ugène PERRUSSOT

nfance et Adolescence

par Michel Guironnet - juillet 2005

 

Enfance à oulon

Grâce à une recherche sur Toulon (Var) et aux actes d'état civil (1), nous en apprenons beaucoup sur les parents d'Eugène PERRUSSOT :

Mariage le 6 juin 1865, "à neuf heures du matin" d'André PERRUSSOT, Pompier de la Marine, âgé de 30 ans, domicilié à Toulon, né le 20 avril 1835 à Saint Jean de Trézy (Saône et Loire), fils de feu Jean PERRUSSOT, en son vivant manouvrier, décédé à Saint Jean de Trézy et de Jeanne DUBOIS, sans profession, domiciliée audit Saint Jean de Trézy" consentant (à ce mariage)"
avec Françoise Philomène RANCUREL, domestique de 22 ans domiciliée à Toulon, née à Annot (Basses Alpes) le 31 mars 1843, fille de feu Jean Baptiste RANCUREL, en son vivant cultivateur, décédé à Annot et de feue Marie COSTE, en son vivant domestique, décédée à Hyères,
la mariée "agissant avec le consentement du Sieur Antoine COSTE, sans profession, son aïeul maternel et Dame Marie Françoise PARRE, son aïeule paternelle
".

 


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Naissances de leurs enfants :

  • Eugène Henri Jean Baptiste, né à Toulon le 24 janvier 1869, "à onze heures du matin"
    Notre "héros" est donc l'aîné de la famille.
    Ses parents habitent 25 rue des Chaudronniers, rue qui n'existe plus actuellement, supprimée ou ayant changé de nom.
  • Claude (garçon), né à Toulon le 22 septembre1871 "à quatre heures du soir"
    Les époux PERRUSSOT habitent 28 rue d'Alger, rue du quartier portuaire de Toulon, non loin des bâtiments de l'Arsenal. La maman est dite alors "sans profession".
  • Henri Joseph, né à Toulon le 19 juillet 1874 "à dix heures du soir"
    André et Françoise Philomène habitent alors au 2 bis rue des Bonnetières, rue qui existe encore, perpendiculaire à la rue d'Alger. Leur nouveau domicile n'est qu'à quelques centaines de mètres de l'ancien. Peut-être ont-ils un logement de fonction...
  • Marie Jeanne et Joséphine Victorine, sœurs jumelles, nées à Toulon le 11 octobre 1877
    Marie Jeanne est née "à deux heures du soir" et Joséphine "à deux heures quinze minutes du soir" (habitent 2 bis rue des Bonnetières)
    Marie-Jeanne décède à 2 ans, rue des Bonnetières, le 1er février 1880.

Décès d'André PERRUSSOT, Pompier de la Marine, à Toulon, le 15 juillet 1884 "à cinq heures du matin". Sa mère, Jeanne DUBOIS, est alors décédée.

 


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La cible bleue indique la rue des Bonnetières, perpendiculaire à la rue d'Alger.

 

acte de naissance d'Eugène Perrussot (source : Jean-Jacques Perrussot, petit-fils d'Eugène)

 

 

ompier de la Marine

En août 1885, Eugène, alors âgé de 16 ans, écrit : "Notre père André Perrussot était pompier de la Marine à Toulon et est mort en service commandé, du choléra, et sur le point d'avoir sa retraite. Il avait 298 mois 2 jours de services à l'Etat ; 58 jours le séparaient donc de sa retraite."

André PERRUSSOT est mort à 49 ans passés puisqu'il était né le 20 avril 1835. Ses 298 mois de services correspondent à 24 ans et 10 mois. S'il avait fait les 58 jours qui lui manquaient, il aurait eu 25 ans de services, ce qui laisse penser qu'il est entré dans la Marine à 24 ans en 1859.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

André Perrussot, le père d'Eugène
mort du choléra à Toulon en 1884

(source : Jean-Jacques Perrussot, petit-fils d'Eugène)

 

acte de décès d'André Perrussot - Toulon 1884

 

Dès la Restauration, des Compagnies de marins pompiers sont créées pour assurer la sécurité de la population. Le Marin Pompier est employé essentiellement à terre, notamment dans les différents arsenaux de la marine, dans les ports (comme à Toulon). Il est chargé de la prévention et de la protection contre l'incendie des installations. Il assure la lutte contre tous les périls de nature à menacer la sécurité publique : incendie, assistance aux personnes, secours aux victimes… Sur demande des autorités responsables, il participe aux opérations de sauvetage et de secourisme.

Un peu d'histoire (2) :

1830 : conquête de l'Algérie. Toulon devient le principal port de guerre du nouvel Empire colonial français. La Marine aborde le grand passage de la voile à la vapeur… L'arsenal entre dans l'ère industrielle. Il doit disposer de personnel qualifié plus nombreux, d'espaces neufs, et de fournisseurs nouveaux. Les effectifs passent, entre 1830 et 1850, de 3000 à 5000 ouvriers.

 

Plan d'ensemble des bassins en 1896 - © Service Historique de la Marine à Toulon
http://www.netmarine.net/forces/operatio/toulon/arsenal.htm

 

Les terrains d'entrepôt que possède la Marine au Mourillon sont transformés en arsenal. Celui-ci déborde ainsi vers le sud-est de la vieille enceinte devenue totalement anachronique. Entre 1838 et 1842, on creuse la rade du port de commerce et on étend l'arsenal vers l'Ouest, dans les marécages de l'embouchure du Las. On y construit la pyrotechnie sur la presqu'île de Milhaud et, au-delà vers Brégaillon. Onze ans après, en 1853, la Marine aménage la grande darse de Castigneau. Les aventures lointaines du second Empire, la révolution technologique qui l'accompagne, expliquent le développement d'une puissante marine de guerre. De 1862 à1868, on fait construire la darse de Missiessy destinée à recevoir de nouveaux bâtiments qui permettront à la France d'affirmer sa puissance outre-mer. Puissance dont le contrôle passe par Toulon, surtout depuis l'inauguration du Canal de Suez le 17 novembre 1869.

 

l'atelier des torpilles de l'arsenal de Toulon (début 1900) - © DR collection Norbert Desgouttes
http://www.netmarine.net/forces/operatio/toulon/arsenal.htm

 

Désormais, la ville abrite le grand port de guerre de l'Empire, au même titre que Marseille est le principal port du négoce colonial. Cet arsenal moderne contribue en une dizaine d'années, de 1850 à 1860, à une mutation radicale de la Marine. Avec la IIIe République, la Marine entre dans l'ère des charpentes métalliques. Nouvelles transformations : jetées, ceintures de forts donnent à l'arsenal un aspect encore plus imposant…Les constructions ne se font plus toutes dans l'arsenal même. On cède le pas à la logique financière et industrielle de l'époque. On abandonne la construction des grands bâtiments aux Forges et Chantiers de la Méditerranée à La Seyne sur Mer ".

Il doit être possible de retrouver des documents sur André PERRUSSOT, père d'Eugène.
La Conservatrice du Musée de la Marine de Toulon me conseille de contacter le Service Historique de la Défense (nouvelle appellation pour le Service historique de la Marine) à Toulon, passage de la Corderie. C'est là que sont conservés les archives de la Marine et les dossiers des personnels et marins.

En réponse à ma lettre du 11 juillet, je reçois le 18 les résultats des recherches effectuées à mon intention :
"D'après les contrôles annuels du personnel, André PERRUSSOT entre à la compagnie des pompiers comme pompier de 4e classe le 8 septembre1864 ( E 4 285), il est "décédé chez lui" le 15 juillet 1884, pompier de 1re classe ( E 4 398)".
Ces registres n'indiquent pas d'éléments sur sa carrière antérieure. L'intéressé ne figure pas sur la matricule militaire du port de Toulon avant 1864. Il a pu servir dans l'armée de terre ou les troupes de marine.
"Je vous invite à consulter les Archives départementales de son département de naissance pour retrouver les registres du recrutement."
Il faut donc se tourner vers les archives de Saône et Loire à Mâcon.

 

a famille s'installe à Saint Jean de Trézy

Son père mort à Toulon en 1884 "pendant l'épidémie cholérique", sa mère est recueillie dans la famille de son mari en Saône et Loire. Mais, "tuée par le chagrin", elle décède en mai 1885.

Grâce à l'obligeance de deux correspondantes, nous avons quelques éléments sur les PERRUSSOT et les DUTRONCY à Saint Jean de Trézy :

Le 21 mai 1885, "à huit heures du matin", devant le maire de Saint Jean de Trézy se présentent "Jean DUTRONCY, âgé de soixante ans, et François BACHELET, âgé de cinquante quatre ans, tous les deux vignerons domiciliés à Trézy de cette commune, le premier beau frère et le second voisin de la défunte… lesquels nous ont déclaré que Françoise Philomène RANCUREL, âgée de quarante deux ans, sans profession, demeurant au dit Trézy, veuve d'André PERRUSSOT, née à Entrevaux (3) (Basses Alpes)…est décédée en son domicile hier, à deux heures du soir…"
Jean DUTRONCY "a dit ne savoir signer".

 

St Jean de Trézy se situe dans la cible bleue. http://www.viamichelin.com/
Le village est tout proche de St Léger sur Dheune.

 

Eugène précise dans un courrier de 1886 : "Je reste ainsi chez un oncle à Saint Jean de Trézy (canton de Couches les Mines), commune voisine de Saint Léger sur Dheune, avec un jeune frère de 13 ans et une petite sœur de 8 ans, sans autre ressource que l'hospitalité de nos parents…"

Le frère doit être Henri, né en 1874, la "petite sœur" est Joséphine Victorine, née en 1877…
Qu'est devenu Claude ? Il a alors 14 ans. Peut-il s'être déjà engagé comme militaire "dans les Colonies" ?

 

 

St Jean de Trézy - http://www.cybercommunes.com/saint_jean_de_trezy/

 

Jean Dutroncy, "domestique aux Battées de Dennevy", vingt cinq ans, "né le 7 février 1824 à Saint Léger sur Dheune, fils des défunts Pierre, mineur à Saint Léger sur Dheune, et Anne Bourbon, manouvrière à Saint Jean de Vaux ", a épousé le 18 septembre 1849 Jeanne Perrussot, la sœur aînée d'André PERRUSSOT.

Avant André, il y aurait la naissance d'un garçon, Jean, né le 27 février 1830.

Jeanne, vingt et un ans le jour de ses noces, est née à Saint Jean de Trézy le 4 mars 1828. En 1849, elle est dite "fille de défunt Jean, manouvrier à Saint Jean de Trézy".

Son père (le grand-père d'Eugène qu'il n'a pas connu) est décédé avant 1849, mais après avril 1835, date de naissance d'André (père d'Eugène).
Jean, le mari de Jeanne Dubois, meurt peut-être le 27 octobre 1848, date à laquelle on relève dans les tables décennales un Jean Perrussot.

Jean Marie, "fils illégitime" de Jeanne Perrussot, naît le 26 juillet 1849. Il s'agit probablement de la future épouse de Jean Dutroncy. Est-il le père de l'enfant ?
La déclarant en mairie est Jeanne Dubois, cinquante ans : la mère de Jeanne.

Un Jean Marie PERRUSSOT décède le 9 août 1849 : il s'agit peut-être de l'enfant illégitime, mort à 15 jours ? Une Jeanne Perrussot décède le 22 novembre 1879. C'est peut être la femme de Jean Dutroncy, morte à 51 ans. Toutes ces pistes sont à vérifier.

En tout cas, en 1885, lorsque Jean DUTRONCY devient le tuteur des enfants PERRUSSOT, il est déjà, comme l'écrit son neveu Eugène, "âgé et chargé d'une nombreuse famille". La vie ne doit pas être facile.

 

l'église de St Jean de Trézy - http://www.cybercommunes.com/saint_jean_de_trezy/

 

(1) reçu des archives municipales de Toulon en juin 2005

(2) d'après la page Internet http://www.netmarine.net/forces/operatio/toulon/arsenal.htm

(3) C'est vrai que les deux villages d'Entrevaux et d'Annot ne sont guère éloignés l'un de l'autre. Je penche pour Annot car, le jour de son mariage, elle est là pour "vérifier" son état civil, alors que son beau-frère déclarant son décès en Mairie dit "Entrevaux" de mémoire.

 

 

nfance à Toulon et arrivée en Saône et Loire (1869-1885)
remières années dans la carrière d'instituteur (1885-1888)
nstituteur à Saint Emiland (1888-1901)
nstituteur à Marmagne (1901-1902)
nstituteur à Saint Léger avant la guerre de 14-18 (1902-1914)
oilu au front (1914-1919)
ernières années à Saint Léger puis à Saint Clément lès Mâcon, retraite et décès à Flacé
(1919-1930)

 

Michel Guironnet - juillet 2005

 

 

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