l'cole de Saint Léger les uthie

par Marie-Josée Jacquemont - 2011

 

Autrefois, dans les villages, l'enseignement était donné par la personne qui savait le mieux lire, écrire et compter. Cette personne était agréée par le curé et le seigneur du lieu. Elle enseignait à domicile à quelques enfants du village et probablement uniquement durant les mois d'hiver. C'était la plupart du temps une personne qui, outre ses fonctions de maître d'école, assurait celles de chantre, sacristain et sonneur, touchant des parents qui le pouvaient une faible participation financière. Les plus pauvres rétribuaient l'instituteur avec quelques dons en nature tels œufs, lait, beurre et parfois volailles.

On peut penser qu'à partir du XVIIIe siècle un enseignement scolaire fut dispensé dans notre village mais à quel endroit, nul ne le sait. On peut supposer qu'il avait lieu au presbytère situé rue des prêtres mais ne disposant d'aucune archive à ce sujet, l'hypothèse ne peut être vérifiée.

L'abbé Danicourt, dans son livre sur l'histoire de St Léger paru en 1885 dresse une liste des instituteurs de la commune et il est à noter que l'enseignement fut assuré au moins dès 1740 .

La loi Guizot votée en 1833 obligea chaque commune à ouvrir une école primaire publique de garçons. Le choix de l'instituteur revenait au Conseil Municipal qui fixait également le salaire minimum de la personne choisie. Ce salaire devait être réglé par les parents d'élèves. Nous ne connaissons pas la situation de St Léger à cette époque.

C'est suite à la loi Falloux du 15 mars 1850 qui rappelle aux communes l'obligation d'avoir une école, et sous l'administration de M. Bury, alors Maire du village, qu'un bâtiment à usage d'école fut construit en 1856, suivi en 1862 d'une habitation à usage de logement pour le maître d'école sur l'emplacement de la ferme Lobel incendiée en 1842.

 

 

 

l'école vers 1960

 

l'ancienne école et maison de l'instituteur - photo prise en 2011

 

 

Selon l'abbé Danicourt, on a compté dans cette école jusqu'à 40 élèves de moyenne mais à partir de 1870, la population diminuant, les élèves se firent moins nombreux. On n'en comptait plus que 20 en 1887. Il est à noter que dans la classe, on ne manquait pas de livres de bibliothèque (261 volumes en 1887).

En consultant les registres de délibérations du Conseil Municipal, on s'aperçoit qu'à la fin du XIXe siècle, le salaire de l'instituteur était toujours fixé et réglé par la Commune, de même qu'une l'indemnité prévue pour la maîtresse de "travaux à l'aiguille".

Des cours du soir étaient également dispensés aux adultes pendant les mois d'hiver. Dans une délibération de l'année 1898, le Conseil Municipal menaça de supprimer le supplément de traitement attribué à l'instituteur sous prétexte que ces cours pour adultes n'étaient pas suivis régulièrement. Il faut croire que la menace eut un effet positif car les cours pour adultes eurent lieu jusqu'en 1924.

L'école et le logement de l'instituteur furent régulièrement entretenus. En 1892, il est décidé la construction d'un perron d'accès à l'école.

Les tables et les bancs en bois avec dossier sur lesquels beaucoup d'entre nous se sont assis ont été acquis en 1911, le mobilier précédent étant jugé délabré et vétuste. En 1912, la vente des arbres situés autour de l'ancien cimetière servit à payer les réparations de la toiture de l'école qui laissait passer l'eau. Le reliquat de cette vente permit également de procéder à l'achat d'un tableau convenable, d'une lampe (sans doute à pétrole), de quelques cartes de géographie et d'une chaise pour l'instituteur. Une pompe à eau fut installée dans la cour de l'école en février 1935. En 1936, on blanchit les murs et les peintures sont refaites à neuf.

 

 

 

1931 - de haut en bas et de gauche à droite

Marie-Jacques Lécubin, Léon Seillier, Gisèle Richard, Roger Hossart
Henriette Muchembled, Rose Vasseur, Elie Favrelle, Michel Bellettre, Christian et Georgette Danicourt
Madeleine Candelier, Narcisse Muchembled, René Favrelle, Abel et Jules Leturque

 

 

1931 - Michel et Roland Bellettre

 

 

1934 - photo prise devant la porte des toilettes

Henriette Muchembled, Roland Bellettre, Christian Danicourt, Léon Seillier, Gisèle Hidoux
Elie Favrelle, Michel Bellettre, Madeleine Candelier, Narcisse Muchembled, Rose Vasseur, Georgette Danicourt
Abel et Jules Leturque, Gilbert Lefèvre, Marcel Leclerc, René et Jean Favrelle

 

 

1936

Christian Danicourt, Marcel Leclerc, Gilbert Lefèvre, Jules Leturque, Jean Favrelle, René Boulanger
Abel Leturque, Madeleine Candelier, Micheline Thiebaut, René Favrelle, Paul Thiébaut
Pierre Thiébaut, Jacqueline Bury, Eugène Candelier, Josiane Leturque, Jacques François

 

 

 

Gilbert et Jacques François

 

Suite à la déclaration de guerre et afin d'abriter les enfants en cas de bombardements, en octobre 1939, des tranchées furent creusées dans le jardin de l'instituteur, des rideaux opaques posés aux fenêtres de la classe. Heureusement , la guerre se passa sans souci particulier pour les élèves mais après guerre, l'effectif étant jugé insuffisant, l'académie ferma l'école et les quelques enfants de St Léger d'âge scolaire durent se rendre à pied à Authie pour suivre une scolarité normale.

Cette situation ne dura pas longtemps car dès le 15 janvier 1952, le Conseil Municipal demanda la réouverture de la classe unique. N'obtenant pas satisfaction, les habitants du village, sous l'impulsion du Maire, M. Louis Bury, et du Conseil Municipal, refusèrent de participer aux élections municipales de mars 1953. St Léger se retrouva alors seule commune de France sans Conseil municipal renouvelé.

L'administration céda et promesse fut faite que, dès septembre 1953, 30 élèves se retrouveraient sur les bancs de l'école du village. De ce fait, les élections municipales n'eurent lieu qu'en juillet. Dans la foulée, la gratuité totale des fournitures scolaires fut décidée pour tous les élèves. Jusqu'à cette date, seules les familles nécessiteuses bénéficiaient de cet avantage.

 

vers 1957 - départ des enfants pour l'école
Bernard Hossart, Jean-Pierre et Jean-Paul Carette
Gislaine Hossart, Colette Lefèvre, Jasmine Carette

 

C'est alors que se posèrent les problèmes d'exiguïté des locaux, de leur vieillissement et de leur inadaptation à un enseignement de qualité. En 1955 commencèrent les démarches pour la construction d'un nouvel ensemble scolaire. Le terrain fut acheté en 1956, la construction terminée en 1959.

 

la nouvelle école

 

Dans ce nouveau bâtiment, 37 élèves furent accueillis la première année mais la situation se dégrada rapidement. Les années suivantes, étant donné la mécanisation de l'agriculture, la fermeture des usines proches et par conséquent le manque de travail, l'exode des familles fut inévitable. De plus, un nombre d'enfants, toujours plus important, rentra en 6e au collège d'Acheux en Amiénois. La conséquence fut irrémédiable : fermeture définitive de la classe en 1968 au départ en retraite de l'instituteur.

Depuis cette date fatidique, les enfants ont repris le chemin de l'école d'Authie, non pas à pied comme autrefois, mais d'abord emmenés en voiture par leurs parents puis par le bus du ramassage scolaire.

 

fête de l'école 1962
l'instituteur : Edouard Mallard
les filles : Céleste Danicourt, Nicole Jacquin, Ghislaine Hossart,
Jasmine Carette, Noelle Jacquin, Cathy Danicourt
Marlène Josse, Maryse Candelier, Maryline Hidoux
les garçons : Michel Bellettre, Jean-Paul Carette, Bernard Hossart, Gérard Favrelle, Jean-Bernard Lécubin
Bernard Josse, Jean-Paul Hidoux, Jean-Michel Dégardin, Gilles et Serge Hidoux
Jean-Marc Carette, Joël Jacquin, Jean-Louis Carette, Régis Bellettre, François-Xavier Danicourt

 

 

défilé pour le 14 juillet 1962 - au centre, Marlène Josse - à droite, Maryline Guénez

 

 

Bernard et Marlène Josse

Gislaine et Bernard Hossart

 

 

La cour de récréation

Il y a 60 ans, les jeux dans les cours de récréation étaient quelque peu différents de ceux que l'on peut voir de nos jours. Les filles se joignaient rarement aux jeux des garçons qui préféraient de loin les jeux de ballon (le foot, la cour se transformant en un terrain virtuel, la balle aux prisonniers, les barres) aux jeux plus calmes des filles (la corde à sauter, la marelle, colin-maillard et les jeux de balle).

Les rondes enfantines ont disparu au fil du temps. Il est vrai qu'à l'école primaire, en ces temps anciens, les filles de l'année du Certificat d'Etudes apprenaient aux plus jeunes élèves toutes sortes de rondes, chacune ayant une "chorégraphie" particulière :

 

 

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