Enfance à oulon
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Grâce à une recherche sur Toulon
(Var) et aux actes d'état civil (1), nous en apprenons
beaucoup sur les parents d'Eugène PERRUSSOT :
Mariage le 6 juin 1865, "à neuf
heures du matin" d'André PERRUSSOT, Pompier de la Marine,
âgé de 30 ans, domicilié à Toulon,
né le 20 avril 1835 à Saint Jean de Trézy
(Saône et Loire), fils de feu Jean PERRUSSOT, en son vivant
manouvrier, décédé à Saint Jean de
Trézy et de Jeanne DUBOIS, sans profession, domiciliée
audit Saint Jean de Trézy" consentant (à ce
mariage)"
avec Françoise Philomène RANCUREL, domestique de 22 ans
domiciliée à Toulon, née à Annot (Basses
Alpes) le 31 mars 1843, fille de feu Jean Baptiste RANCUREL, en son
vivant cultivateur, décédé à Annot et de
feue Marie COSTE, en son vivant domestique,
décédée à Hyères,
la mariée "agissant avec le consentement du Sieur Antoine
COSTE, sans profession, son aïeul maternel et Dame Marie
Françoise PARRE, son aïeule paternelle".

http://www.viamichelin.com/
Naissances de leurs enfants :
- Eugène Henri Jean Baptiste,
né à Toulon le 24 janvier 1869, "à
onze heures du matin"
Notre "héros" est donc l'aîné de la
famille.
Ses parents habitent 25 rue des Chaudronniers, rue qui n'existe
plus actuellement, supprimée ou ayant changé de
nom.
- Claude (garçon), né à
Toulon le 22 septembre1871 "à quatre heures du
soir"
Les époux PERRUSSOT habitent 28 rue d'Alger, rue du
quartier portuaire de Toulon, non loin des bâtiments de
l'Arsenal. La maman est dite alors "sans profession".
- Henri Joseph, né à Toulon le
19 juillet 1874 "à dix heures du soir"
André et Françoise Philomène habitent alors
au 2 bis rue des Bonnetières, rue qui existe encore,
perpendiculaire à la rue d'Alger. Leur nouveau domicile
n'est qu'à quelques centaines de mètres de l'ancien.
Peut-être ont-ils un logement de fonction...
- Marie Jeanne et Joséphine Victorine,
surs jumelles, nées à Toulon le 11 octobre
1877
Marie Jeanne est née "à deux heures du soir"
et Joséphine "à deux heures quinze minutes du
soir" (habitent 2 bis rue des Bonnetières)
Marie-Jeanne décède à 2 ans, rue des
Bonnetières, le 1er février 1880.
Décès d'André PERRUSSOT,
Pompier de la Marine, à Toulon, le 15 juillet 1884
"à cinq heures du matin". Sa mère, Jeanne
DUBOIS, est alors décédée.

http://www.viamichelin.com/
La cible bleue indique la rue des
Bonnetières, perpendiculaire à la rue d'Alger.
acte de naissance d'Eugène
Perrussot (source : Jean-Jacques Perrussot, petit-fils
d'Eugène)
ompier
de la Marine
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En août 1885, Eugène, alors
âgé de 16 ans, écrit : "Notre père
André Perrussot était pompier de la Marine à
Toulon et est mort en service commandé, du choléra, et
sur le point d'avoir sa retraite. Il avait 298 mois 2 jours de
services à l'Etat ; 58 jours le séparaient donc de sa
retraite."
André PERRUSSOT est mort à 49 ans
passés puisqu'il était né le 20 avril 1835. Ses
298 mois de services correspondent à 24 ans et 10 mois. S'il
avait fait les 58 jours qui lui manquaient, il aurait eu 25 ans de
services, ce qui laisse penser qu'il est entré dans la Marine
à 24 ans en 1859.
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André Perrussot,
le père d'Eugène
mort du choléra à Toulon en
1884
(source :
Jean-Jacques Perrussot, petit-fils
d'Eugène)
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acte de décès
d'André Perrussot - Toulon 1884
Dès la Restauration, des Compagnies de
marins pompiers sont créées pour assurer la
sécurité de la population. Le Marin Pompier est
employé essentiellement à terre, notamment dans les
différents arsenaux de la marine, dans les ports (comme
à Toulon). Il est chargé de la prévention et de
la protection contre l'incendie des installations. Il assure la lutte
contre tous les périls de nature à menacer la
sécurité publique : incendie, assistance aux personnes,
secours aux victimes
Sur demande des autorités
responsables, il participe aux opérations de sauvetage et de
secourisme.
Un peu d'histoire (2) :
1830 : conquête de l'Algérie.
Toulon devient le principal port de guerre du nouvel Empire colonial
français. La Marine aborde le grand passage de la voile
à la vapeur
L'arsenal entre dans l'ère
industrielle. Il doit disposer de personnel qualifié plus
nombreux, d'espaces neufs, et de fournisseurs nouveaux. Les effectifs
passent, entre 1830 et 1850, de 3000 à 5000 ouvriers.
Plan d'ensemble des bassins en
1896 - © Service Historique de la Marine à Toulon
http://www.netmarine.net/forces/operatio/toulon/arsenal.htm
Les terrains d'entrepôt que
possède la Marine au Mourillon sont transformés en
arsenal. Celui-ci déborde ainsi vers le sud-est de la vieille
enceinte devenue totalement anachronique. Entre 1838 et 1842, on
creuse la rade du port de commerce et on étend l'arsenal vers
l'Ouest, dans les marécages de l'embouchure du Las. On y
construit la pyrotechnie sur la presqu'île de Milhaud et,
au-delà vers Brégaillon. Onze ans après, en
1853, la Marine aménage la grande darse de Castigneau. Les
aventures lointaines du second Empire, la révolution
technologique qui l'accompagne, expliquent le développement
d'une puissante marine de guerre. De 1862 à1868, on fait
construire la darse de Missiessy destinée à recevoir de
nouveaux bâtiments qui permettront à la France
d'affirmer sa puissance outre-mer. Puissance dont le contrôle
passe par Toulon, surtout depuis l'inauguration du Canal de Suez le
17 novembre 1869.
l'atelier des torpilles de
l'arsenal de Toulon (début 1900) - © DR collection
Norbert Desgouttes
http://www.netmarine.net/forces/operatio/toulon/arsenal.htm
Désormais, la ville abrite le grand port
de guerre de l'Empire, au même titre que Marseille est le
principal port du négoce colonial. Cet arsenal moderne
contribue en une dizaine d'années, de 1850 à 1860,
à une mutation radicale de la Marine. Avec la IIIe
République, la Marine entre dans l'ère des charpentes
métalliques. Nouvelles transformations : jetées,
ceintures de forts donnent à l'arsenal un aspect encore plus
imposant
Les constructions ne se font plus toutes dans l'arsenal
même. On cède le pas à la logique
financière et industrielle de l'époque. On abandonne la
construction des grands bâtiments aux Forges et Chantiers de la
Méditerranée à La Seyne sur Mer ".
Il doit être possible de retrouver des
documents sur André PERRUSSOT, père
d'Eugène.
La Conservatrice du Musée de la Marine de Toulon me
conseille de contacter le Service Historique de la Défense
(nouvelle appellation pour le Service historique de la Marine)
à Toulon, passage de la Corderie. C'est là que sont
conservés les archives de la Marine et les dossiers des
personnels et marins.
En réponse à ma lettre du 11
juillet, je reçois le 18 les résultats des recherches
effectuées à mon intention :
"D'après les contrôles annuels du personnel,
André PERRUSSOT entre à la compagnie des pompiers comme
pompier de 4e classe le 8 septembre1864 ( E 4 285), il est
"décédé chez lui" le 15 juillet 1884,
pompier de 1re classe ( E 4 398)".
Ces registres n'indiquent pas d'éléments sur sa
carrière antérieure. L'intéressé ne
figure pas sur la matricule militaire du port de Toulon avant 1864.
Il a pu servir dans l'armée de terre ou les troupes de
marine.
"Je vous invite à consulter les Archives
départementales de son département de naissance pour
retrouver les registres du recrutement."
Il faut donc se tourner vers les archives de Saône et Loire
à Mâcon.
a
famille s'installe à Saint Jean de
Trézy
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Son père mort à Toulon en 1884
"pendant l'épidémie cholérique", sa
mère est recueillie dans la famille de son mari en Saône
et Loire. Mais, "tuée par le chagrin", elle
décède en mai 1885.
Grâce à l'obligeance de deux
correspondantes, nous avons quelques éléments sur les
PERRUSSOT et les DUTRONCY à Saint Jean de Trézy
:
Le 21 mai 1885, "à huit heures du
matin", devant le maire de Saint Jean de Trézy se
présentent "Jean DUTRONCY, âgé de soixante
ans, et François BACHELET, âgé de cinquante
quatre ans, tous les deux vignerons domiciliés à
Trézy de cette commune, le premier beau frère et le
second voisin de la défunte
lesquels nous ont
déclaré que Françoise Philomène
RANCUREL, âgée de quarante deux ans, sans profession,
demeurant au dit Trézy, veuve d'André PERRUSSOT,
née à Entrevaux (3) (Basses Alpes)
est
décédée en son domicile hier, à deux
heures du soir
"
Jean DUTRONCY "a dit ne savoir signer".
St Jean de Trézy se situe
dans la cible bleue. http://www.viamichelin.com/
Le village est tout proche de
St Léger sur Dheune.
Eugène précise dans un courrier
de 1886 : "Je reste ainsi chez un oncle à Saint Jean de
Trézy (canton de Couches les Mines), commune voisine de Saint
Léger sur Dheune, avec un jeune frère de 13 ans et une
petite sur de 8 ans, sans autre ressource que
l'hospitalité de nos parents
"
Le frère doit être Henri,
né en 1874, la "petite sur" est Joséphine
Victorine, née en 1877
Qu'est devenu Claude ? Il a alors 14 ans. Peut-il s'être
déjà engagé comme militaire "dans les
Colonies" ?
St Jean de Trézy -
http://www.cybercommunes.com/saint_jean_de_trezy/
Jean Dutroncy, "domestique aux
Battées de Dennevy", vingt cinq ans, "né le 7
février 1824 à Saint Léger sur Dheune, fils des
défunts Pierre, mineur à Saint Léger sur Dheune,
et Anne Bourbon, manouvrière à Saint Jean de Vaux
", a épousé le 18 septembre 1849 Jeanne Perrussot,
la sur aînée d'André PERRUSSOT.
Avant André, il y aurait la naissance
d'un garçon, Jean, né le 27 février
1830.
Jeanne, vingt et un ans le jour de ses noces,
est née à Saint Jean de Trézy le 4 mars 1828. En
1849, elle est dite "fille de défunt Jean, manouvrier
à Saint Jean de Trézy".
Son père (le grand-père
d'Eugène qu'il n'a pas connu) est décédé
avant 1849, mais après avril 1835, date de naissance
d'André (père d'Eugène).
Jean, le mari de Jeanne Dubois, meurt peut-être le 27 octobre
1848, date à laquelle on relève dans les tables
décennales un Jean Perrussot.
Jean Marie, "fils illégitime" de Jeanne
Perrussot, naît le 26 juillet 1849. Il s'agit probablement de
la future épouse de Jean Dutroncy. Est-il le père de
l'enfant ?
La déclarant en mairie est Jeanne Dubois, cinquante ans : la
mère de Jeanne.
Un Jean Marie PERRUSSOT décède le
9 août 1849 : il s'agit peut-être de l'enfant
illégitime, mort à 15 jours ? Une Jeanne Perrussot
décède le 22 novembre 1879. C'est peut être la
femme de Jean Dutroncy, morte à 51 ans. Toutes ces pistes sont
à vérifier.
En tout cas, en 1885, lorsque Jean DUTRONCY
devient le tuteur des enfants PERRUSSOT, il est déjà,
comme l'écrit son neveu Eugène, "âgé et
chargé d'une nombreuse famille". La vie ne doit pas
être facile.
l'église de St Jean de
Trézy - http://www.cybercommunes.com/saint_jean_de_trezy/
(1) reçu des archives municipales de
Toulon en juin 2005
(2) d'après la page Internet
http://www.netmarine.net/forces/operatio/toulon/arsenal.htm
(3) C'est vrai que les deux villages
d'Entrevaux et d'Annot ne sont guère éloignés
l'un de l'autre. Je penche pour Annot car, le jour de son mariage,
elle est là pour "vérifier" son état civil,
alors que son beau-frère déclarant son
décès en Mairie dit "Entrevaux" de mémoire.
nfance
à Toulon et arrivée en Saône et Loire
(1869-1885)
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remières
années dans la carrière d'instituteur
(1885-1888)
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nstituteur
à Saint Emiland (1888-1901)
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nstituteur
à Marmagne (1901-1902)
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nstituteur
à Saint Léger avant la guerre de 14-18
(1902-1914)
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oilu
au front (1914-1919)
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ernières
années à Saint Léger puis à
Saint Clément lès Mâcon, retraite et
décès à Flacé
(1919-1930)
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Michel Guironnet - juillet
2005
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