourner pour positionner les ailes face au vent.

 

le hameau du Rigot et l'ancien moulin, avec son toit pavillon (rareté en Morvan)

 

Le sieur Devironceau Jean est dit en 1738 bourgeois demeurant à Montbroin, époux de Laligant Marie. La maison des XVIe et XVIIe s., maintenant un gîte, était-elle leur demeure ?

 

Meix-illault

 

De "meix", en vieux français "maison avec jardin" et ainsi nommé du nom de ses premiers habitants. On le trouve écrit de différentes façons.

A plusieurs reprises le nom de Meix-Billot est cité comme ayant eu une maison forte. Cette maison forte était en fait le château féodal de la famille de Champeaux.

Une léproserie aurait aussi existé à l'emplacement des maisons Meunier et Bourg à l'entrée du hameau (pas de mention dans les archives).

 

 

Les uisses

Appelé jusqu'en 1681 "La Breule", c'était un domaine incultivé de la famille Perruchot, relevant de la Tour d'Island, qui laissait en friche des champs immenses et dont les pâturages étaient sans valeur. Ne pouvant faire valoir leur domaine comme ils le désiraient par manque de fonds, frères et beaux-frères Perruchot s'entendirent avec M. Espiard l'aîné, de Liernais, et lui laissèrent leurs biens à titre d'antichrèse (contrat qui permet au créancier d'entrer en possession d'un bien du débiteur et d'en percevoir les fruits jusqu'à complète extinction de la dette). On acheta alors du bétail et sous la direction de deux Suisses, une fromagerie fut installée (on fabriquait du fromage de gruyère). Pierre Quarré d'Alligny, qui acheta le domaine en 1682, donna de l'extension à cette industrie, mais une terrible épizootie la fit tomber.

 

ief de Champeau - le château des Evêques

A la limite du village de Champeau, au bout de la levée de l'étang et primitivement sur le versant opposé du village, il reste de la maison forte des Evêques une importante parcelle carrée aux angles adoucis, de 100 mètres de côté environ, légèrement bombée, atteignant 4 à 5 mètres à son sommet. Elle est baignée au sud par les eaux de l'étang et limitée à l'ouest par un fossé à fond de cuve partiellement en eau, large de 12 m pour une dénivellation de 3 m. Au nord et à l'est, la route passe dans les fossés.

Le fief a eu pour seigneur du 14/02/1401 au 27/09/1414, Milon de Grancey, qui a certainement fait construire le château.
Le 14/01/1415, le "chasteault de Champeaulx", château fort de plaine, a pour seigneur Ferry de Grancey, clerc, évêque d'Autun jusqu'au 02/08/1436, jour de son décès au château de Thoisy la Berchère.
Du 10/1436 au 22/06/1483 : Jean II Rollin, cardinal, évêque d'Autun, fait ériger la chapelle St André à l'intérieur du château, qui est dit somptuaire.
Du 10/07/1483 au 08/05/1500 : Antoine 1er de Chalon.
Les évêques d'Autun seront seigneurs de St Léger de Fourches jusqu'à Charles Maurice de Talleyrand-Périgord qui démissionnera le 13 avril 1791 de sa charge d'évêque.

Le château a certainement été détruit par la Ligue au cours des guerres de religion entre 1590 et 1595, en même temps que Saulieu et les châteaux environnants dont les seigneurs étaient restés fidèles à la religion catholique.

plan du château vu du sud

1762 : Il est dit dans le terrier : "Près de la chaussée des étangs, sont des vestiges d'un ancien castel appelé dans les titres : "Maison Forte des Evêques". Elle était défendue à l'est par l'étang même, dans lequel s'élevait une tour carrée et de tous les autres côtés par une ceinture de fossés qu'on inondait à volonté et l'aspect de l'emplacement montre qu'il était considérable."

A l'emplacement du château des évêques, cinq tombes anciennes ont été retrouvées il y a quelques années : 3 de femmes et 2 d'hommes.

 

hampeau

Le village, à l'ouest , formait un autre fief qui a donné un nom à une noble famille qui a habité le château de la Boulaye, à la petite Verrière dans l'Autunois.
La famille Champeaux est connue en Bourgogne depuis Nicolas Champeaux, écuyer, par une sentence de la chancellerie de Semur en Auxois du 8 août 1645.

Leurs armes étaient, d'après dom Merle : "D'azur à un cœur d'or, accompagné de trois étoiles d'argent, deux de fasce et une en pointe", puis sont devenues : "D'azur à trois étoiles d'or à un cœur d'argent en abisme".

Guillaume de Champeaux, écuyer, vivait en 1482.

Un Champeaux (lequel ?), chevalier, partit au Moyen Age guerroyer en Italie. Il y resta et fonda un village : "Champello". Des représentants de ce village vinrent il y a quelques années à la mairie de Champeau dans l'espoir d'obtenir de plus amples renseignements sur ce "Chevalier de Champeaux". Le maire de l'époque ignorait tout de cette histoire.

Jean-Baptiste, seigneur du lieu était commissaire du roi. Un siècle plus tard, Denis, seigneur de Champeaux, fut marié à Philiberte Cordanel, dont il laissa deux fils : Jean-Baptiste et Denis II.
Celui-ci épousa le 16 novembre 1626, Barbe Guyard, dame de Montot, et en eut Sébastien et Denis III.
Celui-ci s'unit le 4 juin 1658 à Jeanne Moingeon et mourut à Saulieu en 1699, laissant de sa femme : Denis IV, écuyer, Pierrette et Joseph, seigneur de Champeaux, de Thoisy le Désert en partie, de Mandelot et autres lieux. Il fut convoqué pour servir à l'arrière ban de la noblesse de Bourgogne puis entra dans la compagnie des Gendarmes de la garde du roi.
Les Champeaux furent maintenus en leur noblesse d'extraction en 1698.

Joseph, repris de fief pour Champeaux six ans après, eut de Madeleine Diane de Riolet, fille de Jean-Baptiste et de Pernette Le Bœuf, dame de St Léger en partie qu'il épousa le 2 novembre 1703 :

  • Andoche, capitaine au régiment de Nice marié à Marie Josèphe de La Jarrie
  • Joseph, né à Thoisy en 1716, aussi capitaine au régiment de Nice, a fait 9 campagnes, s'est trouvé à plusieurs sièges et campagnes. Blessé gravement devant Lansfeld, il fut emporté d'un boulet de canon au cours de la 2e attaque du village par les Anglais.
  • Jean Baptiste Lazare, chevalier de St Louis, marié à Antoinette Grangier, fille de Claude, seigneur de Parpas, 6 enfants : Etienne-Elisabeth-Clair-Joseph, Louis Philibert, Jean-Baptiste-Lazare, Madeleine-Philiberte, Marie-Andoche et Françoise Xavière-Antoinette
  • et plusieurs autres filles, dont l'une épousa Louis Philibert d'Espiard, seigneur de Mâcon, d'Esfours.

La famille de Riolet serait originaire du Poitou. Elle est établie en Bourgogne depuis 1461.

Elle avait pour blason : " De gueules au chevron d'or accompagné de trois étoiles de même, 2 en chef et 1 en pointe".

Louis Philibert d'Espiard intenta en 1760 un procès à divers habitants de Champeau pour ses droits seigneuriaux et vendit ensuite le fief à l'Hôpital de Saulieu qui en fit aveu trois ans plus tard.

C'est un Champeaux (le "x" a disparu, depuis, du nom du village) qui, à l'époque de la Révolution, a identifié pour la première fois un minéral qu'il a baptisé "l'Autunite" et qui n'est autre que l'uranium. Quant au géologue Champeaux, ne voyant pas très bien ce que l'on pourrait faire de cette belle pierre aux paillettes jaunâtres, il estima à l'époque qu'elle n'aurait d'autre utilité que décorative. S'il avait su !

Un château féodal, autre que celui des évêques, a existé près de la route qui va de Meix-Billeau au Petit Vernet. En 1988, des vestiges restaient encore. Il est écrit : "Des pins cachent les quelques pierres qui en restent."
Nulle trace ni description dans les archives à part : "Le vieux château incendié en 1795 fut restauré en partie. Là habitèrent les familles Bidault et François Petitier, avocat, au centre d'une terre qui comprenait 4 domaines : le fief des évêques, des d'Alligny, de St Léger du château et des Champeaux. En 1840 le château fut transféré à Eschamps."
Les ruines ont dû servir de "carrière de pierres" pour les habitants du village.
Les pins ont disparu, il ne reste qu'un amoncellement de pierres et quelques pierres taillées éparses dans le pré et au bord du chemin.

les restes du château féodal des Champeaux

 

ief d'Eschamps - Eschamps, autrefois "Les Champs - Campi"

Ce lieu formait un fief simple tenu successivement par Barthélémy Rébullier, Jacques Davelle, puis Fiacre Charry, procureur d'office du comte de Montal à Gouloux en 1700, et par Simon Lazare Bidault *, bailli de Saulieu. Cinquante ans plus tard, son fils Pierre sera seigneur de Villiers à quatre lieues de Saulieu.

* Les Bidault sont implantés dans ce pays depuis le XVIe s. Leur ancêtre était au service du maréchal d'Aumont au château de Molinot.

La fille de Simon Lazare, Marie, porta Eschamps en dot à François Petitier fils de Pétitier-Chomaille, époux de Jeanne Vaucoret, qui eurent 7 enfants. Avocat au parlement, il fit aveu en 1786 à l'évêque d'Autun et fut élu, quatre ans après au mois d'octobre, juge au tribunal de Lormes.

La noble famille Petitier, une des plus anciennes du Morvan, eut pour fief "la Montée", village important entre Monsauche et Brassy. Au cours des siècles, elle s'est adjoint d'autres noms : Petitier-Chomaille, Petitier de Boisfranc, Petitier-Brassiot, Petitier-l'Huis-Belin, Petitier du Breuil... L'ancêtre, Etienne Petitier, tabellion, juge des justices de Brassy, Vermot, Dun, époux de Catherine Razou, fut enterré dans l'église de Brassy en 1591.

De leur union naquirent plusieurs enfants :
Gilles Aimé Pétitier, l'aîné, docteur en Sorbonne, fut curé de Vézelay, puis vicaire général de Troyes, de Sens où il mourut en 1842, supérieur du grand séminaire du diocèse. Pendant la Révolution, malgré la surveillance, résidant à Eschamps, il continua son ministère en allant baptiser, donner les sacrements, célébrer la messe aux abords des forêts ou de nuit dans les granges et les paroisses voisines.
Le second, connu sous le nom de Charles de Villard, s'unit à H. Serpillon.
Paul, le troisième, fut avocat à Autun. Son fils se maria à Eugénie Gautherin, de Chaumard.
Une de ses sœurs apporta Eschamps à Simon Pannetrat, notaire à St Brisson.
Henriette Pannetrat, fille de Simon, épousa Marie César Petitier-l'Huis Belin et eut Eschamps dans sa dot. De cette union naquit Marie Geneviève Simone, qui convola en justes noces avec le comte Louis-Henri Victor de Chabannes.

Parmi ses ancêtres, Antoine de Chabannes, qui fut un des chefs des "Grandes Compagnies" terrorisant la région avec son ami Huguenin de Jully, seigneur de Gouloux.

Une maison seigneuriale a existé à Eschamps. Elle était construite en contrebas du village à 1400 m au nord de Champeau, à l'est du hameau d'Eschamps. Des anciens du hameau se souviennent avoir vu des vestiges sous les jardins du château moderne.

En 1840, le château neuf est construit par le comte Louis-Henri Victor de Chabannes "en remplacement du vieux château de Champeau".

A l'ouest de la ferme Puech, dans les prés, la plate-forme entourée d'eau est un aménagement des jardins de ces châteaux.
Une chapelle fut autorisée dans le château moderne en 1845 par Mgr Rivet.
Les châtelaines établirent une école qui profitait aux enfants du village aussi bien qu'à leurs petits-fils. Les évêques de Nevers en tournée de confirmation dans le canton de Montsauche faisaient volontiers étape au château d'Eschamps.

Après avoir été très animée, cette vaste demeure fut abandonnée par le comte Gaston de Chabannes, né en 1840 au château d'Eschamps, qui alla se fixer à Neuvelle près de Corancy (Nièvre). Transmis au fils aîné de ce dernier, le château fut vendu et démoli en 1921 par la famille Malterre.

Les matériaux ont été dispersés çà et là et furent surtout employés pour l'embellissement du château de St Brisson, construit vers 1802 pour Henri-Charles de la Rivière par un architecte anglais, en remplacement du vieux manoir du XVIIe.

Les "de la Rivière" ayant émigré, le château de St Brisson fut investi par les Révolutionnaires, vendu comme bien national et démoli. Le château neuf de St Brisson, vendu à plusieurs reprises, fut racheté par la Région Bourgogne pour devenir la Maison du parc régional du Morvan.

le château d'Eschamps

Les quatre colonnes de granit qui soutenaient le large balcon ont été achetées pour orner le monument aux Morts d'Alligny en Morvan. Apparemment, deux seulement ont été utilisées.

 

 

 

 

 

 

 

le monument aux Morts
d'Alligny en Morvan

L'emplacement du château d'Eschamps influença pour le tracé de la route nationale. Ce bâtiment imposant a complètement disparu, si ce n'est les "glacières" qui, bien que la porte en ait été murée, existent toujours en bordure du terrain qui avait été le jardin, et les caves sur lesquelles une maison a été construite.

Augustin Cochin parle "des prosaïques émotions d'un déjeuner à Eschamps en octobre 1862". Il revenait de La Roche en Brenil où il avait rencontré le comte Charles de Montalembert, Pair de France, membre de l'Académie Française.

Toutes les terres que la famille de Chabannes possédait encore à Eschamps et Champeau furent vendues aux enchères en 1908.

 


 

ibliographie

Pour ses recherches (2009), Mme Nicole Simon, présidente du Cercle Généalogique UACVL de Venarey-Les Laumes (Côte d'Or), a utilisé les ressources suivantes :

  • Le Morvand, par l'abbé Baudiau
  • Monographie d'Alligny-en-Morvan, de l'abbé J. Bruneau
  • Dans l'ombre du Morvan, par l'abbé Charrault
  • Les chemins oubliés du Haut-Morvan, par Didier Cornaille
  • Les cartes dites de Cassini
  • Description du Duché de Bourgogne, par Claude Courtépée
  • La Côte d'Or, d'André Guillaume (guide du tourisme, de l'archéologie et du naturalisme)
  • Le tacot du Morvan, par Charles Halm
  • Côte d'Or, par Adolphe Joanne
  • Pour promener en Morvan et Alentour, par Philippe Landry "Barbetorte"
  • Les moulins racontent le Morvan, par Philippe Landry "Barbetorte"
  • Les maisons fortes en Bourgogne du Nord, par Hervé Mouillebouche
  • Le canton de Saulieu en 1900 à travers les cartes postales, par L. Pia-Lachapelle
  • Mémoire en images Saulieu et son canton, par Maryse Rozerot
  • Description et inventaire de l'église de St Léger de Fourches, par René Ribes, ses archives familiales concernant le château de St Léger de Fourches, sa collection personnelle de cartes postales anciennes ainsi que ses documents concernant l'héraldique des familles
  • Monographies des villes et villages de France : département de la Côte d'Or, par Emile T
  • Encyclopédie Wikipédia, sur Internet.
  • Les archives de la mairie de Champeau
  • L'état civil de St Léger de Fourches de 1665 à 1794 : relevé par Josette Gomez, membre du Cercle Généalogique de Côte d'Or, descendante des meuniers de Moulin-Morin et Champeau

 

 

1
présentation de la commune
2
agriculture, commerces, industries - les monuments
3
de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle
4
hydrographie - les moulins et les foulons
5
les familles et leurs métiers, avant la Révolution
6
hameaux et lieux-dits - les fiefs de la paroisse

 

Merci de fermer l'agrandissement sinon.

 

 

  

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