Un
petit bâtiment visible sur le cadastre napoléonien de
1832, en bordure de la rue Gosselin, correspond vraisemblablement
à la première école de St Léger,
construite en 1823. Le recensement de 1851 indique que l'instituteur,
Romain Jolibois, habite avec sa famille, rue de Bas.
Les sources
conservées aux archives départementales indiquent que
l'édifice à usage de mairie et d'école primaire
a été construit, sur les plans de l'architecte Charles
Demoulins de Doullens, de 1848. Les travaux sont adjugés au
maçon Daullé et au menuisier Fuiret, de Domart, en
1850. En 1851, on décide d'agrandir les dimensions du
bâtiment en les portant à 18 m au lieu des 16
prévus. Les travaux sont achevés en 1852. De 1856 (date
de la fermeture de l'ancienne église) à 1860 (date de
l'ouverture de la nouvelle église), la salle de classe est
affectée au culte et la salle de mairie sert de salle de
classe. En 1878, la capacité d'accueil de l'école est
devenue insuffisante, en raison de l'accroissement de la population.
En hiver, elle est alors fréquentée par plus de 100
enfants, répartis dans la salle de classe et dans la cuisine
de l'instituteur. Les plans réalisés par l'instituteur
en 1878 montrent un édifice comprenant un bâtiment
principal à usage d'école, de logement pour
l'instituteur et de mairie, une cour postérieure, dans
laquelle sont situés les latrines, la remise de la pompe
à incendie et les dépendances du logement de
l'instituteur (four et étable), et un jardin en fond de
parcelle. Le bâtiment à étage carré et
étage de comble est construit en briques et couvert
d'ardoises. Il présente une élévation à
sept travées en façade antérieure. Au nord, se
trouvent la salle de classe d'environ 45 m², au
rez-de-chaussée, éclairée par six
fenêtres, et la salle de mairie, à l'étage ; le
logement de l'instituteur occupe la partie sud du bâtiment
(salle, cabinet, cuisine et arrière-cuisine au
rez-de-chaussée et trois chambres à
l'étage).
1878 - plan de la maison
d'école de garçons
Le recensement de
population de 1872 mentionne un seul instituteur, Adolphe Morel,
domicilié rue de Bas, celui de 1881 signale la présence
de deux instituteurs rue de Bas, l'un, Elie Désiré
Boulenger, habitant le logement de l'école, avec sa famille,
le second, Eugène Legris, pensionnaire chez le marchand
faïencier Adolphe Morel, non loin de chez l'ancien instituteur
de St Léger, Firmin Carpentier.
Au début du
20e siècle, il est nécessaire d'agrandir l'école
de garçons pour aménager des classes
supplémentaires et une cour de récréation plus
vaste. L'architecte Anatole Bienaimé propose un projet
d'extension, dans lequel le bâtiment aurait été
affecté aux logements pour les enseignants, en bordure d'une
nouvelle cour dont le fond, gagné sur le jardin du
presbytère, aurait accueilli un long bâtiment en
rez-de-chaussée pour quatre classes. Ce projet, probablement
jugé trop coûteux, est abandonné. A partir de
1900, la municipalité loue le château voisin, pour y
transférer l'école de garçons, puis en fait
l'acquisition, en 1904.
L'édifice est
alors utilisé comme mairie et poste, comme le montre des
cartes postales du début du 20e siècle.
avant 1908 - l'ancienne
école
début du 20e siècle
- vue générale de la place
historique
- la nouvelle mairie, poste et dispensaire
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Comme la commune est
située au centre d'une agglomération industrielle, dont
la population est exposée à la tuberculose, au cancer
et à la syphilis, le conseil municipal du 14 août 1927
décide la création d'un dispensaire.
Il est alors
envisagé de construire un nouveau bâtiment à
usage de mairie, de dispensaire et de bureau de poste, à
l'emplacement de l'ancienne école, devenue mairie et poste.
Le choix se porte sur
l'architecte Claude-Antonin Dory, architecte à Amiens, dont
les plans sont adoptés lors du conseil municipal du 10 avril
1927. Les locaux sont inaugurés le 7 octobre 1928 (date
portée sur le fronton), quelques mois après la salle
des Fêtes, également construites sur les plans de
l'architecte.
1927 - élévation de
la façade principale de la mairie et de la poste, par
Dory
vers 1930 - façade
principale
vers 1930 - façade
principale
Si le bâtiment
construit est conforme aux plans de l'architecte, sa destination
évolue toutefois. Le dispensaire, qui devait occuper une
grande salle au rez-de-chaussée, voire peut-être une
seconde au premier étage, laisse finalement place aux services
municipaux. Il est installé dans un petit bâtiment
jouxtant le bâtiment principal à l'est, dont Dory donne
également les plans ainsi que ceux de l'agrandissement de
l'édifice en 1931 (devis de 20 juillet 1931, réception
des travaux le 25 juin 1932).
Après la
suppression du dispensaire, lié aux progrès de la
médecine préventive, et le départ de la poste
dans l'ancien presbytère, les services municipaux ont
progressivement occupé l'ensemble de
l'édifice.
vue générale de
trois-quarts
vue
générale
façade principale de
face
élévation
latérale sud
Le bâtiment
s'élève à l'extrémité de la place
principale, en bordure de la rue Principale. Il est construit en
brique jaune sur un solin de pierre à bossages.
L'élévation à travées sur deux niveaux
n'est pas symétrique. Les baies sont couvertes d'un arc
polygonal à trois pans. Trois portes en façade y
donnent accès en façade antérieure, une porte en
façade latérale.
La travée
centrale est surmontée d'un fronton triangulaire en pierre,
sur lequel est représenté un décor en relief
(palmes et laurier) ; le monogramme RF et le date 1928. Au-dessus, un
faisceau coiffé d'un casque. L'angle sud-ouest est
agrémenté d'une tourelle en surplomb avec culot de
pierre. Le toit d'ardoise est à longs pans et
croupes.
détail des
consoles de balcon et du cartouche en agrafe de l'entrée
portant les initiales entrelacées St L
détail du
fronton central portant la date de 1928
culot
sculpté de la tourelle d'angle en
échauguette
statut,
intérêt et protection
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Elevé à
l'emplacement de l'ancienne école de garçons et mairie,
la nouvelle mairie et poste de St Léger est construite sur les
plans de l'architecte amiénois Claude-Antonin Dory, auquel la
municipalité fait appel pour construire une salle des
fêtes, également inaugurée en 1928. L'ouverture
d'un dispensaire, qui complète l'ensemble, suit de près
celle du dispensaire de Saint-Ouen, construit à l'initiative
de Madame de Berny.
L'édifice se
signale par un style Art Déco, le choix des matériaux
(la brique claire) et un décor caractéristiques de
l'entre-deux-guerres mais dont le parti pittoresque est tout à
fait inhabituel dans l'architecture publique rurale.
Dans le val de
Nièvre, les réalisations de Charles Desmoulins, auteur
des plans de l'ancienne école de garçons construite en
1853, sont nombreuses : églises de Bettencourt-Saint-Ouen et
de Saint-Léger-lès-Domart, église et
école de garçons de Saint-Ouen, presbytère de
Canaples.
façade
postérieure
le
village
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l'école
de garçons et la mairie
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le
château, devenu école de
garçons
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l'ancienne
école de filles
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l'ancienne
église - détruite - et le
cimetière
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la
nouvelle église
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l'ancien
presbytère, devenu poste
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la
cité Saint-Charles
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le
Chalet canadien
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la
salle des fêtes
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